crashing into you (noriko)

crashing into you
w/ @Noriko Takahashi

le soleil est presque trop beau pour une journée de novembre, perçant l’opacité des rideaux que tu as volontairement installé pour te couper du reste du monde, il te tente comme la pomme d’eden qui brille sous ses éclats, un fruit auquel tu t’es peu laissé emporter dernièrement. ta tête est dans un état de flou constant, que ce soit face à ton futur professionnel, tout le fardeau qui repose sur tes épaules, cette envie de tout foutre en l’air et repartir faire le tour du monde pour une deuxième fois, comme si te sauver allait te débarrasser de tous tes tracas. tu as malheureusement appris à la dure que peu importe à quelle vitesse tu cours et la distance que tu poses entre toi et tes démons, ils finissent toujours par te rattraper dans le détour, lorsque tu t’y attend le moins. il était complètement faux d’assumer que tu avais prévu de te retrouver dans un mariage arrangé lorsque tu avais décidé de poser tes valises pour quelques temps, de façon un peu plus permanente, à klamath falls, et pourtant, quelques semaines après l’annonce, tu étais toujours hanté par ce fameux post instagram qui annonçait la date fatidique de la mise à mort de ta liberté. tous tes gestes et tes pensées n’étaient depuis qu’un requiem pour les derniers moments d’air frais que tu pouvais ressentir, maintenant pris dans les barreaux de la cage que tu avais bâti à ta propre insu, te retrouvant enfermé par ton arrogance et ton désir d’avoir tout ce que tu pensais t’être dû. ta mère, ses souvenirs et tout ce qu’elle avait laissé derrière elle, tout t’étais si près maintenant, tu pouvais presque toucher la tangibilité de ta mémoire si tu prenais la peine de tendre la main ne serait-ce qu’un peu plus loin, un peu plus longtemps, enduré les horreurs de ton paternel pour lui arracher ses ailes et faire tomber son empire.

dans le tourment de ton arrogance, tu succombes à la tentation de sortir de ta forteresse, profiter de l’absence de ta femme de ménage, laissant les fantômes de ton père derrière toi pendant que tu le peux encore, ne serait-ce que pour sentir le vent une dernière fois défaire ta coiffure toujours impeccable. une démesure que tu t’accordes que trop rarement, alors que tu prends quand même la peine d’enfiler une chemise parfaitement repassée et tes souliers de designer en cuir, un dernier regard envers toi-même, incapable de ne pas porter de jugement sur l’ombre du personnage que tu essaies de masquer avec les apparences, préférant oublier tes troubles en prenant les clés d’une porsche décapotable que tu n’as pas manqué d’avoir fait polir dans l’antre du garage. le son du moteur qui gronde sous tes pieds, la vibration qui chasse comme une marée le peu de pensées troubles qui continuent de te hanter et tu prends la route en tentant de laisser derrière toi alistair, les zhào et tout ce que ça peut bien vouloir prétendre être dans ta vie.

ton extase est malheureusement de trop courte durée, alors que tu es sur le point de prendre un tournant pour quitter les malices de la ville, un coup violent vient interrompre tes songes et tu perds la notion de l’espace alors que le sac gonflable t’empêches de percuter violemment ta tête contre le volant. tu prends quelques secondes pour te ressaisir avant de réaliser qu’une voiture vient frapper le côté passager de ta voiture et que tu es bien chanceux que rien de grave ne te soit arrivé. tes pensées s’envolent vers le conducteur de l’autre voiture alors que ton cœur se débat pour sortir de ta cage thoracique, mais tes muscles crispés peinent à défaire la boucle de la ceinture qui te tient encore cloué à ton siège.

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Crashing into you
ft. @Alistair Zhào

Dans le bureau de son rédacteur en chef, Noriko se retient de répondre aux remontrances de son chef. D'après lui, elle avait encore dépassé les bornes, il avait eu vent de sa petite mission commando pour essayé de cambrioler le commissariat de la ville, elle voyait ça plus comme un emprunt et non un cambriolage, mais elle n'arrivait pas à le convaincre. Elle voulait juste un peu plus d'informations sur l'enlèvement de la fille du maire Reed et prendre quelques photos du dossier dans les archives du commissariat, ça lui avait semblé une très bonne idée. Elle n'avait de toute façon malheureusement pas réussi à obtenir ce qu'elle voulait, mais au moins, elle ne s'était pas faite prendre. Mais quelqu'un avait mouchardé à son rédacteur en chef et elle avait beau lui expliqué que c'était pour faire un article pour le journal, il ne voulait rien entendre. Avec lui, rien n'était drôle, elle en avait marre de ses articles sur les poissons de la ville, sur ses ours ou encore sur l'ennuyeux bowling, elle voulait de l'aventure, faire éclater des scandales ! Mais ce n'était pas ce que Monsieur rédacteur en chef voulait, vu la rougeur de son visage, il avait l'air d'avoir plus envie de l'étrangler que de faire éclater la vérité sur les mensonges des gens de cette ville.

Elle se contenta donc de juste se taire et faire semblant d'écouter ce qu'il lui disait. Elle espérait juste ne pas être renvoyer, son salaire de journaliste était ridicule, mais au moins, elle avait de quoi payer son logement, sa nourriture et sa voiture. L'argent qu'elle avait volé à ses parents avant sa fuite pour les Etats-Unis avait rapidement été épuisé, n'ayant pas l'habitude de vivre avec des limites, elle n'avait pas fait attention à ses dépenses les premiers mois. Elle se retrouvait donc maintenant à devoir faire attention, chose nouvelle et très frustrante. Sa carte bancaire sans fond lui manquait beaucoup.

Exaspéré, son rédacteur en chef décida qu'il était trop énervé pour décider de quoi faire d'elle, il avait besoin de temps pour réfléchir s'il la gardait dans l'équipe ou pas. Elle sortit de son bureau inquiète de ne pas avoir de réponse définitive, mais comme beaucoup de ses problèmes, elle mit rapidement ses soucis dans un tiroir au fond de sa tête pour être traité plus tard quand elle aurait le temps. Elle prit ses affaires et partie, elle n'allait pas restée au bureau. Elle décida que la meilleure solution était certainement de faire profil bas pendant quelques temps.

Au volant de sa mini cooper rouge qu'elle avait acheté grâce à la vente de sa bague de fiançailles, elle prit le chemin de la maison. Sa voiture était une des choses les plus précieuses qu'elle avait, ça ne faisait que quelques mois qu'elle avait eu le permis, ayant toujours eu des chauffeurs quand elle vivait encore au Japon et elle avait eu l'impression que cet achat lui avait offert une nouvelle liberté, elle pouvait maintenant aller ou elle voulait, quand elle voulait sans que sa mère ou son père ne soient mis au courant. Elle avait par contre tendance à rouler un peu trop vite dans sa petite voiture, ce qui était sur, c'est que prudence, n'était pas son deuxième prénom. Elle reçut un message sur son portable et comme toute conductrice qui se respecte, elle ne regarda évidemment pas ce qu'elle venait de recevoir. Non, c'était faux, elle prit son portable et jeta un rapide coup d'oeil, se demandant si c'était son chef qui lui annonçait son renvois par sms. Puis, ce fut le choc et le Airbag. Elle reprit ses esprits se rendant compte qu'elle venait très certainement d'avoir un accident de la route. Toujours un peu sonnée et sous le choc, elle ne sentit pas si elle c'était fait mal quelque part. Vu la couleur sur le Airbag, elle avait surement une blessure au visage, elle passa sa main sur son front et trouva une petite coupure, elle jugea que ce n'était pas très grave, même si elle saignait. L'adrénaline l'aida à ouvrir difficilement sa portière pour sortir et voir ce qui c'était passé. Elle vit qu'elle était entrée dans une autre voiture, elle avait bien amoché la voiture de l'autre personne, mais aussi le devant de la sienne. Elle se mit à jurer en japonais. Elle s'approcha plus prêt du devant de sa voiture et dit inquiète :

- Oh non ! Ma chérie, ça va ? Je suis désolée !

Ce fut qu'ensuite, qu'elle se rendit compte qu'elle devrait peut être vérifier que l'autre conducteur allait bien. Elle le chercha et se rendit compte que la voiture qu'elle avait abimé avait l'air bien plus cher que sa mini rouge... Il était trop tard pour un délit de fuite, elle était obligée de vérifier si la personne allait bien elle aussi et espérer que les frais de réparation n'allait pas être trop important. Elle s'approcha de la porte conducteur et regarda à travers la vitre pour voir si elle pouvait voir quelqu'un à l'intérieur, elle eut du mal à distinguer quoi que ce soit. Elle ouvrit la portière et demanda inquiète :

- Vous allez bien ? vous avez besoin d'aide ? Vous voulez que j'appelle 911 ?

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w/ @Noriko Takahashi

tout est flou, ta tête n’arrive toujours pas vraiment à comprendre ce qui se passe, encore moins comment tu en es arrivé à ce moment. ta journée n’étais déjà pas très bien partie, tu étais toujours de mauvaise humeur, cette envie de déchirer les cieux pour faire ressentir ta colère aux olympiens qui tentaient tant bien que mal de contrôler ta vie et tu t'entêtes à trouver ne serait-ce qu’un peu de liberté à travers ce coup de théâtre monté de toute pièce, mais voilà qu’on se jouait bien de toi, alors que tu te trouvais dans ta voiture immobile, les esprits trop embrouillés pour bien saisir l’ampleur de la situation. ton sac gonflable à découvert ne fait que confirmer que tu as bel et bien eu un impact assez solide pour que la situation ait pu être dommageable à ta misérable vie et alors que tu essaies encore de ramasser toutes les pièces du puzzle dans tête, tu peines à trouver l’énergie de bouger de façon normale. est-ce que c’est ce qu’on ressent lorsqu’on a un choc si brutal qu’on en oublie son propre prénom? alors pourquoi est-ce que tu te rappelles encore l’état misérable qui t’a poussé à prendre ta voiture ce matin, cette envie écrasante de tout balancer et te sauver de cette ville qui te fait détester l'entièreté de la race humaine, comme si elle était responsable de tous tes malheurs. du moins, encore ce matin, tu te retrouves dans une sale situation et tu te demandes bien comment tu pourras justifier une telle dépense, alors que cette voiture représentait bien la seule de tes possessions qui t'appartient entièrement, un peu comme cet élan de liberté, le seul, celui que tu tiens fermement. jamais payé par l’argent de papa, tu t’es acheté cette bagnole grâce à tes propres contrats de mannequinat, cet argent que t’as gagné en faisant le beau gosse devant une caméra. peut-être pas le métier le plus honorable au monde, mais pour toi, c’est un doigt d’honneur bien placé à tous ceux qui t’emmerdent, à penser que tu n’es rien d’autre que l’ombre de ton père, que tu baignes dans son argent et que tu n’as jamais eu à lever le petit doigts pour obtenir ce que tu veux.

ce n’est que lorsque tu essaies finalement de te défaire de ta ceinture de sécurité qui s’est bien enlacée de ton corps que tu comprends la gravité de la situation. c’est bien la première fois que tu te retrouves dans un accident de voiture, peu importe le nombre de fois où tu as agi comme un imbécile derrière un volant. tu n’es quand même pas prêt de risquer la vie de qui que ce soit, mais tu n’as jamais été entièrement sage, qui n’a pas déjà fait un peu de vitesse pour se changer les idées ou brûlé un feu rouge même. par contre, jamais tu ne t’es retrouvé dans un sale pétrin et tu ignores si tu dois être soulagé que tu t’en tires apparemment bien - du moins, pour le moment, tu ne sens pas que tes membres t’aient abandonné et tu sembles encore tenir en un seul morceau. si seulement tu pouvais te libérer de la carcasse de ta porsche pour prendre l’air, t’assurer que l’autre conducteur que tout va bien, sortir ne serait-ce que pour éviter de paniquer avant que les premiers soins arrivent. et puis, comment est-ce qu’on gère une telle situation? ta tête devient rapidement remplie de questions et tu en oublies ta mission première, dégager du cadavre en métal qui te sert de bourreau. la portière s’ouvre rapidement et tu peines à voir la personne qui vient à ton secours, tu te sens un peu dramatique mais tu es tellement perdu dans le délirium de ton anxiété que tu ne fait que remercier silencieusement le fait que quelqu’un soit venu te voir avant que tu ne fasses un idiot de toi-même. « - Vous allez bien ? vous avez besoin d'aide ? Vous voulez que j'appelle 911 ? » la voix féminine te pose une question que tu peines à entendre, tu ne captes que les chiffres qui composent le numéro d’urgence et tu te mets rapidement à secouer les mains, n’arrivant qu’à faire signe à ta taille qui est toujours prise dans le siège.

« tout va bien… je suis.. je suis juste pris. »

tu retiens de lâcher un juron, quoique l’envie te tienne bien. tu aurais aimé pouvoir regarder le visage de ton interlocutrice, mais ta tête est en train de perdre le cap et tu préfères te sortir de ce pétrin avant de penser à faire connaissance avec qui que ce soit. la pauvre, elle mérite bien mieux que ta petite crise en ce moment, et quelle image tu dois bien donner de toi. un spectacle, complètement dérisoire et t’as envie de te cacher si ça ne serait pas de l’étau qui se referme autour de ta respiration plus les secondes passent enfermé dans ce qui reste de ta voiture.

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ft. @Alistair Zhào

Il était trop tard pour faire un délit de fuite, puis, fuite avec quoi ? Sa voiture était bousillée, Noriko ne savait pas si elle serait récupérable. Elle l'espérait, elle aimait sa voiture, elle s'était même inquiété pour elle avant de s'inquiéter pour la personne dans la seconde voiture. Mais même si elle avait envisagé un court instant de s'enfuir de la scène de l'accident, elle s'était reprise, elle avait quand même un minimum d'honneur. Elle faisait souvent passer ses intérêts avant les autres, mais elle faisait quelques exceptions et aujourd'hui, s'en était une. Elle n'allait pas laissée quelqu'un dans une situation dangereuse tout de même, elle n'avait pas eu le temps de s'imaginer les pires scénarios pour la seconde personne, elle même ayant réussi à rapidement se relever et retrouver ses esprits. Même si elle sentait du sang couler de son front...

Mais au moment d'ouvrir la portière de la seconde voiture, bien trop luxueuse comparée à la Mini Cooper de Noriko, elle eut peur que personne ne réponde à ses questions. Heureusement, elle put voir que la personne bougeait, elle était donc vivante. Inquiètes, la japonaise demanda si elle devait appeler les services de secours. Elle croisait les doigts mentalement pour que la réponse soit négative. Elle n'avait pas l'argent pour payer des soins médicaux, elle avait réussi à avoir une toute petite assurance et elle n'était pas sûre qu'elle rembourse le déplacement d'une ambulance. Déjà qu'elle voyait mentalement les factures qui commençaient à s'empiler pour réparer sa voiture et certainement le procès que la personne dans cette voiture allait lui faire. Elle essaya de garder ses émotions en place et peut être que si elle aidait du mieux qu'elle pouvait, la personne dans la voiture serait un peu plus clémente avec elle.

La voix qui lui répondu était masculine, à cause du airbag, Noriko a du mal à distinguer qui se trouve derrière le volant. Elle prend quelques secondes pour comprendre que qu'il veut dire par pris. Il n'arrive pas à détacher sa ceinture. Elle évalue la situation, est ce qu'elle va empirer les choses si elle l'aide ou est ce que c'est justement mieux qu'elle le fasse sortir ? Elle ne se rappelle pas de ce que disent les pompiers... Laissez les gens dans les voitures lors des accidents pour pas causer plus de fractures et dégât ou de justement les faire sortir le plus rapidement possible pour éviter plus de blessure... N'ayant aucune formation en secourisme, elle décide d'entrer dans la voiture par la porte passager qui fonctionne encore et d'aider le malheureux.

- Attendez, je viens vous aider !

Elle se retint de dire "bougez pas"... C'est pas comme s'il pouvait aller voir ailleurs. L'adrenaline toujours en pleine puissance, elle se rapproche du conducteur et cherche le bouton pour débloquer la ceinture. Elle finit par le trouver et après avoir bataillé un peu pour trouver le bon angle, elle réussit à déclencher le système et libérer la ceinture.

- C'est bon, j'ai réussi, vous arrivez à sortir ? Faudra passer par la porte passager.

Elle hésites à le tirer pour le faire sortir, mais vu son gabarit à elle, elle ne pense pas réussir, même si l'adrenaline l'empêche de sentir son mal de tête, elle n'a certainement pas la force d'un ours. Elle se maudit intérieurement d'avoir regarder son portable, si elle l'avait laissé, elle aurait déjà pu être chez elle et elle aurait évité à quelqu'un d'être blessé. Elle ressort difficilement de la voiture, heureusement, il n'y a personne dans les alentours, donc personne qui n'a appelé les secours, toujours inquiètes de devoir s'endetter pour des soins médicaux. Le Japon et l'argent de ses parents lui manquent énormément là tout de suite. Elle repasse la tête par la portière de la voiture et tant une main vers le conducteur, elle distingue un peu mieux qui c'est, mais à toujours du mal à bien voir. Mais il lui semble familier. Toujours la main tendu, elle dit sur un ton sérieux mélangé à l'inquiétude :

- Prenez ma main, je vais vous aider à sortir.

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w/ @Noriko Takahashi

la voix près de toi se fait de plus en plus claire alors que tu finis par comprendre que quelqu’un est bien là pour venir t’aider. la panique se terre quelques instants, le temps de te laisser reprendre ton souffle et ta vision te reviens claire comme si rien ne s’était passé et c’est le clic de la ceinture qui te libère enfin de ton emprise qui te ramène sur la scène présente, l’adrénaline laissant plutôt place à une envie de bouger maintenant que ta crise de panique semble s’être calmée. la présence qui s’est immiscée par le côté passager est accueillie comme une bouffée d’air frais et tu réussis à faire taire la voix qui te rappelle sans arrêt depuis la collision que tu resteras probablement pris dans cette voiture pendant des heures. tu n’es pas particulièrement claustrophobique, mais les situations inconnues et le stress font toujours un mauvais cocktail d’émotions que tu n’arrives jamais à régulariser. loin sont les mots réconfortants maternels alors qu’on essayait de t’apprendre comme gérer tes propres élans, tu as toujours été un enfant très proche de ses sentiments et qui ressentaient tout comme un amplificateur. malheureusement, tu n’as pas su retenir beaucoup de ces leçons maintenant que tu laisses dicter tes émotions avant d’être capable de réfléchir rationnellement. « c'est bon, j'ai réussi, vous arrivez à sortir ? Faudra passer par la porte passager. » tu ignores encore totalement qui est la propriétaire de la voix féminine qui essaie de venir t’aider, mais tu prends ses directives comme une prière et tu suis absolument à la lettre ce qu’elle te demande, sans dire un mot. rarement alistair zhào aura-t-il été observé en train d’obéir sans rechigner ou tenter de faire à sa propre tête, mais le moment n’est pas très approprié pour tes grands élans égocentriques. tu accueilles finalement la main tendue devant toi avec une vigueur surprenante, prêt à quitter ce tas de ferraille - dispendieux tas de ferraille - refusant à en faire ton cercueil, cette envie de prendre tes jambes à ton cou et quitter cet endroit le plus rapidement possible, mais tu ne peux certainement pas laisser la pauvre samaritaine qui t’as donné un coup de main avec le cadavre de deux voitures en plein milieu de la rue. tant pis pour la voiture de sport, ton pied entre en contact avec le bitume et tu es un marin perdu qui touche terre pour la première fois depuis des semaines. « merci.. vraiment. j’ai un peu perdu la tête coincé là-dedans. » tes yeux se relèvent finalement pour se poser pour la première fois sur ton interlocutrice depuis le début de votre échange. dans la seconde même, tu pourrais jurer que tu connais très bien ce visage, mais peut-être que tu t’es cogné un peu trop fort aussi… et c’est son prénom qui sort un peu seul, comme si tes lèvres n’avaient pas été assez rapides pour contenir ta confusion. « noriko? » les sourcils froncés, hébété, tu es presque abasourdi par la stupidité de ta question et pourtant, ta vision devraient être encore parfaite si ce n’était pas de cet accident. tu regardes autour de toi ne serait-ce que pour visualiser la scène, mais les dégâts des deux pauvres voitures sont bien le moindre de tes soucis en ce moment. pour toi, l’argent n’a jamais été une source d’inquiétude et tu ne peux certainement pas comprendre le stress de devoir gérer des assurances et des frais médicaux. non, en ce moment le centre même de tes tracas, c’est la jeune asiatique qui se tient devant toi. tu vires fou? ou bien le destin vient de se moquer de vous de la façon la plus rocambolesque de l’histoire?

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ft. @Alistair Zhào

C'est rare que Noriko se sent l'âme d'une héroïne, elle a plutôt tendance à être la vilaine à faire passer sa petite personne avant les autres. Mais elle n'avait jamais vécu ce genre de situation, un accident de voiture ? Elle qui pensait être invincible, ça lui rappelait qu'elle n'était pas si différente des personnes qu'elle avait tendance à juger et mépriser. Cet évènement lui permettra peut être de devenir une meilleure personne ? Mais rien n'était sur avec Noriko, elle arrivait toujours à changer les évènements comme elle le voulait, allant jusqu'à ce mentir à elle même. Mais pour l'instant, elle n'avait eu qu'une envie, c'était de faire sortir la personne coincée dans la seconde voiture. Sa petite mini cooper attendra, la personne était bien plus importante.

Alors qu'elle tendait sa main pour aider à faire sortir la victime de son accident, elle sentit une poigne ferme lui répondre, elle tira de toute ses forces pour l'aider à sortir. Du haut de ses 1m64, elle se rendit vite compte en voyant sortir la personne qu'elle n'aurait certainement pas pu le faire sortir, s'il n'avait pas été conscient. Elle allait lui répondre qu'il n'avait pas besoin de la remercier quand elle put aussi enfin voir qui avait donc été pris au piège de la voiture et elle le reconnut, provoquant une perte de parole du à la surprise. C'était Alistair ! mais que faisait il ici ? à Klamath Falls ? Peut être qu'il ne l'avait pas reconnu, elle avait peut être encore une chance de s'en sortir ? mais elle vit de suite à son regard qu'il l'avait lui aussi reconnu, il l'appela même par son prénom.

Elle n'avait plus revu le chinois depuis plus d'un an, depuis bien avant sa fuite pour Klamath Falls et elle n'avait jamais imaginé le retrouver un jour, encore moins dans cette petite ville perdue des USA. Ils s'entendaient bien à l'époque, Noriko essayant toujours de s'éclipser le plus rapidement des soirées mondaines organisés par les riches du continent Asiatique et elle avait donc pu passer des soirées et fêtes avec Alistair depuis des années. Alors pourquoi est ce qu'il était à Klamath Falls, elle n'avait absolument pas prévu de le retrouver là, elle avait pas prévu de retrouver qui que ce soit de son passé au Japon. Elle se demandait s'il était au courant de sa disparition, il y avait deux possibilités, soit les parents de Noriko avait étouffé l'affaire sur sa disparition et personne n'était au courant, soit, tout le monde était au courant, qu'elle avait fuit son mariage arrangé et était maintenant introuvable. Dans tous les cas, elle devait s'assurer que Alistair n'allait pas raconter sa rencontre à ses parents. C'était très mal partie pour ça, elle venait de foncer dans sa voiture, l'enfermant presque dans son habitacle, elle n'était vraiment pas dans la meilleure position pour demander des faveurs.

Elle ne pouvait pas faire comme si elle ne voyait pas de quoi il parlait, évidemment qu'elle était Noriko, peut être qu'elle pouvait lui faire croire qu'il s'était tapé la tête un peu trop fort. Mais les gens en ville la connaissaient sous le prénom de Noriko, ce n'était donc pas possible. Evidemment, elle avait changé de nom de famille en arrivant aux USA, elle n'était plus Noriko Watanabe, mais Noriko Takahashi, mais un simple changement de nom de famille n'arriverait pas à convaincre Alistair. Elle était obligée d'avouer que c'était bien elle, elle arriverait peut être à convaincre Alistair de garder le silence si elle lui expliquait sa situation. Ou si non, elle lui roulerait à nouveau dessus... C'était une blague, elle ne ferait jamais ça, la prison n'était pas un lieu qui lui faisait envie. Noriko prit un ton de voix le plus décontracté qu'elle pouvait après avoir été victime d'un accident de voiture et d'une surprise en retrouvant une vieille connaissance.
- Alistair ?! Que fais tu ici ? Pourquoi tu n'es pas en Chine ?

Sa voix la trahit quand même, elle ne put cacher son ton paniqué en posant ses questions. Elle n'arrivait pas à cacher son inquiétude aussi facilement qu'elle le croyait. Elle se plaqua la main sur le front d'un geste paniqué, ce qui la fit se rappeler sa blessure, elle jura en japonais, détestant ne pas maîtriser la situation. Elle commençait à avoir les larmes qui monter aux yeux, finalement, elle aussi avait eu un choc, elle avait tenu sur l'adrénaline pendant qu'elle sortait Alistair de la voiture, mais voilà que la réalité la frappait. Voulant éviter qu'il remarque ce qu'elle pensait être de la faiblesse, elle demanda pour distraire :

- Tu vas bien ? Tu n'es pas blessé ? Je suis désolée... C'est ma faute tout ça...

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w/ @Noriko Takahashi

tu es probablement aussi surpris qu’elle de la retrouver dans cette ville. noriko et toi, ça remonte à il y a bien longtemps de cela. malgré son énormité, l’univers mondain international est une communauté où les gens apprennent à se connaître assez rapidement. la renommée de ta famille ne cesse de grandir et avec les années, tu as appris que le fait seul de porter ton nom de famille est suffisant pour te faire repérer assez facilement dans n’importe quelle soirée. avec les années, tu as appris à l’utiliser à ton avantage. que ce soit pour te faire inviter dans les fêtes les plus prisées au monde ou bien avoir accès à des endroits extra exclusifs, peut-être que faire partie de la famille zhào n’est pas qu’un horrible supplice. il fut un temps toutefois, où la seule mention d’une présence requise à une soirée était synonyme d’une virée en enfer. habitué de laisser la lumière des projecteurs te frôler en compagnie de ta mère, tu te retrouves rapidement laissé à toi-même alors qu’elle n’est plus là pour être ta compagne de toujours. et c’est à ce moment que tu trouves en noriko une complice, alors qu’elle est aussi désemparée de votre sort que toi. fuites en douce, les quatre-cents coups, vous devenez rapidement un refuge pour l’autre dès que vous vous retrouvez dans une soirée où l’argent parle, sans se soucier de vos occupations, ne serait-ce que pour être figures d’héritages. une fierté que tu ne portes point, encore moins aujourd’hui. mais klamath falls semble être le centre cosmique de l’univers, les connaissances que tu as fait au cours des années dans le confort de tes complets griffés se retrouvent tous à faire les frais de cette petite ville tranquille. il faut dire que noriko est également disparue de la carte, sans aucun avertissement, il y a de cela un temps. quelques messages envoyés alors que tu étais encore invités à une fête, tu reçois le silence comme réponse. complètement égarée, les années passent et l’absence de noriko dans ta vie est une nouvelle normalité. il n’y a que quelques photos, des vieux messages dans les archives de ton téléphones, fantômes d’un passé duquel elle faisait partie. elle semblait s’être volatilisée.
jusqu’à aujourd’hui, alors que son visage est celui qui te sort d’une situation assez grave. tu ne peux cacher ton étonnement, mais c’est une tempête d’émotions qui s’accumule dans ton esprit. tu as tant de questions à lui poser. tu es fâché, avec raisons, d’avoir été laissé dans le noir total, complètement confus aussi. est-ce que tu ne méritais pas au moins quelques explications? et pourtant, elle semble penser qu’il est approprié de te demander ce que tu fais ici. les mots s’échappent d’entre tes lèvres avant même que tu n’aies le temps de formuler la phrase dans ta tête. « tu veux rire de moi? toi, qu’est-ce que tu fais ici? » évidemment, les explications ne sont peut-être pas vraiment appropriée vu la situation dans laquelle vous êtes en ce moment, et c’est elle qui te ramène les deux pieds sur terre rapidement. c’est là que tu constates les dégâts. la carrosserie de ta porsche se replie vers l’intérieur du côté passager. « merde.. » tu secoues la tête en signe de négation. tout va bien, ce n’est qu’un tas de ferraille après tout. ton côté matérialiste est quand même effondré. ce n’est qu’une voiture, mais c’était un modèle sur mesure, quelque chose que tu t’étais payé de ta propre poche avec tes quelques contrats de mannequinat. de l’argent que tu n’avais pas volé à la fortune familiale, pour une fois. c’est un goût amer qui te reste dans la bouche, alors que tu te retournes vers noriko. « t’en fais pas, tout va bien… j’étais juste un peu sous le choc. tu n’as rien non plus? »

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ft. @Alistair Zhào

Ca avait toujours été plus simple pour Noriko que pour ses frères, elle était la petite dernière des Watanabe et ses parents n'avaient jamais imaginé qu'elle devienne l'héritière de l'entreprise familiale. Évidemment, elle avait quelques actions sous son nom mais sa famille n'attendait rien d'elle à part qu'elle se trouve un bon mari et qu'elle soit sage. Ils auraient du y penser avant de lui laissé autant de liberté, elle avait des rêves de grandeur Noriko et finir dans l'ombre de sa famille ou de son mari n'en faisait pas parti. Maintenant, elle attendait, attendait que les choses se calment avec ses parents, que cette histoire de mariage arrangé soit oublié et qu'elle puisse réellement commencer sa carrière de journaliste comme elle le souhaitait, au lieu d'écrire des articles pour le journal de Klamath Falls que seul un millier de personnes devaient lire sur les 20 milles habitants de la ville. Ses petites manigances pour trouver des sujets d'articles était donc la seule chose qu'elle avait trouvé pour ne pas déprimer. L'argent de ses parents, ses voyages dans le monde, les vêtements Chanel, les bijoux, tout ça lui manquait énormément alors qu'elle devait se contenter de Walmart. Donc revoir le visage de Alistair, c'était comme un bon dans la passé et jamais elle aurait imaginé le retrouver ici. Elle n'avait pu retenir de s'exclamer et le questionner sur sa présence en ville. Vu la réaction qu'elle eut en retour, elle n'était pas la seule à être surprise.

- Je.. je... c'est un longue histoire.

Pas vraiment le temps d'expliquer devant des voitures accidentés les raisons de sa présence en ville. Quand les choses se seront calmées, elle prendrait le temps de lui raconter, espérant qu'il n'aille pas tout balancer à son père. Noriko se tordait les mains en le laissant constater les dégâts sur sa voiture, elle voyait déjà les zeros s'aligner sur la facture. Elle s'en voulait encore plus maintenant qu'elle savait que c'était Alistair qui était derrière le volant, elle n'aurait pas du regarder ce fichu portable, même s'il la rassura qu'il allait bien. Elle se toucha le front quand il lui demanda comment elle allait elle. Elle sentit une petite blessure sous sa frange brune, elle ne saignait plus, mais elle avait les doigts rouges quand elle les ramena devant elle, pas de quoi l'alarmer plus que ça ou la faire s'évanouir, mais elle espérait ne pas avoir de commotions.

- Je crois que je me suis tapée la tête, mais ça n'a pas l'air très grave.

Elle n'avait surtout pas envie de se retrouver à l'hôpital, avec ses faux papiers, on savait jamais ce qui pouvait arriver sans parler du prix des soins aux USA. Elle se trouva un petit muré non loin de l'accident pour s'asseoir et reprendre ses esprits.

- Je pense que je vais m'assoir un peu si ça te dérange pas. Ca fait longtemps que tu es à Klamath Falls ?

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crashing into you
w/ @Noriko Takahashi

c’est une longue histoire. nulle ombre de doute qui s’installe dans ton esprit devant la réponse de la jeune asiatique. après tout, maintenant que les années se sont écoulées, vous semblez presque étrangers devant la scène qui se déroule sous vos yeux. silence qui se meurt dans le manque d’échange, noriko se volatilise dans le néant et tu la perds de vue. une absence qui se fait sentir pendant bien longtemps, trop longtemps, alors que le calvaire des soirées que vous traversez à deux par le passé n’est plus que ton propre fardeau. tout est plus fade, tout est plus lourd, lorsque tu ne peux plus compter sur l’épaule fidèle d’une amitié tissée par le refus des pressions familiales. noriko a toujours été une âme un peu rebelle, comme toi, à toujours vouloir défier l’olympe alors que vous n’êtes pris que des chaînes des ambitions familiales. alors pourquoi est-elle partie? alors que tu avais besoin d’une amie, elle t'a laissé dans l’ombre, poussière qui se volatilise pour réapparaître des années plus tard dans le drame d’un bête accident de voiture. maintenant que tu y penses, jamais rien n’aurait poussé vos orbites à se rejoindre si le hasard ne s’était pas mêlé de votre destinées. alors tu ignores totalement ce que tu dois penser. des explications seraient-elles de mise? peut-être par obligatoire, maintenant que vous vous retrouvez tous les deux devant les carcasses de vos voitures respectives. « je crois que je me suis tapée la tête, mais ça n'a pas l'air très grave. » elle te rassure que tout va bien, alors tu te permet de souffler un peu. ta colère n’est que la surface d’une chamboulée d’émotions qui te traverse, alors tu tentes de la contenir un peu. après tout, ce n’est pas du tout le moment. toi qui est beaucoup plus susceptible des élancées de tes émotions non contrôlées, tu es assez lucide pour rationaliser et ne pas empirer les choses. après tout, ce n’est que du matériel et les explications peuvent bien attendre. noriko va bien et toi aussi, alors qu’est-ce qui peut bien vous arriver de plus grave? « Je pense que je vais m'assoir un peu si ça te dérange pas. Ca fait longtemps que tu es à Klamath Falls ? maintenant que tu es en sécurité, tu réalises que tu n’es probablement pas le seul à être secoué par tout ce qui vient de se passer. la pauvre semble reprendre ses esprits, mais aussi réaliser la gravité du choc que vous venez de subir. « bien sûr, prend le temps qu’il faut. je vais appeler les flics pour qu’ils viennent ramasser ce bazar. » pas besoin de bloquer la circulation encore bien longtemps. tu n’as pas réellement envie de te donner en spectacle, et puis, pas non plus besoin d’avoir ton père sur le dos. gaspillage de fric, tu avais eu de la difficulté à justifier l’achat d’une voiture coupée sport dans la banlieue, maintenant elle était bonne que pour la ferraille. tu t’assoies près de noriko quelques secondes après, la scène devant vos yeux comme une pièce de théâtre de mauvais goût. « quelques mois à peine. ce qui était supposé être des vacances s’est transformé en… mauvaise réunion familiale. » tu grimaces lorsque tu évoques l’euphémisme de la présence de ton père dans ta vie. ta relation avec lui et toutes ses embûches n’a jamais vraiment été un secret, encore moins depuis le décès de ta mère. alors tu ne sens pas le besoin de donner plus d’explications, du moins, pas pour le moment. et l’idée de faire mention de ton… arrangement, n’est pas nécessairement le genre de sujets de conversation que tu souhaites entâmer en ce moment.

Crashing into you
ft. @Alistair Zhào

Maintenant que l'adrénaline commençait à retomber, Noriko se rendait enfin compte de la peur qu'elle avait eu. Les choses auraient pu être bien plus grave, un des deux auraient pu perdre la vie, mais heureusement, aucun n'avait de trop grosses blessures. Elle sentit un coup de fatigue la prendre, l'obligeant à chercher un endroit pour s'asseoir. Elle put reprendre ses esprits doucement tout en questionnant la présence de Alistair. Elle avait encore du mal à comprendre comment il pouvait se trouver devant elle, elle qui pensait avoir laissé toute sa vie passée derrière elle, voilà qu'elle se trouvait face à lui. Ca aurait été mentir de dire que Noriko avait pensé à prévenir Alistair quand elle avait décidé de s'enfuir du Japon, elle n'avait pensé à personne à part elle même. Elle devait vite se sauver et même si elle abandonnait plusieurs de ses amis, elle n'avait envisagé une fois de les prévenir. Ses parents avaient assez d'argent pour la retrouver, assez d'argent pour corrompre n'importe quel ami fidèle qu'elle pouvait avoir, elle ne pouvait pas risquer qu'ils la retrouvent.

Elle grimaça en entendant la police être mentionné, elle avait eu quelques soucis avec celle de Klamath Falls et avait pas très envie de les voir. Elle proposa donc rapidement pour éviter que Alistair ne les appelle :

- On peut appeler une dépanneuse peut être à la place ? Je voudrais éviter d'impliquer la police si c'est possible.

Elle n'était pas en très bon terme avec eux, après avoir été surprise dans leurs archives et également après avoir envoyé quelqu'un cambrioler ces archives pour elle. Elle préférait éviter de trop avoir affaire à eux, elle avait besoin de se faire discrète si elle voulait récupérer de nouvelles informations pour de futurs articles.

Des vacances transformés en mauvaises réunions de famille ? Noriko se demandait bien ce que la famille de Alistair avait bien pu avoir comme nouvelle idée. Elle espérait que ce n'était pas trop grave, elle s'en voulait un peu de l'avoir laissé se débrouiller lors des soirées mondaines.

- Ton père te mène encore la vie dure ?

Comme les parents de Noriko, le père de Alistair était de la même génération et le fun semblait avoir complètement disparu de leurs vies. Noriko se racla la gorge, maintenant qu'elle avait un peu repris ses esprits, elle ajouta sur un ton triste :

- Désolé de pas t'avoir prévenu de mon départ, j'espère que les soirées n'ont pas été trop ennuyeuse sans moi.

Elle lui fit un sourire désolé, désolé de l'avoir laissé derrière et désolé surtout de ne pas avoir même envisagé de le contacter.

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crashing into you
w/ @Noriko Takahashi

ton idée d’appeler les flics est rapidement rejetée. tu ne peux t’empêcher de relever un sourcil, parce que tu n’as vraiment pas envie d’avoir à gérer cette situation, et tu pensais que ce serait le cas pour noriko. appeler une dépanneuse est une alternative viable, en effet, mais tu as toujours plutôt été du genre à vouloir laisser les autres faire tout pour toi plutôt que de te noyer dans des responsabilités que tu n’as pas nécessairement besoin de supporter. après tout, tu avais tout cet argent à portée de main - beaucoup trop, même - alors pourquoi faire pieds et mains quand tu pouvais simplement sortir les gros billets? appeler la police ne servirait surement qu’à sortir un constat pour vos assurances, chose à laquelle tu ne tenais pas nécessairement. alors tu accueilles cette proposition avec un haussement d’épaules résigné. « euh, ouais alors j’appelle une dépanneuse… » ton appel est rapide et clair, pas besoin de vous embrouiller dans les détails. tu pourrais très bien essayer d’expliquer la situation, mais qu’est-ce que tu pourrais bien dire de plus? tu n’as pas envie de mettre noriko dans une situation difficile également, alors qu’elle est clairement la responsable de l’accident. tu es bien loin de t’en faire avec ce genre de stress, même si l’éventuelle conversation avec ton père sur la disparition soudaine de ta voiture ne t’enchantait pas particulièrement. tu allais simplement en acheter une autre et espérer que tout passe incognito, même si tu doutais bien que ce serait le cas. « hm.. tu veux faire quoi? avec ta voiture je veux dire. » ce n’est pas le genre de questions que tu penses à poser normalement. à vrai dire, c’est la première fois que tu te retrouves dans un accident et tu espères bien que ce sera la dernière. parce que même si cette situation malheureuse t’as mené à retrouver noriko, tu aurais espérer pouvoir le faire dans d’autres circonstances, mieux appropriées du moins. « ton père te mène encore la vie dure ? » petit grimace qui déforme les traits de ton visage à la mention du paternel. il faut dire que tu as eu beaucoup de chances de pouvoir l’éviter pendant autant d’années, sauf que maintenant, tu étais collé ici avec un mariage arrangé, pour payer le prix de tes sottises de tes cinq années de folies. « oh tu sais, j’ai toujours un peu tenté de le provoquer… c’était une question de temps avant que je me fasse prendre à mon propre jeu. » il y avait certainement un moyen de te sauver de tout ça, encore une fois. mais maintenant, tu n’étais pas seul dans ton propre pétrin, et même si tu n’avais guère d’empathie pour autrui à l’habitude, tu ne pouvais te sortir mars de la tête. son air abattu, poupée de porcelaine qui décore la pièce, coincée dans une cage si bien verrouillée qu’elle n’a même pas la force de sortir. et tu considères tous tes plans, de te sauver de klamath encore une fois, comme tu t’es extirpé des griffes familiales en chine, mais le temps est précieux et tu ne trouves pas la résolution de tout laisser derrière toi. comme noriko et sa disparition soudaine, tu aurais aimé pouvoir disparaître de la carte comme elle l’a fait. « j’ai juste jamais compris… du jour au lendemain, c’est comme si t’avais jamais existé. qu’est-ce qu’il s’est passé, noriko? » t’es pas là pour lui faire la morale, tu connais le contexte familial dans lequel elle a grandit également, mais alors que tu pensais t’être trouvé une alliée à l’époque, il y a toujours cet arrière goût de trahison d’avoir été laissé derrière, sans même un mot de départ.

Crashing into you
ft. @Alistair Zhào

La police ne devait surtout pas être impliqué entre sa fausse identité, le rapport qui en sortirait ce qui préviendrait son assurance et la mauvaise relation qu'elle entretenait avec ce corps de métier, Noriko avait toutes les raisons pour éviter de les impliquer. Heureusement pour elle Alistair accepta d'appeler des dépanneurs et pour sa blessure à la tête, elle essayerait de se soigner seule ou peut être passer faire un coucou à son ami d'enfance Makoto qui travaillait à l'hôpital.

Elle lança un regard à sa voiture, elle semblait en mauvais état, mais peut être qu'elle pouvait être sauvée, elle avait encore de l'espoir de trouver un garage qui voudra bien s'en occuper.

- Je vais voir si je peux la faire réparer, j'espère que ça ne sera pas trop cher...

Elle n'osait imaginer les dépenses qui allaient en sortir de cette histoire, elle aurait aimé avoir l'argent de Alistair et ne pas avoir à se soucier de son compte en banque. Elle comprit que la présence de son ancien ami en ville était dût à son père, elle ne put retenir de dire tristement après que Alistair lui ait fait savoir qu'il avait été pris à son propre jeu :

- Je te le fais pas dire...

Noriko avait fuit le Japon et maintenant, elle était là, dans cette ville perdue, dans un journal ridicule et loin de ses rêves de grandeur. Elle aussi avait été prise à son propre jeu et elle n'avait le choix que de continuer la partie.

Elle ne savait pas si elle devait se confier à Alistair, elle avait caché la véritable raison de sa présence depuis un an, aucun de ses proches en ville n'était au courant, ses collègues n'avaient aucune idée qu'elle vivait sous une fausse identité. Mais elle ne voyait pas pourquoi continuer à garder son silence avec lui, si elle ne lui disait rien, rien ne l'empêcherait d'aller tout raconter à son père et ensuite son père à la famille de Noriko. Elle soupira et n'arrivant pas à regarder le brun dans les yeux raconta :

- Mes parents m'avaient trouvé un fiancé et le mariage devait se faire dans l'année. Je ne sais pas si j'ai pris la bonne décision, mais j'ai décidé de m'enfuir. Je devais me dépêcher, je suis partie et j'ai prévenu personne. Je suis désolée, j'aurais du au moins te laisser un message pour te dire que j'allais bien. Je ne suis pas Noriko Watanabe ici, mais Noriko Takahashi.

Elle le regarda enfin pour voir sa réaction, est ce qu'il allait tout raconter à son père ? Est il blessé qu'elle ne l'avait pas prévenu ? Même si c'était à refaire, elle n'aurait pas pris le temps de contacter Alistair, elle n'avait pensé qu'à elle, ne se rendant pas vraiment compte des conséquences de ses actions ayant toujours vécu dans sa bulle sécurisé par ses parents au Japon.

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w/ @Noriko Takahashi

tsunamis d’émotions, maintenant que le choc est passé et que vous attendez en retrait l’arrivée d’une dépanneuse pour venir ramasser les restants de preuves de votre accident de voiture, tu ne pensais certainement pas te retrouver dans une séance de retrouvailles avec une amie d’enfance, encore moins à des confessions. noriko avait toujours été quelqu’un de spécial pour toi ; elle avait marqué une partie de ta jeunesse, à t’accompagner dans tous les coups que tu voulais bien orchestrer pour exprimer à quel point la vie mondaine ne te plaisait point. tu étais un gosse, tu t’ennuyais à rien, et surtout, pendant toutes ces soirées, ta mère ne te donnait absolument aucune attention. accaparée par ton père, elle n’est qu’un autre beau bijou duquel il se pare; le plus beau de tous les diamants à tes yeux. et tu comprends comment ton père fait pour charmer autant d’investisseurs. parce que ta mère est flamboyante, charismatique, charmeuse. elle est tout ce dont n’importe quel homme rêverait et il se sert d’elle comme une marionnette. ironique, non? que ce soit à ton tour, des années plus tard, de prendre ce rôle, ne serait-ce que pour ne plus jamais l’entendre prononcer le nom de ta défunte mère une seule fois de plus, comme s’il avait le droit de s’accaparer de son nom de la sorte, de tout ce qu’elle t’a laissé et qu’il garde égoïstement, ne serait-ce que pour te faire chanter. un, deux, trois; tu suis la danse qu’il mène car tu sais très bien que c’est la seule façon de parvenir à tes fins.

sauf que les explications de noriko te donnent la chair de poule.
tu es abasourdi.
sans mots.
pendant quelques secondes, elle raconte sa vie.
qui est la tienne, qui aurait pu être la tienne, si tu avais eu le courage de faire comme elle.

« j’arrive pas à y croire. » quelques secondes de silence sont brisées, le rictus dans ta voix n’est qu’un excès de colère et de choc, alors que tu n’arrives toujours pas à trouver les mots exacts pour exprimer à la fois tes sympathies, mais aussi comment tu te trouves encore une fois à t’identifier à elle. comme si vous étiez le miroir de vos propres vies. après tout, peut-être que malgré les années qui vous séparent maintenant, rien n’a réellement changé. vous êtes tous les deux pris dans le même manège, sauf que noriko a gardé son esprit fougueux. toi, tu ne fais que plier en espérant ne pas briser sous la force des vents de l’olympe. « je suis content pour toi.. enfin, je veux dire. » et les mots sortent encore en pagaille alors que tu essaies de leur faire trouver un sens, une phrase cohérente pour ne pas t’entremêler dans tes propres émotions. « tu as fait quelque chose pour toi, et c’est honorable. j’aurais aimé avoir le courage de le faire aussi, parce que je suis coincé exactement dans le même merdier. » est-ce que c’est la première fois que tu évoques cette prison dorée dans laquelle on t’a enfermé depuis l’annonce des fiançailles? peut-être. tu n’as jamais vraiment osé en parler à voix haute, à part avec mars, parce que de mentionner le tout ne fait que le rendre encore plus réel et tu ne te sens pas encore prêt à avouer ta défaite.

Crashing into you
ft. @Alistair Zhào

Alistair était maintenant la seconde personne à Klamath Falls à savoir qu'elle se trouvait en ville, à savoir qu'elle se cachait sous une fausse identité et a connaître son passé. La première étant une des Fujiwara, qui l'avait aidé à s'enfuir. Et d'un certain côté, ça soulageait Noriko de ne pas avoir à garder son secret en face d'une personne supplémentaire, elle pouvait redevenir Noriko Watanabe et parler de ses frères, ses parents et de la véritable raison de son installation à Klamath Falls. C'était assez ridicule quand ses collègues et les personnes qu'elle rencontrait lui demandait pourquoi elle était là, elle restait toujours vague, à dire qu'elle connait les Fujiwara et elle avait envie de tester ce que ça faisait d'être journaliste sur le sol américain. Alors qu'elle s'était juste enfuie d'un mariage arrangé. Un caprice aux yeux de ses parents, qui avaient espéré qu'elle fasse honneur à sa famille en se mariant à un fils de riche, mais une façon pour Noriko de garder sa liberté. Une fausse liberté, elle ne pouvait pas retourner au Japon, elle devait se contenter d'un job de journaliste dans un patelin perdu de l'Oregon, alors qu'elle rêvait d'écrire pour de grands journaux, de découvrir des complots et de changer le monde. Mais de toute façon, elle n'aurait pas pu le faire non plus, si elle avait fini par se marier, sa mère l'aurait obligé à quitter son travail pour s'occuper de son mari et sa maison, tout comme elle.

Ce fut la décision la plus difficile à faire pour Noriko, mais même si elle doutait encore d'avoir faire le bon choix, elle ne regrettait pas. Les seules choses qu'elle regrettaient été tous les privilèges qu'elle avait eu en étant fille d'une riche famille japonaise. Voyager, acheter les sacs Prads et Chanel qu'elle voulait, avoir un grand appartement payé par ses parents et évidemment, ne pas avoir peur des conséquences d'un accident de voiture en ce qui concerne son assurance.

Elle voit bien qu'Alistair est surpris par ses explications, le mariage avait été arrangé tellement rapidement, que pas beaucoup avait été au courant, puis, Noriko mettrait sa main à coupée que ses parents avaient tout fait pour étouffer sa fuite comme ils le pouvaient. Ce n'était donc pas surprenant qu'il l'apprenne que maintenant.

- Oh, tu sais, il y a pleins de choses qui me manque, nos soirées par exemple, la carte bancaire illimitée de mes parents...

Elle comprend qu'ensuite la fin de sa phrase, quand il avait dit qu'il était lui aussi coincé dans la même situation. La brune ne savait pas exactement ce qu'il voulait dire, elle demanda sur un ton un peu inquiet :

- Qu'est ce que tu veux dire par même merdier ?

Elle espérait pas que son père avait eu la même idée que les parents de Noriko, c'était quoi cette manie de vouloir marier leurs enfants sans leurs consentements ? Ils avaient vraiment que ça à faire ? Après, si Alistair voulait des conseils pour s'enfuir d'un mariage arrangé, il n'avait qu'à demander, Noriko serait heureuse de l'aider.

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w/ @Noriko Takahashi

soudainement, c’est comme si toutes les pièces du puzzle se déplaçaient ensemble. les retrouvailles entre noriko et toi sont très certainement le fruit du hasard, mais sa fuite à klamath falls n’est que le résultat de sa disparition hasardeuse qui n’a jamais vraiment été un sujet clos de ton côté. que ce soit vos soirées passées ensemble ou bien tous les points en commun que vous partagiez quand vous étiez jeunes, noriko avait été de ces personnes qui marquent vos vies et lorsque la distance s’installe, on ne les oublie jamais vraiment. fantôme de sa présence dans le restant de tes aventures, il te restait parfois cette question qui flottait en tête, et si noriko était encore ici?, sans jamais y avoir de réponses. parce que soudainement son nom s’efface des soupirs de ses parents et tu pourrais jurer que le monde ne l’a jamais vu naître. une apparition dont tu es le seul à se souvenir, ne laissant qu’une brume de confusion dans son absence. peut-être que tu aurais dû lui en vouloir, peut-être que tu aurais aimé lui dire à quel point tu t’étais senti seul et abandonné, alors que la vie continuait de s’acharner sur ton sort comme jamais auparavant, l’attention de tes parents beaucoup trop pesante maintenant que tu ne pouvais plus te sauver en compagnie de ton alliée fidèle. depuis la mort de ton père, tout n’était que tourbillon d’extravagances et de désespoir, cette envie de retourner le monde à l’envers entre deux soirées trop arrosées. tu croules sous la pression et klamath falls aurait été ton refuge également, un peu comme elle, s’il n’avait pas été de la volonté de ton père à te pourrir l’existence, peu importe dans quel coin du monde tu te trouvais. noriko se cache et le fait à merveille; peut-être que tu aurais dû suivre son exemple et tout simplement tenter de disparaître. « les avantages à être sous la surveillance constante des darons. il faut bien un peu de plaisir pour survivre dans cet univers de cinglés… quoique, je dis pas que ça pas du être facile de tout laisser derrière comme ça. » tu y a bien pensé après tout, non? et pourtant, tu es encore ici, pris derrière les barreaux de ta cage dorée, avec ce mariage arrangé comme bourreau qui te menace un peu plus à chaque jour. le temps avance et ta peine ne fait que se matérialiser, alors que le sujet qui ne cesse de revenir entre mars, ton père et ses parents ne semble pas vouloir détourner de tout ce qui a attrait à ce mariage maudit. et tu aimerais bien pouvoir te convaincre que tout ce cirque cessera lorsque vous aurez enfin l’anneau au doigt, mais rien n’est aussi simple lorsqu’on tente de s’écarter du chemin qu’on essaie de tracer pour vous. « mariage arrangé, la pression des parents… à croire que ça ne s’est pas trop effrité à travers la ville encore, même si nos familles semblent désespérément tenter de le crier sous tous les toits. » quelques tapotements sur ton téléphone suffisent pour tomber sur une publication sur les réseaux sociaux; malédiction que tu montres rapidement à noriko ne serait-ce que pour appuyer tes propos. « elle est la fille d’un politicien en chute libre et mon père cherche tant à établir de nouvelles bases pour l’entreprise en amérique. c’était presque servi sur un plateau d’argent. » mars, âme innocente aux allures de poupées, elle fait ce qu’on lui demande sans broncher et pourtant, tu sais très bien que vous vous tenez du même coté en tout ce qui touche à cet arrangement. t’as le sourire du désespoir de tracé sur le visage, alors que tu contemples l’horizon à nouveau, ne serait-ce que pour éviter de ressasser le sujet. après tout, tu ne sais même plus comment naviguer dans les eaux troubles de tout ce chaos. « t’en fais pas pour la remorqueuse et tout ça… je vais m’en occuper. si t’as besoin d’une voiture aussi… »