› stand 2 : bougies et senteurs

marché de noel: stand de bougies
@Chad Saunders

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il n’y a absolument rien qui te répugnes plus dans la misère de ton existence que de te forcer à agir contre tes envies. que ce soit lorsque tu dois faire semblant que tu aimes le dîner qu’on te sert, ou encore lorsqu’on t'enferme entre les barres dorées d’un mariage arrangé, c’est plus fort que toi. contre nature, tu as cette âme qui sommeille en toi qui t’empêches de te plier devant l’autorité, tu repousses les demandes imposées comme si on te demandait d’agir contre nature. et c’est peut-être entièrement le cas. tu es une âme libre, un être qui se fout bien du courant dans lequel tourne le monde, tu crées tes propres vagues selon tes envies et tu ne laisses absolument personne te dicter comme vivre ta vie, alors cette idée de te proposer pour le marché de noël est bien loin d'être dans ta liste d’activités préférées. entre le froid qui te traverse les os et le soleil qui n’est pas encore au point de midi, tu es absolument dégoûté des conditions dans lesquelles on te demande de venir travailler. enfin, apparemment que c’est du bénévolat, mais même avec une récompense très généreuse au bout, tu n’aurais probablement pas flanché devant tes convictions. alors, pourquoi est-ce que tu te trouves debout derrière un stand de bougies, à une heure beaucoup trop hâtive, le sommeil adorant tous les traits de ton visage, cette moue que tu ne peux détacher sur le rictus de tes lèvres. et malgré toute la confiance dans laquelle tu essaies de vivre par tes propres ambitions, tu ne peux refuser une demande, comment on t’impose pratiquement ce bénévolat, car tu es maintenant l’acteur principal de la plus honteuse pièce de théâtre que l’humanité ait connue, ce mariage à contre-coeur dans lequel tu es coincé malgré toi, et tu ne peux faire autrement que de jouer le jeu comme un parfait pantin, car n’importe quel geste de riposte ne ferait que compromettre le plan que vous essayez de tisser, tranquillement. comme une toile d’araignée, délicate, invisible, mais mortelle. justement, ta compagne devrait normalement se trouver aussi ici aujourd’hui, si tu en crois la liste de bénévoles, mais alors que tu t’installes de façon maussade derrière le stade, quelques étirements de cou ne parviennent pas à faire apparaître la délicate figure de mars à l’horizon. non, il n’y a que toi pour le moment, toi et l’inconnu qui te sera collègue, ce nom qui ne te dit absolument rien. pour le moment, tu n’as la compagnie que la quantité astronomique de bougies, toi qui n’a jamais vraiment été dans la décoration, encore moins dans les arts quelconque, tu ne pourrais à peine dire la différence d’entre tous les choix qui se trouvent au stand, si ce n’est que de la couleur qui les sépares l’une de l’autre. non vraiment, tu pourrais facilement faire prendre ton lieu de travail en feu sans même le vouloir et c’est lorsque tu réalises ton incompétence que tu te demandes quel prix es-tu prêt à payer pour endurer une journée entière à maudir les fêtes de fin d’années, si ce n’est que de la fausse confiance que tu essaies de gagner auprès des bourreaux qui vous ont condamnés dans la belle blague qu’est leur alliance forcée.

Le marché de noël. Des kiosques tous différents les uns des autres et pourtant, toi tu t'es porté volontaire avec gaieté de coeur pour l'un d'entre eux. Tu as été positionné au kiosque des bougies et huiles essentielles. Ça ne te gêne absolument pas. Tu connais une rousse qui serait ravie d'y passer, si elle était là ce aujourd'hui ? Connaissant son amour pour ces articles, tu as observé de nombreuses minutes tous les articles, alors qu'aucune personne ne se tenait aux alentours afin de remarquer les senteurs. Les différents ingrédients. Tu es fin observateur et les bouchons dans tes oreilles sont au minimum de leur grosseur, même si tu as toujours ta petite boîte bien placée dans le fond d'une de tes poches de pantalon. Tu ne sors jamais sans elle ! Tu pourrais t'en mordre les doigts, si tu devais l'oublier ! Puis, tu lèves le regard vers ton coéquipier de la journée. Un homme d'origine asiatique, sans savoir exactement d'où il peut venir, car tu ne souhaite pas faire de faux pas en essayant de deviner. Et puis... Ce serait un peu mal vu, non ? Tu t'approches discrètement du jeune homme en question, tes grands yeux noirs l'observant, puis, tu affiches un petit sourire. Non de gêne, mais pourquoi en faire un grand ? "- Salut." Ta voix est petite, légèrement grave. Parce qu'il ne sert à rien de parler fort, il n'y a pas encore grande foule aux alentours et aucune personne ne s'est encore arrêtée à votre stand. Tu penches légèrement la tête. Tes boucles brunes virevoltant légèrement au gré du vent, cheveux devenus un peu trop long, mais tu as quand même un bonnet dans ta poche de veste, si jamais le temps commence à se gâter. T'es venu avec un double, pour mettre par-dessus ta veste, si le vent se lève ou que les températures baissent un peu trop. "- Je peux te demander comment tu t'appelles ?" Tu n'es pas quelqu'un d'agressif, bien au contraire. On peut presque le sentir que ce n'est pas dans ta nature. "- Je m'appelle Chad." Présentation faite, au moins cela te permettra de ne pas le compter comme "l'inconnu avec qui tu bosses ce soir."

Résumé:

Ruby était au courant que son ami devait tenir un stand au marché de noël. Il s’agissait pour elle d’un véritable défi d’y mettre les pieds. Pour cause que son psychiatre demeurait sceptique sur l’humeur de la rouquine. Il faut dire qu’en cette fin d’année, elle était plutôt d’humeur maussade et que son habituel sourire disparaissait. C’est comme si la slovène s’étiolait au fur et à mesure que les minutes s’étiraient. Alors qu’elle restait souvent à sa fenêtre, perdue dans ses pensées, elle avait le mal du pays. Tout simplement. Elle avait conscience qu’elle devait changer quelque chose dans sa manière d’être. Si elle voulait garder Ezra ou même ses amis, elle ne pouvait pas se contenter de sourire factice. Donc, elle avait pris son courage à deux mains, même si la communication lui couterait un bras, elle avait composé le numéro. Celui de sa grand-mère paternelle. La rouquine s’entendait assez bien avec ses grands-mères bien qu’elle ignorait tout de l’idée de son géniteur. Et ne désirait pas le savoir. Elle se confia d’une voix sans tremblotement, avec les larmes aux yeux. sur le fait qu’elle ne voulait pas passer les fêtes de fin d’année toute seule, qu’elle désirait les passer avec sa famille. Le peu de famille qu’il lui restait puisque sa mère ne daignait pas donner signe de vie, même après toutes ses années. la notification sur son ordinateur lui assura qu’un billet d’avion avait été envoyé. Elle partait le lendemain. Et ne reviendrait que pour le nouvel an. Ainsi, elle prit son cellulaire, qu’elle fit tourner entre ses doigts avant de réfléchir à quels messages envoyer. A Kai. A Ezra. Puis, elle tapa quelque chose de bref. Comme quoi elle avait besoin de quitter le pays et d’aller voir un peu sa famille. L’air frais slovénien, la beauté de paysages, lui donnerait peut-être du baume au cœur. Concernant Chad, elle lui en parlerait en personne. Ruby avait compris à quel point il était sensible et en peu de temps, il était devenu très cher à son cœur. Alors elle se leva, munie d’un courage nouveau, pour enfiler son épais manteau, son bonnet et appeler Hooch. Il était hors de question qu’elle sorte sans son dogue de Bordeau. Et d’ailleurs, il avait une place toute trouvée dans l’avion bien qu’il voyagerait en soute. Pas comme Salem et les autres qui seraient sur ses genoux. Car oui, elle partait avec tout le monde et hors de question qu’elle les fasse garder. Nous n’étions pas à l’abri qu’elle adopte une souris et qu’elle la surnomme GusGus avec toute cette histoire. Son cœur avait beau être comblé de la présence d’autres personnes, le fait de rester seule à Noël ne lui seyait pas au teint. Alors, le chien en laisse, elle pénétra dans le marché de noël pour chercher le stand de son ami du regard. Il devait être facilement reconnaissable puisqu’il vendait des bougies. Et elle aimait ça les bougies. Il n’était pas rare de la voir en brûler pendant de longues heures dans son appartement alors qu’elle était assise à même le sol pour composer. A coups sûrs, elle finirait par dévaliser le stand de l’Américain et puis, cela permettrait peut-être d’amener des clientd qui sait ? Elle se stoppa donc non loin avant de se pencher pour flatter son chien qui ne cessait d’aviser le monde avec un œil suspicieux. Ce n’était pas comme la dernière fois où elle se rendait au marché à l’aveugle et où elle avait fait une crise d’angoisse Non, elle venait voir un ami. Donc son cœur était -un peu- plus léger. Se postant non loin, elle se balança sur ses pieds avant de lever le nez pour rencontrer le regard noisette de Chad et lui faire un beau sourire. « Bonjour, lança-t-elle deux hommes, je viendrai pour un stock de bougies. » Elle avait dit ceci d’une voix douce, délicate, sans bégayer pour une fois. « Il est chouette ton stand, c’est cosy. » Cela lui ressemblait bien à vrai dire. « Comment tu vas mon chat ? » Car elle savait que la période était compliquée pour lui et que s’il montrait un signe de faiblesse, elle pourrait bien lui trouver une place dans sa valise.

résumé:

marché de noel: stand de bougies
@Chad Saunders & @Ruby Vodopivec

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le premier de tes collègues de la journée arrive et tu pourrais jurer que c’est la fin du monde. enfin, peut-être que tu exagères un peu, mais non seulement ton enthousiasme est absolument absent, tu ne te sens pas vraiment d’humeur à te faire des amis. c’est ce qu’il fait froid aussi, l’attrait d’un tel marché à l’extérieur en plein hiver ne t’enchante pas particulièrement. petit sourire échangé, tu lui répond par politesse seulement. autant ne pas trop causer de drames maintenant avec ton humeur exécrable, tu préférerais t’en sortir ici sans trop de situations rocambolesque. la dernière chose dont tu as besoin en ce moment, c’est de t’attirer les foudres de quelqu’un en public. parce que bon, tu essaies quand même de faire bonne impression aux yeux des foules, histoire de pouvoir bien manipuler les filets qui te briment ta vie entière un peu plus tard. « alistair. » réponse expéditive, tu ne te vois pas faire la conversation. tu ne vois pas comment tu pourrais en débuter une alors. tu n’as jamais été très intéressés par les conversations vides de sens, ce n’est qu’une répétition des soirées mondaines des pauvres gens riches qui n’ont rien de mieux à faire de leur temps. sauf que ici, tu ne flashes pas tes paillettes et tes souliers hors de prix. tu es juste un vendeur de bougie. vendeur de pacotilles dont tu ignores à peu près tout. il ne faut que quelques minutes pour que votre première cliente se pointe. une rouquine que ta nouvelle connaissance, chad qu’il a dit, semble connaître également. le problème, et tu le réalises assez rapidement, c’est qu’il y a un chien. sursaut exagéré peut-être, la bête est trop près de toi, en laisse certes, mais beaucoup trop proche pour que tu te sentes à l’aise. les bougies et les conversations polies peuvent bien attendre. « je vous laisse à votre conversation, faut que je m’éloigne » le ton de ta voix exprime une détresse et un désarroi digne d’un film hollywoodien, tu n’as jamais été à faire dans les demie-mesures. aussi désemparé que si la pire des bestioles se trouvait devant toi, tu essaies de t’éloigner sans faire de scène, mais c’est peine perdue.