a bad reason to be called a queen - misha

you shouldn't be that good, in those terms.
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L'cœur qui flambe de rage, quand elle y repense. L'myocarde qui s'embrase, elle s'trouve aux bord des flammes d'sa propre essence, esprit aiguisé qui s'rebelle d'avance face à la proposition du Kane, et pourtant, il y a cette folie qui réside dans son âme, celle d'se laisser faire, parce qu'au final, c'est c'qu'elle est devenue, lorsqu'elle s'est perdue dans les abysses d'ses propres songes. Dépravation au cœur de son enveloppe, l'besoin de sentir les mains solides d'un homme, les courbes délicieuses d'une femme venir prendre possession d'son être, elle est seulement outrée d'la façon dont celui-là a osé leur faire cette proposition, s'demande encore comment aurait fait sa Fauve, si elle n'avait pas proposé d'prendre sa place. Un sourire mesquin sur l'faciès, alors qu'elle assurait à sa moitié quelques heures auparavant qu'elle s'chargerait d'la besogne, qu'elle ploierait devant l'adonis, si cela pouvait les aider, les mettre sur la voie d'cette vérité enfouie.

L'battant n'est plus, de toutes façons.
Tu l'as perdu l'jour où c'connard t'a prise,
Quand l'myocarde savait encore aimer.
Quand la folie t'avait pas rassasiée,
Qu'l'âme n'était pas pourrie d'dépression,
Et qu'l'idée de t'faire enculer aurait été une vraie crise.

Cause finally, now, you're just another whore.

Même pas soumise à la terreur
De t'laisser toucher, vendre à cet étalon.

Et l'idée lui déplait même pas. Parce qu'il a au moins d'quoi plaire, l'apollon qui les tient par l'seul secret qu'il prétend détenir. Et peut-être qu'il ment, peut-être qu'il n'a rien, qu'il veut juste profiter des deux jumelles qui n'le sont pas réellement, comme de nombreux prétendants qu'elles ont eu par l'passé. Et puisque vous aviez l'habitude de partager... Et elle n'veut pas, la louve, voir sa sœur s'vendre ainsi. La limite qu'elle espère ne jamais la voir franchir, parce que l'plaisir n'saurait être troqué.

And you're already broken, you can handle this one,
Prevent your little cat from doing this crazy stuff.

Et la nuit qui s'balance sur les hauteurs de Klamath, elle repense à ce secret qui reste un vrai cauchemar. L'idée qu'sa propre sœur puisse être victime d'un trafic. L'idée qu'sa propre mère puisse être aussi arrogante, aussi prétentieuse, pour s'permettre d'voler un gosse. Et l'absence de vérité, l'impression d'être à nouveau au devant des ennuis. D'revenir en arrière, quand elle s'laissait faire par les plus mauvaises pensées. La fureur qui s'loge dans son poitrail, et elle resserre la prise d'son sac à main, la pièce chic de chez gucci, l'cuir noir qui sublime sa tenue. Une partie d'elle s'trouve en panique, parce qu'elle s'demande dans quoi elle s'jette. S'demande si elle va pas s'retrouver dans pire que c'qu'elle peut envisage, que c'que son imaginaire lui laisse supposer. Et pourtant, l'adrénaline et l'inconnu la guident. Elle s'laisse prendre au jeu, une certaine attente s'dessine sur ses lippes. Et si au final, c'Misha représentait une occasion d'oublier les tourments qui l'obsèdent depuis toujours ? Et s'il s'trouvait capable d'redorer ses songes, d'saturer ses tourments, d'la sublimer, d'lui faire goûter à autre chose que ce goût âpre qui guide ses lèvres, sa langue, son corps, depuis le viol, traumatisme enfoui qu'elle tente d'éradiquer en vain, en s'forçant à sourire, reprenant l'contrôle de son corps, et l'donnant pour s'faire voir comme une fille normale, une de celles qui s'cassent pas.

L'besoin d'être normale, la peur de ne jamais réussir.
L'idée d'se faire désirer, de ne plus jamais souffrir.
D'ignorer les cauchemars qui s'emparent de ses nuits,
Et surtout d'oublier ce fiancé qui saborde sa vie.

Et elle peste, une fois sur place, parce qu'un message du dit connard s'dessine sur son écran. Encore à lui demander où elle va, encore à resserrer l'étau sur son enveloppe abîmée. Les marques de bleus qui ornent son derme, elle n'peut les cacher qu'avec la soie, espère qu'Misha ne l'effeuillera pas, parce que l'secret d'son intimité violée la briserait davantage. Au final, même si elle tente d'reprendre le contrôle à chaque virage effarouché, elle reste sous l'emprise d'un autre qui l'insupporte autant qu'il la bat. Et n'se sent jamais libre. Foutu désespoir qu'elle camouffle d'un sourire, alors qu'elle s'retrouve au lieu d'rendez-vous, et appelle d'instinct.

— “Misha ? T'es là ?”

L'appel alors que l'endroit va bientôt fermer, elle sait qu'elle ne devrait pas s'trouver là. Et qu'elle va sans doute au devant d'plus d'ennuis qu'elle ne le pense.

≈ ≈ ≈
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crédit/ tumblr ✰ w/@Louve Oppenheimer

Faut croire que Misha, il n’en aura jamais fini des conneries. Un peu comme s’il cherchait à compléter son casier judiciaire, pour que les flics puissent cocher toutes les cases des délits existants. Le chantage en fait sûrement parti. C’était pourtant pas son but, pas initialement en tout cas. Mais ces deux gamines là, elles semblaient persuadées que le taulard, en savait plus qu’il ne le disait, sur leur famille. Pourtant, si l’un des deux jumeaux Kane pouvait connaître des secrets sur les bobos de la ville, c’était certainement pas Misha. Luka était bien plus proche des parents, à qui le ténébreux n’a pas causé depuis vingt ans. Si elles veulent savoir des vérités enfouies, c’est vers le bon jumeau qu’il faut aller, pas le dératé. Misha, leur erreur, ça l’a amusé. Il tire son parti, de n’importe quelle putain de situation. Il n’a même pas un remord, à l’idée de profiter de l’innocence des deux brunettes. Et le voilà qui leur fait des avances, déplacées, grivoises. Il les met au défi. Il se dit qu’au fond, elles reculeront. Elles ne le feront plus chier à lui demander de fouiner. Elles n’ont certainement pas les couilles, pour écarter les cuisses aussi facilement. Ou plutôt, qu’elles n’étaient pas aussi dépitées que ça. Y’a sûrement des moyens plus faciles, et plus propres, de déterrer la vérité.  

Alors on ne va pas se mentir. Quand son téléphone lui annonce l’arrivée d’un sms, et qu’il comprend qu’il s’agit de l’une des sœurs curieuses, il est des plus surpris. Il les avait déjà oubliés, d’ailleurs. Il les oublie vite, les midinettes. Leur prénom, surtout. Il en a trop dans le pantalon. Faudrait qu’il arrête, de jouer avec les filles, il le sait. Ça le fatigue en plus. Mais Darcy qui le menace de lui retirer sa fille, Drew qui part à la dérive... Se noyer avec d’autres âmes comme lui, ça lui permet de garder la tête hors de l’eau. Comme si ainsi, il oubliait ses problèmes, ses vrais problèmes. Ceux qu’il fuit, en s’imaginant que comme ça, ils vont finir par disparaître.  

Y’a un sourire, en coin de ses lèvres, quand il répond à la gamine. Sans trop savoir laquelle des deux s’est, d’ailleurs. Visiblement, pas celle qui a des doutes sur ses origines, parce que c’était ça le deal. Une histoire d’adoption dans l’ombre. Il en a pas écouté tous les détails Misha, ça l’intéresse pas les histoires comme ça. il cherche juste ce qu’il peut en tirer, point barre. En l’occurrence, une partie de jambe en l’air, avec une fille canon, pour rien. Pas même un verre à lui payer. C’était presque trop facile.  

Il lui donne rendez-vous, à la brune. Le samedi soir suivant, au country club, à la fermeture. Ça lui permettait de la prendre au passage, et dieu seul sait où ils iront, pour tuer le temps. Il est bien décidé à la faire chanter, la p’tite. Ça va l’amuser. De manière totalement irresponsable, immature. Déloyale aussi. Du grand Misha.

***

“ Misha ? T'es là ? “ la voix de la jeune femme s’élève doucement, alors que la cour du country club est déserte. Les mains dans les poches de son smoking de boulot, il brise à son tour le silence, par ses pieds qui s’enfoncent dans le gravier. Et la silhouette de la brune, il l’aperçoit, non loin.

_ “ Pile à l’heure. “

Qu’il répond, d’un sourire mesquin en coin des lèvres. Il s’arrête à la hauteur de Louve, l’étudiant de haut en bas. Elle semble s’être apprêtée avec soin, comme si elle se rendait à un vrai rencard. Evidemment que la marque de son sac à main, il n’y prête pas la moindre attention. Ce qui l’arrête, ce sont ses courbes avantageuses, particulièrement mises en avant dans une tenue qui les épouse élégamment. Son jugement terminé, le bleu de ses yeux se relève vers ceux de Louve.  

_ “ J’savais pas laquelle des deux jouerait le jeu. “

Qu’il s’amuse, contournant la silhouette de la jeune femme, pour se diriger vers la sortie du country club.  

_ “ T’es plutôt déterminée, ou du genre à aimer l’adrénaline ? “

Il s’arrête près d’une voiture de grande marque, coupée sport. Celle qu’il conduit depuis des mois, offerte par son boss. Il en ouvre la portière avant, mais avant de s’engouffrer dedans, il repose son attention sur la jeune femme.  

_ “ J’pourrais être dangereux. “

Qu’il rajoute, d’une voix suave, et le sourire mauvais s’étirant un peu plus. Aussitôt, il s’assoit dans sa voiture, puis se penche sur le fauteuil passager, pour ouvrir l’autre portière.  

_ “ Tu grimpe ? C’est ta dernière chance de reculer. “

Il relève juste les yeux vers elle, la malice se dessinant un peu plus sur son visage.  

_ “ Y’aura aucun confort, et j’suis pas un adepte des mots doux. La seule chose que j’peux te promettre, c’est que tu seras pas déçu. “

Quoi que ça dépend du point de vue. Parce que son manque de tact et de tendresse, ça n’a rien d’excitant bon un bon nombre de nanas.  

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Symphonie d'un désespoir profond qui s'balance gaiement avec l'espoir de déterrer l'secret l'plus enfoui d'la famille, saveurs exquises d'une femme prête à tout pour la vérité, même à s'lancer dans une course contre les bonnes mœurs, elle ne se dégonfle pas, la Louve, parce qu'elle est habituée, au final, à s'retrouver dans une merde pas possible au seul nom d'un peu d'réputation. Fille perdue depuis trop longtemps, qui s'laisse abîmer en faisant attention à toujours être d'accord, c'est sa réaction, c'est sa réponse à c'foutu destin qui l'a mise à la fois entre les pattes d'un connard et violeur, et entre celles d'un fiancé peu digne d'elle, et d'ses délices. Responsable de ses maux les plus récents, à côté d'lui, pour l'moment, Misha vaut pas un clou. La frayeur, elle n'la connait que dans ses yeux à lui, c'monstre qui la possède par la bague qu'elle a au doigt, qu'elle souille d'ses aventures avec d'autres, juste pour rappeler à l'homme qu'elle doit épouser que ça n'arrivera pas. Malgré la pression d'papa, malgré les commérages d'la société. Elle préfère s'faire traiter d'pute que d'laisser un tel porc prendre le contrôle de sa vie, et s'retrouver dans ce parking à la fermeture du club, c'est une des armes dont elle dispose pour s'faire un nom, prendre la réputation d'son paternel et la saccager, prendre le secret caché du Kane, et l'dévoiler, et saborder les sentiments d'un fiancé qui s'pense encore seul maitre de son corps aux bleus si nombreux. Mais jamais là où on peut les voir. — “Dire que j'ai pensé un moment qu'tu te dégonflerais d'faire ça à une fille innocente...” Elle imagine presque l'fou rire que Fauve aurait eu, si elle avait entendu ça. Louve est de loin la pire des dépravées d'leur cercle, capable d'laisser son plan cul du moment tourner avec ses amies, d'ouvrir les cuisses pour un rien, d'privilégier l'plaisir, et l'absence de tourments au reste. L'innocence est morte l'jour où on l'a privée de choix. — “Et ça veut dire quoi ?  Que t'as oublié mon prénom ? Louve, imprime le, s'il te plait. Ce serait dommage que j'te morde au mauvais moment si j'en entends un autre.” Elle s'trouve face à plus fort, plus grand, plus menaçant qu'elle, mais s'illusionne sur son rôle d'alpha, s'dégonfle pas alors qu'les jambes pourraient presque trembler.

De près, c'est un connard, tu peux t'l'assurer.
Mais d'aussi près, c'est aussi un putain d'canon,
Et si t'étais pas aussi effarouchée, aussi saccagée
Peut-être que tu voudrais l'séduire, l'aimer,
Lui laisser entrevoir les plus belles émotions.

C'est illégal d'être aussi beau, elle peste intérieurement, parce qu'elle n'sait même plus arrêter d'le mater. Et d'l'imaginer sans son haut, alors qu'la carrure semble lui permettre d'entrevoir des muscles dignes de champions. Peut-être qu'il s'place même sur l'podium des beaux gosses qu'elle a eu l'occasion d'effleurer d'ses lèvres. C'est clairement de la triche, mais que peut-elle y faire, alors qu'son regard suit l'adonis, tout en marchant avec lui. — “Peut-être que j'suis les deux ? Déterminée, folle d'adrénaline. Peut-être aussi que j'suis curieuse, que j'ai envie d'voir jusqu'où t'iras ? Que j'suis protectrice envers ma sœur, et que j'me sens assez forte pour t'mener par l'bout du nez. Peut-être qu'au final, tu vas m'supplier ?” Elle ose, mais s'rend toujours compte qu'elle doit peser près d'la moitié d'Misha, et qu'd'une baffe, il pourrait la jeter parterre, pour ensuite faire d'elle c'qu'il veut. — “Mais c'est pas l'danger qui va m'arrêter.”

Cause you're so broken, it can't do anything to your mind.
And your body is already made for men like him.
He's trying to frighten you, and that's a sign.
That he probably won't do it, you're safe.

Et elle grimpe dans cette belle voiture, son sac sur les cuisses, avec l'impression d'plus contrôler son propre corps. L'enveloppe n'répond plus, elle s'sent comme endormie, comme incapable d'bouger. C'est la peur qui remonte doucement, alors qu'elle n'peut plus faire marche arrière, qu'elle a loupé l'coche, et qu'elle ne peut plus qu'foncer. Et s'il lui laisse une autre chance d'partir, le fera-t-elle seulement ? La question qui s'laisse embraser dans son esprit, la tourmente. Peut-être qu'elle n'saisirait pas sa chance même si elle en avait l'occasion un millier d'fois. Peut-être qu'elle veut c'qu'il va lui arriver. Et que quand elle écoute les paroles du brun, elle ressent aussi une certaine excitation.

Peut-être que t'es trop brisée pour te soucier du danger.
Que t'es trop salope pour t'laisser opprimer par l'charnel.
Que tu serais capable d'aller aussi loin qu'le sucer,
Que lui laisser l'corps entier pour assouvir ses besoins.
Peut-être qu'au final, tu vaux pas mieux qu'une putain
Qui s'dandine sur l'trottoir pour qu'on paie du bon temps avec elle.

Et elle trouve le courage de tourner la tête vers lui, d'l'analyser. Elle tente d'garder l'contrôle, même si c'est déjà évident qu'elle l'a perdu. — “Tu ne serais pas l'premier à dire ça. Spoiler alert, les autres ont toujours menti.” La hargne de la louve qui s'répète dans ses mots, elle ose jouer avec le feu aussi bien qu'avec sa vie. Et peut-être qu'elle va regretter d'se payer son ego, mais tant qu'il la fera pas taire, elle s'permettra ces incivilités. Il va s'rendre compte que c'est pas une enfant d'chœur. Et peut-être aussi pourquoi c'est elle qui s'retrouve avec lui ce soir.

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crédit/ tumblr ✰ w/@Louve Oppenheimer

" Dire que j'ai pensé un moment qu'tu te dégonflerais d'faire ça à une fille innocente...” Il échappe un petit rictus le taulard, soufflé, discret, narcissique. Il relève l'océan de ses yeux, vers elle, bien trop sûr de lui. C’est malin, défiant aussi. Il est prêt à jouer lui, et si elle est là, c’est qu’elle n’en pense pas moins. Ou alors, elle est bien trop candide, et n’a pas mesuré la force de la gueule du loup, dans laquelle elle s’est jetée.

_ “ On r’passera pour innocente ! “

Qu’il la nargue, alors qu’il atteint sa voiture. Après tout ce qu’il leur a balancé comme grivoiseries, lors de leur premier et dernier entretient, il se doute bien que la présence même de Louve ici, prouve bien qu’elle est loin d’être une enfant de cœur. La décence aurait voulu qu’elles le balancent. Aux flics, à leurs parents, à quelqu’un de sensé. Au lieu de ça, elle est là, à se tenir devant lui, prête à répondre aux attentes du mâles alpha. Une vraie féministe aurait hurlé au scandale. “ Et ça veut dire quoi ? Que t'as oublié mon prénom ? Louve, imprime le, s'il te plait. Ce serait dommage que j'te morde au mauvais moment si j'en entends un autre. “ Tigresse avec ça ? Ça lui arrache un petit sourire. Ce sourire en coin des lèvres. Pleins de mauvaises idées. Presque mesquin. Et pourtant si enjôleur. Le charme du Misha. Le bad boy à l’état pure. La mauvaise fréquentation qu’il faudrait fuir, mais qui charme tout le monde sur son passage.

_ “ Tigresse à s’que je vois ? “

Le sourire qui ne dépeint pas. Il s’assoit dans sa voiture, puis se penche vers elle. Le visage plus défiant, le regard qui soutient le sien, avec insistance. Un sourcil qui se hausse, alors qu’il la juge du bleu de ses yeux.

_ “ Princesse, y’a de la place que pour un seul félin ici. “

Ou plutôt un loup, ce serait le meilleur mot pour le définir. Le mâle alpha et son harem. Aussi déchu soit son harem. Parce que ces derniers temps, les filles, elles ont tendances à lui faire des coups d’états qu’il ne digère pas vraiment.

_ “ J’t’ai demandé d’être la proie. Alors monte. “

Il n'est pas là pour se faire commander. Misha il dirige les choses, les plans, les manigances, aussi douteuses soient-ils. C’est lui qui domine, ou rien. Faudra bien qu’elle le pige, l’âme perdue. “ Peut-être que j'suis les deux ? Déterminée, folle d'adrénaline. Peut-être aussi que j'suis curieuse, que j'ai envie d'voir jusqu'où t'iras ? Que j'suis protectrice envers ma sœur, et que j'me sens assez forte pour t'mener par l'bout du nez. Peut-être qu'au final, tu vas m'supplier ? “ Bon, déjà, elle parle trop. Beaucoup trop. Trop de mots, surtout pour la tête de cramé du Misha. Il a fumé un peu trop de joins dans la journée, pour écouter les balbutiements d’une femme en détresse. Parce qu’à l’évidence, c’est le cas. Il n’est peut-être pas doté d’un grand QI, le ténébreux, mais il sait reconnaître une fille paumée, à des kilomètres. C’est les plus faciles, pour les fourrées sous ses draps. Il se replace sur son siège, face à la route, les mains sur le volant. Il roule des yeux, attendant qu’elle prenne place – ou pas – dans son carrosse, la Cendrillon d’une nuit.

_ “ S’pas mon genre de supplier. “

Qu’il marmonne, presque blasé, alors qu’elle s’installe à ses côtés. Premier mauvais choix, et probablement pas le dernier. Il repose son attention sur elle, laissant à nouveau son regard se balader sur la Barbie qu’elle est. Puis il croise à nouveau les yeux de la souris, se penchant même légèrement vers elle.

_ “ C’est toi qui vas te retrouver à genoux. “

Qu’il murmure, de sa voix suave, la bouche entrouverte entre chaque mot. Phrase pas dite en l’air d’ailleurs, ça risquait d’être le cas, dans tous les sens du terme.

_ “ Ta curiosité aura ta peau. J’ai pas de limite. On verra si t’es assez forte pour ça. “

C’est elle qui se surestime, ça il le sait. Elle joue la femme forte, mais il y a fort à parier qu’au fond, elle a la trouille. Le myocarde affolé. Qu’elle se demande ce qu’elle fout là, avec un type dont elle ignore tout. Ce serait ça, une réaction logique. Et c’est ça qui l’amuse lui. Semer le doute, alors qu’au fond, il lui veut même pas de mal à cette pauvre fille. Un simple “non” et il la laisse repartir. C’est un goujat, mais pas un salaud non plus.

Et puis le moteur ronronne, la voiture se verrouille. Les phares s’allument, éclairant la route qui se dresse devant eux. Et Misha, il prend la direction de la sortie du parking. Il sait même pas ou aller, mais l’idée lui viendra sûrement en route. “ Tu ne serais pas l'premier à dire ça. Spoiler alert, les autres ont toujours menti. “

_ “ Peut-être que c’était juste toi qui les affolais pas ? “

Qu’il rétorque, face à la jeune femme qui semble vouloir jouer avec ses nerfs. Dommage pour elle, il est là pour s’amuser, pas l’inverse. Il garde un œil sur la route, mais bien souvent, son regard dérive vers elle. Que ce soit sur son facies, ou ses cuisses, qu’importe. Il y a où regarder, et s’imaginer monts et merveilles.

_ “ Désolé d’pas t’avoir fait grimper aux rideaux jusqu’ici, mais j’peux pas être partout ! “

Trop occuper avec le reste de son harem. Harem qu’elle pourrait intégrer la Princesse Gucci, si elle se laisse apprivoiser, dresser et dominer comme il l’entend. Les filles trop possessives, qui veulent prendre sa place, en revanche, c’est pas pour lui.

Feu rouge. Il arrête la voiture, puis se penche vers l’avant pour attraper son téléphone, resté sur le tableau de bord. Quelques surveillances lancés sur la couleur du feu, puis il commence à farfouiller sur son téléphone, pour savoir ou emmener Louve, ce soir.

_ “ Bon tu préfères quoi ? T’as besoin de picoler un peu, ou j'suis assez affriolant pour qu’tu te faufile sur la banquette arrière ? “

Petit sourire en coin des lèvres, coquin, trop, alors qu’il scroll sur son téléphone, à la recherche d’un endroit sympas ou boire un coup. Il a été renvoyé du Pikey il y a quelques semaines, après avoir manqué d’y tuer Jayson, alors fallait qu’il se trouve un autre coin.