don't let me all alone -, misha

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gamine élancée, tempétueuse et infernale, glisse sur l'asphalte, fait entendre escarpins de glace, humeur ravageuse dans un écrin de rage. deux mois sans nouvelles, impression d'être laissée pour compte par celui qu'elle n'aurait pas dû vouloir, restant pourtant dans ses songes sans qu'elle ne puisse rien y faire. misha pour seul promesse, souffle sur ses lippes éméchées, le battant frappant en continu, et l'espoir comme la honte de le trouver à chaque coin de rue. téléphone vrombit, coup d'œil rapide, femme se targue d'être indisponible et inaccessible, et pourtant sent le palpitant s'accélérer à chaque fois qu'elle trouve un message non lu. sauf que le kane est absent, et la débandade commence. fureur d'une louve qui joue avec le feu, veut retrouver le souvenir d'une main sur sa cuisse, de ce derme chaleureux contre son corps dénudé, alors qu'avec ardeur, s'abattait le rein ravageur. mordre la poussière, retourner à terre. se faire sienne, se faire chienne. pour son plaisir, pour ses envies. trouver chaleur au fond du lit, sur la banquette, ou n'importe où. se perd, refrain répété qui la pousse à l'agonie quand elle se trouve loin de lui, la voilà qui le demande alors qu'elle ne devrait pas. supposée se forcer pour un peu d'infos, au final misha n'est pas source fiable, sauf pour l'oubli d'une vie monotone, pour l'orgasme d'une fois pleine de fougue. soupir, reine se stoppe, répond au garde du corps qui demande encore une fois où elle a disparu.

elle n'en peut plus de lui
de cette ombre derrière elle.
celui qui, toujours, la suit,
voudrait lui couper les ailes.

pourtant, d'un regard aux alentours, peur de voir l'italien à ses trousses, c'est la silhouette bien connue qui arpentait les draps il y a peu, qu'elle revoit, qu'elle retrouve, misha qui l'évite, et pourtant sous ses yeux, ne semble pas aux abois, seule raison qu'elle s'est trouvée pour expliquer son absence si pesante. égocentrisme déterminant, d'une sylphide narcissique, qui n'imagine pas ployer si vite devant l'éphèbe démoniaque, voudrait être princesse offrant asile au roturier, se retrouve affamée d'un homme qui ne la regarde plus, et sent son cœur peser un poids bien trop grand, alors qu'elle le voit disparaitre, se met en tête de le suivre. impossibilité de le perdre, elle qui n'a pas pu le voir durant tant de temps, possiblement accro alors qu'elle ne veut le montrer, s'en veut d'être ainsi incapable de résister à la tentation, de le mettre au devant de sa solitude répugnée, pour finalement comprendre pourquoi il n'a plus jamais refait surface devant ses yeux. talons claquent, fournaise en marche, muse s'empresse de le rattraper, finit par gueuler sans prêter la moindre attention aux regards pouvant les dévisager. — “misha !” insensible qui parait d'ordinaire imperturbable ou indifférente, se retrouve énervée, ne veut pas oublier nuitées et moments entre les cuisses de l'autre.

le regard se perd instantanément
sur le visage d'un éphèbe éveillant ses sens.
retour en arrière, elle ne mène plus la danse
n'est plus qu'esclave de ses tourments.

deux mois sans nouvelle, louve ne comprend pas, souffre du manque d'attention, désire toute son adoration. de nature si peu jalouse, qui ne manque pas d'adorer parler des autres conquêtes que l'homme peut avoir, elle n'est pas le genre de femme que l'on fuit, et déteste se sentir impuissante face à celui sur lequel elle sent le crush venir, sans l'accepter, sans l'assumer. supplice que de se savoir rejetée, surtout lorsque l'amour n'a jamais été mentionnée, qu'elle aime fougue et brutalité lorsqu'elle tombe la culotte, elle ne comprend pas ce qui a pu terrifier au point de la laisser amochée, et se dresse face à celui qui s'est arrêté pour lui jeter ses quatre vérités. — “mais qu'est-ce que t'as foutu ?! deux mois que je suis sans nouvelle, même pas un p'tit message ! tu crois que j'ai que ça à faire d'courir la ville à ta recherche ?! mais bon sang, t'es devenu un putain de saint, ou quoi ?!” reine en prend un coup. se sent inférieure, s'oublie dans la gêne. visages se tournent vers le duo atypique, alors qu'elle se donne presque en spectacle pour un type qui ne devrait pas en valoir la peine. et pourtant, femme-serpent le fixe avec autant d'envie qu'avant. sans comprendre.

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Voilà déjà quelques jours que le Misha traîne sa carcasse dans les rues de Klamath Falls. Après deux mois d’absence, deux mois de taule, même pas mérités. Tout ça à cause d’Angel et Mason. Il compte bien leur tomber dessus dès que le moment en sera le plus propice. En attendant, il avait d’autres chats à fouetter, comme se retrouver un job. Mickey lui a dégotté un appartement, son premier depuis sa grosse libération il y a maintenant plus d’un an. Mais faut en payer le loyer, les charges. Puis y’a la gosse, Barbie, qu’il a une semaine sur deux. Sans compter les 20 000 dollars qu’il doit à Drew, et ses nombreuses amandes toujours impayés. Il devrait courir les établissements, un cv à la main. Mais son cv, il ne servirait pas à grand-chose, et ça il le sait. Il n’a rien à marquer dedans, si ce n’est des années de délinquances et de trafics en tout genre. Dix ans de taule. Puis à peine un an de chauffeur au country club. Un cv bien peu remplit, pour un homme de quarante ans passés. Il sait bien lui, que c’est pas comme ça qu’il se retrouvera un job. Que probablement, il n’en retrouvera jamais un. Entre la presse locale et Scandale, tout le monde le connait, et personne ne lui fait confiance. A raison, certes. Mais ça le destinait à tourner en rond, à chercher du travail. Donc... Il a décidé de faire semblant de chercher. Abîmer ses chaussures sur le bitume, toute la journée, ça laisse Drew et Mickey penser qu’il est actif dans ses recherches.  

“ Misha ? “ une voix féminine, éloignée. Mais elle retentie et fend la rue, dans laquelle il s’est presque perdue, dans ses pensées. S’arrêtant, les mains dans les poches de son pantalon, il se retourne et le bleu de ses yeux s’arrête sur une brunette, qui s’avance d’un pas pressé, vers lui. Louve. Il l’a reconnaît assez rapidement, pour l’avoir étudié mainte et mainte fois, la donzelle. Un léger sourire se dessine au coin de ses lèvres, rien que d’y penser, d’ailleurs. Il l’a même pas prévenu de son retour, ni même de son départ. Faut dire que c’est pas sa nana. C’était sa muse. Quelque chose du genre. Une gamine avec qui il passe du bon temps. Trop jeune pour lui. Il n’a pas cherché à reprendre contact non pas par moment de lucidité, mais plutôt parce qu’il espère peut-être, reprendre sa vie en main. Et c’est certainement pas en continuant sur sa lancée, avec trente-six nanas à la fois, qu’il va offrir à Barbie, un avenir digne de ce nom. C’est vrai que ça lui parait surréaliste, de penser comme ça, depuis qu’il est père. Ou peut-être que c’est la crise de la quarantaine ?  

Légèrement pris au dépourvu, il reste immobile, alors que la Louve le rejoint, s’arrêtant à sa hauteur. “ mais qu'est-ce que t'as foutu ?! deux mois que je suis sans nouvelle, même pas un p'tit message ! tu crois que j'ai que ça à faire d'courir la ville à ta recherche ?! mais bon sang, t'es devenu un putain de saint, ou quoi ?! “ Le visage du taulard recule légèrement, alors qu’il ne comprend pas la pluie de reproches qui s’abat sur lui. C’est le discours d’une petite copine ça, pas d’une maîtresse ou qu’importe ce qu’elle était réellement, c’était pas sa nana quoi. Il pourrait bien lui montrer lui, qu’il a rien d’un saint. Sourire mesquin encore, à cette mauvaise pensée. Mais non, il faut qu’il s’y tienne, à ses bonnes résolutions. Alors il lève les yeux au ciel, avant de reprendre sa route, qui n’a même pas de point d’arrivée.  

_ “ T’es pas obligé d'me chercher, c’est quoi ton problème aussi ? “

Qu’il grogne presque, n’aimant pas être attaqué de la sorte. Encore moins qu’on lui porte un semblant d’intérêt ou d’attachement, comme elle semble le faire en s’inquiétant de son absence.  

_ “ Si j’te rappelle pas, c’est qu’j’ai pas envie. “

Qu’il résume le plus simplement du monde, marchant droit devant lui alors qu’elle le suit de son pas agacé.  

_ “ Puis j’avais pas de téléphone. “

Vrai et faux. Il était en taule, donc techniquement il n’avait pas de téléphone. Mais en réalité, il s’en était dégoté un, illégalement. Sauf qu’il ne s’en est servi que pour faire chier Darcy et Louise.  

_ “ T’es pas sensé sous-entendre que j’t’ai manqué, Fillette. “

Qu’il finit par se moquer, s’arrêtant une nouvelle fois, et enfin, reposant toute son attention et le clair de ses yeux, sur la silhouette trop bien dessinée de la jeune femme. Mauvaise habitude qui revient au galop, merde. Sourire en coin des lèvres, double merde.  

_ “ Tu veux quoi ? “  

Yeux qui s'enfoncent dans les siens, faux air pressé. Comme s'il avait quelque chose de mieux à faire.

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affres d'une réalisation se faisant plus tardive que jamais, et pourtant, louve ne sait comment appréhender le moment. elle qui ne peut s'enticher d'un rustre aux aires de vaurien, se retrouve attirée par le pire d'entre eux, qui la fait succomber d'un regard, et la dénigre d'un mot. affligeante cérémonie, retrouvailles en fanfare, devenues objet de chuchots, duo équivoque d'une gamine dans la vingtaine et d'un daddy ayant passé l'âge d'être son plan cul, elle se retrouve pourtant bien forcée de s'avouer à elle-même qu'elle rêve encore de ces moments à genoux sur la banquette arrière de sa voiture, alors que le rouge lui colore les joues et elle rétorque rapidement — “pas obligée ? parce que tu crois que notre petit arrangement se fera comment alors ? tu nous dois toujours des explications. pas ma faute si je ne les obtiens qu'en me mettant à genoux.” sourire narquois en repensant à ces moments, et pourtant, rien n'est plus faux que ce qu'elle raconte, alors qu'elle marche derrière lui, fait claquer ses talons pour qu'il n'oublie pas qu'elle est toujours là. — “t'as pas à avoir envie. un contrat ça ne se détruit pas ainsi. et depuis quand t'as plus envie ? c'est pas toi qui avais toujours ton rictus malsain en me dévisageant ?” reine se veut séduisante, vérité se veut tourmentée. la beauté est subjective, mais l'attitude laisse à désirer, tandis que la demoiselle se perd dans ses pires travers, et lui laisse entendre — “ben voyons” tout en le suivant, sans le lâcher, incapable de le faire.

tourments d'une femme lassée
de se savoir ignorée
d'être relayée en second
de perdre ses sensations.

et la remarque qui fait sourire, le rictus qui se fait sincère, la louve qui se fait vorace, et se colle à lui en le regardant lascivement. — “pourquoi ? parce que j'me suis donnée seulement pour les infos ? tu ne crois pas qu'on a passé ce stade ? c'est pas parce que j'suis juste une de plus que j'peux pas apprécier...” et elle roule des hanches, la succube acharnée. — “et quoi, je ne t'ai pas manquée ? toi, moi... juste adonnés aux plaisirs...” se targue d'être indomptable, et dévoile pourtant son jeu sans s'en rendre compte, femme aux désirs plus qu'honnêtes envers celui qu'elle prétend ne pas vouloir, ou juste pour une passe éphémère. — “à ton avis ? je ne suis pas claire ? moi qui pensais que ça se voyait...” le sourire en guise de sous entendu, elle finit par lui attraper le bras, se stoppe, veut qu'il s'arrête, en a marre de marcher pour rattraper un fuyard. — “alors quoi ? ça y est, t'as trouvé la femme de ta vie, et tu veux plus passer du bon temps ? gosh, il est ou le mishmish qui s'tapait la terre entière ?” se veut déçue, outragée. incapable de comprendre pourquoi elle n'a plus le droit aux plaisirs de la chair avec le seul, dans cette ville, à pouvoir lui donner satisfaction. — “ou alors quoi c'est quoi ? ne me dis pas que mon fiancé est venu te voir...” se veut frileuse, apeurée. voix tremble, infernale. elle ne sait pas s'il sait, commence à croire que oui. s'imagine que c'est la raison, qu'il a compris qu'elle le trompait, qu'il est venu menacer l'amant pour qu'elle se retrouve une fois de plus enchainée aux tourments. affreuse vérité que de savoir son derme ravagé, par la poigne horrifiée d'une main brutale. peau acharnée, enveloppe saccagée, ne reste que les preuves, cachées par les étoffes, de coups venus accabler son corps meurtri. elle a peur, cela se voit. elle craint, cela s'entend. s'imagine tout. s'imagine surtout rentrer chez elle pour trouver homme, inhumain, sauter sur elle pour la punir et la faire sienne, pour la détruire. — “si c'est ça, sache qu'il n'est pas ce qu'il a pu prétendre être !”

c'est pire que la mort
que d'être avec lui.
comme un coup du sort
de se savoir liée à vie.

et le désir se fait sentir. retrouver misha autour d'un verre. savourer sa présence exquise pour la sauver de la cruauté d'un tiers. se faire avoir par sa fougue, et disparaitre au levé du jour. roule des hanches, miss diamantine, se veut sienne encore un jour, encore une fois, rien qu'un moment. et craint de le perdre, sans comprendre pourquoi elle s'en retrouve attaché. il n'est rien, ne devrait être rien qu'un leurre, qu'une distraction éphémère, et pourtant, battant s'accroche sans comprendre, à cette folie sans nom. il a beau l'éviter. ne pas la vouloir. n'être qu'un parmi d'autres, elle ne sait se sentir indifférente à ses côtés, se veut plus près de lui, quitte à n'être qu'une parmi d'autres. elle ne compte pas, louve. se fout des apparence. se fout de ce monde cruel. oublie les protocoles et les réalités d'une societé qui l'accueille pourtant si facilement. ne désire qu'être avec celui ou celle ou ceux pouvant l'aider à vivre. et savourerait aussi bien d'être unique que d'être une parmi tant, car amour débauché pour les splendides instants d'une vie à se tordre de plaisir lui suffisent. elle ne peut s'adonner au chagrin de se savoir prise au piège sans lui, qui est devenu, sans le savoir, sans le vouloir, son héros des temps modernes.

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“ pas obligée ? parce que tu crois que notre petit arrangement se fera comment alors ? tu nous dois toujours des explications. pas ma faute si je ne les obtiens qu'en me mettant à genoux. “ Des explications qu’il n’a même pas vraiment. Chantage qu’il a mené d’une main agile, sans même avoir la moindre source pour elles. Si ce n’est quelques échos ici et là, qui peuvent lui revenir de temps à autre. Ça fait longtemps qu’il a tourné le dos à l’étiquette de la famille Kane. Et donc, à toutes leurs fréquentations, dont les parents de Louve et Fauve. Qui d’ailleurs, avaient un drôle d’humour, quant aux prénoms choisis pour leurs gosses. Salué par le Misha, évidemment.

_ “ Bah j’te conseille d’aller fouiner dans le grenier de tes vieux. “

Qu’il continue de râler, accélérant même le pas. Peut-être qu’il s’imagine qu’il pourra la semer, quand ses talons auront fatigué ses petits pieds. Ce serait pas plus mal, ça va sans dire. Elle a presque l’âge d’être sa gosse, si elle pouvait se lasser de lui, ça éviterait qu’on jase trop. Il sait bien lui, que tout ça c’est déplacé. Disons que le petit jeu avait un côté très excitant au début, mais qu’aujourd’hui, fallait quand même être un peu adulte. Au moins un peu. Il a une gosse à élever, il est plus tout seul. Ses actes, ses faits et gestes, ils n'imputeront pas que sur lui, maintenant. “ t'as pas à avoir envie. Un contrat ça ne se détruit pas ainsi. Et depuis quand t'as plus envie ? C'est pas toi qui avais toujours ton rictus malsain en me dévisageant ? “ Justement, c’est ça le problème. C’est pervers, en plus d’être malsain. Alors il continue, il avance, sans même savoir où il va, comme s’il pouvait éloigner Louve de lui, qu’elle finirait par disparaître d’elle même. Peut-être que c’est juste plus simple, que d’avoir à lui dire de partir. Parce que finalement, il s’y est aussi un peu attaché à la gosse. Faut dire qu’ils sont pareil tous les deux. Complètement paumés.

_ “ J’ai rien signé, t’aurais dû y songer avant. “

Engagé dans rien, si y’a pas de document officiel. Puis toute cette histoire, il en a rien à foutre lui, faut bien le dire. Si les vieux ont adopté une gosse abandonnée, tant mieux pour elle, finalement. Elle finit par se coller à lui, l’attrapant par le bras. N’importe qui autour, les prendrait pour un couple attaché, bien trop pour ce que le Misha, n’est réellement capable de faire. Il grogne, légèrement, pour faire savoir son mécontentement. “ Pourquoi ? parce que j'me suis donnée seulement pour les infos ? Tu ne crois pas qu'on a passé ce stade ? C'est pas parce que j'suis juste une de plus que j'peux pas apprécier... “ Bah ça, il l’avait bien compris. Ça faisait déjà un bout de temps qu’elle accourait sur sa banquette arrière, sans même avoir de question à poser. Et c’est justement là le problème. Elle n'est pas sensée réagir comme ça. Elle n’est pas censée avoir envie de revenir vers lui, sans raison apparente. “ Et quoi, je ne t'ai pas manquée ? Toi, moi... Juste adonnés aux plaisirs... “ Il chasse toute pensée malsaine de sa tête. Il regarde droit devant lui, pour ne pas croiser les yeux trop profonds de la donzelle. Il garde un visage impassible, alors qu’au fond, il n’en n’est rien. Il est plutôt déconcerté, pris au dépourvu. Il ne s’attendait pas à ça, faut dire. Il pensait vraiment qu’elle passerait son chemin, quand elle aurait compris que des réponses pour elle, il n’en a pas.

_ “ J’ai une main droite. “

Qu’il rétorque sèchement, faussement détaché. “ à ton avis ? je ne suis pas claire ? moi qui pensais que ça se voyait... “ Un peu trop, problème de base. “ Alors quoi ? ça y est, t'as trouvé la femme de ta vie, et tu veux plus passer du bon temps ? Gosh, il est ou le mishmish qui s'tapait la terre entière ? “ Il lève les yeux au ciel. Déjà, s’il avait la terre entière, y’aurait Megan Fox dans son pieu. Et c’est pas le cas. Mais Louve cette fois, elle tire sur son bras, elle l’arrête dans sa lancée. Il se stoppe, il soupir sans le cacher. Comme s’il était blasé, ou ennuyé par la gamine, il se tourne vers elle, laissant son visage retomber vers son épaule. Il minaude, boudeur.

_ “ Peut-être qu’il a eu s’qu’il voulait, et qu’il a fini de jouer ? “

Qu’il lance, comme une dernière bouée pour elle, si elle compte s’en sortir. Parce que là, elle s’enlise avec le vieux, trop vieux pour elle. Trop infidèle et instable aussi. “ Ou alors quoi c'est quoi ? ne me dis pas que mon fiancé est venu te voir... “ Elle change étonnement de ton, Louve. Subitement inquiète, elle pourrait même blanchir, à la simple énonciation de son soi-disant fiancé. Que Misha n’a jamais vu, si bien qu’il en est venu à penser qu’il n’existait même pas. Elle est de toute façon, un peu jeune pour se fiancée. “ si c'est ça, sache qu'il n'est pas ce qu'il a pu prétendre être ! “ Il arque un sourcil le taulard, dévisageant presque la plus jeune, qu’il ne reconnait pas vraiment. Elle toujours sûre d’elle, impassible, et fonceuse, brusquement arrêtée, incertaine et hésitante. Il en redresse le visage, puis fronce finalement les sourcils, en grimaçant d’incompréhension.

_ “ Putain, t’ose vraiment insinuer qu’un mec pourrait m’empêcher de me faire qui que ce soit ? “

Parfois même, les mecs qui ont subi Misha, ils ne se montrent même pas. Parce que le mari de Tierra, il est courant de tout, et il n’est pas même venu une seule fois, mettre son poing dans la figure du ténébreux. Pourtant, ça aurait été avec raison. Non, Misha, y’a rien ni personne qui l’arrête, quand il a décidé de rouler sur une fille. Qu’elle soit mariée ou non. C’est pas même un détail pour lui.

_ “ Bah merde, tu m’connais très mal. Fillette. “

Il insiste sur le “fillette”, s’imaginant qu’ainsi, elle comprendrait l’écart trop important entre eux.

_ “ J’sais pas s’qu’il te dis, mais il est sûrement mieux qu’moi, t’entends ? “

Loin de s’avoir ce qui se passe réellement, il ne s’est pas assez penché sur les détails pourtant visibles sur la peau de Louve. Il est pas du genre à poser des questions, à s’intéresser.

_ “ Pourquoi tu me cours après au milieu d’la rue, alors qu’tu devrais être avec lui, hein ? “

Qu’il râle encore, tirant sur son propre bras pour se défaire de l’étreinte de la brune. Eux qui paraissaient si bien accordés, semblaient tout à coup, au bord de la rupture.

_ “ La bague à ton doigt, c’est pas la mienne. “

Et heureusement, parce que le mariage et lui, c’était pas un bon souvenir.

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choc en vient, de cet encéphale si assuré, se retrouvant face à un misha déconcerté, sarcastique. elle devrait le connaitre, là n'est en nul point une surprise, un étonnement venant des lippes qu'elle aime tant embrasser, mais elle ne peut se résoudre à se laisser berner par une réponse si vaillamment donnée, et souffle d'un air cynique ce qu'elle crève d'envie de lui répondre, femme ne faisant pas dans la dentelle, provocatrice assurée assurant ses arrières. — “et à part de la poussière et les dernières photos de l'infidélité de ma mère, tu penses que je vais trouver quoi, dans le grenier de mes vieux ? rien. nada. c'est pas comme si un tel sujet, aussi horrible soit-il, pouvait avoir des preuves papier. réfléchis !” s'enquit-elle, louve impardonnable, outrée et ravagée par l'idée que l'ombre d'un héros lui échappe complètement. demoiselle se fait outragée, honneur semble tomber, elle abandonne toute esquisse d'une droiture, et sait sa pureté mise en enfer depuis bien longtemps. affres régissent son monde, femme est paumée, cassée en deux par la verve d'une vie renversante, loin d'être idyllique pour qui possède pourtant argent, et elle s'énerve trop facilement, laisse entrevoir ses sentiments trop rapidement, sans même les connaitre, les comprendre, les désirer. il ne manquerait plus qu'elle soit éprise de lui. (c'est peut-être le cas.) — “tu m'as baisée ! ça suffit amplement !” crie, femme fatale, femme enragée, femme de mauvaise foi, face au démon qui hante encore ses nuits, ses songes, alors qu'elle ne rêve que de ses mains sur son corps, ses lippes sur ses seins, sa peau contre la sienne. elle n'ose lâcher du regard celui qu'elle suit, quand tout passant peut avoir entendu les mots crus sortis d'une bouche aux délices royaux, mais elle est bien incapable de laisser honte et regrets ternir son regard, quand tout ce qu'elle désire se situe sous les yeux d'une donzelle alarmante.

cœur ankylosé
perd face au dément.
se voudrait loin des tourments.
provoqué par une fougue réclamée.

et le rire se fait nerveux, incontrôlable. gloussement suite aux propos, et à la mention d'une main droite, mais louve est loin d'être dupe, le plaisir solitaire a beau être évident, rien ne vaut la chair d'une femme enroulée autour de ses splendeurs ardentes et loin d'être molles. sourit, rictus infâme, alors qu'elle rétorque facilement — “et elle vaut la mienne ?” pour retrouver les pensées, les souvenirs, de ces moments, d'une main délicatement glissée sous l'étoffe pour s'emparer de l'objet des fantasmes, alors qu'il avait encore mains vissées sur le volant, à vouloir regarder la route. danger imminent d'une femme irritée, qui ne sait oublier les chants d'un corps adonné au plaisir, se veut femme impies et s'accroche à l'idée, veut oublier les flammes d'une jalousie, d'une frustration, d'une absence, dans l'assurance de retrouver le corps qui épouse si facilement ses courbes. — “à d'autres, mishmish. t'es pas du genre à arrêter de jouer ainsi.” garante de tant de plaisirs, elle l'a vu évoluer. la rechercher. la prendre. se fondre entre ses cuisses, derrière ses fesses, ou accroché à ses hanches. innocence lointaine, les deux ne sont plus inconnus, quand bien même leur vie privé ne regarde qu'eux. mais soudain, réalisation morbide, d'une idée qui traverse l'esprit de la sauvagerie incarnée, elle se rend compte que sa propre intimité a pu entrer en contact avec son amant aux délices si brûlants.

l'idée qu'il agisse
fasse courir ses vices
terrifie la belle.

époumonée devient effrayée, l'attitude change, l'hésitation la gagne, le battant corrompu par l'idée même d'être revenu dans le jeu du promis indigne, et elle craint pour sa vie, craint pour lui, craint d'avoir à retrouver le bourreau d'une nuit, tandis que ton son corps tressaille, qu'elle se fait avoir par les sentiments négatifs. elle n'entend qu'à peine misha rétorquer, et elle tremble, accrochée à son bras. elle tremble, le regard est vide. elle tremble, l'entend marmonner. elle tremble.
elle est effrayée.

car en cette vie
les monstres
existent bien.

et le cœur battant, tirade se fait désastreuse. — “tu ne sais rien ! tu... il pourrait... il va encore... il va encore !” prise de panique, reprend conscience lorsque le bras se retire, qu'elle perd son accroche. larmes se faufilent, joues ne sont pas encore trempées, mais le regard attrape chagrin miséricordieux, tandis qu'elle retrouve les iris de son daddy pour l'entendre prononcer mots infâmes capable de la briser. le corps n'est plus qu'illusion factice, face à l'esprit qui se perd, et elle serre les dents, effrayée, face à la bague qui enserre son doigt. — “parce qu'il me terrifie !” le corps est adepte à la panique lancinante qui la gagne. l'angoisse qui grimpe. le monde qui s'effondre. louve assurée, sauf dans les moments d'agonie qui lui rappelle les affres d'un passé oublié. se retrouve soudain, comme prise par le monde qui un jour, osa faire d'elle sa chose. elle revoit encore le père qui la chasse, ou le fiancé qui la gagne. elle ne sait plus faire partir le sentiment d'inconfort qui règne, alors qu'elle ne voit même plus misha tant son esprit fait des siennes. et les jambes semblent sur le point de flancher, alors qu'elle tente de reprendre possession de son corps. — “d-dis moi qu'il n'est pas venu ! dis moi qu'il n'est pas venu, misha... j-je t'en prie... dis moi qu'il ne sait pas... dis moi qu'il ne va pas...” et elle s'interrompt. le secret meurt sur ses lippes tremblantes. misha a pourtant vu son corps, enveloppe souillée par bien des fois par coups répétés. mais jamais ils n'en ont parlé. a-t-il seulement réalisé ?

à quel point elle est en danger ?

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“ Et à part de la poussière et les dernières photos de l'infidélité de ma mère, tu penses que je vais trouver quoi, dans le grenier de mes vieux ? rien. nada. c'est pas comme si un tel sujet, aussi horrible soit-il, pouvait avoir des preuves papier. Réfléchis ! “ Comment est-ce qu’il pourrait savoir lui ? Il est plus doué pour créer les arnaques et les emmerdes, que de les filer. Ceci-dit, si y’a bien un truc qu’il a compris avec le temps, c’est que quand on veut des preuves, on en trouve toujours. Y’a qu’à le regarder lui et son infidélité qui a fait tout le tour de la ville. Ok il n’a jamais été très discret, mais de là à ce que ce soit un blog en ligne qui crache sur son nom, quand même.

_ “ T’es en train de sous-entendre que j’suis con ? “

Qu’il s’offusque à son tour, arrêté en plein milieu du trottoir, les yeux rivés sur elle avec un soudain, et faux, mépris. Bien qu’un peu touché dans son orgueil. Il le sait qu’il n’est pas le plus intelligent des gars, mais il n’est pas le genre à accepter qu’on le lui fasse savoir. “ tu m'as baisée ! ça suffit amplement ! “ Et là, toute la rue semble être au courant. Elle hurle un peu fort, pour une discussion qui devrait se faire entre quatre murs. Il relève ses yeux clairs, il observe les alentours. Les gens baissent les yeux, pour faire comme s’ils n’avaient rien entendu. Dans le fond, avec sa réputation à lui, ça ne doit pas surprendre grand monde. Serrant alors la mâchoire, il reporte son attention sur la brunette. Il se détache de l’étreinte qu’elle opère sur son bras, il essaie de la faire se ressaisir. Elle semble s’accrocher à quelque chose qu’il ne peut pas lui offrir. Et c’est malsain pour elle. “ Tu ne sais rien ! tu... il pourrait... il va encore... il va encore ! “ Elle semble tout à coup bien moins assurée. Même effrayée. Ça le frape le taulard, devenue soudainement perplexe, et méfiant. Ses sourcils se froncent, alors qu’il observe ce revirement de situation, dans une profonde incompréhension. “ Parce qu'il me terrifie ! “ Plus Louve devient pâle, et inquiète, plus Misha plonge dans une incompréhension totale. Assez pour la dévisager complètement. Il ne la reconnait plus.

_ “ J’pige rien à s’que tu racontes, putain. “

Qu’il finit par se plaindre, les traits de son visage traduisant bien son état d’esprit. “ D-dis moi qu'il n'est pas venu ! Dis moi qu'il n'est pas venu, Misha... J-je t'en prie... Dis moi qu'il ne sait pas... Dis moi qu'il ne va pas.. “ L’espace d’un instant, il reste immobile, ne comprenant pas de qui elle parlait. Il lui faut bien quelques secondes avant de piger qu’elle semblait terrifiée par son soi-disant fiancé. Situation plutôt étrange du coup. Pourquoi épouser un type qui la met mal à l’aise ? Il penche alors légèrement la tête vers son épaule, l’observant dans un court silence, qui pour lui, paraissait bien plus long. Il ne sait pas quoi dire, et c’est ça qui fait la malaise chez lui.

_ “ Pourquoi tu l’épouse s’il te rend comme ça ? “

Qu’il finit par demander, la désignant d’une main avant de laisser son bras retomber le long de son propre corps.

_ “ C’est n’importe quoi. “

Il lève ses yeux au ciel, reculant d’un pas et renfournant ses mains dans ses poches. Il échappe un soupir, détournant ses yeux vers la rue. Les femmes, c’est pour ça qu’il les comprend pas. Pour ce genre de situation. Y’a que Darcy finalement, qu’est un minimum logique. Misha lui convenait pas, alors elle l’a lourdé. C’est aussi simple que ça, non ?

_ “ S’il vient m’emmerder, j’sais me défendre, ce serait pas le premier. “

Qu’il finit par marmonner, peut-être qu’il espère que ça la rassurera elle. Les mecs pas très contents qu’il touche à leurs nanas, il connait. C’est son quotidien. Puis la violence de Misha en refreine pas mal, aussi. La gueule bien amochée de Jayson, sur les derniers mois, pour preuve.

Ça l’agace, profondément, mais il finit par se rapprocher de Louve, et de poser une main dans son dos pour la pousser à avancer, à ses côtés. Main qui retombe rapidement dans ses poches. Puis il avance, d’un pas assez rapide. Il prend la direction de son nouvel appart, prépayé par Mickey.

_ “ T’as intérêt de mieux m’expliquer les choses, ou j’vais m’énerver. “

Qu’il râle encore, poussant la porte d’entrée d’un bâtiment en brique rouge. Il lui fait signe de passer devant, puis il s’engouffre derrière elle. Il accélère à nouveau le pas pour la doubler, et il se dirige vers les escaliers. Il grimpe les marches tout en tripotant son trousseau de clés, pour trouver celle de l’appart. Elle n’est jamais venue chez lui, faut dire que cet appart’ il ne l’a que depuis quelques jours. Une fois devant la porte, il l’ouvre, puis entre, balançant les clés sur un petit meuble d’entrée. Y’a encore des cartons un peu partout, peu de meubles, il a pas grand-chose encore, Misha. Y’a que la cuisine, aménagée, mais toute petite, qui semble apte à recevoir. Malgré le bazar qu’il a déjà eu le temps de mettre dedans. Future garçonnière, évidemment. Le manque de présence féminine se fait sentir.

_ “ Ferme la porte. “

Qu’il lance alors qu’il fouine dans les placards du haut. Il cherche une bouteille, et finit par trouver du vin. Pas très fort mais ça fera l’affaire. Il les sert dans des verres de cantine, faute d’avoir des verres à pieds. Puis il passe le bar de la cuisine pour rejoindre Louve dans le salon, lui tendant l’un des deux verres remplit d’un liquide Bordeau.

Le salon est rempli de carton, mais y’a quand même le canapé, un meuble tv et la télévision, d’installés. Y’a plus qu’à vider le bordel pour remplir les meubles. Un verre en moins dans les mains, il se dirige vers le canapé, d’où il vire quelques boites pour pouvoir s’affaler dans son fond.

_ “ Si ça va mieux le gosier hydraté, tu t’expliques ? “

Il se tourne vers l’arrière du canapé, pour poser son regard sur Louve. Il ne lui a pas spécialement précisé de faire comme chez elle, mais c’est tout comme. Attendant qu’elle daigne avoir une réaction, ou une explication, il sirote tranquillement son vin rouge, tout en se disant qu’il va être urgent d’acheter quelque chose de bien plus fort.  

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fadaises s'accrochent, et l'homme n'entend pas ce que demoiselle tente de lâcher, sous l'exaspération du moment. elle qui se veut cynique et sarcastique, laisse entendre ce qui insulte, quand elle ne cherche qu'à lui ouvrir les yeux, et, sans aucune prétention, car incapable d'égaler les plus grands cerveaux, soupire doucement — “mais non !” s'énerve, louve grognasse, incapable de se faire comprendre, se veut difficile, caractère de cochon pour canidé, se veut alpha, s'en retrouve loin, alors qu'elle grommelle — “j'te dis juste que c'est pas là que j'trouverai mes preuves ! sinon pourquoi on serait venue te voir ?” arrogance imperméable à la splendeur de l'éphèbe, elle remercie chaque jour le ciel du bout de ses pensées obscènes, d'avoir mené tant sa sœur que son regard sur le chemin du kane, tapant dans l'œil sans qu'elle ne s'y attende, femme se donnant, loin d'un contrecœur, pour l'adonis et sa parole aisée, son coup de rein osé, et ses frasques assurées. et elle ose, la louve, se couvrir de honte pour soigner son ego blessé d'avoir ainsi été ignorée. quitte à passer pour folle, damnée, femme d'un début de vingtaine, face au quarantenaire, fille de petite vertu, se donnant sans regarder, savourant échine d'un colosse lorsqu'il la dévorait sur la banquette arrière. mots trépassent, voix s'élève, le monde les regarde, elle n'en a rien à faire, soutient iris d'un alpha qu'elle désire sans comprendre que ses doigts tremblent rien qu'en pensant aux caresses de l'éphèbe.

stupeur de constater
qu'il lui fait trop d'effet.
qu'elle déteste être loin
quand ils ne peuvent faire qu'un.

mais la réalisation d'un fiancé peut-être trop impliqué, et l'homme ne semble pas comprendre le danger. nul ne devrait redouter l'homme qui lui est lié, encore moins le gardien de ses nuits plus enflammées, qui se dit probablement que ses poings hurlent violence, et qu'il serait capable de repousser la verve d'un homme bafoué. et pourtant, crainte se fait, d'un monstre capable du pire, non sur misha, mais sur elle, et son corps attaché, laisse qu'elle ressent, invisible, existe par cette bague qu'elle n'a aucun droit de retirer. pâleur prend possession de la louve aux habitudes dominantes, pour finir par tresser portrait peu assuré, terrifiée à la simple idée de comprendre que le futur époux l'attendra peut-être pour la punir, elle qui n'a nulle part où aller, richesse ne dépendant que de l'humeur paternelle. et l'amant ne comprend pas. ses paroles sont décousues, ses craintes ne s'expliquent pas pour qui n'appartient pas au monde des diamants. ne reste alors que ses lèvres figées pour parler de la mort qu'elle ressent, détruisant toile de ses songes pour la laisser décrépie dans le caniveau de ses espoirs. — “j-j'ai... je ne veux pas...” l'épouser. le choix n'est pas sien, et les propos sont difficiles à reformer, pour qui n'a pas le modèle, le puzzle est capharnaüm et la frayeur prend possession d'une femme toujours si forte. — “ce n'est pas ça ! c'est... c'est pas toi qu'il...” ne termine pas ses mots. et fait face à l'angoisse, quand l'amant vient passer main dans son dos, pour l'emmener ailleurs, l'aider, l'abriter, loin des regards, loin du monde.

pas qui mènent au bâtiment
un immeuble, et son appartement
louve suit l'alpha, avec ses tourments
et tait chaque once de sentiment.

silencieuse, le suit, talons claquant sur le béton jusqu'à cette porte battante. briques rouges, et grognement d'un misha hébété, elle n'est plus elle-même, n'ose l'embêter, alors que son jeu favori consiste à l'énerver avant de se faire prendre par sa vigueur dévoilée. elle observe le lieu, elle pense pour elle-même — “c'est bien la première fois que... que je viens ici...” elle ne réalise pas encore, suit parce que seul lui peut la protéger, la sauver. elle se rend compte assez tard, lorsqu'il est devant son appartement, clés en main, qu'il s'agit de son chez-lui. et une fois passé le pallier, n'a plus qu'à observer le monde dans lequel le partenaire de jeu évolue. cuisine se veut petite, attrayante, loin d'être sensationnelle, pourtant elle est opérationnelle. bar forme un rectangle charmant avec pièce de cuisson, quand le salon, lui, ressemble à un foutoir aux mille cartons. et elle s'exécute, ferme la porte, sent palpitant tambouriner, quand elle finit par s'isoler derrière le canapé, le regard attiré par la télévision, et un maigre rictus pour comprendre que le plus important pour lui n'était pas de ranger, mais bien de pouvoir se prélasser. attrape ainsi le verre, dans un — “merci.” mou, qui ne lui ressemble pas, et trempe ses lèvres, pour finalement le boire cul sec, sous le regard d'un misha déjà assis et l'observant se désaltérer. — “c'est pas assez fort... mais ça fait du bien.” talons claquent finalement à nouveau, et elle vient se mettre à ses côtés, popotin sur canapé, pour poser son verre déjà vide sur l'un des cartons adjacents. — “c'est pas... c'est pas pour toi, que je crains mon fiancé, tu sais...” commence-t-elle, bien au fait qu'elle va devoir parler, se calmer, et lui montrer.

crainte existe, elle serre les dents
sait qu'elle peut lui faire confiance
lui, bien plus qu'un simple dément
elle le sait capable de mener la dance.

— “je n'ai pas choisi de l'épouser. ni même de me fiancer. j'ai pas le droit. déjà qu'mon père m'en veut pour tout un tas d'trucs... tout ce que je peux faire, c'est fermer ma gueule, et voilà.” poings tremblent sous rage adjacente, mais la femme ne peut laisser émotions s'emparer d'elle au tout début de l'histoire. — “et celui qu'il a choisi... m... me terrifie... à un tel point...” passe mains près de la poitrine, pour venir retirer boutons d'un chemisier déjà bien agréable, afin que buste se dévoie. et sous soie sublime, sous-vêtement se veut évidemment roi, mais elle se tourne, se dresse face à celui qui l'a pourtant maintes fois vue ainsi, pour lui dire — “regarde...” et on les voit. marques, bleus courant sur la chair, jusqu'à son cou. violacés, parfois juste rouges, ce qui est caché par le tissu se révèle sous les yeux de misha. — “lorsque... lorsque je suis en retard. lorsque je le contredis. lorsque ça l'amuse. j'ai droit à... ça...” et les larmes coulent. met les mots pour la première fois, sur ce que l'enveloppe dévoile, souillée des mains d'un fiancé infernal. — “j'ai pas peur pour toi... j'ai peur pour moi...” ses bras aussi. et si elle venait à baisser bas, l'homme pourrait alors voir que cuisses n'échappent pas au dément. — “je ne sais pas quoi faire...” parce que fuir est impossible. parce qu'elle craint continuellement.

parce qu'elle tombe amoureuse
et qu'il ne voudra pas la voir heureuse
ce fiancé aux mœurs tueuses.

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♛  w/ @Louve Oppenheimer
tw : risque de mention de drogue, alcool, sexe et cigarette. Relation avec différence d'âge. Vulgarité. violences domestiques. Misha.

Elle est trop silencieuse Louve, c’est pas dans ses habitudes. Elle qui cherche toujours à l’emmerder, à le pousser hors de ses limites, pour qu’il perde le contrôle et n’en soit plus qu’animal. Il s’imagine sûrement qu’un verre de vin changera la donne, bien qu’au fond, il aurait fallu beaucoup plus fort. Même pour lui. Mais il n’est pas ici depuis assez longtemps, il n’a pas encore rempli ni le frigo, ni les placards. Et tout le monde le sait, quand ce sera le cas, l’alcool aura certainement plus de place que le manger. “ C'est pas assez fort... mais ça fait du bien. “ Il hoche légèrement la tête, s’impatientant légèrement, de pouvoir régler cette histoire. Les prises de têtes, ça le gave Misha. Encore plus quand il a décidé d’être un nouvel homme, et que toutes les histoires le rattrapent quand même. Lui qui pensait qu’en fuyant les problèmes, ils disparaitraient.

Enfin elle bouge. Elle se dirige vers le sofa, et l’y rejoint. Son verre est vide, elle le pose sur un carton qui sert de table basse, dans l’attente de recevoir la vraie. Il passe son regard de la bouteille, sur le bar, au verre vide. Hésitant à se relever pour le lui remplir, mais elle le sort de ses pensées. “ c'est pas... c'est pas pour toi, que je crains mon fiancé, tu sais... “ Regard perplexe, qu’il relève vers elle. Cette histoire devient aussi incompréhensible que celle qu’elle lui a pondu avec sa sœur. Il l’observe, en silence, il attend la suite, les sourcils relevés. “ Je n'ai pas choisi de l'épouser. Ni même de me fiancer. J'ai pas le droit. Déjà qu'mon père m'en veut pour tout un tas d'trucs... Tout ce que je peux faire, c'est fermer ma gueule, et voilà. “ Il arque un sourcil, reculant légèrement son visage face à sa surprise. Ce genre de truc, c’est un mariage arrangé non ?

_ “ Attends, ton père te fais un mariage arrangé, en gros ? “

Il penche légèrement la tête, alors qu’il commence à légèrement grimacer.

_ “ Putain, c’est pas démodé depuis 1789 ça ? “

Il sait même pas pourquoi il a sorti cette date-là, ça sonnait bien. Tout ça pour dire qu’il pensait ça banni, de nos jours, ce genre de pratiques. Même lui qui vient d’une famille chicos et coincée, il n’a jamais entendu son père parler d’un mariage arrangé. Et dieu merci. “ Et celui qu'il a choisi... m... me terrifie... à un tel point.. “ La question c’est, pourquoi ? Il ouvre la bouche, prêt à le lui demander, mais elle commence à déboutonner sa chemise. Son clapet se referme aussitôt, et ses yeux tombent sur son décolleté qu’elle dévoile alors. Mais elle se retourne, et quand son dos tombe sous ses yeux, il les remarque. Des bleus. Des traces de coups. Il ne les a jamais remarqués, auparavant. Peut-être qu’ils ont trop joués dans le noir. Peut-être qu’elle se dévoilait quand l’autre ne l’avait pas vraiment touché. Ses sourcils se froncent à nouveau, et son regard se redresse, croisant le sien alors qu’elle se retourne. “ Lorsque... lorsque je suis en retard. lorsque je le contredis. lorsque ça l'amuse. j'ai droit à... ça... “ Il ne sait pas vraiment quoi dire Misha. Il n’a jamais été confronté à ça, et puis il est bien de loin, la meilleur personne vers qui il faut se tourner pour trouver du réconfort. Il reste silencieux, observant les bleus visibles. Puis finalement, il prend une bonne inspiration. Il se relève, attrapant son verre au passage. Puis il se dirige vers son bar. Il y pose le verre qu’il remplit à nouveau de vin. Vin qu’il absorbe d’une traite, comme un shooter, pour faire passer les choses. Il est un peu nouille, et manque cruellement de neurone Misha. Mais il a bien compris le problème. Louve est une femme battue, et dans le fond, il culpabilise un peu de ne pas l’avoir compris plus tôt.

Son verre rejoint à nouveau le bar, alors que le vin traverse sa gorge. Il passe ses mains le long de son visage, semblant réfléchir à une quelconque solution. Solution qui lui semble d’ailleurs, plutôt logique. Alors la bouteille en main, il revient vers le canapé. Toujours sous silence. Il s’arrête près du carton table, et remplit le verre de Louve. Puis il revient s’assoir dans le fond du canapé, posant la bouteille à ses pieds. Il tombe inerte dans le dossier du sofa, avant de détourner son visage et ses yeux, vers la brune.

_ “ J’pense qu’on va commencer par régler un premier problème. “

Il se redresse légèrement, décollant son dos du dossier. Il repose ses coudes sur ses cuisses, sans quitter Louve des yeux.

_ “ Tu vas pas retourner chez toi, ni chez lui. Tu vas rester ici. “

Misha est peut-être un peu con, mais faut reconnaître qu’il a un instinct plutôt protecteur. Malheureusement ça, les gens le tairont pour mettre en avant son infidélité et ses frasques.

_ “ Tu vas me filer tes clés, c’est moi qu’irais chercher des affaires, tu me feras une liste. Et le premier à qui ça va pas, il saura qu’faut pas me faire chier. “

Le fiancé en premier lieu, hein. Parce que lui, Misha compte bien le trouver, et lui apprendre quelques petites notes sur le comment on traite bien sa femme. Bon ok, c’est sûrement l’hôpital qui se fout de la charité, mais jamais Misha n’a fait le moindre bleu sur la moindre femme qu’il ait touché, ou non.

_ “ Ya des associations pour ça aussi, tu sais. J’peux demander à mon ex-femme, elle bosse dans un hôpital. “

Il sort son téléphone, avant même qu’elle ne réponde, commençant à scroller pour chercher les associations des femmes battues, à Klamath Falls. Et justement, y’en a une.

_ “ Y’en a à Klamath Falls, on peut les contacter. “

Il relève les yeux pour attendre une réponse, mais ses yeux retombent sur le décolleté de Louve, un peu trop mise en avant par son sous-vêtement, lui aussi, en avant-première. Alors il avance sa main, puis ses doigts se ferment sur le tissu de sa chemise qu’il remonte jusqu’aux épaules de Louve.

_ “ J’suis un homme nouveau, stp... “

Qu’il marmonne, fronçant très légèrement les sourcils.

_ “ J’t’ouche plus ! “

Il lève les mains innocemment, un court instant, puis il replonge ses yeux sur son téléphone, pour chercher quelques solutions à leur problème. Un problème que de toute façon, il va régler lui même assez vite, en allant casser quelques dents. Celles du fiancé.

_ “ Il vit ou, ton type ? C’est quoi son adresse ? “

Il est pas du genre à faire traîner les choses Misha.

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rictus sur lèvres carmins, abîmées par tremblements distincts, se veut femme sous joug paternel, bien incapable de décider pour elle même, si elle veut encore subsister, ne pas être jetée hors de la famille, elle qui la déshonore déjà bien assez. sauvage rebelle dont les affres familiales ornent le derme, elle ne sait comment couper les ponts, tout comme fendre les chaines qui la relient aux diamants des oppenheimer, et sous la remarque du héros, se veut marquée par horreurs d'une vie sous l'égide d'un pater marqué de traditions ridicules. — “c'est ça.”  serre les dents, mâchoire se veut lourde, et damnée lâche rapidement — “si seulement ça suffisait à l'empêcher de m'unir contre mon gré...” mais traditions d'antan trouvent charmes aux yeux d'un géniteur dont regard se crève pour futur gendre qui ose faire apparence précieuse, quand dans l'intimité, c'est la colère qui marque le corps de la rebelle. et pour lui dévoiler son cauchemar, chemisier se baisse, ouvert par doigts tremblants d'une louve loin de son idéal d'antan. buste dévoilé, dos montré, et bleus, marques ravageuses, se font place à la lueur des yeux de l'éphèbe d'ordinaire si tapageur, dont le son se retrouve soudainement coupé. sans mots. la louve l'observe, n'ose plus parler. lui a révélé l'un de ses deux plus grands secrets, le suivant suivra peut-être un jour, mais elle craint qu'il soit trop difficile, quand elle le voit se lever pour aller boire, en silence. ses iris le suivent, lui qui va s'enivrer à nouveau, comme pour aider ses rétines à accepter l'état de son corps. et si d'ordinaire, la lueur choisie, les moments privilégiés et animaux de leur duo, lui permettait de cacher les marques de son tourments, elle se doute bien que la réalité choque. que ces marques deviennent entraves, agonie visible. elle est femme battue, vérité qui fait mal entre lippes d'une affamée de révolte. elle est victime.

tête haute s'abat
lorsqu'elle le voit
le regard différent
sur corps de tourments.

les pas de l'adonis reviennent jusqu'à elle, bouteille penchée, liquide remplit à nouveau le verre qui lui a donné tant de force d'enfin raconter ce qu'elle subit, quand il se laisse tomber sur le sofa, et retrouve la parole, sa voix se faisant assurance, héros des temps modernes pour venir à son secours. et ses doigts referment prise sur verre de cantine teinté de rouge d'ivresse, alors qu'elle trempe lèvres dans liqueur doucereuse, et écoute propos de celui qui se veut présent pour elle. et elle entend. pupilles s'écarquillent. — “je... peux ?” battant manque battement, alors qu'elle réalise, héros se veut d'une main secourable, quand la logique prend sens. le fiancé ignore tout de cet appartement inconnu, ne connait que son adresse à elle, ne connait que manoir oppenheimer, et ne la trouvera jamais si elle se terre dans garçonnière. et si l'endroit n'est pas sous son meilleur jour, la simple présence chaleureuse d'un homme en qui elle a confiance lui permet d'entrevoir futur agréable, protégée de ce qui pourrait lui arriver. et éberluée, elle fouille dans son sac posé sur ses genoux, attrape clés demandées sans même poser de question, et les lui tend doucement — “t-tiens. et merci...” note qu'elle doit lui faire une liste, femme aux délices parfois trop superficiels, ne saurait survivre sans paires de chaussures qu'elle garde précieusement, mais se demande presque si elle peut lui demander de toutes les récupérer, quand elle relève son ton dénigrant pour quiconque voudrait l'empêcher de la protéger. — “fais quand même attention...” même si elle ne craint pas tant pour lui, elle ne sait jamais de quoi fiancé peut être capable, et vit dans la crainte constante qu'il se venge de quelque façon que ce soit.

pourtant, se sent rassurée
complètement protégée
lorsqu'il se donne ainsi
pour alléger son esprit.

— “j'ai toujours peur d'avoir l'étiquette de victime, quand j'imagine demander de l'aide aux associations...” parce qu'elle n'ose se l'avouer. parce qu'elle a du mal à l'admettre. parce que porter tel label lui fait prendre conscience de son impuissance. elle qui provoque, elle qui anime passions, ne supporte pas d'être ainsi faible, l'encéphale couvert de honte à l'idée qu'elle ne puisse se défendre. — “qu'est-ce qu'elles font, pour... les autres dans mon cas ?” parce qu'elle se doit néanmoins de l'admettre, muse au teint ravagé par les douleurs encourues. toute seule, ne peut parvenir à trouver réconfort, elle qui recherche tant bras protecteurs de celui qui ne devait jamais être faiblesse de l'endocarde. et pourtant, de geôlier, apollon s'est vu changé en ange, le palpitant qui s'anime. misha pour braver démons, misha pour sauver princesse. illusions d'un esprit ravagé, et d'un cœur savoureux, sylphide ne peut s'empêcher d'ainsi penser. se retrouve chiot derrière gardien, plutôt que loup aux crocs ravageurs.

ne voit alors que bonté
dans le regard de misha.
tendresse de toute beauté
loin de l'animal qu'elle rencontra.

jusqu'à ce tissu remis sur ses épaules, et la phrase venant frapper inconscient, elle laisse entendre — “parce que ça te dégoûte ?” sans savoir pourquoi il ne veut plus la toucher, n'imagine que la honte qui colore son derme. se trouve repoussante quand elle laisse son enveloppe se refléter dans le miroir, les marques qui dévorent son corps. son cou qui reflète étranglement récent, les blessures qui montrent les coups d'un fou furieux, elle qui se vantait de sa beauté, elle qui se dépravait de ses charmes sensationnels, se retrouve face à amant ne la désirant plus, et c'est un pincement qui s'exerce dans la poitrine, comme si courbes ne l'intéressaient plus. avec pour seul changement auquel elle peut penser, les marques de tant de couleurs qui saccagent sa chair. ne plait-elle ainsi plus à celui qui se tapait la ville entière ? intérieurement, ça l'énerve.

muse qui le veut
mérite peut-être mieux
mais ne contrôle rien

lorsqu'il l'interroge sur monstre à gueule humaine qui partage de force sa vie, elle comprend qu'il cherche à la venger, et de peur, lui demande — “tu ne vas pas t'attirer des ennuis, si tu vas le tabasser ?” mais une part d'elle réclame justice, et elle ne tarde pas — “312 foot-...” et ne termine pas sa phrase, portable réagit, vibre, la prend de court, quand elle voit qui l'appelle. fiancé. panique prend le dessus, sa main tremble, elle cherche du regard celui qui la protège, dans l'espoir qu'il lui dise quoi faire. lui donne le courage de décrocher. de raccrocher. ou vienne la sauver de la fureur d'un cauchemar ne la lâchant pas.

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" je... peux ? “ Terminant le fond de son verre, il le repose sur le carton, tout en haussant les épaules. Impassible, mais pas de refus. Evidemment qu’il ne le proposerait pas, s’il ne le voulait pas. C’était pas dans ses plans de se mettre en ménage aussi vite. Mais ce ne serait près tout, que passager. Il allait régler le problème lui-même, et vite. Il a besoin de souffler, et laisser Louve dans les parages, ça ne lui permettrait certainement pas de le faire, il en a bien conscience.

Elle n’est plus la même Louve, et ça le rend perplexe lui. Il l’observe, les traits presque serrés. Non pas contre elle, plutôt contre sa famille, d’un autre temps. Elle ne rechigne pas, elle fouille dans ses affaires et lui tend ses clés d’appartement. Il les prend, puis les dépose sur le carton, près de son verre. Il ne sait pas vraiment quand il s’en servira, sûrement cette nuit. Y aura personne qui viendra sonner chez elle, en pleine nuit. Puis ce sera plus discret. Pas même les voisins pour savoir qui est venu la voir, la Louve. “ fais quand même attention... “ Un léger sourire, en coin des lèvres, réapparait, alors que le bleu de ses yeux se repose sur la frimousse bien trop jeune.

_ “ J’ai trop envie de lui faire connaître mon point de vue. “

Qu’il répond sarcastiquement. Evidemment, il n’est pas du genre à “expliquer” sa vision des choses, plutôt la “montrer” d’un poing fermé. “ j'ai toujours peur d'avoir l'étiquette de victime, quand j'imagine demander de l'aide aux associations... “ qu’elle enchaîne, alors que lui s’est abandonné à ses recherches, penché sur son écran de téléphone. “ qu'est-ce qu'elles font, pour... les autres dans mon cas ? “ On dit toujours que les victimes se sentent les plus coupables, et c’était vraiment quelque chose que Misha ne comprenait pas. Arquant un sourcil, il en relève son attention sur elle. Incompréhension.

_ “ Et alors, c’est le cas non ? T’as besoin d’aide, et ces gens là sont là pour ça. Ils sont pas là pour juger, ils aident, c’est tout. “

Il repose son téléphone sur le carton, et se renfonce dans le fond du sofa, avant de reposer ses yeux clair sur elle, en échappant un léger et discret soupir. Deux de ses doigts viennent frotter l’arrête de son nez, comme s’il était fatigué. En réalité, il est plutôt blasé par la situation, qu’il espère débloqué le plus rapidement possible. Il est loin d’être un exemple de bonté envers les femmes, lui. Mais qu’on leur manque autant de respect, ça le rend malade. Il aime jouer avec elle, pas les rendre aussi vulnérables. Pas comme ça.

_ “ Soit ces filles là demandent de l’aide et elles se relèvent. Soit elles ne font rien, et la fin n’est jamais heureuse. Y’a assez de pubs là-dessus tu sais. “

Il est sûrement très con ce gars-là, mais jamais il ne porterait sa main sur une femme, autre que pour lui faire du bien, bien sûr. C’est juste pour ça qu’il relève le tissue de sa chemise, qu’il veut qu’elle se rhabille. Ça et ses nouvelles ambitions, d’être un nouvel homme. “ parce que ça te dégoûte ? “ Il lève les yeux vers le plafond, avant de grogner légèrement.

_ “ J’arrête ce p’tit jeu, ça n’a rien à voir ! “

Il veut une femme, une madame Kane, c’est son nouveau but. Jusqu’à quand, ça reste la question en suspend. Et il lui en faut pour retenir son petit côté animal, devant ses femmes. Devant Louve. “ tu ne vas pas t'attirer des ennuis, si tu vas le tabasser ? “ Il hoche la tête, mais son regard en dit long. Et comme elle crache son adresse aussitôt, il en sourit à nouveau, bien trop malicieusement. C’est presque hautain. Et quand le téléphone de la donzelle sonne, il se relève, empoignant les clés. Il s’apprête à la laisser prendre son appel, mais quand il se retourne et croise son regard, il comprend. Ses yeux s’abaissent vers le portable, qu’il empoigne sans trop réfléchir. Il lui arrache presque des mains. Puis il décroche, et colle l’appareil contre son oreille.

_ “ J’me demande quelle est le son de la voix d’un connard comme toi ? “

Qu’il lance aussitôt, sûr de lui, et prêt à s’amuser de la situation. Ce gars là, il en fait une affaire personnelle.

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d'une destinée brisée, louve craint le retour de flammes d'un monstre sans pareil prêt à infliger vice, d'une famille aux abois sûrement partants pour l'enchainer au fiancé, s'ils découvraient sa fuite, tandis qu'elle voit dans le regard de son gardien qu'elle a réellement le droit de rester ici, de séjourner chez lui, se se cloitrer loin des horreurs subies, et si demoiselle reprend presque des couleurs, la peur est trop forte pour que son visage redevienne le même qu'auparavant. mais un rictus presque suffisant pour rappeler louve d'antan se laisse prendre au jeu, et lippes s'écartent presque pour laisser damnation tirer ses traits alors que misha parle de montrer son point de vue. succube, conquise, effrayée, mais à la sensation perpétuelle de protection en voyant l'ange se confier sur ses intentions, ne peut que lui dire — “t-tant qu'il ne te fait pas connaitre le sien en retour...” et elle sait bien, demoiselle fortunée face à l'image récurrente du corps de son éphèbe, que le kane est une force de la nature, capable d'imposer son idée. cependant, perfide malin pourrait s'en prendre à lui d'une autre façon, capable de pactiser avec lâcheté pour le retrouver, lui faire du mal, et oréade craint pour celui dont elle sent son cœur flancher un instant, sans pour autant dévoiler marque de faiblesse autre que l'effrayant cauchemar encore pointé sur le dessus de sa tête, cette alliance de mort capable de l'envoyer au trépas.

elle a beau faire de son mieux
demoiselle n'est plus la même
et si providence est en ce lieu,
peut oublier chaos qu'elle sème.

infernale qui se compresse, se réprime, abandonne idéaux, elle tremble presque sur ce canapé, tout en essayant de penser positivement, tandis que misha se fait avocat du bien, pour lui vendre associations qu'elle tient en horreur, crainte de devenir victime quand elle camouffle depuis si longtemps ce qu'elle est réellement. si elle n'était pas tombée sur lui, dans cette rue, peut-être serait-elle toujours cloitrée en son sein, cadenassée dans son esprit, à jouer un rôle, à prendre coups, à espérer. elle est victime. doit se l'avouer, mais ne le peut facilement, et, ramenant ses jambes à elle un instant, vient appuyer dires de l'amant — “ouais... je sais... je sais... c'est juste... difficile d'accepter que j'en suis une...” mirage d'une vie lui de ces préceptes, d'une existence sans s'en soucier. pas la première fois qu'elle se retrouve ainsi, et elle hait cette sensation, la louve. celle de ne pas être alpha, celle d'être omega au sein de la meute. celle de se sentir courroucée par les aleas se présentant à elle. seconde fois qu'elle voit sa survie se faire sauver par quelqu'un. par sa sœur avant. par misha maintenant. seconde fois qu'elle se sent victime. seconde fois qu'elle se hait ainsi. et, accrochée à ses jambes, finit par lui dire — “mais bon... je vais le faire... je ne veux pas subir. plus subir...” prend son courage à deux mains, pour redevenir infernale d'avant. seulement un instant, si elle le pouvait. veut retrouver courage de s'opposer au destin ridicule.

comme un soupir, presque rhabillée
vient demander si elle le dégoûte
car elle ne comprend pas, l'écoute
alors qu'il dit que le jeu doit cesser.

et elle ne comprend pas. ne voit que les traces sur son corps, qui aliment brisures d'une confiance en elle désormais à terre. elle qui se voit rhabillée, elle qui comprend qu'amant détourne le regard, alors qu'elle le sait pourtant habituellement avide de son corps, se retrouve à le cacher. — “alors c'est quoi ? parce que moi je me dégoûte, tu sais !” larmes ne coulent pas encore, seulement au coin des yeux. et elle pourrait croire qu'il ne cherche qu'à la consoler, ou à cacher son dégoût, mais la raison est toute autre. il ne ment pas. c'est évident. il est loin d'être le genre de personne à cacher ce qu'il pense, sauf s'il peut avoir un petit avantage, comme lorsqu'il s'est abstenu de démentir duo de sœurs lorsqu'elles ont voulu avoir informations, dans le but d'en mettre au moins une à genoux. il n'est cependant pas du genre à dire faux. jamais. elle le sait. c'est même une évidence pour qui le côtoie suffisamment, que ce soit dans un lit -ou autre endroit pour un coït- ou en discutant avec lui. et c'est ainsi que louve se perd. si elle ne le repousse pas, ne l'attire-t-elle plus ?

et lorsque téléphone sonne
le tonnerre de sa tête détonne.

d'un coup d'œil empli de terreur, tend l'objet à misha, l'entend parler avec dédain, et se recroqueville sur elle même. j'pensais tomber sur ma fiancée, et me voilà face à un petit con qui vient m'insulter ? t'es qui, bouffon ? t'es au courant que ça sonne comme si tu couchais avec ma promise ? j'espère pour toi qu'tu vas t'excuser, parce que j'dois dire à louve de rappliquer immédiatement ! il crie. elle l'entend alors que le haut-parleur n'est pas enclenché. et elle observe misha, pleine de désespoir, quand elle se demande ce qu'il va bien faire face à celui qui la hante depuis tout ce temps.

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tw : risque de mention de drogue, alcool, sexe et cigarette. Relation avec différence d'âge. Vulgarité. violences domestiques. Bagarre. Blessures, sang. Misha.

Elle est loin de le dégouter. Y’a-t-il au moins une femme sur cette terre, qui le pourrait ? On critique toujours les femmes qui finissent sur sa banquette arrière, comme étant des filles faciles. Mais Misha, il est quoi alors ? Il est pire que ça. Lui aussi en mériterait des injures, et pourtant, malgré le blog de scandale qui est bien loin de le ménager, Misha, il trace sa route un peu trop facilement.  

Alors non, son visage réfute, machinalement. Mais il n’en rajoute rien. Il n’en n’a de toute façon pas le temps. Le téléphone de Louve sonne. Et rien qu’à son attitude, il comprend que ce n’est pas sa meilleure amie. En a-t-elle une d’ailleurs.  

Sans réfléchir plus d’une seconde, il lui arrache le téléphone des mains, et le colle à son oreille. Il n’a pas besoin de prendre des pincettes, encore moins des gants, avec le type à l’autre bout du fil. Pas une forme de politesse, juste une agression, directe, et franche. C’est tout ce qu’il mérite, l’autre, de toute façon. Les traits de Misha sont serrés, sérieux. Lui qui s’amuse habituellement de ce genre de situation, cette fois-ci, y’a pas grand-chose de drôle, si ce n’est le film qu’il se fait dans sa tête. Et le cadavre du crétin, qu’on retrouvera bientôt. “ j'pensais tomber sur ma fiancée, et me voilà face à un petit con qui vient m'insulter ? t'es qui, bouffon ? t'es au courant que ça sonne comme si tu couchais avec ma promise ? j'espère pour toi qu'tu vas t'excuser, parce que j'dois dire à louve de rappliquer immédiatement ! “ Il commence à faire les cent pas dans le salon, comme s’il bouillonnait au fond. Ses doigts se serrent sur le téléphone.

_ “ J’crois qu’on va faire mieux que ça, mon sal**d. “

Qu’il répond plutôt calmement, mais sèchement. S’arrêtant net, les yeux rivés sur le mur d’en face. Sans pour autant regarder quoi que ce soit. Il est concentré sur sa conversation, uniquement. Sur le son de la voix de l’autre aussi.  

_ “ J’vais passer chez Louve, d’ici 15 minutes. T’as intérêt à y être, j’ai une petite leçon pour toi. “

Il n’attend aucune réponse Misha, il descend le téléphone sous ses yeux et raccroche. Puis il se retourne, et balance le téléphone sur Louve, sans même faire vraiment attention. Il est froid, il bouillonne. Il n’est peut-être pas l’homme de Louve. Encore moins fou d’elle, ou alors est-il fou de toutes ses femmes. Mais, il y tient, aux filles de son harem, comme ils disent tous. Ce sont ses petites protégées, qu’en disent les langues de vipères. Il empoigne les clés de la brune. Il part vers la porte, prends son portefeuille qu’il fourre dans sa poche arrière de jeans. Ses propres clés. Puis il se retourne vers Louve, toujours dans le canapé.  

_ “ Tu restes là, j’me charge de lui. “

Pas un mot de plus, ni même l’occasion pour elle, de refuser, ou se proposer à l’accompagner. Rien. Il passe la porte qui claque derrière lui, d’un pas décidé. Sans la moindre réflexion. Il n’a même pas eu l’occasion de réfléchir au problème, qu’il vient à peine de découvrir. C’est Misha. Tout dans l’impulsivité. Il en a même oublié son propre téléphone.

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Ce n’est que plus de deux heures et demie plus tard, alors que la nuit tombe sur Klamath Falls, que les semelles de ses baskets frappent le bitume devant son immeuble. Une cigarette coincée entre les lèvres, il se frotte l’œil devenu douloureux. Arcade et cerne marquées, signe de coups. Phalanges rougies et bleutées, comme quoi, il n’a pas fait qu’en prendre. Il grimace, parce que ses côtes aussi, sont un peu douloureuses. Pourtant, il n’est pas le plus amoché des deux. Le fiancé, dont il n’a même pas cherché à connaître le nom, en a pris pour son grade, comme Jayson quelques mois plus tôt. Le gamin avait mangé le sol et le bar, le fiancé à perdu ses dents contre la table et le meuble de la cuisine. Misha n’a arrêté ses coups, qu’une fois que l’autre ait arrêté de se relever. Il lui a alors, donné un ultimatum des plus simples. Ou il se pointe chez les Oppenheimer, afin de faire savoir au père de Louve qu’il rompt les fiançailles. Ou la prochaine fois, le taulard serait beaucoup moins tendre. Il ne s’est pas caché d’ajouter qu’il sortait de dix ans de taule, et qu’y retourner, ne lui faisait pas peur. Ce qui est clairement faux, mais il est plutôt convainquant le ténébreux.  

Son agressivité retombée, il écrase sa clope sur le sol, puis disparait dans l’immeuble. Il passe la porte de son appartement, reniflant, et jetant ses clés sur le meuble d’entrée. Sans un mot, il prend directement le chemin de la cuisine. Il ouvre le congélateur, y prend un sac de légumes surgelés, puis se le colle sur l’œil abîmé.  

_ “ Putain. “

Qu’il marmonne pour lui-même, réalisant que son arcade semble saigner.  

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d'une allure marquée par l'angoisse et l'inquiétude, demoiselle se laisse spectatrice du héros et de ses frasques, de ses dires impétueux visant à la venger, apporter justice, alors qu'elle l'entend fixer rendez-vous auprès du fiancé, et que la mort semble prête à la prendre tant elle a peur de ce qu'il peut se passer. attrape le téléphone jeté en sa direction, succube le manque presque, réflexe lui permet de le garder en main, alors qu'elle aperçoit celui de misha non loin, quand lui passe déjà la porte de l'appartement. — “att...” mais trop tard, éphèbe est parti sauver le monde, son monde à elle, son âme, son corps, sa liberté, quand tout ce qu'elle peut faire est le rattraper, courir derrière lui, tenter de le dissuader de se faire du mal, mais jambes en coton l'empêchent de bouger, et elle se recroqueville un peu plus, incapable e savoir quoi faire, ne comprenant pas comment elle peut l'aider. oréade pense alors à appeler la police, mais cela pourrait se retourner contre son ange gardien. appeler quelqu'un d'autre ? elle n'a pourtant personne à prévenir, personne pour la tirer de ce mauvais pas, pour l'aider à sauver misha. elle ne peut que lui faire confiance. belle carrure, muscles saillants, fougue et fureur lisible dans une voix déjantée alors qu'il répondait au monstre, au bourreau. il peut le faire, tout devrait bien se passer. phrase qu'elle se répète encore et encore pour ne pas penser au pire, alors qu'elle reste sur ce sofa, en espérant ne pas avoir à trouver pire que son imaginaire le plus pessimiste pour résultats de l'entrevue entre les deux hommes de sa vie. celui qu'elle n'aime pas et qu'on lui colle. celui qui fait tambouriner palpitant mais qui n'aimera probablement jamais.

d'une louve alpha
devient omega
se retrouve mal
face à l'infernal.

et le temps passe. doucement. d'une humeur massacrante suite à l'inquiétude, louve se colle aux fenêtres, comme si cela pouvait lui permettre d'apercevoir la scène. impossible, mais cela la rassure aussi de ne pas voir de volutes de fumée dans le ciel, ou de sirènes d'ambulance. elle se met à faire les cent pas aussi. en vient à se resservir en alcool, qu'il soit bon ou pas, et à revenir à sa place dans le sofa. scrute son téléphone, hésite à envoyer un message pour parler de la situation. mais à qui ? mael ne la prendrait pas au sérieux, fauve ne doit pas être impliquée, et quiconque peut penser à elle est soit trop bon, soit trop éloigné pour pouvoir lui porter assistance ou se retrouver embrigadé dans tel théâtre invraisemblable. et jamais elle ne se repose, nixe trop aux prises avec son esprit décontenancé pour se permettre de penser à quiconque d'autre qu'à misha, tout en se faisant un sang d'encre, quand minutes défilent. et elle en oublie toute ses questions, ses craintes de le dégoûter, comme son envie de lui sauter dessus, d'avoir ses bras cajoleurs, d'avoir sa chaleur pour lui réchauffer poitrail saccagé. elle ne sait plus comment faire, quoi faire, tant attente devient insoutenable. alors lorsqu'elle entend finalement pas derrière la porte, il y a l'euphorie de le voir revenir, et la crainte que ce soit son fiancé, car esprit se rend malade à imaginer toutes possibilités, même les pires.

par peur se baisse sur canapé
serrant son téléphone dans sa main
elle craint que ce ne soit la fin
et ose un regard sur misha éreinté.

— “misha ?! mon dieu !” se lève, se précipite vers lui, crainte se fait voir quand elle contemple éphèbe poser légumes surgelés sur son œil abimé. — “lâche ça !” s'empresse de le lui prendre, puis d'ouvrir l'eau du robinet, de tirer sur sa manche pour la mouiller, et de la poser doucement sur arcade blessée de son héros attaqué. — “j'ai eu si peur ! ça fait plus de deux heures ! j'ai cru qu'il s'était passé un truc grave, j'avais... j'avais trop peur !” larmes coulent, tandis qu'elle attrape bouteille de vin pour avoir de l'alcool, qu'elle en verse doucement sur la blessure — “pardon, ça va faire mal.” puis revient nettoyer la plaie, avant de finalement reprendre le sac surgelé pour le coller doucement au dessus de l'œil de son protecteur, tandis que rouge se fait voir sous ses cils abimés par tant d'inquiétude dévoilée dans ses sanglots. s'est inquiétée, louve amourachée sans s'en rendre réellement compte, tandis qu'elle se concentre sur sa blessure, et vient lui prendre la main pour jeter œillade ses phalanges. — “tu... tu as mal ?” s'inquiète, tout en essayant de s'occuper de lui, cherchant rapidement sur son corps et ses vêtements traces d'autres coups, avant de relever le sac surgelé, puis de le reposer, juste le temps de voir à quel point œil s'en retrouve mal en point. — “q-que s'est-il passé ? as-tu d'autres... blessures ?” ne peut le supporter, demoiselle en détresse, de voir son héros si amoché, alors qu'elle se retrouve nez presque collé au sien, son regard plongé dans iris merveilleuse du kane. son cœur en manque un battement. folie lui fait perdre la raison. elle ne sait plus bouger, ni parler, elle le voit, elle sombre, elle flanche, elle le veut... elle le veut. son adonis s'étant attiré foudres d'un monstre en déclin pour la protéger, elle ne peut que sentir son battant s'affoler.

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Il n’entend pas vraiment les inquiétudes et l’interpellation de Louve, trop occupé à se trouver de quoi soulager son visage. Ça cogne, c’est loin d’être agréable. Il empoigne un sachet de surgelés, qu’il plaque contre sa figure endolorie. Mais Louve pop de nulle part, et lui arrache le paquet des mains. Assez pour qu’il grogne de mécontentement, fronçant les sourcils en posant son regard sur la jeune femme. Elle se sert de sa manche pour essuyer sa blessure, et Misha en grimace tout en reculant son visage. Il peste, il grogne encore. Elle revient à la charge, avec... Du vin ?!

_ “ Mais arrête, bordel ! “

Qu’il aboi en se reculant un bon coup, passant sa main sur le dessous de son œil gonflé et rougit.

_ “ J’ai des trucs pour dans la salle de bain. “

Ça partait sûrement de bonne intention de Louve, mais Misha est encore un peu sur les nerfs, alors tout le fout sur tension un peu trop facilement. Cette fois c’est lui qui lui arrache le sachet froid des mains, et il le replaque sur son visage, en soufflant. “ “tu... tu as mal ? “ Qu’elle ose demander, tripotant sa main libre. Les yeux vers le plafond, il semble tressaillir d’agacement.

_ “ Non tu vois, c’est le trip total ! “

Bon c’était certainement pas sa faute à Louve, mais la question lui avait semblé un peu con. Elle, elle est là à s’amouraché et se perdre dans le visage meurtri, alors que lui, son esprit est encore dans la violence. “ q-que s'est-il passé ? as-tu d'autres... blessures ? “ Réaction à la Darcy, vraiment. Il se recule une bonne fois pour toute, brisant la contemplation de la brune. Une fois éloigné de quelques pas, il ôte son teeshirt, tout en se dirigeant vers la salle de bain. Le vêtement finit sur le couvercle du panier à linge sale, et grimaçant encore, il observe l’état de son torse dénudé dans la glace. Y’a des bleus, à trois endroits. Mais ça ne semble pas si grave. Juste douloureux quelques jours, certainement.

_ “ Il a juste compris sa leçon. “

Qu’il murmure pour lui répondre, avec un peu de retard. Ouvrant le miroir devant lui pour y attraper le désinfectant. Il en met sur un petit coton, puis le passe sur sa blessure à l’arcade. Son visage se défait, encore, mais il ne tarde pas à arrêter. Il se penche sur le lavabo, pour se rincer le visage, puis il attrape une serviette qu’il colle sur celui-ci. Il se le sèche, et la serviette finit abandonnée sur le meuble. Deux doigts entourant sa mâchoire, il vérifie que celle-ci ne semble pas abîmée, puis il vient s’appuyer sur l’ouverture de la porte de la salle de bain. Et ainsi voit Louve dans le salon.

_ “ J’lui ai dit d’aller voir ton père, et de lui faire savoir qu’il abandonnait les fiançailles. Et qu’si c’était pas fait demain, j’recommencerais. “

Qu’il explique, le visage sérieux mais fatigué. L’épaule contre le bord de la porte.

_ “ Ça devrait régler tous tes problèmes. “

Et les siens aussi. Parce que Louve, il l’aime bien la petite. Mais faut reconnaitre qu’elle serait mieux loin de lui. Puis il a passé son début de journée à l’envoyer balader, et sans qu’il ne comprenne vraiment comment, elle était là à vivre chez lui. Aucun sens. Sur cette pensée, il retourne chercher son sac de surgelé qu’il remet sur son œil, puis il reprend le chemin du salon, pour se laisser tomber dans le sofa.

_ “ S’il te rappelle, tu réponds pas. Il laissera un message. “

Qu’il rajoute, posant sa nuque contre le dossier du canapé, pour garder sa tête en arrière, afin que le sachet tienne sans qu’il n’ait besoin de le tenir. Ses deux bras retombent alors lourdement autour de lui.

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saccagée, attristée, demoiselle se perd dans la contemplation d'un corps aimé, aussitôt abîmé par frasques désemparées de son fiancé mal aimé. et elle grince des dents, les serre, angoisse, perdue face à la possibilité que son amant se retrouve mal à cause de son promis, celui qui l'humilie sans cesse, celui qui lui fait mal, la dépouille de son honneur, comme de sa santé. elle hurle, à l'intérieur de sa tête, sa psyché en proie au désarroi. elle ne supporte pas de voir l'étalon ainsi marqué, quand elle observe l'arcade et sa plaie, et alors qu'elle ne veut que l'aider, se retrouve un peu conne, face à la réalisation qu'il a de quoi se soigner sans gâcher leur minable vin. — “ah... pardon...” comme piégée, louve n'est plus que louveteau, face au démon de ses rêves, alors qu'elle serre la mâchoire, finit par brailler — “fallait me le dire...” presque sans symphonie, incapable de retourner à son état habituel avec tant la panique au bors des lèvres que la situation, que l'idée que son fiancé se retourne contre elle, tout comme la réalisation qu'elle a un chevalier servant prêt à l'aider à contrecarrer plans du diable.

n'est plus toute seule
avec celui qui la protège.
et sa belle gueule
comme beau privilège.

mais bientôt, œillade se tord sous le spectacle de bleus parsemant échine et poitrail de son sauveur. et si désir se met en tête d'observer l'adonis tel qu'elle l'a toujours connu, sa splendeur, ses muscles, sa virilité, qu'elle reconnait sans mal, et cette impression d'être face à un rêve, à chaque fois qu'elle l'observe, elle se rend aussi compte qu'il souffre pas mal. moins, elle l'espère, que son fiancé, mais qu'il a pris de méchants coups, ce qui la fait grimacer, elle qui n'a rien fait d'autre que de se terrer dans l'appartement, effrayée, avec la peur au ventre, la terreur au bout des lippes, persuadée que le chaos deviendrait son fer de lance, et qu'elle n'aurait plus qu'à se cacher. elle n'imaginait pas avoir un héros, elle le voit comme son ange, alors qu'il n'en a que la beauté, et lorsqu'il lui assure que leçon est appris pour l'adversaire, elle souffle, presque de soulagement, presque d'admiration, comme pétrifiée à l'idée que misha ne se fasse des idées. — “a-alors... il va me laisser ?” et elle le revoit. encore. toujours. comme un syndrome, comme un danger, comme une marque indélébile colorant son âme. lui. le monstre. elle rêve depuis tant de temps de s'en débarrasser, elle peine à croire qu'enfin, elle puisse souffler, alors que le guerrier se soigne. — “je peux bloquer son numéro sans avoir peur qu'il se venge, alors ?” elle a essayé, une fois. juste une fois. de le bloquer. de ne pas répondre. la soirée s'est fini en sang, lorsqu'il a assez frappé pour le lui faire cracher. — “j-je... merci... merci, vraiment...” et larmes coulent. elle a encore peur. — “i-il ne t'a pas suivi, hein ?” cependant elle commence enfin à respirer. presque comme un nouveau départ. presque sur la ligne, attendant le coup de feu lançant la course. elle n'a plus qu'à recevoir un appel de son père l'informant de la scission du contrat. elle n'a plus qu'à espérer. croiser les doigts. prier. croire que son fiancé a compris. croire qu'il va obtempérer. croire qu'elle n'aura plus jamais à voir son visage.

et le bougre retourne dans le salon
son visage marqué par sac aussi froid que glaçon.
elle le rejoint tantôt
encore incapable de trouver les mots.

— “je vais le bloquer. il... il ne pourra plus... m'appeler.” le derme tremble. elle a peur. elle vient d'envoyer, bien qu'il ait pris la décision seul, à l'assaut de celui dont le contrat la lie à elle, et dont le corps a tant de fois reçu les marques de ses passages colériques. elle ne connait que sa rage. elle ne connait que sa cruauté. elle ne sait pas s'il aura l'intelligence de se retirer. ou l'audace de faire usage de sa fortune pour se venger. — “tu n'as pas peur... des... des représailles ?” elle craint, mais pas uniquement pour elle. le colosse qui l'abrite est tout aussi humain qu'elle. il ne tiendra peut-être pas éternellement. et, le rejoignant sur le sofa, elle se colle presque à lui, sans oser le toucher, dans un premier temps, glissant sa main vers son bras, sans oser aller plus loin. — “je peux... faire quelque chose... pour soulager ?” pour l'aider. pour ne pas rester planter là, à regarder ce que ses frasques lui ont rapporté, à celui qui ne venait que pour la sauver...