Maintenant une question de protocole. Pour passer je vous présente mon c*l ou bien ma qu**e ?

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- Et moi les mecs qu’ont des couilles ! }
♛  w/ @Stefan Kingsnorth
tw : Probablement alcool et cigarette. Vulgarité. Misha.

C’était quand même un sacré pétrin, dans lequel il s’est enlisé. De son propre chef. S’y enfonçant un peu plus après chaque message qu’il pouvait envoyer, sur cette stupide application de rencontre. Faut dire que Misha, il aime ça, les situations de merde. Plus ça va mal, et plus l’adrénaline lui provoque une certaine jouissance. Homme stupide, mais homme vivant. Faut toujours qu’il s’amuse de tout. Puis un jour, il s’y brule les ailes. Un peu comme maintenant.  

Le pire dans tout ça, c’est qu’il aurait pu jouer au chat et à la souris avec n’importe quel homme, mais fallait qu’il tombe sur un des sous-fifres de Drew. Comme quoi, en équilibre sur un fil, résumerait bien toute sa vie.  

Evidemment, Misha Kane est un homme à femme, alors pourquoi ce jeu étrange ? Lui-même ne saurait répondre. Il a trouvé ça drôle, sur le coup. Il a fait le malin, ni plus, ni moins. Et c’est fait prendre à son propre piège. Parce que trop orgueilleux pour avouer qu’il n’est pas capable d’aller jusqu’au bout. Que c’est pas sa came à lui. Que les corps, il les aime gonflés en haut, bien moins en dessous. C’était trop lui demander de reconnaître qu’il avait merdé et de se dégonfler devant un second petit malin. Parce qu’à l’évidence, l’autre en question, il n’a pas sa langue dans sa poche non plus. Mais il est certainement plus sur son territoire, que Misha.  

Alors plutôt que de dire stop, ou de bloquer le jeune homme de l’autre côté de tinder, Misha lui a collé un rendez-vous, le soir même. Jouant les impatients, ou espérant peut-être secrètement, que l’autre le plante, prit par le temps. Ce rendez-vous avait un côté excitant de par ce jeu complètement délirant. Mais faut reconnaître que le Misha en étant tout de même un peu anxieux. Comment gérer les ardeurs visiblement bien éveillées, du gamin, sans pour autant passer pour un effarouché ? Misha il a toujours été doué pour se sortir de n’importe quelle situation. Mais celle-ci, elle avait un petit gout de sans issue.

_ “ J’prends ça ! “

Qu’il grogne en passant derrière le bar, attrapant une bouteille de Whiskey dans le dos du barman. Des poils au menton, de quelques jours. Une chemise blanche, retroussées jusqu’aux coudes, ouverte jusqu’en bas du cou. Un jean foncé, des boots montantes aux pieds. Il n’a pas fait spécialement attention à son image, mais il est loin d’être négligé, pour une fois. Allure de patron qu’il se donne depuis qu’il a repris le bar miteux.

_ “ Puis ça aussi. “

Son autre main s’empare d’un rhum réputé, puis il se dirige vers le fond de l’établissement. Il a quelques tables réservées, un peu reculées, pas trop en vue, pour les meilleurs clients. Ce soir, ce sera pour lui. Il pose les deux bouteilles sur l’une des tables, où siègent déjà deux grands verres.  Il n’a rien précisé de plus à ses employés, qu’un seul ordre : ne pas le déranger, sous aucun prétexte. Sauf demande de sa part, parce qu’il compte bien user de son travail si prenant, pour pouvoir se sauver en cas d’extrême urgence. Prétexter un manque de personnel, par exemple, et devoir se remettre à la tâche le plus vite possible. Ça c’est le plan. Mais on sait tous que Misha est incapable de tenir un plan à la lettre.

Nerveux, se taclant intérieurement d’avoir eu une idée aussi stupide, il débouche la bouteille de Whiskey, puis s’en sert un bon verre. Encore debout à côté de sa table réservée, il s’enfile le verre comme pour s’anesthésier l’esprit. Bourré, ça passera peut-être mieux. Il n’espère qu’une chose, recevoir un message indiquant que le Stefan, rebrousse chemin et abandonne le premier. Mais y’a rien qui rentre. Il a beau vérifier l’état de son réseau téléphonique, c’est le néant. Le Stefan semble déterminé à se pointer.

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L’alcool traversant le fond de sa gorge, le ténébreux relève les yeux vers la porte de son enseigne. Ses traits sont légèrement tendus, mais il ne laisse rien réellement transparaître. Il s’est bâti cette attitude impassible et n’y déroge pas, pas même ce soir. Et ce malgré ce malaise qui règne en lui, rien qu’à se répéter les échanges de messages, qu’il a pu avoir avec l’invité attendu. Des messages bien trop sous-entendus, pour l’homme un peu trop à femme qu’il est. Il ne les assume clairement pas, du moins, officieusement. C’est pas son terrain de chasse, il a l’impression d’être au soir de sa première fois, quand il n’avait que quinze ans. Sensation inhabituelle, pour le chasseur expérimenté qu’il est, en temps normal.  

Et la porte s’ouvre. Une silhouette passe, s’arrête. Un homme, à l’approche de la trentaine, d’apparence au moins. Plutôt bel homme, faut le reconnaître. Il n’est pas doué pour juger la gente masculine Misha, mais il sait au moins reconnaître un bellâtre, d’un type en bas de l’échelle. Disons qu’il aurait sa place dans une tv réalité, pour attirer le publique. C’est une bonne méthode de calcul. Il reprend son chemin le casanova, les yeux croisant ceux du Misha, plus clair mais tout aussi rivés sur lui. Il l’observe de loin Misha. Puis de plus près, parce que la distance s’amincit. Il est jugé de haut en bas, le Stefan. Il l’a reconnu Misha, il n’a pas menti sur ses photos tinder. Le plus jeune ne doit pas non lus être déçu de la découverte, car contrairement aux doutes qui planaient, Misha n’a jamais usé de filtre, ni de retouche sur sa galerie non plus. Saurait-il le faire de toute façon, même s’il le voulait ? Privé de toute technologies pendant plus de dix ans, il est un peu à la ramasse sur ces choses-là.  

“ Franchement, ta petite barbe là, ça mérite pas un coup du lapin... Tu m'as prévu quoi pour ce soir ? “ Il a l’air assuré le gamin, alors qu’il s’enfonce dans le fond de sa chaise. Il doit certainement faire ça souvent, un peu comme le Misha, face aux blondes. Ça le déstabilise un peu le brun, intérieurement. Physiquement, il reste impassible, évidemment. Y’a même un léger sourire en coin de ses lèvres. La situation, il ne la maîtrise pas, et ça le stresse pas mal. Mais y’a quelque chose qui l’amuse. Qui le fait jubiler. Peut-être que c’est de savoir qu’il plait à ce type. Que l’autre se fait déjà des films. Ou peut-être que c’est tout cet inconnu, dans lequel il plonge sans réfléchir. Ça tambourine légèrement dans sa poitrine, alors que les doigts entourant son verre maintenant vide, il s’assoie face à son rendez-vous.  

_ “ J’croyais que c’était la mâchoire ? “

Qu’il répond en marmonnant presque, le sourire bien trop malicieux, pendu au bout des lèvres. Il ne répond pas au reste, pas tout de suite. Silencieusement, il se redresse pour se pencher vers la table, qui les sépare. Il remplit les deux verres du liquide ambré qu’il a pour adoration. Puis reposant la bouteille d’une main, il pousse un verre de son autre, vers Stefan. Puis il se renfonce dans le dossier de sa chaise, tirant son propre verre vers lui.  

_ “ Moi j’suis le challenge, c’est à toi de faire le paon. “

Il regretterait presque son jeu, parce qu’intérieurement, il redoute les moindre faits et gestes du jeune homme. Presque, parce que y’a aussi cette étrange adrénaline, qui le rendrait euphorique s’il ne savait pas se contrôler. Et il lève son verre jusqu’à ses lèvres, sans quitter des yeux le brun d’en face. Il le cherche, sans même savoir pourquoi il s’engageait dans de telles braises.  

_ “ Mais j’m’occupe de la suite, si t’es assez doué pour me donner envie de t’ouvrir le bureau. “

Qu’il rajoute alors qu’il a avalé deux ou trois gorgées. Il va lui falloir plus d’alcool que ça, vraiment plus. Pour au moins assumer chaque mot qui traverse ses lèvres. Son verre se repose contre le bois de la table, sa langue vient essuyer le gout salé qui reste sur ses lèvres. Lèvres qu’il pince légèrement, tout en continuant d’étudier du regard, le Stefan. Deux cowboy attendant le feu vert pour dégainer.  

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L’observant, du dessus de la table, Misha s’attendait à beaucoup de blabla, avant que le gamin ne passe à l’action. Alors quand le pied du plus jeune vient se poser entre ses cuisses, Misha se raidi légèrement. Il a beau ne rien vouloir laisser transparaitre, le léger sursaut est là. La chaussure se niche entre ses jambes, bien trop près de ce qu’il surnomme Poppey. Sa rate un battement dans sa poitrine, et il ne saurait dire si c’est de la bonne adrénaline, ou pour une fois, une réelle angoisse. Peut-être un peu des deux. Il devrait sûrement s’en inquiéter, s’arrêter là, trouver la bonne excuse. Mais y’a trop de curiosité en lui. Dans le fond, est-ce que ce type peut réveiller la bête ? Ou est-ce qu’il ira courir la blonde en le laissant planter là ? La surprise passée, il se pince la lèvre, toujours sans quitter des yeux son vis-à-vis. Il ne bouge pas d’un centimètre pour autant, évitant le réel contact entre ses jambes, pour l’instant. “ Alors ... Misha, quel est le plus grand de tes fantasmes ? “

_ “ Ils emploient toujours une blonde, mes fantasmes. “

Qu’il répond, la bouche restante entrouverte après ses mots, laissant sa phrase en suspend. “ Je parle de tes fantasmes non-conventionnels bien sûr. Qu'est-ce que tu rêves de me faire pour avoir swipé à droite ? “ Question à laquelle il n’avait aucune réponse. Il avait swipé à droite par amusement, loin de s’imaginer qu’il en finirait là, en rencart. Il pensait allumer le type par message pour que ça en resterait là. Juste parce que c’est sadique, et drôle. Les choses avaient pris un tournant qu’il n’avait pas vraiment contrôlé. Dans le fond, ça en restait tout aussi intéressant, et amusant. Du moins pour le moment.

_ “ J’ai pas l’esprit assez éveillé pour y avoir pensé. La seule chose qu’je m’suis demandé, c’était comment un type comme toi... “

S’accoudant à la table, il pointe l’autre de son index.

_ “ Pourrait bien me faire grimper aux rideaux ? Les blondes aux décolletés, j’ai jamais de doute, mais là, j’émets quelques incertitudes. “

Pourquoi est-ce qu’il le cherchait autant ? Il en savait rien, ça sortait tout seul. Son éternelle connerie.

_ “ Est-ce que moi, j’en serais capable sur ta personne ? J’aime les challenges. Puis des fantasmes, j’en ai plus tellement. “

Sauf Megan Fox. Il a eu tellement de nanas, toujours prêtent à dire oui au moindre de ses envies bizarres, que la liste des fantasmes s’amenuie. Bien que l’autre là, juste en face, pourrait en devenir un, finalement. Peut-être. Putain de pensée étrange, pour un l’homme à femmes qu’il est. Y’a sûrement quelque chose de trop fort dans ce whiskey.

_ “ Toi en revanche, tu t’es fait pas mal de films on dirait... “

Qu’il continue, toujours de son ton presque marmonné. Voix raillée. Lèvres qui restent encore entrouvertes. Yeux qui s'abaissent une seconde vers son entre jambe, avant d'en revenir à Stefan. Et le bleu de ses prunelles qui espionne les traits de l’autre, cherchant à surveiller ses réactions. A savoir quand il lâchera prise, et lancera les hostilités. Ou au contraire, qu’il comprendra quel animal il a en face de lui, et qu’il fera ce qu’il a de mieux à faire : se tirer. Au fond, ça laisserait Misha sur sa fin.

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“ Des films ? J'ai rêvé que ce ne soit qu'une blague et que tu m'emmènes direct ailleurs. Puis je me suis dis que si c'était pas le cas, maybe [ ... ] tu vois ? “ Okay, s’il était habitué aux rencarts peu catholiques, Misha, il ne s’attendait pas à ça. Alors quand les doigts sur plus jeune glissent le long de la chemise, puis disparaissent sous la table, il détourne ses yeux vers le bar. Faudrait pas que ses employés y voient et interprètent quelque chose. Ils ont l’air tous occupés, y’a quelques clients à l’avant. Alors l’océan de ses prunelles en revient au loup affamé, d’en face. Y’a une petite voix dans sa tête, qui lui crit de prendre ses jambes à son coup, avant qu’il ne soit trop tard. Mais y’a toujours l’autre, l’éternelle dévergondée, sans limite, inratable, qui au contraire, lui somme de le prouver là, que rien ne l’arrête lui.

Puis coup de chaud. La semelle de Stefan vient se poser contre son entre-jambe. Il se crispe un instant, sa respiration se coupe, pour repartir plus forte, plus rapide, au rythme des battements affolés de son cœur. Il ne contrôle plus grand-chose là, y’a un affolement notable dans les veines, à cet endroit aussi. Excitation étrange, qu’il ne croyait pas vraiment possible. Bien qu’après-tout, normal. Gros pamplemousses ou non, région trop sensible pour être difficile. Sa peau se réchauffe un peu trop, sa chemise lui pèse, mais il tente de rester droit. Seule sa respiration qui gonfle son torse, le trahie. “ Mais peut-être qu'au fond tu seras trop frustré et t'auras envie du même traitement. Alors je me suis dit que peut-être passer ma main sous la table pour te déboutonner serait pas un mauvais film ? “ Fuck. Ses yeux s’ouvrent en grand quand il réalise que Stefan met en action ses mots. Machinalement, ses mains s’abattent sur le bord de la table, auxquels ses doigts s’accrochent. Mais ceux de Stefan ne peuvent pas gagner plus que la moitié de ses cuisses, lui laissant un léger répit. Il souffle, entre frustration, et soulagement. Ses yeux divaguent encore vers le bar, personne ne remarque leur jeu étrange. Alors il croise à nouveau les prunelles d’en face. Bien moins assuré, les traits presque crispés, plus fermés. Il tente de contrôler autant son angoisse, que cet étrange monté d’adrénaline. “ Alors je me suis dit qu'une cravate pourrait être utile. “ Une cravate ? Misha penche légèrement la tête vers son épaule, alors que Stefan éloigne ses mains de lui, pour sortir une cravate de sa poche. Il en a usé de beaucoup, des jouets, dans des cas comme ça, avec ses blondes. Mais la cravate, pas vraiment. “ Oh qui oui, j'me suis fait un paquet de films, on peut dire ça comme ça. “ Sa mâchoire se serre, alors qu’il semble plongé en une profonde bataille intérieure. Curiosité piquée au vif. Perversion incontrôlable aussi, faut le reconnaître. Il a un côté insatiable Misha, qui ne peut pas s’empêcher de s’électriser devant une telle situation. De la curiosité sûrement. Après tout, s’il voit que c’est pas sa came, il peut le foutre dehors à tout moment, ce gars, non ? Alors il se pince l’intérieure de la lèvre, fixant intensément Mr Grey d’en face. C’est sûrement à ça que lui-même ressemble, quand il veut se faire une inconnue dans un bar. Pathétique dirait certains. Lui il pense plutôt à ce côté animal qu’ont chaque être humain. Certains y sont plus sensibles que d’autres.

_ “ T’aurais pu trouver mieux, comme jouet. “

Qu’il râle finalement, avant de lever ses fesses de la chaise, brusquement. Il tire sur le tissu de son pantalon, après tout, il n’y ait plus aussi à l’aise lui non plus. Bien loin de l’état du Stefan, mais ça tambourine un peu. Il rattrape son verre, qu’il avale d’une traite, comme si ça lui donnait une excuse à la suite de ses agissements. Il se rapproche du Stefan encore assis, puis sans prévenir, il ferme ses doigts sur le tissu du col du jeune homme, pour l’empoigner avec un manque de douceur notable. Il le tire ainsi vers lui, pour l’obliger à lever son cul. La silhouette de Stefan se retrouve rapidement face à la sienne, de nouveau à sa hauteur. Proche, trop proche. Il pourrait en sentir son souffle, s’écraser contre son visage.

_ “ Voyons voir si t’es aussi doué que tu le pense. “

C’est presque une menace, froide, droit dans les yeux. Et il lâche la chemise aussi brusquement qu’il l’a prise. Il vérifie que tout le monde est à son poste, derrière le bar. Que personne ne les observe, puis il se dirige vers une porte au fond du bar. D’un simple signe de tête, il fait comprendre à Stefan de le suivre. La porte, il l’ouvre, découvrant son bureau. Pas très grand, un peu sombre. Un vieux parquet au sol, des étagères pleines de bordels, dont des classeurs de chiffres d’affaires, que Mickael essai de ranger. Même le bureau est recouvert de papiers. Les deux frangins Kane tentent de mettre les affaires du Pikey en ordre, mais Misha manquant de concentration, c’est un peu long.

Il laisse Stefan entrer, puis il ferme la porte derrière lui. Il ferme le loquet, par sécurité. Le bruit et la musique du bar s’étouffent un peu plus ici. Il se retourne alors, le dos resté collé à la porte maintenant close. Ses yeux se reposent sur la silhouette masculine d’en face, qui découvre le nouvel espace.

_ “ T’es tout le temps comme ça, ou t’as un manque et une frustration à noyer ? “

Qu’il finit par demander, lentement, la voix toujours aussi marmonnée et raillée.

_ “ J’sais plus vraiment qui est le jouet. “

Qu’il rajoute, un léger sourire en coin des lèvres, étudiant à présent, toute la silhouette du gars d’en face. Il sait plus vraiment ce qu’il fait, vers quoi il va. C’est peut-être pas quelque chose qui va lui faire prendre son pied ? Mais il ne peut pas s’empêcher d’avoir envie de jouer. Excitation légère, mais bien présente. Il ne la comprend pas, mais finalement, il n’a peut-être pas à le faire.

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Il a bien compris Misha, que y’a un truc qui va pas chez Stefan. Il essai de noyer quelque chose, dans leur affaire. Peut-être qu’il est de la même paroisse que lui, des chasseurs, adaptes des coups d’un soir qu’on ne revoit jamais. Ouai peut-être. Mais ça ne le convainc pas Misha. Y’a quelque chose de plus profond chez Stefan. Et ce pauvre gars-là, il est pas tombé sur la bonne personne, comme lot de consolation. Misha, il fait plus de mal qu’autre chose. Il aggrave les blessures, plutôt que de les panser. Stefan pourrait ne pas se relever, s’il continue de foncer comme ça, vers le mur. “ Tu veux vraiment savoir ou c'est pour faire la conversation ? “ Le sourire à peine visible, en coin des lèvres, reste bien planté là. Tandis que ses yeux toisent les siens, comme s’il cherchait à le défier. C’était surement le cas. Allait-il être capable de faire plier le Misha Kane ?

_ “ T’as l’air de vouloir perdre ton temps à la conversation. “

Qu’il râle légèrement. Mais il se tait aussitôt, laissant la commissure de ses lèvres se rabattre, quand l’autre approche. Si d’habitude, c’est lui qui s’approche de sa proie comme ça, cette fois, il a cette étrange impression de ne plus contrôler les choses. Pas comme d’habitude. Peut-être parce qu’il n’y connait rien, finalement, dans un cas comme ça. Il connait tout des filles. Absolument tout. Mais avec l’un de ses semblables, c’est un terrain tellement inconnu, qu’il en perd ses atouts. Ses manies. Ses habitudes. Il en serait presque simple spectateur, s’il n’était pas mêlé à l’histoire.  

Stefan s’arrête, si proche. Peu d’espace entre leurs deux silhouettes. La respiration s’accélère à nouveau, mais il ne perd pas des yeux, ceux de Stefan. Il ne veut rien lâcher, un peu bêtement. Parce que la situation est loin d’être confortable pour lui. “ Le jouet, c'est moi. “ Nouvelle montée d’adrénaline. Le torse qui se bombe un peu plus à chaque inspiration. Machinalement, Misha il a comme un mouvement de recul, mais il est déjà coincé. Y’a que ses mains qui s’accrochent à la porte derrière lui. Stefan, il est comme là, à le supplier de faire de lui ce qu’il veut. Mais Misha, il ne sait même pas ce qu’il veut.  

Pas le temps d’y réfléchir. Les lèvres de Stefan s’abattent dans son cou, et il échappe un léger gémissement, à peine soufflé entre ses lèvres. L’une de ses mains s’accroche à la poignée de la porte, et tout son corps s’affole. Tambour dans les oreilles, la tête, le cœur, et puis bien plus bas. Comment, pourquoi. Misha il a toujours pensé qu’il n’y avait qu’une femme, pour réveiller tout ça chez lui. Peut-être qu’il a trop bu, c’est sûrement ça. Puis plus rien, si ce n’est la chair de poule le long de sa peau. Stefan est tombé à genoux, agrippant d’ailleurs les siens au passage. “ Déboutonne toi. “ Les yeux de Misha retombent sur lui, le souffle coupé. Il peut pas faire ça lui. Il s’y serait jamais même imaginé. Alors y’a quelques secondes de vide. De silence. Coupé par leurs simples respirations, déjà haletantes. Y’a cette voix dans sa tête, qui lui dit d’arrêter, que c’est n’importe quoi. Que dans sa vie, il en a fait des conneries, mais que celle-là, elle dépasse les bornes. Il va le piétiner ce pauvre gars. Il aime bien trop les femmes pour ne pas le blesser, en fin de compte. Mais cette voix-là, elle est loin d’être la plus audible, dans sa tête. Y’a l’autre, qui ne fait qu’accentuer cette insatiabilité. Que c’est rien de mal après tout, que ça peut faire du bien.

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Deux âmes paumées. Pourtant, Misha il avait la sensation qu’il y avait que lui, qui n’était pas à sa place. Persuadé que Stefan savait ce qu’il faisait. Qu’il en était maître de l’art. Lui il ne fait que découvrir une facette de sa personne, qu’il ne soupçonnait même pas. Il se souvient encore, d’il y a quelques mois, quand Mickey lui a appris qu’il s’était engagé avec un homme. Avec Alex en plus, son meilleur ami d’enfance. Ça lui avait fait bizarre à Misha. Comme si eux, ils se devaient d’être des hommes à femmes ? Il n’avait pourtant rien dit, incapable de juger vraiment. Parce que ce qui comptait, c’était que Mickey soit heureux. Il en a besoin, surtout aujourd’hui. Maintenant qu’ils ne sont plus que tous les trois les Kane, et qu’entre les jumeaux, c’est tellement compliqué... Famille déconstruite, ou chacun suit sa route sans vraiment se soucier des autres. Il en souffre Mickey. Tant mieux s’il a quelqu’un. Il a quelqu’un à qui s’accrocher, avec qui partager ses peines. Quelqu’un qui l’accompagne le soir, pour s’endormir, et qui se réveille avec lui. Tout ça Misha lui, il n’en n’a rien. Et c’est bien de sa faute.

Il ne réplique pas Stefan. Il ne bronche pas, sous les ordres presque aboyés du taulard. Le silence n’est trompé que par leurs respirations de plus en plus ronflantes. Et s’il en était possible, par le battement de leurs cœurs. L’excitation est telle, qu’il pourrait sortir de sa cage thoracique. C’est toujours comme ça, même avec une blonde. Mais là, y’a quelque chose d’encore plus fort. L’adrénaline que lui cause l’inconnue de la situation. C’est comme faire quelque chose d’interdit. Que lui s’interdit ? Parce qu’il aime les femmes, non ? Pourquoi ça le met dans un tel état ? Pourquoi est-ce qu’il a tellement envie de ça ?