Bienvenue sur wicked little town, forum city simple et sans prétentions qui se déroule dans la petite mais mouvementée ville de Klamath Falls (Oregon, USA). Lieu de détente où vous verrez s'affronter les différentes classes sociales, venez interpréter des personnages issus de tous horizons. Pour citer une célèbre marque : venez comme vous êtes ! Mais attention, Scandale n’est jamais bien loin pour dévoiler les secrets que vous cachez.
Le cirque Bailey a posé ses valises dans un grand champ inoccupé de Klamath Falls. Dirigé de père en fils depuis des décennies, il est l'un des plus connus des Etats-Unis. Si les spectacles ambulants sont de plus en plus boycottés par les spectateurs, le cirque Bailey tente de se refaire un nom, de par son adhésion à toutes les closes récentes, comme la non participation d'animaux aux spectacles. Ici, ne sont représentés que des artistes Hommes : Trapézistes, jongleurs, magiciens, clown, humoristes... Il y a de tout, pour petits et grands, et leurs représentations ont lieu tous les soirs, pendant deux mois. Ils reprendront ensuite la route, vers une nouvelle ville.
Tout autour du chapiteau, se trouvent divers stands de sucreries, et de jeux à l'ancienne, comme des chamboule tout, des tirs à la carabines, de la pêche aux canards... Pour amuser les enfants avant les représentations, ou en après-midi.
Un peu plus loin, dans un champ voisin, les artistes ont installés leurs campements, des caravanes pour beaucoup.
Ce soir, c'est leur première représentation. Beaucoup arrivent en fin d'après-midi, pour profiter des festivités autour du chapiteau, avant le spectacle.participants › Sujet ouvert pour 8 personnes.
Quelle idée, un date au cirque. Elle avait grincé des dents, Aurora, quand un des garçons qui lui plaisait bien (visuellement, qu’on s’entende, elle ne le connaissait absolument pas) lui avait proposé ça. Pourtant, elle n’avait pas su dire non. Fallait bien qu’elle lui laisse sa chance, peut-être pourrait-elle être surprise, après tout. Alors elle s’était parée de son meilleur outfit à base de mini-jupe et collants résilles comme elle adorait en porter, avant de se retrouver… Seule. Elle aurait du s’en douter, en réalité, Aurora, que c’était une mauvaise idée, que ce mec là ne pouvait pas être un bon, être « le » bon. Parce que, merde, qui proposait un premier date au cirque ? C’était bizarre, non ? Ok, peut-être une idée de rendez-vous pour quand les choses étaient installées, mais… Non, elle n’était pas adepte des rencards au cirque, ni au cinéma, ou dans toute autre situation où tu ne pouvais même pas parler à l’autre, à cause du bruit, à cause de tout ce qui pouvait les entourer. Ce mec n’était qu’un minable de plus, et elle perdait du temps. Elle aurait pu être n’importe où sauf ici, Aurora, et voilà qu’elle se retrouvait bloquée à cause d’un mec qu’elle ne connaissait même pas. Soit. Quitte à être ici, autant en profiter. Elle avait sortit sa vieille caméra des années 50 de son sac, la princesse de Los Angeles, commençant à filmer ses horizons. Le chapiteau, les passants, les marchands… Il fallait qu’elle profite de tout ce que la vie avait à lui offrir : tout était supposé être source d’inspiration, et elle seule pouvait en tirer le meilleur. Alors Aurora, ouais, elle avait le nez dans la caméra, scrutant tous les recoins du lieu, se disant que l’ambiance saurait peut-être la faire se pencher sur une collection spéciale « cirque » dans son carnet de croquis. Sauf qu’elle se focalisait que sur elle, Aurora, et elle remarqua pas qu’elle s’aventura trop près d’un jeu où les joueurs devaient lancer des boules sur des sortes de quilles. Alors elle marcha en plein dans les cibles, les faisant tomber une à une avec ses pieds. Quand elle releva la tête, elle grimaça, à peine désolée. Mais, polie, elle le signala quand même. « Déso’. » Qu’elle lâcha. Elle s’en foutait un peu, de ce jeu.
Le cirque, tu aimais y aller quand t’avais cinq ans. Parce que tu n’avais pas encore capté que Dumbo se défonçait pour oublier l’aliénation, et comme tous les gamins innocents, tu t’étais émerveillé devant les tigres qui dansaient la macarena et les éléphants qui tournaient en ronds avec une plume dans…la trompe. Mais aujourd’hui, ce n’était plus le cas et d’après les publicités, il n’y aura pas d’animaux. Du coup, t’étais venu vérifier. C’était la version officielle, en réalité tu n’étais jamais loin quand il était question de gratter un petit potin ou trouver une connerie à glisser dans les DM de Scandal. Posté avec désinvolture contre un stand de confiseries, ton âme d’enfant ne se lassait jamais de l’odeur du sucre et de la barbe à papa juste à côté, tu portais ton regard sur la foule. Les gens ne réalisaient pas à quel point on pouvait en apprendre sur quelqu’un rien qu’en l’observant. Phrase de stalker, mais pour ça, faudrait déjà que tu sois focalisé sur une cible précise, ce n’était clairement pas le cas. Tu laissais simplement ton regard et ton imagination sauter d’un passant à un autre, leur inventant vite fait une vie jusqu’à passer à quelqu’un d’autre, plus accrocheur. C’était donc par hasard si tu assistais à la gaffe de la petite Velasquez, un peu moins si tu t’intéressais au reste de la scène alors qu’elle se faisait huer par les joueurs tandis qu’elle en avait absolument rien à foutre. C’était pas comme s’ils jouaient leur vie ce soir, c’était quoi l’enjeu qui méritait tant de réactions ? Profitant de son passage près de toi, tu l’interpelais l’air de rien en portant ton gobelet aux lèvres. “Tu en fait quelque chose de tes films à la fin, ou t’es comme ces gens qui filment les concerts alors qu’on sait tous que ça ne donne rien ?” tu souris en coin. Ce n’était pas la première fois que tu la croisais, sa caméra en main. T’étais curieux, d’un coup.
« Détendez-vous, ça va ! » Râlait Aurora, clairement agacée, alors que les joueurs de ce… bowling (?) miniature ne se gênaient pas pour lui faire comprendre qu’elle était de trop ici. Mais ça faisait quoi, de toute manière ? Ce n’était qu’un jeu, y’avait pas mort d’homme. C’était pas assez important pour qu’elle en ait quelque chose à faire, Aurora, toujours trop égoïste comme on lui avait appris à l’être. Elle se contenta de partir en soufflant, avant de se faire arrêter par une voix qui, il n’y avait pas d’autre choix, lui parlait. Alors Aurora, elle se tourna, l’oeil toujours dans la caméra, occupée à tout encrer dans ce film de sa vie. Et l’objectif le trouva sans mal. Elle resta silencieuse, l’appareil pointé sur lui quelques secondes à peine, à le détailler. Des cheveux légèrement bouclés, des sourcils assez épais pour amplifier son regard qui s’en trouvait mystérieux (ou n’était-elle pas qu’une jeune fille qui ne voyait que ce qu’elle voulait?), une mâchoire de mannequin… Mignon.
Elle souffla, baissa son bras et sa caméra pour faire face à cet homme. Son visage lui disait vaguement quelque chose, mais elle était incapable de dire d’où elle pouvait bien le connaître. Peut-être un ami de Victor qui était passé à la maison ? Elle ne se souciait pas assez de son « frère » et ce qu’il faisait pour réellement porter attention à ses amis. Mais s’ils ressemblaient à ça, alors peut-être devrait-elle.
« J’en fait quelque chose. » Haussa-t-elle ses épaules, comme si ça n’avait pas grand intérêt. Pourtant, on parlait de l’oeuvre de sa vie. Mais c’était devenu tellement banal, dans sa tête, qu’elle ne se rendait même plus compte de l’ampleur de son projet. « Je crée le film de ma vie. Et j’me sers des images pour trouver de l’inspiration pour d’autres choses. » Et dans son culot naturel et un sourire qui se voulait encourageant et à la limite du séducteur (si un tant soit peu savait-elle l’être), la jeune releva la carrément pour filmer ce mec. « L’épisode d’aujourd’hui, c’est ‘comment se faire poser un lapin à un date ringard’. Mais j’me dis que c’est peut-être le destin qui voulait que je sois ici, à ce moment précis, alors que toi tu te trouves là, maintenant. » Aïe. Elle pouvait pas s’en empêcher, la brune. Elle venait à peine de se séparer de son copain après une relation de 3 ans, et voilà qu’elle n’avait pas peur de prendre les devants avec le premier venu. Fallait dire qu’elle était le genre de fille à avoir du mal à supporter le célibat. Rien de bien méchant, si ? Puis bon, elle vivait vraiment mal le fait de se faire poser un lapin, la pauvre. Elle n'avait pas envie de repartir sur un échec.
Dans toutes tes observations, tu avais toujours constaté à quel point l’effet de masse transformait une broutille de rien du tout en un petit drama social à la con. Prenez les mêmes, elle et n’importe quel garçon du groupe, s’ils avaient été seuls à seuls, l’histoire aurait été complètement différente avec une forte probabilité que ça aille un peu plus loin que ça, peut-être une glace offerte, peut-être plus. C’était toujours sur ce genre de hasard que naissait un petit quelque chose entre deux personnes. Fort de ces constatations, tu l’interpelais, l’air de rien. Peut-être qu’elle allait t’envoyer balader, peut-être que non. Ça c’était toujours la surprise du chef, un quitte ou double dans lequel tu te sentais rarement perdant. Te retrouvant néanmoins face à un objectif de caméra plutôt qu’un regard, tu la jouais timide, petit sourire pour étirer le coin de tes lèvres et petite main levée en guise de coucou. Faudrait pas que d’ici quinze ans tu sois gênée par ta version jeune et fougueuse quand vous passeriez le film devant vos enfants, tout ça. Finalement, l’objectif laissa place au minois de la lycéenne et tu souris en coin à sa réponse laconique. Quelque chose. Elle savait comment cultiver son mystère alors tu portais doucement ton gobelet aux lèvres, le regard vissé sur elle pour attendre la suite. C’est que tu avais tout ton temps, t’avais pas de rencard avec la trapéziste du coin. “Le film de ta vie, c’est intéressant ça ! Mais ôte moi juste un doute, tu vas pas te la jouer Hannah Baker en envoyant un bout de pellicule à toutes les personnes qui ne t’ont pas dit bonjour ?” Non parce que si elle devait aussi terminer comme la fille de la série, tu préférais ne pas en être une des causes et surtout pas être un des derniers à l’avoir vue vivante tout ça. D’accord, c’était un humour de merde, même pour toi. Puis, changement d’ambiance soudain, tu venais de gagner ta minute de gloire alors cette fois, tu lui sortais ton meilleur jeu d’acteur, ouvrant des bras en signe d’incompréhension, gonflant tes poumons d’air avant de sourire d’un air pincé. “Dans chaque film il faut quelques idiots pour mettre en lumière ceux qui ne le sont pas ?” tu laisses un petit rire jaillir avant d’hausser des sourcils devant la supposition. “Mais oui qui sait, et d’après toi c’est quoi notre destiné maintenant que je suis dans le film dans ta vie ? Je vais être un figurant ou un personnage récurrent ?” tu souris lui laissant le temps de réfléchir avant de tendre la main vers elle. “Ce serait dommage de pas te voir sur le film de ta vie, tu crois pas ?” tu te doutais que ce serait pas aisé de la convaincre, mais hey, t’avais pas trois ans, tu n’allais pas la lui casser.
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