(misha) because i'm the devil who's searching for redemption

And I'm a blonde girl who's searching for redemption
And I'm a freak that is searching for redemption
I'm a motherfucking monster who's searching for redemption

Maneskin - I Wanna Be Your Slave

caroldanvers/tumblr

● FEATURING @Misha Kane ●
KLAMATH FALLS, OR / 01/14/21 / 1:08 AM

Louise, elle n'aime pas conduire. Elle aime rouler en voiture, appuyer sa tête contre la fenêtre, se perdre dans ses pensées en observant les paysages défiler, se faire bercer par les routes. Elle déteste être derrière le volant, devoir rester concentrée sur la route, les règles à suivre et la conduite des autres conducteurs. Surtout de nuit, surtout en hiver, alors rouler de nuit en hiver, c'était un vrai cauchemar. Elle avait eu des rendez-vous toute la journée à Sacramento. Divers rendez-vous tout au long de la matinée pour négocier un contrat pour un mariage assez colossal d'une célébrité locale, interview et shooting pour un magazine de mode en fin de journée. Elle était partie très tôt ce matin là pour faire les cinq heures de route jusqu'en Californie, avant même que l'aurore arrive. La blonde aurait facilement pu dormir sur place et rentrer tranquillement le jour suivant mais elle avait promis à son filleul de l'accompagner à son match de baseball dans la matinée, alors elle avait pris la route sitôt le dîner qui avait suivi l'interview fini. Sans même prendre la peine de remettre ses vêtements personnels et bordel de merde, elle n'avait qu'une hâte: se débarrasser de cette longue robe noire et de la troquer contre son pyjama favori. Minuit était passé depuis déjà un bon moment et la fatigue se faisait présente. La neige et le verglas n'aidaient pas et Louise se remerciait intérieurement d'avoir investi dans une Audi A8, petit bijou avec une tenue de route suffisamment confortable pour qu'elle se sente en sécurité. Du moins, jusqu'à ce que ses phares éclairent une paire d'yeux au milieu de la route et la forme d'un petit animal. Putain de lapin.

« Fu- » Elle tenta d'esquiver l'animal d'un coup de volant sec et, en l'espace d'une seconde qui paru lui durer des heures, sa voiture se mit à glisser et Louise perdit le contrôle du véhicule. Panique, cri, impact, gros bruit de métal, sa tête qui s'abat brusquement sur le volant. Crash, silence. « Putaaaaaaaaain. » Son mugissement brisa le silence et la blonde releva la tête. Les battements de son cœur faisaient palpiter ses tempes et ses mains tremblaient sous le choc. La vue de la fumée blanche qui s'échappait du capot encastré dans le poteau de bois lui fit monter le sang à la tête. À travers la brume, éclairée par les phares, la pancarte annonçant l'entrée de Klamath Falls, quelques mètres plus loin à peine, semblait la narguer. Rouge. Elle vit rouge. Les doigts crispés autour du volant, ses jointures blanches semblaient sur le point de céder tant ses nerfs étaient tendus. Égarée entre choc et colère, alimentée par l'adrénaline, elle succomba à une pulsion étrange et sa tête s'écrasa de nouveau violemment contre le volant, volontairement cette fois, déclenchant le klaxon au passage. Aïe. Carstairs regretta immédiatement ce réflexe de merde et se demanda à voix haute ce qui ne tournait pas rond chez elle. Si le premier impact de son crâne avait été totalement indolore dans la précipitation des choses, le second lui donnait l'impression qu'une massue s'était abattue sur elle. Au moins, elle était calmée. Une main massant des épaules nues, ses cervicales endolories, elle porta l'autre à sa tête. Elle senti quelque chose d'humide et, en effet, le bout de ses doigts était teinté de sang. Rien de bien abondant ou qui semblait nécessiter des soins, après un rapide coup d'oeil dans le rétroviseur, juste une petite trainée qui s'échappait de son arcade sourcilière, collant quelques mèches blondes à son front. Un soupir agacé glissa d'entre ses lèvres tremblantes. Elle avait un shooting lundi et évidemment, il fallait qu'elle se balafre le visage avant. Elle n'osait même pas imaginer l'état de sa voiture alors qu'elle en avait rarement eu autant besoin qu'en ce moment. Elle resta ainsi un moment, les yeux fermés, la tête reposant sur sa main, son coude appuyé sur la portière, le temps de reprendre ses esprits et de penser à une solution. Appeler un dépanneur, son assurance, son colocataire pour qu'il vienne la chercher..

Elle était en train de réfléchir aux actions à prendre quand, soudainement, deux coups secs furent frappé à la vitre. Prise de court, elle fit un bond sur son siège en poussant un nouveau cri, effrayée au possible. De l'autre côté de la vitre, un visage familier, hilare. Misha Kane. Putain, manquait plus que lui. Elle eu à peine le temps de respirer un bon coup qu'elle hurla de nouveau. L'airbag venait seulement de se déclencher. C'est ce moment là qu'il choisi pour sortir le con? Putain de merde, heureusement que l'accident n'était pas grave. Son cœur battait à tout rompre et semblait vouloir s'échapper de sa cage thoracique, dix mille miles à l'heure. Les yeux clos, la main sur la poitrine, elle entendait le rire de l'homme en dehors du véhicule. Pour être honnête, ça faisait un peu beaucoup pour elle en peu de temps et, malgré la fatigue, elle rassemblait toute la contenance qu'il lui restait pour ne pas se mettre à pleurer d'épuisement, maintenir la face. Surtout face à Kane, hors de question de craquer face à Kane. La journée était longue. Si longue. Dieu merci, elle était plutôt douée pour masquer ses émotions - et on remercie, le quart de siècle passé face aux caméras, merci papa pour la formation how to pretend 101. Elle ouvrit la vitre tant bien que mal pour verser sa rage sur Kane, peut-être aussi un peu l'humiliation d'avoir hurlé non pas une fois mais deux, comme une enfant. « Putain, mais Misha, merde! » Louise attrapa ensuite son long manteau noir, son sac à main et son téléphone avant de s'extirper du véhicule. Les escarpins dans la neige - mais quelle idée? - elle s'empressa de s'entourer du tissu avant de sortir une cigarette et de l'allumer. Elle ne savait plus si ses mains tremblaient sous le choc ou à cause du froid. Quelle soirée de merde qu'elle terminait avec une compagnie de choix.

♛ ♛ ♛
{ Because i'm the devil }
♛ w/ @Louise Carstairs

Entrée de Klamath Falls. L’immense panneau vert, recouvert de gel est actuellement le seul indicateur de toute civilisation. Juste aux abords d’une petite foret, qu’il faut traverser avant de voir apparaître, enfin, le premier bâtiment de la petite ville paumée de l’Oregon. Pas âme qui vive, en cette fraiche nuit de janvier, si ce n’est la fine étincelle d’un briquet. Une silhouette, adossée au panneau, qui tire tranquillement sur une clope. Il a rendez-vous Kane, avec des fournisseurs pour un peu de cam. C’est pas lui, ou plutôt, plus lui, qui gère tout ça maintenant. Mais on ne chasse pas les mauvaises habitudes. Il donne un petit coup de main, en échange d’un peu d’herbe et de poudre blanche sous le manteau. Tous ceux du milieu, savent bien qu’il est fiable lui, même après dix ans de taule. Contrairement à la nouvelle et mauvaise graine, qui veulent jouer les kaid, un peu trop vite, dans la cour des grands.

Une main cachée dans le fond de la poche de sa veste en cuir, l’autre vient tirer sur sa cigarette, et c’est une épaisse fumée blanche qui s’échappe d’entre ses lèvres. Il a abandonné femme et enfant ce soir, pour scruter l’horizon, et attendre la petite camionnette rouge, bien précisé dans les messages sources. Mais elle est en retard cette dite camionnette. Et quand enfin, des phares apparaissent, il se redresse, pour tenter d’y voir quelque chose. Puis les phares prennent une autre direction, étrangement vite. C’est une voiture, pas une camionnette. Elle dérape, juste sous ses yeux. Et sous un gros bruit de ferrailles pliées, elle s’encastre dans un poteau, un peu plus loin.

Immobile, sourcils froncés, il observe la voiture, avant de s’avancer lentement. Un peu sur ses gardes, à cette heure-ci, ce ne sont pas les familles sans histoires qui prennent la route. Encore moins ici. Mais après seulement quelques pas, il la reconnait la caisse. Celle de Louise. La starlette déchue, qu’il a un peu trop facilement embobinée d’ailleurs. L’un de ses meilleurs coups aussi, faut le reconnaître. S’il avait été Tommy Lee, elle serait sa Pamela, sans nul doute. Sauf qu’elle, dans cette dimension-là, elle joue les saintes ni touches, comme si la faute pouvait être réparée. It’s too late for apologies, baby girl.

Un léger arrêt, au beau milieu de la route, et il observe la silhouette de Louise qui s’énerve sur son volant. Petit rictus en coin des lèvres, pour finalement reprendre sa route vers elle. Il lâche sa clope, qui s'éteint dans la neige, juste derrière lui. Elle ne semble pas blessée Louise, lui qui s’apprêtait à empoigner son téléphone dans sa poche, se ravise. Il atteint la voiture, l’observe quelques secondes, pour finalement frapper de son index, sur la vitre. Elle sursaute, pousse même un cris de stupeur, ce qui a le don de le faire ricaner, lui. Y’avait rien de drôle, sauf pour Misha Kane.

_ “ La dernière fois que je t’ai fait crier, c’était plus plaisant. “

Qu’il lance, moqueur, juste avant que l’airbag ne se déclenche, et ne prenne pour cible la pauvre blondinette, qui hurle une seconde fois. Un peu trop pour Misha, qui part en fou rire incontrôlé, alors qu’il essaie d’ouvrir la portière pour l’aider. Mais elle semble verrouillée. Elle finit par ouvrir sa fenêtre, son visage apparaissant entre le fauteuil, et l’airbag. “ Putain, mais Misha, merde! “

_ “ J'espérais un meilleur accueil, je suis venu en héro. J’ai juste oublié les collants et la cape dans ma caisse, tu y tiens ? “

Petit sourire enjôleur au passage, mais elle le pousse en ouvrant la portière. Il se décale, remarquant seulement là, qu’elle est blessée à l’arcade. Elle se hisse sur ses jambes, qui semblent trembler comme ses mains. Difficile de s’allumer une clope comme elle le tente de le faire, dans un cas pareil. Il l’observe, immobile, un instant, avant de la contourner et de partir fouiller dans la boite à gants derrière elle. Il attrape un paquet de mouchoir, les filles en ont toujours sous la main. Puis il en sort un, qu’il secoue pour le déplier. Il recule, puis vient faire face à la blondinette, qui galère avec son briquet.

_ “ Hey, du calme, c’est rien... “

Qu’il murmure plus calmement, posant sa main libre sur celles de Louise, et encrant l’azure de ses yeux dans les siens. Qu’elle a de bien trop jolis d’ailleurs, cette fille-là.

_ “ Je vais appeler un garagiste, j’en connais un de bien qui te fera ça pour trois fois rien. “

Pas sûr qu’elle, elle ait besoin de fric, mais peut-être qu’elle se sentira redevable et qu’elle remettra le couvert. Il y songe faut le reconnaître. Un peu trop. En attendant, il pose le mouchoir sur l’arcade blessée de la jeune femme, pour l’essuyer doucement.

_ “ C’est peut-être rien, mais tu devrais faire examiner ça. “

Il rabaisse sa main, pour que ses yeux se reconcentrent sur les siens. Elle est bien pâle, elle a probablement eu de bonnes frayeurs, trop en une soirée. Trop en quelques minutes. Son sourire, en coin des lèvres, ne s’éteint pas pour autant, mais il semble plus incertain, plus amical. Et alors que le silence retombe, il prend délicatement des mains de Louise, sa clope et son briquet. Lui frôlant les doigts au passage. Il vient coincer la tige entre ses lèvres, pour l’allumer en se protégeant du froid. Il tire dessus, pour bien éveiller la flamme, puis il l’ôte de sa bouche, pour la tendre à la starlette.

_ “ Tu veux un p’tit câlin ? “

Qu’il minaude finalement, de sa voix railleuses et boudeuse, rompant le silence, approchant même un peu trop sa silhouette de la sienne. Yeux dans les siens, petite moue trompeuse.

_ “ Ça allait mieux après... La dernière fois. “

Sourire qui s’étire, et le voilà qui pince sa lèvre alors qu’il laisse tomber ses yeux clairs, vers la jolie bouche de la blondinette. Gourmandise dont on l’a depuis trop longtemps, puni. Frustrant, vraiment. Peut-être que jouer les super héros lui fera regagner de bons points.

On se moque de ce qu'ils pensent. On les provoque, pour eux, c'est perdu d'avance. Ha quelle époque. Célébrons nos différences.

Misha. nom masculin.
1. Définition d'un trouble de la sociabilisation notable.
2. Polygamie refoulée, souvent notifiée sous le terme de Harem.
3. TW facile d'utilisation.
4. Attraction touristique la plus visitée de Klamath Falls.
5. Futur nom de chlamydias.
Synonymes : Casanova, Mâle alpha, El Mishou, Mattel (Créateur de Barbie depuis 2021), Sal*pard (Terme très répandu), l'infidèle.

mood :

Awards 2024 :

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● FEATURING @Misha Kane ●

« J'espérais un meilleur accueil, je suis venu en héros. J’ai juste oublié les collants et la cape dans ma caisse, tu y tiens ? » Elle lâcha un soupir en s'extirpant du véhicule, répondant à son sourire séduisant par un regard noir. Elle n'avait pas eu le temps d'entendre sa première remarque, immédiatement suivie par le choc de l'airbag, et heureusement. Son sang n'aurait probablement fait qu'un tour et elle se serait retrouvée avec un cadavre sur les bras. Elle tremblait comme une feuille. Son manteau ne suffisait pas et clairement, elle n'était juste pas équipée pour être dans la neige. La Californie ne lui avait jamais autant manqué qu'à cet instant. Concentrée sur sa cigarette, elle a du mal avec son briquet et ça ne lui donne qu'une envie: hurler à la mort. « J'aurais bien besoin de ce genre de spectacle, tiens. Tu fous quoi ici à une heure du mat'? T'attendais l'occasion de jouer les Batman, sauver une damoiselle en détresse pour l'attirer sur ta banquette arrière? » Sa voix puait le sarcasme. Elle était amer. Honnêtement, la blonde n'avait pas vraiment envie de rigoler. Elle le suivi des yeux pendant qu'il s'en alla chercher quelque chose dans sa boîte à gants, au dessus de ses mains qui peinaient toujours autant à s'affairer. Bordel, qu'elle avait besoin de sa dose de nicotine. Son corps, le briquet et le temps ne voulaient pas coopérer et cela ne faisait que rajouter de l'essence sur le feu. Misha s'approcha de Louise. Elle n'aurait pas été en équilibre précaire, ses escarpins mal assurés dans la poudreuse, frigorifiée par le vent glacial, elle aurait probablement reculé d'un pas. « Hey, du calme, c’est rien... » La voix de Kane est douce et il fallait l'admettre, elle apportait du réconfort à Carstairs. C'était rassurant d'avoir une présence calme à ses côtés, même si cette présence avait tendance à grandement lui taper sur les nerfs dans d'autres circonstances. Leurs regards se croisèrent, le ciel bleu affronte la forêt verdoyante. Il a de beaux yeux, le con.

La main de l'homme se posa sur celles de Louise, les réchauffant un peu. C'était étrange pour cette dernière. Elle n'aurait jamais cru que Misha serait en position de l'apaiser ainsi un jour. Parce qu'elle se souvenait. Des doigts qui laissaient des traces brûlantes sur sa peau, de leurs souffles entremêlés, de la chaleur moite à l'arrière de la voiture. Des souvenirs à en faire fondre la neige tout autour d'eux. À des années lumières du léger réconfort qu'il lui apportait en cet instant de vulnérabilité, loin de la rage et du dégoût qui animaient Louise depuis qu'il lui avait avoué accidentellement être en fait marié, alors qu'ils s'apprêtaient à lancer le second épisode de leur aventure endiablée. « Je vais appeler un garagiste, j’en connais un de bien qui te fera ça pour trois fois rien. » Il posa un mouchoir sur la plaie de la jeune femme, plaie qu'elle avait déjà oublié. Le contact avec la blessure à vif lui arracha une grimace. « Merci. » Elle avait pas besoin de son garagiste ou de payer trois fois rien, pour être honnête. Elle le remerciait plutôt d'être là, de s'occuper d'elle. « C’est peut-être rien, mais tu devrais faire examiner ça. » La blonde haussa les épaules. En soi, ce n'était pas assez profond pour nécessiter des points de suture et elle était presque sûre que le sang avait déjà séché lorsque Misha l'avait essuyé. « Au mieux, c'est rien. Au pire, concussion cérébrale. Ça me remettra peut-être les idées en place. » Elle fini enfin par lui rendre son sourire. Ses nerfs étaient toujours contractés à cause du choc, elle tremblait toujours. Et elle avait toujours ce feu au fond du bide qui lui faisait se demander si elle avait envie de le gifler ou l'attirer dans sa voiture. Kane lui prit la cigarette des doigts, l'alluma et lui rendit. L'addict souffla un remerciement et attrapa sa drogue vitesse grand V. La fumée dans ses poumons lui faisait du bien. Elle ferma les yeux un instant, savourant le léger réconfort que la nicotine lui apportait. « Tu veux un p’tit câlin ? Ça allait mieux après... La dernière fois. » Un soupir d'agacement échappa à la blonde. Elle aurait pu parier qu'il remettrait ça sur le tapis, cassant les quelques instants de gentillesse qu'il lui avait offert. Son regard vert lança à nouveau des couteaux. Il s'approcha légèrement, sourire séducteur aux lèvres. Pertubant. Mais il fallait le reconnaître, il était assez téméraire, Kane. Au vu de leur dernière rencontre, il fallait oser s'approcher physiquement ainsi. Cela faisait des années qu'elle n'avait pas hurlé aussi fort après quelqu'un. L'infidélité était le choix de chacun mais Lou, elle voulait clairement pas être mêlée à ce genre d'histoire. « Dis voir Kane, c'est pas un peu de l'abus de personne en état de faiblesse? » Voix enjôleuse malgré elle, elle lui rendit son sourire charmeur, lâcha une bouffée de fumée grise dans sa direction. C'est quoi ton problème Carstairs? Fallait l'avouer, c'était un peu dans sa nature de jouer avec le feu. Et puis, cela faisait longtemps que ça n'avait pas été aussi bien. Louise en venait presque à regretter l'époque où elle n'avait ni raison, ni âme. La Louise d'une dizaine d'années auparavant, elle aurait eu aucun scrupule à continuer à fréquenter un homme engagé pour son simple plaisir charnel. C'était peut-être au final plus après cette partie là d'elle que Louise était énervée, plutôt qu'après Kane. C'était cela. Il juste ressortir des aspects d'elle qu'elle pensait enterrés depuis longtemps. Elle secoua légèrement la tête, fit doucement virevolter sa chevelure blonde autour de son visage, comme pour se remettre les idées en place. Elle recula d'un pas, fit le tour de sa voiture pour aller constater les dégâts d'un peu plus près, tirant inlassablement sur sa cigarette, la faisant danser entre ses doigts. C'était probablement mieux qu'elle s'éloigne physiquement de Kane. « Pour être honnête, là j'aurais plus besoin d'un shot. Et de vraies chaussures. » Et d'un bain chaud, bordel. C'est vrai qu'une étreinte n'aurait pas été de refus mais clairement, quoi que ses instincts lui susurraient, elle avait été suffisamment secouée pour cette nuit.

Un nouveau soupir lui échappa lorsqu'elle constata qu'en effet, sa voiture était clairement foutue, bien encastrée dans le poteau de bois. La lumière d'un des deux phares frémissait, à deux doigts de rendre l'âme. « Ta femme, elle t'attend pas à cette heure-ci? » Elle pensa à Ezeckiel un instant. Ezeckiel, qui devait être en train de dormir comme un loir après une dure journée de boulot. Louise essaya de combattre le sentiment de culpabilité, de l'ignorer, le balayer du revers de la main mais elle ne pouvait rien n'y faire. Même si elle, au moins, n'était pas liée par un engagement. Elle ne lui devait rien et pourtant, à chaque fois qu'elle succombait aux plaisirs de la chair avec quelqu'un, elle ne pouvait s'empêcher de se sentir mal. Pourtant, c'était juste son meilleur ami en soi. Comment Misha faisait-il, bordel?

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♛ w/ @Louise Carstairs

" J'aurais bien besoin de ce genre de spectacle, tiens. Tu fous quoi ici à une heure du mat' ? T'attendais l'occasion de jouer les Batman, sauver une damoiselle en détresse pour l'attirer sur ta banquette arrière ? “ Elle tire un peu plus sur ce mauvais sourire, qui teinte ses lèvres, juste en coin. C’était pas son objectif premier, ce soir, d’attirer des filles sur sa banquette. Mais ça pourrait bien le devenir, maintenant qu’elle, elle est là. Il a plutôt tendances à ne plus revoir les filles qu’il additionne, Misha. Mais il y a toujours quelques exceptions, que les lecteurs de Scandale, ou Scandale elle-même, ont qualifié de “harem”. C’est péjoratif, il le sait bien. Mais lui il prend ça comme un trophée.

_ “ Je t’attendais. “

Qu’il réplique d’un ton quelque peu stone, alors qu’il abaisse le mouchoir, la plaie n’ayant visiblement pas vraiment besoin de ses soins. C’est sûrement rien vue de l’extérieur, mais elle pourrait avoir une vraie commotion derrière. “ Au mieux, c'est rien. Au pire, concussion cérébrale. Ça me remettra peut-être les idées en place. “ Serait-elle encore fâchée, de ses aveux ? Il en étire un peu plus ce rictus, en coin de sa bouche, alors qu’il allume la clope de la blonde. Il est calme, bien trop calme Misha. Et ce n’est même pas dû à la drogue qui coule dans ses veines, non. Il est dans l’observation ce soir, ce demandant si l’état de choc de l’ex idole, sera à son avantage, ou non. Ce qu’il s’empresse de sous-entendre, d’ailleurs. Et enfin, elle retrouve un peu d’assurance, un sourire, aussi petit soit-il, pourfend ses lèvres. “ Dis moi Kane, c'est pas un peu de l'abus de personne en état de faiblesse ? “ Si elle savait à quel point, c’est son habitude. Evidemment qu’il ne provoque pas des accidents de voitures, mais habituellement, il les fait boire les filles. C’est plus simple. Il n’a jamais été très blancs Misha, et le pire, c’est qu’il assume. Alors il laisse ses yeux vagabonder sur le visage de la blonde, qui se dessine clairement sous la lune. Peu importe le manque de luminosité, ou la fumée qu’elle crache et qui s'évapore entre eux.

_ “ T’auras une excuse face à ma femme alors... “

Qu’il murmure, tandis que son attention tombe sur les lèvres de la jeune femme. Le bon temps qu’ils ont pris, bien avant que la vérité ne soit dite, lui revenant en mémoire. Frissons qui traversent son échine, et mauvaises images en tête... Elle paraît presque, un instant, tentée, elle aussi. Mais elle finit par dévier son attention, et s’éloigner du bellâtre. Il l’observe, se pinçant la lèvre. Il sait pertinemment qu’elle bataille intérieurement, et il sait pourquoi. C’est Darcy qui traîne dans sa tête. Ce serait sûrement plus simple, s’il ne s’était jamais marié. Mais la simplicité, ça ne l’a jamais divertie, Misha. “ Pour être honnête, là j'aurais plus besoin d'un shot. Et de vraies chaussures. “ Ce qu’il n’a pas dans sa hotte. Alors il hausse les épaules, tandis que ses mains viennent se planquer dans les poches de sa veste en cuir noir.

_ “ Je n’ai que mes bras pour toi, ma belle. “

Qu’il rajoute, toujours sans perdre ce mauvais sourire. “ Ta femme, elle t'attend pas à cette heure-ci ? “ Probablement que si. Mais ces derniers temps, c’est trop tendu entre eux pour qu’il s’en inquiète. Et s’en est-il réellement inquiété un jour ? Il a toujours une bonne excuse, pour partir à la chasse, sans qu’elle ne s’en rende compte. Ou du moins, sans qu’elle ne puisse l’accuser ouvertement. Car après tout, elle sait à quel jeu il joue. Elle a décidé de rester malgré tout, c’est son choix à elle.

_ “ J’pense pas non. “

Peut-être même qu’elle pionce. L’air de rien, il s’avance à nouveau vers la blonde, il fait semblant de constater les dégâts, lui tournant autour. Ses yeux mesquins passant de la casse, à la donzelle. Puis il s’arrête derrière elle, à quelques centimètres seulement. Il penche légèrement son buste, pour que son visage se rapproche de l’épaule de l’ex-idole.

_ “ J’peux te déposer, j’suis garé pas si loin. Et ma banquette, tu la connais déjà. “

Qu’il siffle à son oreille, coquin, avant de se redresser, et de faire un pas vers elle pour rompre la distance qu’il restait entre leurs deux silhouettes. Sa mâchoire, mal rasée, viens frotter celles de la blonde, avant qu’il ne vienne frôler la peau de son cou, de ses lèvres. Son souffle chaud doit certainement la réchauffer un peu, et il en joue.

On se moque de ce qu'ils pensent. On les provoque, pour eux, c'est perdu d'avance. Ha quelle époque. Célébrons nos différences.

Misha. nom masculin.
1. Définition d'un trouble de la sociabilisation notable.
2. Polygamie refoulée, souvent notifiée sous le terme de Harem.
3. TW facile d'utilisation.
4. Attraction touristique la plus visitée de Klamath Falls.
5. Futur nom de chlamydias.
Synonymes : Casanova, Mâle alpha, El Mishou, Mattel (Créateur de Barbie depuis 2021), Sal*pard (Terme très répandu), l'infidèle.

mood :

Awards 2024 :

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● FEATURING @Misha Kane

tw: Misha Kane

« Je t’attendais. » Louise se contenta de lever les yeux au ciel comme simple réponse. Cliché et terriblement bateau. Si elle avait reçu deux dollars à chaque fois qu’on avait essayé de la draguer avec une tournure aussi classique, elle n’aurait probablement plus besoin du petit pactole accumulé au fil des années ou de son emploi actuel pour vivre et couvrir ses dépenses outrancières. Pour être honnête, la blonde s’attendait à un peu plus créatif de la part de l’homme face à elle. À croire que ses standards étaient définitivement plus élevés une fois totalement sobre, choc crânien ou pas. « T’auras une excuse face à ma femme alors.. » La mâchoire crispée au rappel de l’adultère, Carstairs continua de le fixer alors que la paire d’yeux azur dévia sur ses lèvres. Elle savait très bien qu’il était en train de se remémorer le bon temps qu’ils avaient pris, lui aussi. C’est à cet instant là qu’elle s’éloigna, jugeant cette action plus sage. « Je n’ai que mes bras pour toi, ma belle. » Ouais, et probablement autre chose dans ton pantalon aussi. À cette pensée, elle manqua de s’étouffer avec sa bouffée de cigarette. Elle ne répondit pas, préférant garder son attention sur la voiture accidentée. Quitte à mentionner la femme, dont Louise espérait sincèrement ne jamais croiser la route, elle ramena le sujet sur le tapis. « J’pense pas non. » Elle le sentait tourner autour d’elle, tel un prédateur guettant sa proie, mais faisait mine de rien percevoir. Elle avait toujours aimé l’attention, Louise. Se sentir désirée, jouer un temps la carte de la résistance ou du désintérêt pour faire durer la séduction, faire monter la tension. Elle a démesurément joué, enchaîné les parties, des années durant, cumulant aventures aussi excitantes qu’insignifiantes. Hommes, femmes, elle avait arrêté de les compter il y a bien des années. Toute personne physiquement à son goût était bonne pour booster son égo malade, tentatives vaines pour combler l’ennui et un vide présent depuis bien trop longtemps. Un poil lassée par l’âge, la répétition, la vie loin des paillettes et trop occupée, elle avait fini par ranger la décadence au placard. Elle renouait parfois avec ce passé qui faisait tâche dans cette nouvelle existence, lorsque la solitude se faisait trop pesante. C’était toujours un peu le même procédé depuis qu’elle était à Klamath Falls: suffisait qu’elle soit un peu trop “tipsy-horny-lonely” — la triplette du désespoir, comme l’appelait le père de son filleul — et elle finissait par assouvir ses pulsions comme à l’époque. Cette fois là, quelques semaines auparavant, au Country Club, ça avait été Misha qui avait été au bon endroit, au bon moment et qui avait eu la chance d’avoir une opportunité à saisir. Et dire que s’il n’avait pas eu le malheur d’avouer son statut marital au mauvais moment, il aurait été un des rares à obtenir un second round, c’était presque du gâchis. « J’peux te déposer, j’suis garé pas si loin. Et ma banquette, tu la connais déjà. » Il était bien trop proche, maintenant. Jouant avec ses nerfs encore tendus, profitant de la confusion dans son esprit. Il était fort, le con. Pourtant sûre d’elle quelques secondes auparavant, la proximité soudaine de Kane, sa respiration contre sa peau, sa barbe qui frottait contre sa mâchoire, tout cela eut raison de ses défenses. Alors, toute humaine qu’elle était, Louise se laissa aller l’espace d’un instant. Les paupières closes, le souffle plus lourd, le palpitant qui cognait dans la poitrine, les frissons le long de la colonne vertébrale, indépendants du froid qui ne l’atteignait plus désormais. Surtout, l’imagination ~~un peu~~ bien trop fertile malgré elle.
Et puis, subitement, la réalisation. Les images dans ses pensées perturbées disparurent aussi vite qu’elles étaient apparues. Les yeux s’ouvrèrent grands comme des soucoupes, le rouge monta aux joues, rendant des couleurs à son visage pâle. Ce n’était pas pas le souffle de Misha dans son cou, ses mains à lui qu’elle imaginait sur son corps à ce moment là. Encore moins ses yeux bleus à lui. On lui aurait mis une gifle, ça aurait probablement été moins violent.

« Jesus fucking Christ! » Retour brutal à la réalité. Elle asséna un coup brusque du poing dans l’épaule de Misha, se décala d’un grand pas, manquant de tomber à la renverse, escarpins en équilibre précaire dans la neige. Un peu plus, clairement, et elle y laissait une cheville. En proie à un mélange de honte et de colère, elle refoula toute pensée peu catholique au fin fond de son esprit et pointa un doigt presque menaçant en direction du suppôt de Satan face à elle. Elle était aussi effrayante qu’une ex-star montante d’Hollywood d’un mètre soixante-six avec un visage angélique pouvait l’être — même si, en général, les orages dans le regard fonctionnaient très bien, le contexte ici ne jouait pas en sa faveur, fallait l’avouer. « Écoute, Misha. Je sais que je suis irrésistible. Et un excellent coup. La plupart des gens avec qui j’ai couché ont tenté de revenir pour un tour. Mais toi, aucune chance. » Doigt tendu accentuant le “toi”, presque craché avec dédain. Soudainement arrogante comme elle en avait rarement l’habitude, elle commençait à sérieusement ressentir la fatigue de ses changements d’humeurs intempestifs. La blonde abusait à peine, elle en avait connu d’autres avant lui. Avait sans aucun doute brisé quelques cœurs et piétiné quelques égos au fil des années. « Niet, nada. Tu perds ton temps, beau gosse. » Mégot de cigarette à peine consumée glissé dans une poche, la voilà avec une nouvelle dose de nicotine au bord des lèvres, l’allumant sans mal cette fois. Adrénaline du courroux dans les veines, ses mains ne tremblaient plus. Carstairs s’éloigna tant bien que mal de l’homme, se dirigeant vers ce qu’il restait de son véhicule. « Tu sais qu’avec la détermination que tu as, tu pourrais aller loin dans la vie? » Probable qu’il avait entendu ça plus d’une fois dans sa vie, le bougre. Au final, c’était louche qu’avec autant de volonté il ne soit que voiturier et vigile au Country Club. Louise prit une note mentale: à l’avenir, se renseigner davantage sur les gens avant de foncer tête baissée sur leur banquette arrière. « Si t’étais un peu moins défoncé, j’imagine. » Lui avait pas fallu long à la blonde pour que l’odeur s’émanant de l’énergumène et ses yeux rougis — qui faisaient terriblement ressortir le bleu de ses iris, soit dit en passant — l’informent de son état de défonce. « Va falloir que je demande une mesure d’éloignement pour harcèlement ou tu comptes lâcher l’affaire? » Avec Louise, la frontière entre l’amusement et l’agacement était particulièrement fine, ses humeurs valsant au gré du vent. Le bellâtre était une sacrée bourrasque perturbant sa température corporelle, fallait croire. Elle avait pesté d’un ton sarcastique mais s’il fallait en arriver là, elle en serait capable. Cigarette entre les lèvres, elle ouvrit la porte de sa voiture côté passager, elle se glissa sur le siège et commença à fouiller la boîte à gants, à la recherche des papiers de l’épave. N’adressant pas un regard de plus à Misha. « J’vais me débrouiller avec mon assurance si le passage par la banquette arrière est obligatoire. Merci d’avoir proposé de “m’aider”. Tu peux y aller, j’suis une grande fille. » Toujours sans lever les yeux dans sa direction, ses mains sortirent du bordel pour mimer les guillemets au mot “aider”, suivi d’un signe du revers d’une d’elle pour l’inviter à lever le camp. Je suis une damoiselle, je suis en détresse et je m’en sortirai seule. Alors, bon vent. Clairement qu’elle avait regardé un Disney avec le gosse quelques jours auparavant.