pas savoir si le manque d'alcool nique mon cerveau, ou si il devient plus clair. j'en jure être plus sentimental, ressentir le manque en plus forte dose. pas du liquide dégueulasse dans ma gorge, pas la sensation divine de plus exister avec les pieds sur terre. le manque de proximité, puiser dans la chaleur humaine de n'importe qui, pour tenter de ravaler, de déglutir ces foutues larmes qui veulent s'échapper. tu t'es niqué toi-même, ou alors c'est eux, tes parents, les vrais t'sais ? peut-être, que je cause avec moi-même, la clope au bec alors que j'enfile le pantalon, ferme le dernier bouton, avant de replacer les mèches trop longues, de les attacher derrière. l'allure d'eren, j'crois qu'on finit par s'y habituer. enfoncer le pull gris dans le pantalon, le retirer, abandonner la manœuvre, rien sera gardé très longtemps sur mes épaules. allumer la catin de nicotine, sentir le tabac venir tabasser mes poumons, y'a sûrement mon foie qui hurle au scandale pas si loin, se plaint de recevoir le nocif d'une autre manière. je l'assomme d'une nouvelle bouffée, enfile la veste en cuir, les grosses bottes noires. oublier, parce que faut pas le dire, pas vrai ? pas vouloir qu'elle te voit autrement, wendy. trop bonne pour se prendre le violent en pleine face. j'y pense, à finir l'horrible cigarette, tabac un peu pourri, mais c'est vrai. l'affection qui renaît, et j'veux juste pas être foutu une seconde fois. casque, moto, durée de voyage trop courte. pas le temps de penser, c'est sûrement mieux comme ça. je connais le code, je l'ai retenu, mieux que ces soirées dont j'ai aucun souvenir, mieux que ce dernier mélange pour tenter de foirer la dernière espérance de vie. fêter la mort. monter, au septième étage. pourquoi l'ascenseur force toujours à réfléchir ? au diable, j'avance, frappe à la porte, m'adosse au mur pas loin. rainure du mur me nique l'épaule. clope remise au coin des lèvres, sans l'allumer, juste besoin de jouer avec quelque chose. attendre, de pouvoir oublier, dans cet appartement, dans ses bras, dans ses soupirs. putain wendy, t'es ma bouée de sauvetage.

Retrouvailles inattendues sur lesquelles Wendy n'aurait jamais parié. Son pire ex. Celui avec lequel elle s'était pris la tête un milliard de fois, et qu'elle n'avait absolument pas regretté après l'avoir quitté. Et pourtant, voilà que six mois après, au bout de quelques messages, elle acceptait qu'ils se revoient. Assise sur son canap, les yeux sur leur conversation, elle avait le cœur qui battait d'impatience, consciente de ce qui allait arriver. Il n'allait plus tarder. Elle finit par se lever pour se contempler dans son miroir, essayant de se recoiffer un peu et de donner un peu d'allure à sa tenue. Voilà qu'elle se faisait belle pour un homme qui avait été particulièrement infect avec elle... Mais elle se remettait à penser à l'après dispute, ce moment où, à bout tous les deux, leurs corps se rejoignaient et bougeaient en parfaite osmose durant quelques minutes, avant de les libérer tous les deux dans un plaisir partagé. Son corps à elle en réclamait encore, petite voix qui lui murmurait que ce serait encore mieux que toutes les fois précédentes, première dose après une longue période de sevrage.

Bruits de coups à la porte se faisant l'écho de son palpitant, tandis qu'elle se dirigeait vers l'entrée de son appartement pour lui ouvrir. Marcus lui apparu alors, toujours aussi beau, toujours l'air d'être en bordel dans sa tête, lui faisant toujours autant d'effet. Elle se recula d'un pas pour le laisser rentrer, ne sachant trop quoi lui dire. Porte fermée, bras croisés, elle contempla un instant l'homme qu'elle s'était jurée de ne plus jamais revoir, avant qu'ils ne traversent tous les deux l'espace qui les séparaient pour se retrouver.

Odeur de tabac froid venant emplir ses narines alors que leurs lèvres se touchaient enfin, corps venant vite retrouver ses repères chez celui de l'autre. Elle passait ses mains sur son cou, dans sa nuque, dans ses cheveux, sentant le désir la consumer. Elle finit cependant par réussir à s'écarter un peu de lui, à bout de souffle, tout en restant dans ses bras. Tu... Tu veux quelque chose à boire ? La sympathie naturelle des Duncan reprenait le dessus un instant, voulant s'assurer qu'elle recevait bien son invité.

creuser l'addiction d'une autre manière. créer l'obsession comme jamais j'ai pu le faire avec elle, bien avant ça. six mois que tout a été foutu en l'air, six mois, que j'ai oublié la saveur de sa bouche, les dessins de son corps, les imperfections qui sont venu la creuser avec le passage du temps. six mois, que j'ai osé oublier jusqu'au son de sa voix, jusqu'à l'harmonie trop évidente qui se lie trop bien entre nous. j'ai juste creusé le manque, névrosé stupide qui a besoin de sa dose, de son souffle, de tout qui peut me permettre d'oublier comme la vie est qu'une chienne qui en veut à ma peau depuis des semaines. besoin de relâcher le monstre, le grand appétt qui me bouffe moi-même. je suis tombé dans le néan, et ma récompose se trouver derrière cette porte. elle, dont j'ai plus cité le nom depuis des semaines. frapper à la porte, attendre trop longtemps, qu'elle ouvre, que ses pas se fassent entendre. je compte les secondes, sûrement que la minute s'apparente à une heure, au minimum. s'ouvre, sésame, et elle admire. le regard coincé sur ma personne, et faut avouer, que ça fait crever mes lèvres d'un sourire. à pas ouvrir la bouche, lui laisser le temps d'admirer. bouger, fermer la porte derrière moi. mais ça dure pas longtemps, on fait vite crever la distance, à venir se coller l'un à l'autre. les lèvres qui se cherchent, et putain, j'ai jamais eu aussi faim d'elle. à appuyer, bouffer ses lèvres, lu couper le souffle, rien à foutre si on finit par crever d'asphyxie. relâcher relève du défi, mais elle force à lâcher, ça fait râler, grognement que je lâche comme un animal enragé. un truc sans alcool. je ne sais pas ce que t'as. ouais, même ça, ça fait rager de l'intérieur. corps contre moi-même, hurle son ton moqueur pour éveiller ma frustration. je bouge, va poser ma veste dans l'entrée, avant de revenir vers elle. si elle me tourne le dos, c'est ses cheveux que je pousse, sa nuque dans laquelle je viens plonger mon nez, des baisers, juste de quoi l'attirer plus fort à moi, que je sois le seul de ses soucis. t'as toujours le même parfum, nan ? laisser glisser mon nez dans son cou, venir mordre, laisser une légère marque, juste pour un début. et je remonte: mon nez, sous son oreille. envie qu'elle ne voit que moi, que le désir vienne la bouffer toute entière. oh, le jeu ne fait que commencer...