(misha) derrière le brouillard

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{derrière le brouillard}
crédit/ wildflower-love ✰ w/@misha kane    

Elle était planté devant la porte, prenant appui sur le banc qu'elle avait disposer comme ça dans le sad, rendant l'espace un peu plus accueillant. Levant les yeux en direction de la porte, la trentenaire sourit légèrement. Souvenir d'un matin où cette dernière y avait perdu sa clenche. Son cœur se serra légèrement, prenant une longue inspiration. Elle sursauta légèrement quand elle entendit des coups contre cette dernière. De potentiels acheteurs. C'était pour ça qu'elle était revenue non ? Vendre la maison puis s'en aller vers de nouveaux horizons ? De toute façon elle n'allait pas se vendre en un jour ? Comme si cette vieille maison a la façade défraîchi pouvait partir aussi vite ? Elle se bercait peut être d'illusions. Une seconde série de coups la ramena à la réalité. Elle attrapa la poignée pour leur ouvrir. Un fin sourire se dessinant sur ses traits. Un couple ayant aperçue le panneau à vendre, planter à même le gazon. L'extérieur de la maison semblait avoir accueilli une tempête en son sein. Le gazon ne ressemblait plus vraiment à du gazon mais à une friche industrielle. Les fleurs étaient clairement desséchés, les quelques mois d'absence avaient eut raison d'elles. Juliet savait qu'elle devait s'en occuper. Mais elle n'était pas ce qu'on pouvait appeler la main verte de la famille. Elle préférait clairement la lecture, à la culture des tomates.  Elle invita le couple à entrer, s'excusant timidement  pour l'état de l'avant de la maison. Elle n'était clairement pas à l'aise àvec ce genre de démarche.

Cette maison c'était la sienne et elle avait du mal à se dire que peut être que bientôt il y aurait une autre famille qui investirait les lieux, créant de nouveaux souvenirs. Laissant tomber dans l'oubli les anciens. Elle qui pensait qu'un jour cette maison elle la partagerait avec lui. Elle se sentait un peu nauséeuse d'un coup. Bien sûr qu'elle les aurait toujours ces souvenirs mais il faudra en créer d'autres.  Elle les dirigea alors vers le salon, la pièce était lumineuse. Le soleil entrait par les larges baies vitrées qui donnaient sur la jungle. Ça sentait la peinture par ici, sa mère lui avait conseiller de peindre les murs en blanc effaçant les traces., et donnant un côté plus spacieux à la pièce d'une vingtaine de mètres carré. Son regard s'arrêtant pendant quelques seconde sur les vitres, se remémorant les nombreux cailloux qui y avaient été jetés.. Et lui aussi, avec ses yeux clairs.. Pourquoi ne voulait il jamais sortir de sa tête ? Pourquoi ? Elle se sentait de plus en plus mal à l'aise. Chaque pièce qu'elle traversait la ramènait directement à lui.  La cuisine, la salle à manger, la chambre dite parentale, celle que sa mère avait occupé pendant quelques années. Elle leur montrait tout, tentant de garder une certaine contenance face à ces inconnus.

L'anglaise les invita à passer à l'étage, afin de découvrir les différentes chambres et la salle d'eau. Les chambres à l'étage n'avaient pas encore été repeintes. Celle de la plus jeune était bariolé de couleur flash. C'était elle qui l'avait voulut, Juliet s'était démener pour trouver toutes les nuances de couleur que sa cadette affectionnait tant. Cette dernière la boudait toujours d'avoir pris la décision de partir en Californie. Elle refusait catégoriquement de lui adresser la parole. Elle indiqua alors les différentes tailles des chambres. Le tour de la maison était enfin fait, la brune leur indiqua d'un signe de main  l'escalier qu'ils avaient empruntés quelques minutes plus tôt. Jules les précédait s'arrêtant sur la première marche de l'escalier. Un autre souvenir lui revint en plein dans le visage. Ce matin là, la porte cassée, elle en serviette trempée, et lui qui lui disait qu'il l'aimait. Et c'est ce jour là qu'elle avait décidé qu'elle devait partir ou du moins s'effacer. L'appel de sa mère quelques heures plus tard avait sonné comme une alternative raisonnable. Parce qu'elle lui faisait du mal, parce qu'il allait être papa. Parce que tout ce qu'elle pouvait faire c'est de le laisser vivre sa vie avec Darcy. Tout le monde risquait de souffrir dans cette histoire, et elle ne pouvait le concevoir. Perdue dans ses pensées, alors que l'homme qui se tenait en face d'elle lui parlait. Elle se sentie perdue aussi, s'excusant aussi tôt d'avoir la tête dans les étoiles. L'entretien dura encore plusieurs minutes. Elle les remercia, les accompagnant jusqu'au portail. Croisant ses bras sur sa poitrine, la trentenaire les salua d'un signe de main. Elle n'imaginait pas la première visite, lui rappellerait autant de souvenirs. Tout le ramenait toujours à lui.. Elle remonta l'allée autrefois fleurie. Rentrant rapidement dans la maison elle attrapa une petite bouteille d'eau dans le frigo. Elle retourna à l'extérieur, s'asseyant  sur les marchés se situant juste sous le péron de l'entrée. Bouteille d'eau qu'elle déposa à côté d' elle. Ramenant ses genoux vers elle, Juliet déposa ses coudes contre ses cuisses. Plaçant son menton dans le creux de ses mains. Elle soupira longuement. L'air frais lui faisait du bien, elle se sentait plus apaisée. Le regard dans le vide, elle laissait son esprit vagabonder, sans pour autant se concentrer sur quelques choses de précis. Elle n'était à Klamath Falls que depuis trois jours.  Elle n'avait pas encore fait toutes les démarches  nécessaire pour faire connaître à tous la volonté de sa famille à vendre cette maison. Elle s'était occupée de peindre les murs du rez de chaussée et planter cet écriteau "à vendre". Elle regardait dans le vide, quand une silhouette s'approcha du portillon, la brune encore ailleurs se redressa quittant les marches. Elle n'avait pas envie de recommencer à faire visiter sa maison. Elle parcoure les quelques mètres la séparant de la silhouette. "bonj.." elle s'arrêta en plein milieu de son mot, et dans sa course. Il était là. Elle déglutit  difficilement. "Misha.." qu'elle articule, en le détaillant de haut en bas. À ses yeux il était toujours aussi beau, avec ses yeux clairs, et sa barbe de quelques jours. Elle baisse alors les yeux sur la pancarte blanche aux lettres rouges. Elle se sentit soudain plutôt nerveuse. Elle avait peut être omis de préciser ce petit détail. "c'est pas ce que tu crois." et c'est quoi du coup au juste Juliet ? C'est sûrement pas un match de foot. Elle se mord la lèvre, détournant ainsi le regard sur les petits cailloux qui entouraient l'allée. Incapable de le regarder dans les yeux, se cherchant peut être des excuses.

{ derrière le brouillard. }
crédit/ wildflower-love ✰ w/@Juliet Sterling

Il sait même pas pourquoi elle lui a écrit. Ça semblait plus simple le silence radio. Il ignorait ou elle était, comme ça, il était bien obligé de faire sans elle. Mais faut quand même reconnaître que sans elle, il a du mal Misha. Rien ne s’arrange. Il est aigri. Il est grognon, encore plus qu’Adàn Gimenez. Puis son alcoolisme, son addiction, rien ne va plus. Il a mal Misha. Il fait tout pour un peu de repos, un peu d’apaisement. Et c’est l’esprit ailleurs qu’il n’y pense plus, à Juliet. Quand trop ivre pour marcher sur le trottoir, il est ramené en cellule de dégrisement. Ou trop camé, il ne peut plus faire le récit de sa soirée, tant c’est le trop noir. Le pire dans tout ça, c’est qu’à part son foie, il souffre moins que Darcy lui. C’est elle qui s’entiche d’un homme qui ne partage pas ses sentiments. Ho, c’est peut-être vite dit évidemment. Pace que Misha, il a de la tendresse pour Darcy. Il y a quelque chose, sinon, il n’en serait pas à affronter le rital, ou faire chanter Gemma, juste pour protéger la jeune femme, et le bébé qu’elle porte. Il s’est attaché à sa petite famille, c’est un fait. Mais il a envie de s’enfuir pourtant. Il voudrait que Darcy, elle arrête de dire qu’elle l’aime, ou qu’elle s’inquiète de le perdre. Parce que, il ne va pas partir. Il ne le peut pas de toute façon. Il est sous surveillance à Klamath Falls. Mais aussi parce qu’il ne sait pas comment lui dire, à moins qu’elle ne le sache déjà. Qu’il n’ose pas ouvrir son cœur à quelqu’un d’autre. Parce que ça fait trop mal. Et parce que Juliet elle occupe toute la place, quand bien même elle lui fasse mal et elle piétine ce cœur si peu souvent ouvert. C’est comme ça. Il s’est fait une raison. Il a bien essayé de la tourner la page, comme elle le lui dit, Drew. Mais il y arrive pas. Ça finit toujours par résonner dans sa tête. Et il a l’impression d’être égoïste, ou plutôt un imposteur. Parce que finalement, l’égoïsme a toujours fait partie de lui. Il est là, avec Darcy, a jouer les parfaits époux. Alors qu’ils ne le seront probablement jamais. Parce qu’il l’agace, il est chiant, invivable. Et parce qu’elle finira par rencontrer quelqu’un qui prendra soin d’elle, bien mieux que lui. Tandis que lui, il n’arrivera jamais à voir autrement que par Juliet. Juliet qui se mariera avec un type cent fois meilleur que lui.  

Il sait que ça rime à rien, de continuer à aller pleurer devant elle. Mais ses jambes elles l’entraînent vers cette maison qu’il ne connait que trop bien. Il n’y peut rien là non plus. Il ne peut pas luter. Il est garé non loin, et ses chaussures frottent le bitume, au fur et à mesure que le portillon des Sterling s’approche. Ça tambourine dans sa poitrine, Juliet, ça fait trop longtemps qu’il ne l’a pas vu. Il s’angoisse, il ne sait même pas pourquoi. Il est nerveux aussi, presque mal à l’aise, et pourtant, il est là, il s’arrête devant cette grande maison familiale. Ses yeux bleus parcourent la bâtisse, avant de tomber sur l’entrée. Et le temps s’arrête. Plus rien autour. Plus de son, plus rien. Elle est là, Juliet. Face à lui, à seulement quelques mètres. Son cœur frappe si fort sa poitrine, qu’il en a soubresaut. Elle n’a pas changé Juliet. Elle est toujours aussi jolie. La plus belle, probablement. Ouai, même avec cette petite ride, que d’ici il ne voit pas. Mais il sait qu’elle est là. Puis les yeux de Juliet se détournent vers la cour, avant de se baisser, presque honteusement. Il fronce les sourcils, il ne comprend pas, jusqu’à suivre les beaux yeux de son ex-petite-amie. Il y a panneau, là, planté dans la cour. Et il comprend mieux. Ses traits se durcissent, alors qu’il baisse le regard à son tour. “ c'est pas ce que tu crois. “

_ “ Je suis sensé croire quoi, alors ? “

Qu’il grogne, relevant la tête et les yeux, les sourcils froncés. Oh il n’est pas en colère, il n’a pas le droit après tout. Il est juste... Un peu plus blessé. Pourquoi lui faire de faux espoirs, hein ? Pourquoi lui dire qu’elle est revenue, pour finalement repartir ?  

_ “ Pourquoi tu m’as écrit, si c’est pour te barrer aussi vite que t’es revenus ? “

Sa gorge se serre à Misha. Ses yeux s’embrument, mais il ne la laisse pas s’en apercevoir, ça non. Il renifle, pour ravaler sa fierté et sa peine. Il paraît froid, impassible, mais il oublie qu’elle le connait, trop bien. Et qu’elle, elle sait lire en lui comme dans un livre ouvert.  

_ “ Je peux visiter ? “

Qu’il finit par lancer, après un bref silence. S’il ne faut que ça pour l’empêcher de se tirer Juliet, il va l’acheter sa maison. Il en a les moyens maintenant. Puis s’il manque un peu, il ira chercher un chèque chez le boss, il a qu’à demander, il a toujours une mission de merde à lui refiler.  

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“ Je suis sensé croire quoi, alors ? “ elle baisse la tête encore un peu plus bas, comme fera une autruche en cas de situation dangereuse, peut être qu'elle était une autruche dan sune autre vie et que tout ces choix qu'elle fait, aussi mauvais soient ils c'est parce qu'elle essaie de fuir. Elle essaie de fuir ces sentiments qu'elle a du mal à garder pour elle après dix ans passé. Parce que finalement c'était tellement plus simple de faire le mort. Elle redresse finalement la tête, il lui avait manqué, beaucoup trop fort, qu'elle avait l'impression que ça se déchirait dans sa poitrine. Beaucoup trop de temps qui s'était écoulé depuis qu'elle était partie, une éternité selon elle. Qu' enfin en le voyant elle pouvait de nouveau respirer. Malgré ses nombreux refus suite à ses demandes, elle le savait Juliet tout au fond d'elle qu'elle l'aimait encore. Mais qu'elle ne voulait pas lui dire parce qu'il y avait Darcy, et que Darcy elle l'aimait aussi, et le bébé qu'il attendait tous les deux. Tout ça, ça compliquait bien trop l'équation dans sa tête. qui était elle pour se mettre entre tout ça ? Peut être que Misha finalement il avait quand même des sentiments pour Darcy, et qu'elle ferait mieux de disparaître pour de bon. "Ma mère veut vendre la maison, Misha.. Elle veut aller s'installer en Californie." qu'elle lui répond d'une toute petite voix. La voix qui se tord dans sa gorge que les mots sont difficiles à prononcer. “ Pourquoi tu m’as écrit, si c’est pour te barrer aussi vite que t’es revenus ? “  elle relève les yeux pour fixer le visage de l'ancien taulard. Elle a envie de le prendre dans ses bras, de le serrer si fort pour lui faire oublier tout ce qu'il s'est passé. Tout ce qu'elle a fait. Mais tout ne part pas en un claquement de doigt, et elle en est la principale responsable. Elle a l'impression de passer son temps à lui faire du mal. Et elle aimerait pouvoir faire quelque chose pour que ça aille mieux.

"Je repars pas tout de suite, je.." elle se stoppe dans sa phrase. Elle aimerait lui dire qu'elle ne sait même pas si elle a envie de repartir. Qu'il lui a tellement manqué, qu'elle l'aime mais soyons honnête c'est que dans les films que ça se passe comme ça. Alors elle se redresse, rompant le contact visuel entre les deux là. Croisant les bras sur sa poitrine, elle tente de reprendre ses esprits. " Rien, oublie." qu'elle finit par souffler. Ce ne serait peut être pas aujourd'hui qu'elle déballerait tout.

Un bref instant de silence entre les deux anciens amants. “ Je peux visiter ? “ la contemplation des petits cailloux s'arrête net pour la trentenaire. Elle fronce les sourcils, il la connaissait déjà cette maison. Pourquoi voulait il la visiter ? À quoi jouait il ? " vraiment ?" qu'elle le questionne. Devant ce regard azur bien trop déterminé. Elle finit par céder, ne posant pas plus de questions.

Elle s'approche alors un peu plus de lui, avant de finalement se pencher pour attraper de sa main droite, la poignet du portillon, ouvrant par la même occasion à Kane. Comme si c'était la première fois qu'il venait dans la maison. Elle lui fait signe de rentrer de sa main droite, refermant derrière lui le portillon grinçant. "on doit faire changer ça" qu'elle commence, timidement, elle n'était pas agent immobilier. Mais ce portillon qui grincait avait tellement de signification pour elle qu'elle n'avait pas encore eut le courage de s'y atteler. Ça lui rappelait que c'était le signal quand son frère filait en douce la nuit pour rejoindre ses copains, ou ce même portillon que Misha empruntait pour la rejoindre en général tard dans la soirée quand tout le monde était couché. Elle le laisse passer devant elle, laissant ainsi un mètre de distance entre eux , quand est ce que c'était la dernière fois qu'ils étaient rentrés comme ça dans ce jardin? La gorge de la brune se serra doucement. Empruntant les escaliers qui les menaient vers la porte d'entrée, la brune reprit la parole.

"la casse pas cette fois ci.." arquant légèrement un sourcil en sa direction, elle rompt à nouveau la distance entre eux afin d'ouvrir pour leur permettre de rentrer, et quand elle fait ça elle sent son cœur qui menace de sortir de sa poitrine. Le rythme se fait bien trop irrégulier. Le salon ne ressemblait plus vraiment à ce qu'il avait connu. Exit les couleurs pêche et vert pâle, bienvenue aux murs immaculées de blanc. Rendant ainsi la pièce plus grande que ce qu'elle était à la base. Il ne restait pas grand chose en meubles, juste de quoi donner une idée aux futurs acquéreurs. C'est à ce moment là qu'une sonnerie de téléphone rompt tout ce silence. Elle sort le téléphone de la poche arrière de son jean, avant de soupirer en voyant le nom de sa mère s'afficher. Elle fait un signe de main à Misha, avant de décrocher le téléphone. Cependant elle continuer d'observer la silhouette qui se tient juste devant elle, se permettant de rapide coups d'œil en sa direction "... Non maman... Non je l'ai pas encore vendue.. Non.." elle lève rapidement les yeux au ciel. "je dois te laisser.. Je suis pas toute seule.. " elle se mord rapidement la lèvre alors qu'elle écoute les dernières paroles de sa mère. Elle serre si fort le téléphone entre ses doigts, comme si la situation n'était pas assez dur, il fallait que sa mère en rajoute une couche.

"je suis désolée.." désolée pour l'appel, désolée pour un tas de chose en fait.. "tu veux continuer ou t'en a assez vu ?" elle a un peu envie de pleurer Juliet, a ce moment présent, la gorge qui se serre son regard qui ne peut-ne veut- se décrocher de Misha. Parce que la dernière fois qu'ils étaient là il lui avait dit qu'il l'aimait., et qu'elle était incapable de répondre.

{ derrière le brouillard. }
crédit/ wildflower-love ✰ w/@Juliet Sterling

“ Ma mère veut vendre la maison, Misha.. Elle veut aller s'installer en Californie. “ Il baisse les yeux, mais pas la tête. Il comprend lui, que ça veut dire qu’elle aussi, elle veut partir, pour de bon. Il a du mal à croire qu’elle soit capable de vivre loin de ses frères et sœurs. Sa mère oui, mais pas eux. Alors quelque part, ça l’agace. Il ne comprend pas. Pourquoi l’avoir recontacter, pour lui faire de faux espoirs comme ça ? Ne lui avait-elle pas fait assez mal ? Son cœur tambourine si fort dans sa poitrine, qu’il en a mal. Il en a le souffle irrégulier. “ Je repars pas tout de suite, je... Rien, oublie. “ Pas tout de suite. C’est juste, retarder l’inévitable. Il détourne les yeux vers la maison voisine, juste pour s’éviter la vue douloureuse de Juliet. C’est bizarre comme quelqu’un peut faire autant bien, que de mal. Parce que Juliet, ça lui fait du bien de la voir, et en même temps, c’est si difficile à supporter. Parce qu’il se doit de garder ses distances avec elle. Et ça, ça lui est bien difficile. Alors comme pour prolonger malgré tout l’instant, il demande à la visiter la maison. Même s’il la connait si bien, il y a vécu, après tout. Est-ce qu’il serait capable de l’acheter ? Probablement. Si ça lui permettait de garder Juliet ici. Mais ça engendrerait bien des drames. Imaginez Darcy, élever leur enfant dans la maison de celle que Misha a tant aimé ? Evidemment, il ne réfléchit pas à tout ça, lui. Toujours dans l’impulsivité. “ vraiment ? “ Il se contente d’un hochement de tête, alors que leurs regards se croisent à nouveau. Ses traits se serrent, il a l’air si sérieux Misha. Ils sont rares ses moments là, et finalement, on croirait presque avoir à faire à Luke. Il ne décroche plus son regard cette fois, il suit chacun des gestes de Juliet, qui s’approche et ouvre le portillon. “ on doit faire changer ça “ qu’elle dit presque dans le vide, alors que ça grince. Il fourre ses mains dans ses poches, puis il passe devant elle pour entrer dans la cour, sans se soucier du défaut strident. Son silence traduit bien son agacement. Il avance vers l’entrée de la maison, il s’arrête pour qu’elle repasse devant lui, et qu’elle ouvre. La fameuse porte, maintenant réparée. Celle qu’il a cassé, la dernière fois qu’il est venu ici. Une visite qui lui est restée coincée dans la gorge. Il lui a dit ce jour là, à quel point il l’aimait. A quel point il était désolé de tout ça. Qu’il n’y avait certainement qu’elle dans son cœur, et ce pour toute sa vie. Mais elle lui a dit non, encore une fois. Parce qu’il y a Darcy, et le bébé. C’est une excuse bidon pour lui, mais finalement, il ignore juste un peu trop la relation qui unie sa femme et celle qu’il aime. “ la casse pas cette fois ci. “

_ ” Faudra pas me contrarier alors. “

Qu’il marmonne, alors qu’il la double pour entrer, son regard la toisant sèchement, avant de perdre le contact visuel. Contrarié, il l’est déjà, de tout façon. Parce qu’elle se fout de lui. Parce qu’elle compte repartir, et le laisser tout seul, encore.

Ils entrent, et le bleu de ses yeux vagabonde dans la pièce, qu’il ne reconnait plus. Les meubles ont changé, les murs aussi. Plus de photo de famille, ni même de couleurs pour rendre l’intérieur si familier. C’est monotone. C’est blanc. Ce n’est plus la maison qu’il a connu, et ça ne fait qu’aggraver cette sensation de vide, dans sa poitrine. La sonnerie du téléphone de Juliet le ramène à lui. Il détourne son attention vers elle, mais elle s’éloigne pour répondre. Le temps de sa discussion, il reprend son observation des lieux, s’avance légèrement, alors que son cœur se serre un peu plus. “ je suis désolée.. “ Ses yeux en reviennent à elle. Il est impassible, fermé, les traits durcis. “ tu veux continuer ou t'en a assez vu ? “ Il ne répond pas immédiatement. Il laisse son regard s’imposer au sien, alors que son torse se bombe sous sa respiration irrégulière. Puis finalement, il fend le silence, d’une voix raillée, coupée par cette boule dans sa gorge.

_ “ J’en aurais jamais assez-vu. “

Qu’il murmure, non pas en parlant de la maison. Mais bien d’elle. De Juliet. De celle qu’il aime, profondément. Du seul être vivant sur terre, ayant été capable d’atteindre et de briser Misha Kane.

_ “ Si tu la vends, la maison... Tu feras quoi après ? “

Il inspire, pour soupirer, puis il fait un pas, puis deux, vers Juliet. Il s’arrête à sa hauteur. Beaucoup plus grand qu’elle, il baisse le regard pour suivre le sien. Il s’impose à elle, il ne joue plus. Peut-être qu’il en a juste marre, de la laisser dire non.

_ “ Et tu m’as jamais répondu. Je pensais que tu reprendrais contacte pour le faire. Pas pour juste me dire, que tu te casse. Si c’était juste pour ça, t’aurais pu éviter. “

Parce que ça lui redonne envie de la briser, la porte. Une main quitte sa poche, ses doigts frottent son menton mal rasé, alors que ses yeux se relèvent vers le plafond. Lourd silence en perspective.

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"Faudra pas me contrarier alors. “ la mention de la porte, elle sent qu'il se referme comme une huître. En même temps qui serait elle pour le juger ? Elle savait qu'elle était fautive de son état à Misha. Qu'elle n'avait jamais cesser de fuir depuis qu'il était revenu parce que ça lui avait fait trop mal. Elle a envie de mourir, de se transformer en petite souris pour aller se cacher dans le plus petit trou qu'il puissse y avoir.. Mais non, ils sont tous les deux dans cette maison. Leur maison, celle de leurs souvenirs, celle de leur amour. Elle se retrouver planter là à ne pas savoir quoi dire, quoi faire. Sauvée par la sonnerie de son téléphone, et cette conversation dont elle voulait s'échapper, s'engluant dans une autre encore plus compliqué. Une fois la conversation téléphonique terminée, elle se redirige vers le grand brun. Ce dernier observait le salon, elle s'excuse alors qu'il braque son regard azur sur elle. Ses trais sont fermés à l'ancien taulard, elle a la gorge qui se serre quand elle sent son regard se poser sur elle.  Elle prend la parole une seconde fois pour lui demander s'il en avait assez fini avec la contemplation des lieux. “ J’en aurais jamais assez-vu. “ sa respiration se coupe l'espace d'un instant à la conseillère. Elle sent que ça se déchire, ses p*tains de sentiments qui la tiraillaient. Elle n'avait qu'une envie : c'est de le prendre dans ses bras, de s'excuser en lui promettant qu'elle ne lui fera plus jamais de mal. Envie de lui promettre monts et merveilles, envie de recoller chaque morceau qu'elle a cassé, que c'est pour ça qu'elle est revenue. Mais elle détourne le regard. Elle était de trop dans l'équation. Elle n'avait pas le droit de revenir comme ça à lui dire qu'elle l'aime. Parce qu'ils n'étaient plus que tous les deux. Que d'autres personnes pourraient en souffrir de tout ça.

“ Si tu la vends, la maison... Tu feras quoi après ? “ elle relève les yeux en sa direction.  Même elle ne savait pas ce qu'elle allait faire. Elle n'était même pas vraiment sûre de vouloir la vendre. Devait elle quitter Klamath Falls ou devait elle rester ? Partir ou rester ? Cette question lui causait bien des insomnies. Elle croisa les bras sur sa poitrine, elle soupire à son tour. Elle regarde ailleurs, Juliet. " je sais pas Misha, tout est trop compliqué.." qu'elle dit doucement, elle sait que tout ce qui peut sortir de sa bouche peut lui faire du mal. Elle reste évasive, parce que même au plus profond d'elle, elle n'en a pas la moindre idée. Pas la moindre idées de ce qu'elle va bien pouvoir faire.

Puis Misha il s'avance vers elle, il la surplombe d'au moins deux têtes si ce n'est trois. Et quand il est face à elle comme ça, elle n'ose plus bouger, elle l'observe. Elle observe chaque trait de son visage, avec cette furieuse envie de pleurer. Elle est bloquée, cette proximité. Elle n'avait qu'une envie : serrer ses bras autour de sa taille pour ne plus jamais le quitter. “ Et tu m’as jamais répondu. Je pensais que tu reprendrais contacte pour le faire. Pas pour juste me dire, que tu te casse. Si c’était juste pour ça, t’aurais pu éviter. “ elle fronce les sourcils, laissant apparaître cette ride qu'elle avait depuis quelques temps déjà, mais qu'elle préférait oublier. Misha quand à lui, sort une des mains de son jean afin de se frotter le menton. Elle aimerait trouver les mots justes pour une fois.

" répondre à quoi, Misha ?" elle scrute une réaction de sa part. son regard qui s'assombrit, les larmes qui montent, va-t-elle enfin tout avouer, prendre son courage à deux mains ? Elle prends une grande inspiration, pour bloquer les sanglots qui tentent de se frayer un chemin.  je t'aime comme une dingue, Misha Kane.. ça me rend malade de te voir avec quelqu'un d'autre, surtout ce quelqu'un c'est mon amie et que j'arrive même plus à la regarder dans les yeux.. Parce qu'elle m'a dit qu'elle t'aimait.. Et que j'ai pas le droit de me mettre entre ça. Parce que y'a ce bébé, et y'a toi et elle. Mais tout ça elle n'a fait que de le penser. Elle est la face à lui interdite, elle ne bouge pas d'un centimètre elle l'observe, les mots qui ne traversent pas la barrière de ses lèvres. Elle passe la main entre les mèches brunes. elle renifle, alors qu'elle baisse le regard, décroisant les bras. Elle sent les larmes qui dévalent le long de ses joues.

"tu me manques.." qu'elle marmonne de façon presque inaudible entre deux sanglots, c'était peut être pas ce qu'il voulait entendre loin de là et ça elle le savait. Mais c'était le seule moyen pour elle de lui faire comprendre qu'elle aussi elle l'aimait. Elle n'osait pour autant pas relever le visage vers lui. "tu me manques chaque minutes, chaque secondes qui passent. Je suis pas seulement revenue pour la maison.."  elle redresse un peu la tête. Les yeux encore rougis, d'avoir pleurer, elle s'essuie les joues d'un revers de la main. " mais je veux pas lui faire du mal aussi.." à Darcy. Parce qu'elle sait que si elle lui dit ces trois petits mots, tout va déraper.
"elle t'aime, Misha.." qu'elle finit par soupirer. Et ça ça reste dans sa tête et ça trotte tout le temps.

{ derrière le brouillard. }
crédit/ wildflower-love ✰ w/@Juliet Sterling

Bien sûr qu’il se referme. Totalement. Comme pour se protéger finalement. Il l’aime sa coquille, ce cœur de pierre, cet air si froid et distant, qu’il enfile tous les jours. Simple habitude, malhonnêteté totale. Il se sent intouchable, comme si rien ne l’atteignait. Mais il se ment, à lui-même. Parce que le mal est fait. Juliet l’a brisé, plus d’une fois, et elle recommence. Sans le vouloir, parce que finalement, elle aussi, elle souffre. Elle aussi, elle est fatiguée et détruite par cette histoire. Mais Misha, il ne le supporte plus. Il voudrait remonter le temps, parfois. Il aime ce qu’il est, il n’a honte de rien, vraiment rien. Son histoire Est-ce qu’elle est, et il la prend comme elle s’écrit. Aussi chaotique soit-elle. Mais perdre Juliet, encore, et encore... ça il ne l’assume pas. Et pour ravaler sa douleur, il détourne les yeux, alors que les traits de son visage se durcissent brusquement.

“ je sais pas Misha, tout est trop compliqué.. “ Elle reste évasive Juliet, alors qu’elle fuit le regard du taulard. De toute façon, elle n’a pas besoin d’en dire plus, il comprend bien ce qu’elle veut sous-entendre. Qu’il y a Darcy, le bébé, qu’ils ne sont plus tout seuls. Ça le fatigue d’entendre ça, Misha. Alors c’est lui qui détourne les yeux. Yeux qui deviennent brulant. Il renifle, il ravale sa peine, il ne veut pas lui montrer à Juliet, sa faiblesse. Sa seule faiblesse. Juliet.

Il finit pourtant par tuer cette distance entre eux. Insupportable. Ça n’a finalement rien de mieux, d’être plus proche d’elle. Au contraire. Il le sent, son cœur, qui se serre un peu plus dans sa poitrine. Il serre un peu plus la mâchoire. La perte de contrôle de ses émotions, le rend colérique. Il a l’impression de ne plus avoir le contrôle sur rien. Ça se voit sur son visage, qu’il est tendu. “ répondre à quoi, Misha ? ” Question de trop. Elle sait très bien de quoi il parle.

_ “ Tu sais très bien à quoi. “

Qu’il grogne, ses yeux se reposant brusquement sur elle. Froidement, agacé. Mais tout cela se fige, quand il remarque les larmes qui ruissellent le long de son visage... Misha, il déteste quand les gens pleurent autour de lui. Ça le rend mal à l’aise. Mais quand c’est Juliet, c’est encore pire. Il se sent mourir de l’intérieur. Il reste pourtant immobile, incapable du moindre geste de réconfort. Il ne sait pas le faire, et peut-être qu’au fond, il a peur qu’elle fuie de nouveau, s’il osait. Elle lui échappe Juliet, un peu plus chaque jour. C’est la panique dans son fort intérieur, rien qu’à l’idée de ne plus jamais la revoir. “ tu me manques... Tu me manques chaque minute, chaque seconde qui passent. Je suis pas seulement revenue pour la maison.. “ Son cœur se serre, encore, et encore. Puis sa mâchoire aussi. Il baisse un peu les yeux, alors que même déglutir devient difficile. Sa gorgé est nouée, ses yeux le brûlent. Il la sent cette douleur, partout dans son corps, et son âme. Parce qu’il sait bien que Juliet, elle cherche juste à le rembarrer. Doucement, mais elle le rembarre. Avec toujours la même excuse. Darcy, le bébé... Il en a marre d’entendre ça Misha. Même s’il sait qu’elle a raison. “ mais je veux pas lui faire du mal aussi.. “ Il savait qu’elle finirait par ajouter ça, alors il garde son regard rivé sur le parquet, tandis que son visage semble impassible. Faussement. Il est en colère au fond. Il a l’impression qu’il va exploser, tant les émotions le submergent, et il ne peut plus rien contrôler. “ elle t'aime, Misha. “ Ca aussi, il le sait. Mais il ne veut pas l’admettre. Parce qu’il ne mérite certainement pas autant d’attachement de la part de sa femme. Lui qui est si distant avec elle. Chiant aussi. Il n’a jamais de petite attention pour Darcy, et il le sait bien. Peut-être qu’au fond il le fait exprès, pensant que ça repousserait les sentiments qu’elle éprouve pour lui. Mais plus il enclenche la marche arrière, et plus Darcy accélère. Comme si elle était accrochée à lui comme une sangsue. Il en culpabilise lui, de ne pas en ressentir autant. A cause de Juliet peut-être ? Ou juste parce qu’il est simplement incapable d’aimer. De ressentir des sentiments humains aussi fort que les autres.

Il y a là, un long et lourd silence. S’il pouvait être entendu, seuls les battements du cœur de Misha fendraient le calme plat. Il est trop abattu pour répliquer le ténébreux. Il a mal au cœur, encore. C’est comme ça depuis qu’il est sorti de taule, depuis qu’elle lui a dit non pour la première fois. Alors, retenant ses larmes, qui semblent aussi aiguisées que des couteaux, il finit par renifler, et redresser la tête. Il renfourne ses mains dans ses poches, puis il se tourne vers la porte d’entrée de la maison.

_ “ Bon courage avec ta maison. “

Qu’il finit par murmurer, la voix raillée par la peine. Et sans lui adresser un seul regard, il se dirige vers la sortie. Il sait qu’il ne peut pas la regarder, sans quoi ses larmes vont lui échapper, et il ne veut pas qu’elle le voit dans cet état-là. Pas à jeun en tout cas. Il traverse la maison d’un pas rapide, pressé, et lourds. Il veut s’enfuir à tout prix, pour pouvoir s’écrouler quand il sera seul, loin des yeux de Juliet et quiconque pourrait se rendre compte, que finalement, Misha Kane a un cœur. Un cœur fendu, brisé, et irréparable.

Une fois dehors, alors que l’air frais frappe son visage, il s’arrête sur le trottoir, pour sortir une cigarette. Ses mains tremblent, et il l’allume difficilement. Sa respiration aussi est saccadée, si bien qu’il se sent presque essoufflé. Trop pour continuer, ou pour tirer suffisamment sur sa clope qu’il garde entre deux doigts. Alors bien qu’hésitant, les yeux rougis, il finit par se tourner vers la grande maison, alors que son cœur semble s’arrêter. C’était presque sa maison... C’était sa Juliet. Maintenant qu’est-ce qu’ils sont ?

_ “ Je t’aime. “

Qu’il finit par lancer, dans le vide, d’une voix forte, mais pas hurlé non plus. Juste assez pour que ça atteigne la porte, ouverte, quelques mètres plus loin.

_ “ Bébé. “

Ça c’est plus murmuré. Et il coincé sa cigarette entre ses lèvres, tirant un bon coup dessus, comme pour ravaler toute cette peine qui le ravage entièrement de l’intérieur. Une tornade, un ouragan, qui vient finir le boulot. C’est sûr que ce soir, il ne rentrera pas chez lui. Il finira ivre mort dans un bar, juste pour oublier cette discussion, qui, encore une fois, n’a fait que le détruire un peu plus. Oh tout est de sa faute il le sait. Mais ça n’apaise rien.

≈ ≈ ≈
{derrière le brouillard}
crédit/ wildflower-love ✰ w/@misha kane    

 “ Bon courage avec ta maison. “ un murmure, elle a sa gorge qui se serre encore plus, comme un aurevoir. ça résonne dans sa tête. Le regard au sol, elle étouffe un sanglot. Elle ne peut plus s'arrêter de pleurer. Est ce qu'elle vient de le perdre à jamais ? Probablement. Et ça fait foutrement mal, ça la déchire de l'intérieur. Tout ça à cause de cette histoire. Toute cette part d'elle qui l'aime toujours et encore après dix ans, après tout ce qu'il s'est passé. Elle a mal. Elle a envie de crever, Juliet. Qu'on lui arrache le cœur, il ne servira plus à rien après tout. Parce qu'il n'appartient qu'à une seule personne. Et Il tourne les talons actuellement, elle l'entend se détourner d'elle. Elle n' arrive plus à bouger, pourtant elle n'entend pas la porte claquer. Elle redresse doucement la tête, les yeux rougis d'avoir pleurer. Puis elle entend comme un murmure, voix ettoufée au loin au vue de la distance. Elle l'entend et ça la brise un peu plus. Si seulement elle pouvait lui dire aussi. Elle a envie de lui dire. Elle prend une grande inspiration, que faire ? Suivre son cœur ou sa raison? Misha ou Darcy ? Elle a toujours été incapable de prendre une décision, toujours préférée la raison au reste. S'enfuir plutôt que de rester. Elle sait très bien pourquoi elle l'a fait. Elle n'aurait pas été capable de tenir plus longtemps. Le temps semble s'être arrêter, le silence n'est que plus douloureux. Presque insupportable. Et elle ne peut s'arrêter de pleurer. Ses jambes la guident vers la porte, comme un zombie. Séchant d'un geste de la main, les larmes qui roulaient sur ses joues. Larmes amères et douloureuses. C'était bien trop dur.

Elle dépose ses doigts sur la clanche de la porte, puis ça la percuté. comme une voiture sans frein lancée à pleine vitesse dans un virage. Elle l'avait bien vu à quel point sa vie avait été difficile sans lui, à quel point elle avait du mal à passer à autre chose, la preuve en était que même douze ans après ils en étaient toujours là. À se blesser, à se briser le cœur, à s'aimer aussi (beaucoup). Elle relève la tête, prenant  une grande inspiration. Fermer la porte, la laisser ouverte ? Toujours trop de questionnement. Pas assez d'action. Quoi qu'elle fasse il y aura toujours des conséquences. Plus ou moins importantes. Et ça elle le sait. Agir ou ne pas agir ? Qu'est ce que c'était difficile.

D'un geste sec, elle ouvrit la porte. Sa décision est prise. La porte fit un bruit étrange, bien qu'aucuns des deux n'y aient vraiment toucher. Elle n'en avait pas grand chose à faire pour l'instant. Elle s' en inquiéterait que plus tard, comme tout ce qu'elle apprétait à faire à présent. Le cœur plutôt que la raison. Le cœur. Misha. "Misha !" qu'elle l'interpelle, en élevant la voix. Elle claque la porte derrière elle. Descendant les trois marches, elle tendit la main pour lui faire signe de s'arrêter. "attends.." comme une supplique, elle le supplie de ne pas s'en aller. Il n'y a que quelques mètres qui les séparent. Bien qu'elle ait l'impression qu'elle se situe à des années lumière de lui.

Elle s'approche de l'ancien taulard, alors que  ce dernier semble ailleurs. Sa cigarette en main, elle se retrouve à sa hauteur. Elle ne peut le laisser partir pas comme ça, pas encore une fois. Parce qu'à chaque fois qu'elle le repousse, ça lui brise aussi le cœur. Parce qu'elle a toujours été incapable de prendre une décision. Cette décision elle ne sait pas si ce sera la bonne, ce n'est certainement pas la bonne. Sa conscience lui murmure. Mais pour une fois elle ne l'écoute pas. Pour une fois elle réagit sous le coup de l'impulsivité, bien que cela ne lui ressemble en aucun cas.

"je.. Je t'ai.. T'Aime aussi.." qu'elle articule difficilement, parce que sa gorge se serre toujours autant. Ses yeux rougis qui se plante dans ceux ceruléens de son interlocuteur. Yeux qui ont l' air d'avoir pleurer eux aussi. Des années qu'elle n'avait rien dit. Des années à se voiler la face. Des années sans lui. Des années de regrets aussi.  "j'arrive pas à vivre sans toi, Misha.." ça y est c'est dit, le cœur plutôt que la raison. La raison qui viendra la frapper bien assez tôt. Elle reprend la parole avant de ne pouvoir lui laisser en placer une. "je t'aime depuis ce jour où on s'est rencontré, depuis ce jour où mon frère m'avait traîné à cette soirée.." fixant ce regard azur qui l'avait tant fait chavirer. Elle se passe la main dans ses cheveux, se mordant la lèvre rapidement. L'anglaise rompt l'écart entre les deux anciens amants. Elle dépose ses mains sur le visage du quarantenaire, carressant doucement sa barbe mal rasé. Se hissant sur la pointe des pieds, elle dépose ses lèvres contre celle de Misha. C'était différent du dernier baiser qu'ils avaient échangés, parce que cette fois ci, elle ne le repousse pas. Elle n'en a clairement plus la force. Plus la force de faire sans lui. Se collant un peu plus à lui. Qu'est ce que ça lui faisait de faire ça, chaque centimètre de son être s'était detendu d'un coup. Elle rompt pourtant cette proximité.

"bébé, je t'aime.." qu'elle lui murmure alors qu'elle s'écarte de lui. Parce qu'elle ne sait pas bien comment il va réagir de ce revirement de situation.

{ derrière le brouillard. }
crédit/ wildflower-love ✰ w/@Juliet Sterling

Il ne l’entend pas l’interpeller lui, il était déjà trop loin dans l’allée. Et trop assourdi par les battements de son cœur, qui résonnent jusque dans sa tête et ses tempes. Tout semble s’accorder pour que son être tout entier, ne devienne qu’un énorme écho de sons sans grande définition. Puis alors qu’il s’apprête à mettre un pied devant l’autre, pour enfin bouger. Il l’entend. “ Attends ! “. Il coince sa clope entre deux de ses doigts, pour l’ôter de sa bouche. Puis alors qu’une fine fumée blanche s’échappent d’entre ses lèvres, et ses narines, il relève la tête. Elle apparaît là, sur le parvis de la maison. Leurs regards se croisent, pleins de détresse. Elle s’assure simplement qu’il l’a entendu, qu’il ne bougera plus. Et ça pour ne plus bouger, il ne s’y risquerait pas. Il est immobile, les yeux rivés sur cette fine et petite silhouette. Elle reprend sa course, essoufflée ou étourdie par les émotions. Puis elle s’arrête à sa hauteur, il est obligé de baisser les yeux pour croiser les siens. Ils se regardent, ils se scrutent, le temps d’un léger silence. Misha, il sent qu’étrangement, ses joues rougissent sous l’instant. “ Je.. Je t'ai.. T'Aime aussi. “ C’était peut-être supposé être une vraie déclaration, mais ça ressemblait à celle d’une adolescente au collège, devant son premier amoureux. Alors le visage de Misha se dépeint entre étonnement et douceur. Il ouvre la bouche, pour répondre, peut-être même se moquer un peu du manque d’assurance de Juliet, mais elle l’empêche de parler, reprenant avant lui : “ je t'aime depuis ce jour où on s'est rencontré, depuis ce jour où mon frère m'avait traîné à cette soirée.. “ Ça il le sait déjà. Mais il ne saurait dire pourquoi, ça fait comme une vague d’eau chaude dans sa poitrine. Et ses lèvres, elles s’étirent en un léger sourire, tandis que ses yeux avalent chaque parcelle du visage de sa Juliet. Pourtant il le sait, que rien ne sera simple, malgré ses mots. Parce qu’il est marié à une autre. Parce que Juliet et Darcy ne peuvent pas rimer avec Juliet et Misha. Parce qu’il y a ce bébé, qui ne plus tarder à voir le jour. Ça semble simple vu d’ici, à les regarder se perdre dans les yeux de l’autre. Pourtant, c’est si loin de l’être.  

Et puis elle craque Juliet. Elle brise la distance entre eux. Ses mains s’emparent des cheveux du brun, puis se perdent sur sa mâchoire. Il frissonne, il tremble, il sait qu’il devrait fuir tout ça, mais ses jambes refusent de bouger. Ses yeux se délectent de la vue, le si jolie minois de celle qu’il aime. Puis elle se rapproche, il sait ce qu’elle cherche. Il pourrait reculer, faire ce qu’un homme marié se doit de faire. Mais Misha, il ne l’a jamais été comme il faut, depuis le début. Alors il ferme ses paupières, ses lèvres s’entrouvrent machinalement, et elles rencontrent celle de Juliet. Il ne peut pas aller contre ce baiser, il l’a trop rêvé, trop attendu. Depuis plus de dix ans. Alors sa bouche se referme sur celle de sa Juliet, il l’embrasse, un de ces baisers si différents de tout ceux qu’il lâche à tout va. Juste pour le sexe, juste pour le plaisir, juste pour le flirt. Ce soir c’est autre chose. C’est un vrai baiser, celui d’un homme éperdument amoureux de son premier amour. Celui qu’il n’oubliera jamais. Peut-être que c’est un premier baiser, ou peut-être que c’est le dernier. Il n’en sait rien, mais il voudrait que le temps s’arrête. Il rapproche sa silhouette lui aussi, son bassin vient se coller à celui de Juliet, et ses mains s’y plaquent, ses doigts le serrent, la chaleur l’envahit. Il en oublierait vite la fraicheur de l’automne qui s’installe doucement.  

Et puis le froid. Juliet elle s’écarte, séparant leurs lèvres de force. “ bébé, je t'aime. “ Qu’elle murmure, pourtant, tout en imposant une distance de sécurité entre eux. Ses mains perdent les hanches de la brunette, et retombent le long de son corps, alors que son visage se dépeint tristement. Tout à coup, la douleur, le mal être, tout lui revient comme une bombe en pleine figure. Et dans sa poitrine, ça voudrait mourir.  

_ “ Pourtant tu recule. “

Qu’il murmure à son tour, les yeux s’embrumant. Ce baiser ressemblait soudainement à un aurevoir, plus qu’à une nouvelle chance. Comme s’ils étaient Roméo et Juliette. Que tout était contre eux. De toute façon, tout est contre lui, avec n’importe quelle fille. Ça il le sait très bien.  

_ “ C’est ton cinquième non, c’est ça ? “

Sa voix se serre, autant que sa gorge. Et ses yeux bleus dérivent, vers la rue. Il en a marre d’affronter ce genre de situation avec Juliet, et finalement, si elle veut y mettre un terme, ce serait bien qu’elle le fasse pour de bon. Parce que là, il est perdu, et son cœur ne supporte plus le suspense de leur histoire sans fin.  

≈ ≈ ≈
{derrière le brouillard}
crédit/ wildflower-love ✰ w/@misha kane    

Ces quelques secondes d'accalmie, ce baiser qui semble réparer toutes les blessures, tous les maux, même les plus profonds l'espace d'un instant. Ce calme soudain entre les deux anciens amants. Contrairement à cette tension qui règne toujours d'habitude entre eux. Elle aurait tout donné pour revivre encore et encore ce moment, même son coeur semble s'être apaisé. Il ne semble plus être aussi déchirer. Il reprend un battement normal dans sa poitrine. Comme si tout revenait dans l'ordre. Cette délicieuse sensation de sentir ce corps contre le sien. Cette chaleur qui envahissait son corps tout entier. Parce qu'il venait de la serrer un peu plus contre elle. Se laissant enfin aller, réfermant ses lèvres sur ceux du quarantenaire. Ce baise il était différent, pour elle, pour lui. Bien sûr qu'ils s'étaient déjà réembrasser depuis qu'il était sorti de taule. Ça l'avait même suprise la brune cette soirée-là, cette fameuse soirée où il lui a fait cette première demande. Celle avec ce pissenlit. Le baiser de ce soir avait quelque chose de différent, des retrouvailles sans vraiment l'être. Elle se sépare pourtant de lui, à contre-cœur. Elle en avait envie, elle avait envie de lui montrer qu'elle l'aimait toujours, qu'elle pensait toujours à lui, que sans lui sa vie à elle était différente. Mais elle fait ce geste, ce geste qui sera forcément mal. Et puis le silence et le froid, amère contraste face aux minutes précédentes. Cette distance toujours entre eux. Ce fossé qui se creuse. L'incompréhension dans ce regard azuré. “ Pourtant tu recule. “ le ton qui se fait plus froid. jackpot, elle aurait pu le parier. Elle ouvre légèrement la bouche pour protester. Mais a quoi bon? C'était elle qui l'avait fait. Elle l'avait embrassé puis s'était éloigné. Tout était bien trop contradictoire dans sa démarche. “ C’est ton cinquième non, c’est ça ? “ elle secoue la tête, alors que ses yeux rougissent de nouveau. Elle se sent impuissante, et surtout démunie face à cette question. A son sens, c'était plus une affirmation de la part de l'américain. La cinquième fois.. c'était pas normal ni pour l'un ni pour l'autre. Ils s'acharnent, ils se blessent. Ça fait mal, ça la tue. On lui répète d'abandonner, de laisser tomber. Mais elle ne peut s'empêcher de l'aimer toujours et encore, de se faire du mal juste pour quelques minutes en plus. Parce qu'elle a cette fichue impression qu'elle n'ira jamais mieux sans lui, parce qu'elle ne veut pas aller mieux probablement aussi.

Sa gorge se serre encore, elle a l'impression de manquer d'air. Pourquoi en quelques secondes, elle passait de presque un rêve à de nouveau ce cauchemar qui se répète. Toujours et encore. Elle aimerait se réveiller. Triste retour à la réalité. Elle se mord la langue, pour éviter de dire quelque chose qu'elle va regretter, déjà que ce baiser risquait de créer énormément de problème. "Pourquoi tu compliques toujours tout Misha." Elle souffle, elle reprend sa respiration. Elle a cette boule dans le ventre, et cette impression de suffoquer, retour à la case départ. "J'ose enfin te dire que je t'aime et toi tu me parles de ça.." elle passe ses mains sur son visage, afin de tenter d'y voir plus clair. Fermant les yeux quelques instants, elle empêche les larmes de couler de cette façon. Parce qu'elle n'en peut plus de pleurer. Ces sentiments sont là, mais sont-ils assez forts pour assumer tout ce qui se passe? "Je suis fatiguée, Misha." qu'elle murmure en baissant les yeux. "Je te fais du mal, et ça me brise le coeur." Elle se sent nauséeuse, d'avouer tout ça parce qu'elle a toujours tout voulu garder pour elle, et lui dire c'est comme creuser un peu plus profond dans son âme et son coeur. Totalement mise à nue. Et c'est la pire sensation qu'elle peut avoir, parce qu'il sera toujours cette personne la, celle qui pourra la briser toute entière et qu'elle se laisse faire. c'était sa personne. Son âme sœur. Sa douce moitié, qui sans elle, elle ne peut se sentir complète. Elle hésite, puis se rapproche à nouveau. Au ralenti comme si elle savait qu'il pouvait se barrer à tout moment. Ou peut-être c'est elle qui voulait partir? C'est elle qui se débrouillait plutôt pas mal en terme de fuite. Elle ne s'en sentait pas la force de faire demi tour, de lui tourner le dos, de claquer la porte. Ses jambes bien ancrées dans le sol, elle les sent lourdes.

"Bébé, regardes moi s'il te plaît.." qu'elle lui fait d'une petite voix, elle dépose doucement sa main contre la joue mal rasée de son ancien amoureux. "Je t'aime, et je t'aimerais toute ma vie.." elle fait alors la moue, cette moue d'enfant qu'elle arbore. Les yeux brillants elle caresse doucement sa joue de son index. "Tu vas avoir un bébé, petit cœur, un super bébé avec Darcy.." elle prend une grande inspiration. "Je ne veux pas être au milieu de tout ça, tu le comprends bébé ? " Sa voix elle se brise, pourtant sa main elle ne quitte pas la joue de Kane. "J'aurais jamais ma place dans tout ça.." qu'elle rajoute, alors que ses doigts caressant doucement sa joue. Parce qu'elle ne sait plus quoi faire d'autre parce qu'il va partir, probablement pour toujours et ça la rend malade. Alors elle veut prolonger ce moment, ce contact rien qu'un petit peu. baissant le regard sur le goudron, elle essuie les larmes amères qui roulent sur ses joues. " j'aurais aimé que ce soit plus simple" Qu'elle glisse en soupirant.

{ derrière le brouillard. }
crédit/ wildflower-love ✰ w/@Juliet Sterling

" Pourquoi tu compliques toujours tout Misha “ Il fronce les sourcils, alors que sa tête tique légèrement sur le côté. Ses yeux restants rivés sur elle, avec incompréhension. C’était elle qui compliquait les choses-là, pas l’inverse. Et ça se serre un peu plus dans sa poitrine, à tel point que machinalement, il vient serrer son teeshirt entre ses doigts, près de son corps. “ J'ose enfin te dire que je t'aime et toi tu me parles de ça.. “

_ “ Parce que tu recule, putain, regarde-toi ! Tu fais que ça ! “

La douleur qu’il ressent, finit par lui faire perdre patience. Ça l’agace au fond, et ça se ressent sur ses traits qui se resserrent, et sa mâchoire qui claque. Il en a marre de perdre Juliet, cent fois par mois depuis qu’il est sorti de taule. Lui qui avait tellement pensé à leurs retrouvailles. A la reprise de leur histoire. Il n’avait comme... Plus aucun pilier, rien pour se rattraper. Plus de boussole.

_ “ Je t’aime, j’arrête pas de te le dire, j’en crèverais ! Y’a que toi, et y’a toujours eu que toi ! Regarde s’que j’fous sans toi, t’as vus s’que j’fous ?! “

Il ouvre les bras comme pour mesurer l’étendue de ses conneries, mais elles sont immesurables. Un mariage exprès, un gosse, des maîtresses qui ne se comptent même plus sur les doigts d’une main. De la drogue, de l’alcool, des séjours en cellules de dégrisement. Tout ça parce qu’il est vide sans Juliet, et qu’elle veut plus de lui. “ Je suis fatiguée, Misha “ Elle est à bout, il le sait, mais et lui dont ? Elle est abattue, inerte face à lui, pendant qu’il perd ses moyens, et que la colère et le désespoir prennent possession de tout son être. “ Je te fais du mal, et ça me brise le cœur. “ Il souffle, alors qu’il détourne ses yeux. Yeux humides, lèvres qui tremblent. Il se mort la muqueuse pour retenir ses larmes, mais elles glissent le long de ses joues, et rougissent ses prunelles. “ Bébé, regardes moi s'il te plaît. “ Il renifle, il veut éviter ce regard qui le hante terriblement. Mais elle pose une douce main sur lui, alors il obéit, affichant de force, cette tristesse qui l’envahie. Il n’a pas l’habitude d’être autant torturé par son petit cœur Misha. Il n’aime personne, il ne s’attache à personne. Sauf à Juliet. “ Je t'aime, et je t'aimerais toute ma vie.. “ Il ne peut plus rien dire, il se contente de tenter de retenir ses larmes, mais elles s’échappent de ses yeux comme les chutes du Niagara. Il a l’impression de mourir de l’intérieur, parce qu’il a très bien compris, aussi con soit-il, ce qu’elle fait. Elle met un terme à leur relation, ce qu’elle aurait dû faire il y a dix ans. “ Tu vas avoir un bébé, petit cœur, un super bébé avec Darcy.. “ Il l’écoute, mais à peine. Ses yeux si remplis de larmes, l’observent, l’admirent, et les sons n’atteignent presque plus ses oreilles. “ Je ne veux pas être au milieu de tout ça, tu le comprends bébé ? J'aurais jamais ma place dans tout ça. “ Il le comprend bien sûr, mais il ne peut pas l’accepter. Alors il hoche négativement la tête, très légèrement, tout en reniflant. Il voudrait retenir cette peine qui le submerge, mais c’est trop. Beaucoup trop. “ j'aurais aimé que ce soit plus simple “

_ “ C’est toi qui compliques tout... “

Il recule son visage, pour qu’elle ôte sa main de sa joue. Il ne contrôle plus ses émotions, plus du tout, alors ça redevient de la colère. Il fronce les sourcils, il serre ses poings, et sa mâchoire en fait de même. Il est glaçant soudainement, comme s’il cherchait à se défendre, à se protéger derrière ses grands airs de buffle.

_ “ Arrête de te trouver des excuses ! J’ai compris, j’aurais dû le comprendre y’a dix ans ! “

C’est pas qu’il l’a pas compris de toute façon, c’est juste qu’il veut pas endurer ça. Juliet il l’aime, et tirer un trait sur elle, ça le rend dingue. Pourtant, va bien falloir, parce que visiblement, elle l’envoi voir ailleurs, une bonne fois pour toute.

_ “ Pourquoi tu m’as rappelé, si c’était pour me faire ça, hein ?! “

Il est tendu, crispé, les yeux rivés sur les siens avec insistance. Des yeux révolvers, et c’était peut-être bien la première fois qu’il posait un tel regard sur celle qu’il aime. Qu’il aime depuis si longtemps, et probablement, pour toujours.

_ “ T’avais qu’à la vendre en silence t’as baraque ! J’avais pas besoins de savoir ! “

Il se retourne, il lui montre son dos, alors qu’il pose ses mains sur sa tête, tirant légèrement sur ses cheveux. Il perd pied, il défoncerait bien la porte, mais il est trop loin et il n’a plus le courage d’aller jusqu’à cette demeure aux milles et un souvenir.

_ “ Putain, Juliet ! “

Sa voix tremble, et il finit par s’accroupir, là, sur le trottoir, pour cacher son visage entre ses mains. A bout de souffle, à bout de la vie. Peut-être que ça pourrait lui servir de leçon, de comprendre ce qu’il inflige à toutes ces pauvres femmes qui croisent son lit. Mais que nenni, on sait tous qu’il ira noyer sa peine dans l’alcool, et les draps d’une autre, parce qu’il ne sait faire que ça, depuis que Juliet a quitté sa vie.

≈ ≈ ≈
{derrière le brouillard}
crédit/ wildflower-love ✰ w/@misha kane    

Elle le savait maintenant, elle savait ce que ça faisait de briser et d'avoir le cœur brisé. Comme un verre qu'on explose en mille morceaux. Elle a mal au cœur, mal dans tout son être. A quoi bon lui avoir dit qu'elle l'aimait en fait ? A quoi bon tout ça ? Pourquoi est ce qu'elle est revenue vers lui. Elle savait que ça se terminerait mal à un moment ou un autre. De la rancœur, de la tristesse, et beaucoup de non-dit. Parce qu'elle savait que si elle n'avait pas été aussi fière et déçue par ce qui c'était passé dix ans plus tôt. Si elle n'avait pas flipper, tout serait peut être différent maintenant. Elle serait peut-être aller le voir en prison, à se balancer des mots doux au parloir. Mais elle le sait bien, elle sait que rien ne sera plus jamais comme avant. Qu'elle a beau l'aimer comme une dingue, qu'elle l'a toujours aimé, et qu'elle l'aimera toujours. Elle ne s'en était jamais remise de cette histoire, parce que pour elle tout n'était que rose, papillons et amour à l'eau de rose. Parce qu'avec Misha tout avait toujours été si simple. Mais ça c'était avant. Dix ans plus tard, elle en rêve encore un peu de cette période-là. De temps en temps quand les souvenirs et les larmes s’en mêlent.

Elle l'avait embrassé sans vraiment penser à ce que ça engendrerait. Sans vraiment réfléchir à tout le mal que ça allait lui faire. Tout le mal qu'elle allait lui faire. Tout le mal qu’ils allaient se faire.

« Parce que tu recule, putain, regarde-toi ! Tu fais que ça ! » la patience semble quitter le plus âgé. Elle baisse les yeux, les bras le long de son corps. Elle se sent impuissante. Elle sait qu’elle a fait le bon choix en reculant. Bien qu’il ait interpréter ça comme un refus. Encore un. Mais il reprend la parole Kane, alors qu’elle quitte la contemplation du macadam, pour retourner son attention en direction de l’homme de sa vie. Homme qu’elle est entrain de laisser filer entre ses doigts. « Je t’aime, j’arrête pas de te le dire, j’en crèverais ! Y’a que toi, et y’a toujours eu que toi ! Regarde s’que j’fous sans toi, t’as vus s’que j’fous ?! » c'est alors qu'il ouvre les bras, pour lui donner une unité de mesure. Et la elle comprend qu'elle est en grande partie l'auteur de tous ses maux. Elle ne pensait pas l'être autant. Elle n 'était pas au courant de tout et ne voulait pas le savoir. Le regard de la femme scrute cette silhouette qu’elle a tant aimé. Elle aimerait disparaître, ne plus faire partie de ce monde là. Elle se pince la lèvre, fortement, alors qu’elle assiste à cette déclaration impuissante. Elle ne peut réagir. Tout ce qu’elle dira ne fera qu’envenimer la situation un peu plus.

Fatiguée, c’est tout ce qu’elle trouve à dire, mais physiquement et mentalement elle ne tient plus. Et elle se rend compte qu’il ne souffre aussi. Beaucoup plus que Jules n’aurait pu se l’imaginer. Elle s’approche pourtant, déposant sa petite main sur la joue mal rasé de l’homme. Elle tente de lui expliquer, bien que son cœur se fend à chaque parole qu’elle prononce. Elle s’est rendue à l’évidence, il n’y a pas de place pour elle dans la vie de Misha. Ou du moins elle ne veut pas se faire une nouvelle place.

« C’est toi qui compliques tout... » qu'il lui balance reculant son visage. Ses mains retombent près de son corps. Elle baisse les yeux sur le sol, elle ne peut rien répondre à tout ça parce que même sur ce ton, même sous la colère et la tristesse. Elle sait qu'il a un peu raison. « Arrête de te trouver des excuses ! J’ai compris, j’aurais dû le comprendre y’a dix ans ! » c'est alors qu'elle relève la tête. De la colère dans sa voix. Elle l’avait déjà vu en colère mais pas contre elle. Nouveau coup de poignard dans son cœur. ses prunelles se braquant sur son ancien amant. Elle ne peut s'empêcher de souffler.

« je t'ai attendue pendant dix putains d'années, Misha. J'suis jamais tombée amoureuse d'une autre personne que toi… t’es l’amour de ma vie.. je ne pourrais jamais aimé quelqu’un comme je t’aime.. » elle fait une pause dans sa phrase parce que sa respiration se fait plus difficile, sa vue est brouillée par ses larmes. « Jamais.. Mais j'avais besoin de temps et toi tu voulais tout rattraper dans la seconde. Dix ans ne s’effacent pas en un claquement de doigts. J’ai été blessé et j’ai eus le cœur brisé quand le jugement a été rendue » qu’elle articule alors que les larmes coulent à torrent sur ses joues. Elle se sent meurtrie, parce que ça elle ne l’avait jamais dis à personne d’autre. « Je te demandais juste un peu de temps.. »

“ Pourquoi tu m’as rappelé, si c’était pour me faire ça, hein ?! “ qu’il s’énerve un peu plus, elle a un mouvement de recul. Elle ne sait plus you dire quoi faire pour m’aider la situation. Ce regard qu’il lui lance. « T’avais qu’à la vendre en silence t’as baraque ! J’avais pas besoins de savoir ! » elle ferme les yeux alors qu’il lui tourne le dos. Elle a juste envie de s’effondrer, de se laisser pleurer jusqu’à n’en plus pouvoir. Elle comprend qu’il soit en colère, et triste. Jul elle sait que si elle ne lui avait rien dit et qu’elle serait retourné à Klamath Falls sans dire un mot. Il aurait aussi péter un câble. Elle réouvre les paupières, les yeux rougis et gonflés. « Putain, Juliet ! » son cœur il manque des battements. Il lui fait mal. Elle reste interdite quelques secondes, si elle s’approche elle ne sait comment va réagir Misha. Elle croise finalement les bras. Ça fait beaucoup trop mal de le voir dans cette situation là. Accroupi, la tête entre ses mains. Que faire ? Que dire ? Probablement rien. Elle se mord la lèvre.

« Je.. suis désolée, Misha, j’ai jamais voulu tout ça.. » bien qu’il ne devait pas en avoir grand chose à faire de ses excuses, elle se devait de lui dire. puis elle se recule, elle ne savait que trop bien qu’il ne voudrait plus la voir après ça, qu’il ne voulait plus entendre parler d’elle. Ce qui en soit était tout à fait normal. Tous ses rêves et espérances qui partaient en même temps que ses paroles. L’écart se creuse entre eux, à mesure qu’elle s’éloigne elle sent son cœur se morceler. Elle se retrouve dans l’allée de cette maison, augmentant la vitesse de ses pas. Afin de rentrer dans cette maison qu’elle ne reconnaissait même plus. Elle s’effondre sur le parquet de l’entrée , pleurant toutes les larmes de son corps. Son cœur ne lui avait jamais vraiment appartenu depuis qu’elle l’avait rencontrée. Il lui appartenait et ça lui faisait terriblement mal. On se remet jamais vraiment de la perte de son âme soeur.