La pluie s’abattait avec force sur la vitre adjacente à son bureau. Quelques feuilles aux couleurs orangées en profitaient pour venir se coller au carreau, comme pour souligner la fin de l’été. Romy, contrairement à la plupart des gens, aimait les jours de pluie. Bien sûr, elle appréciait une météo clémente lorsqu’elle prévoyait des activités en plein air. Pour autant, voir le ciel déverser autant de pluie la fascinait, d’autant plus qu’elle se trouvait confortablement installé dans son siège. Même si la vie au commissariat était plutôt animée, la brune trouvait une certaine paisibilité à évoluer dans un univers comme celui-ci. Loin d’être une policière ou inspectrice, la nouvelle aimait se dire en débauchant qu’elle participait à la sécurité des autres. De plus, en tant que secrétaire, elle avait la chance de pouvoir échanger avec la plupart du personnel, ce qui avait largement participé à son intégration dans l’équipe. Cependant, Romy restait une petite nouvelle et devait encore faire des efforts quotidiens pour être pleinement acceptée des autres. Pour autant, même si elle était sociable, la secrétaire éprouvait quelques difficultés à créer des liens solides, tout en essayant de se rapprocher de sa cible numéro une.
Oliver travaillait au commissariat depuis sûrement bien plus longtemps qu’elle, pour autant, il était la seule personne avec qui elle voulait réellement parler. Leur rencontre datait de juillet, à peu près au moment de son arrivée dans ce nouveau boulot et même si leurs échanges restaient souvent assez rapides, la brune essayait de les rendre les plus réguliers possibles. En 3 mois et demi, leur relation n’avait pas beaucoup évolué et Romy se sentait de plus en plus gênée de ne pas lui révéler son identité.
En effet, si Summers voulait absolument discuter avec ce jeune homme, ce n’était aucunement pour ses charmes certains, mais uniquement parce qu’ils partageaient le même sang. Oliver était son demi-frère et elle ne le savait que depuis quelques mois. Une révélation qui bouleversait sa vie, elle qui avait si longtemps attendu le retour de son père. Pour autant, ce qu’elle savait, lui l’ignorait. Le brun passait tous les jours devant son bureau sans avoir cette information et elle commençait à se demandé s’il n’allait pas l’accuser d’avoir gardé le secret si longtemps. Coupable d’omettre la vérité, elle se voyait pour autant mal de lui balancer la nouvelle, consciente qu’il pourrait mal réagir.
Indécise sur la bonne décision à prendre, Romy avait choisi de continuer ses tentatives d’approches, jusqu’à créer un climat de confiance. Plutôt intuitive, elle était persuadée de pouvoir sentir le bon moment lorsqu’il se présenterait. Dès lors, une fois la pluie calmée, elle traversa la rue pour commander deux boissons chaudes dans un café apprécié du commissariat, puis remonta jusqu’au bureau du jeune homme. Étant au courant des emplois du temps, elle se doutait qu’elle ne dérangeait pas, mais par politesse, elle frappa pour s'annoncer. « Coucou ! Tu vas bien ? Ça te dis un cappuccino ? » Souriante, elle essayait de communiquer sa joie de vivre, convaincue que cela pouvait jouer en sa faveur.
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