make peace with mind, it’s your best ally -- misha

Sur le lit d’hôpital qu’on la contraint à occuper pendant un certain, Darcy pose machinalement ses mains sur son ventre entre vachement plat. Encore aujourd’hui, ça se bouscule dans sa tête. La jeune britannique avait pesé le pour et le contre de cette grossesse, de ce bébé à assumer dans quelques mois. Le délai pour réfléchir n’était pas éternel et elle devait vite sonder son esprit avant de se retrouver face à un choix qu’elle ne veut pas. Elle était partie dans le service d’Orthogénie de l’hôpital prétendant qu’elle venait pour une patiente, mais non, elle posait les questions en pensant à elle. On lui donne cette brochure qui énumèrent les différentes aides pour les femmes ne voulant pas aller au bout de leur grossesse. En tout cas, celles qui ne voulaient pas être mère. Ce bout de papier, elle l’avait parcouru en long, en large et en travers. Elle, elle pourrait peut-être assumer, mais elle avait besoin d’un certain soutient.

Misha lui avait assuré le sien le soir où ils avaient tout découvert, mais voilà, au fond d’elle, il y a ce reste d’incertitude. Que pouvait-elle bien attendre d’un mari un peu trop volage à son gout ? Parce que là, clairement, elle allait de surprises en surprises. Chaque jour, elle en apprend une bonne sur lui. Une nouvelle femme. Elle, aussi avait sa vie à côté, une vie dont elle a du mal à se défaire et ce qu’elle refuse de faire. Darcy, elle veut le garder, prouver qu’elle peut mieux faire les choses que sa mère et pas se barrer parce que les choses étaient trop difficiles. Elle veut être là pour son enfant, elle veut qu’ils soient là tous les deux pour lui.

En connaissant ses soucis de santé, sa tendance à prendre un peu trop de cachets, sa grossesse ne pourrait pas se passer d’une surveillance supplémentaire. On lui propose de l’aide, des rendez-vous réguliers, des groupes de paroles, tout ce qu’il faut pour qu’elle commence à mettre cette addiction à la poubelle. Elle se plonge dans le travail pour garder son esprit occupé, mais elle en oublie certaines choses essentielles. Son corps lui donne un signal d’alarme. Un malaise et une plaie à l’arcade sourcière gauche plus tard, Darcy appelle Misha à l’aide. Mis dans la confidence, son supérieur ne voulait pas qu’elle continue cette journée mais qu’elle aille se reposer chez elle. Du coup, elle part en direction des vestiaires pour récupérer ses affaires et puis le ‘cadeau’ qu’elle avait pour Misha. Une attention particulière, elle ne savait pas comment le faire pour lui dire son intention de garder le bébé. Alors en trainant sur internet, elle trouve ce site qui fait des mugs personnalisés et saisit l’occasion. Elle y commande un mug noir — ne sachant pas la couleur préférée de Misha — avec l’inscription suivante : Keep calm, i’m going to be a father. C’est drôle, un peu comme eux deux. L’objet est toujours dans sa boîte d’origine, Darcy le cache dans son sac sous ses affaires. Une fois à l’appartement, elle lui donnerait comme si de rien n’était pour voir s’il allait remarquer la mention particulière. Darcy, elle a un peu l’impression qu’il ne voulait pas venir, qu’il avait mieux à faire que de la conduire pour qu’elle se pose un peu. Peut-être qu’elle se trompe, elle ne sait pas. Finalement, il accepte et elle le retrouve un peu plus tard. Tu crois que les rollers c’est toujours une bonne idée ? dit-elle en pointant sa plaie soignée, En rollers, ça aurait pu être pire.

Il n’était pas encore vraiment habitué lui, à la vie maritale, Misha. Pas aux petites attentions non plus. Alors quand il reçoit un sms de Darcy, qui lui demande de venir la chercher, il croit d’abord à un test, ou une façon à elle de l’emmerder. Puisqu’elle adore ça. Elle le fait chier 24h sur 24h, jour et nuit, ça ne changerait pas. Du coup, il ne se montre pas très coopératif dans un premier temps. Jusqu’à comprendre – et ça aurait été plus simple qu’elle lui explique dès le début ! - qu’elle avait en réalité fait un malaise. Probablement dû à sa grossesse. S’en inquiétant aussitôt - bien qu’un peu tard -, il saute dans sa voiture, prenant la direction de l’hôpital.  Le tout en continuant d’échanger quelques sms avec sa femme. Faudra vraiment qu’il oublie cette sale manie quand il aura son bébé à l’arrière.  

Les hôpitaux, Misha les déteste. Ça pue, et y’a toujours un bon gros tas de tarés qui y croupissent. Il en fait partie lui, de ces tarés, pourtant. Combien de fois il a fini là, sur un lit, pour se faire recoudre l’arcade ou la joue, après une bagarre de bar. Le tout encore tellement soue, ou colérique, qu’il faut toute la sécurité pour le maîtriser. C’est peut-être derrière lui. En tout cas, il n’a pas causé ce genre de remu ménage depuis qu’il est revenu de taule. Et pourtant, bourré, il l’est souvent.  

_ “ Salut... “

Qu’il lâche à l’infirmière de l’accueil, s’accoudant à son comptoir. Elle est plutôt mignonne, alors il sourit en coin des lèvres, laissant le clair de ses yeux vagabonder sur son joli minois.  

_ “ Je viens chercher Darcy, je suis son nouvel ambulancier. “

Et il est fier de sa connerie, bombant le torse, alors que connaissant certainement l’énergumène, via Darcy, l’infirmière lève les yeux au ciel. Et sans lui laisser le plaisir d’entendre le doux son de sa voix, elle lève son index juste au-dessus de son épaule. Machinalement, il se retourne, et il l’aperçoit, Darcy, qui s’avance vers lui. Ne perdant rien de son petit sourire, il se redresse le temps de se retourner, posant ses coudes contre le comptoir, derrière lui. “ Tu crois que les rollers c’est toujours une bonne idée ? “ Elle lui désigne son front et plus particulièrement son arcade, blessée. Il minaude légèrement, un peu moqueur. “ En rollers, ça aurait pu être pire “.

_ “ Mais c’est écolo. L’écolo ça jamais été safe. “

Il sourit de plus belle, se décollant du comptoir pour s’avancer un peu vers Darcy. Près d’elle, il passe rapidement sa langue sur ses lèvres, qu’il pince légèrement, tout en se penchant vers le visage de la jeune et future maman.  

_ “ Bon toi, tu vas aller bouffer pour trois, ou quatre. Je t’emmène au McDo ! “

Quel romantisme ce garçon. Il se penche un peu plus, puis il l’embrasse Darcy, sans même avoir son accord, ou comme si c’était si naturel. Ça l’est peut-être un peu, à force. Ils vivent ensemble, et quand ils ne s’engueulent pas, ils se câlinent comme des animaux, alors un peu d’attention humaine, il en avait besoin. Il capture les lèvres de Darcy, très rapidement, il en joue, les relâchant, puis les rattrapant, avant de finalement passer un bras autour des épaules de la jeune femme, et de se redresser.  

_ “ Tu me feras le plaisir d’avaler un p’tit dej’ à partir de maintenant. T’oublies pas que tu manges pas que pour toi. “

Et il pose sa main libre sur le ventre si plat de Darcy, fronçant légèrement les sourcils alors qu’il enfonce son regard dans le sien. C’était sûrement un peu bête, qu’il lui fasse la morale, lui, alors qu’il n’a rien d’un bon père. Mais disons qu’il essaie.  

_ “ Putain, je sais plus par ou j’suis rentré là dedans. “

Qu’il lance finalement, relevant les yeux, et relâchant le ventre de sa femme. L’hôpital, c’est un labyrinthe avec quatre entrées et autant de sorties. Et pour un homme qui n’a aucun sens de l’orientation, c’est l’enfer.  

C’est de loin que Darcy observe la scène qui se déroule devant ses yeux. Elle aurait pu signaler sa présence tout de suite, mais avait, au fond d’elle, envie de voir la réaction de son mari. Même si leur mariage était encore tout frais, la jeune femme commençait à le connaître, voir par cœur. Elle fronce les sourcils, se dit qu’il finira par remarquer sa présence. Mais non, c’est même pire. Monsieur commence à faire le coq de bassecour devant l’infirmière de l’accueil. Darcy aurait peut-être du attendre que la suivante prenne son service, celle qui est un peu moins attirante et moins douce avec les intrus. Alors là, elle a ce petit plaisir qu’elle exécute en se rapprochant doucement mais rapidement de lui. Tu en fais un beau d’ambulancier dit-elle en lui donnant une petite claque derrière la tête. Pas quelque chose de fort, mais qui se rapprochait plus de la caresse. Qu’est-ce qu’elle aimait passer ses mains dans ses cheveux aussi. Les ambulanciers draguent pas les infirmières, je les connais bien. D’ailleurs, elle devrait peut-être penser à demander de leurs nouvelles. Darcy pourrait même planter son mari là pour le faire maintenant et lui rendre la monnaie de sa pièce pour l’infirmière.

C’est un peu comme le sexe, tu vas me dire qu’elle lâche en posant ses mains sur les hanches. Une pique lancée, sans vraiment de honte, une partie lancée entre eux, comme d’habitude. Le visage de Misha s’approche dangereusement du sien. A ce moment précis, la belle aurait pu très bien venir déposer délicatement sa main sur sa joue et le pousser pour refuser la distance réduction, mais elle ne fait rien. Tu vends du rêve, dis donc. Moi qui pensais aller dans un beau restaurant où l’addition fait presque peur. Elle ne va pas se mentir, à chaque fois que le beau brun l’embrasser ça lui faisait quelque chose, et pas seulement parce qu’ils étaient liés par les liens sacrés du mariage et l’enfant à naître. Non, c’est plus que ça. A deux, ils étaient loin de former le couple idéal et sortaient plutôt de l’ordinaire avec leur routine quotidienne. Elle commençait à s’y habituer, se dit que les choses — dans son destin — devaient être écrites comme telles. Très drôle pour le petit déjeuner, mais bon si tu me prépares avec amour, ça passera sûrement. N’oublie pas que j’ai des nausées le matin pour le moment. Les joies de la grossesse, et dire, qu’elle n’était pas au bout de ses peines. Je sais qu’il est là aussi, je risque pas, darcy elle savait pas trop quel pronom utilisé pour le bébé, il ou elle, parce que pour le moment, il était trop tôt pour déterminer le sexe. Elle a ce léger sursaut quand il vient poser la main sur son ventre. C’est bizarre car elle a presque l’impression que ce geste, bien que surprenant l’apaise. Ça va se voir bien assez tôt, t’inquiètes pas. Tu sais que j’ai lu que les hommes pouvaient faire aussi ce qu’on appelle une couvade. Genre quand ils prennent du poids aussi. J’espère que tu ne perdras pas tes abdos. Elle ne le laisserait jamais faire. Hors de questions qu’il change comme ça. Arrête de râler, c’est pas si compliqué que ça, à peine a-t-elle le temps de finir sa phrase que Darcy vient prendre la main de Misha pour le guider à travers les couloirs de l’hôpital. Ils passent à l’étage inferieur et Darcy s’arrête pour lui donner une indication. Ne va jamais à droite, on appelle ça le couloir de la mort. Tu te doutes de ce qu’il y a au bout. Voilà qu’elle repart et qu’ils se retrouvent à l’extérieur de l’établissement. Darcy se tourne vers lui. T’es garé où exactement ? Et euh… j’ai aussi un truc à te donner… mais quand on se sera tranquille à la maison. Au moins, ils auront leur moment à eux. Un souvenir de plus à leur histoire.

Faudrait peut-être qu’il y songe, à devenir ambulancier ? On ne va pas se mentir, son nouveau boulot paye super bien, mais il commence à comprendre le ténébreux, que son patron est un peu louche. Qu’il pourrait le faire plonger dans quelque chose de mauvais, avant même qu’il n’ait le temps de le réaliser. Le problème de l’ambulancier, c’est qu’il faut certainement quelques notions scientifiques, et lui, à part la reproduction humaine, il ne connait rien aux sciences de la vie. Quoi qu’il sait faire du bouche à bouche, ça peut peut-être suffire le jour de l’examen. Il hoche la tête un peu bêtement, gardant quand même sérieusement l’idée dans un coin de sa tête. Il est sorti de sa rêverie par la main de Darcy, qui passe dans ses cheveux, comme par avertissement. Avertissement dont il ne tient visiblement jamais compte. “ Les ambulanciers draguent pas les infirmières, je les connais bien “ Il hausse un sourcil, septique, les yeux clairs tombés sur elle.

_ “ T’as jamais regardé Urgences toi ! “

Gates il est ambulancier au début, et qu’est-ce qu’il peut draguer Mayday ! Ouai, il n'en n'a pas l’air comme ça le Misha, mais il a clairement trop regardé la télévision. Surtout les séries médicales ou les médecins passent leur temps à collectionner les infirmières. C'est peut-être pour ça que maintenant, il a pas confiance en les collègues de Darcy. Manque de confiance plutôt mal venu de sa part, mais bon, faut croire qu’il est finalement possessif, le Misha. “ C’est un peu comme le sexe, tu vas me dire “ Ça ressemble à un pique bien ironique. Alors il plisse des yeux, suspicieusement, avant de la pointer du doigts, accusateur.

_ “ Tu t’en n'es pas plain ! “

Elle en redemande alors bon... Ca doit être plus safe que le roller. Il obtient un rapide baiser pour se donner raison, avant de relever les yeux pour indiquer son envie d’un McDo. Ou plutôt celle de nourrir son bébé, par quelque chose de bien américain. “ Tu vends du rêve, dis donc. Moi qui pensais aller dans un beau restaurant où l’addition fait presque peur “ Il la toise avec ironie, grimaçant presque avant qu’elle ne termine sa phrase.

_ “ Et tu vas la payer l’addition peut-être ? “

Tout dans le romantisme, toujours. Faut dire que le Misha, il a pas l’habitude des endroits des gens coincés. Sauf au country club, mais là-bas, il passe son temps à se moquer des gens avec sa petite voix, dans sa tête. “ Très drôle pour le petit déjeuner, mais bon si tu me prépares avec amour, ça passera sûrement. N’oublie pas que j’ai des nausées le matin pour le moment “ Lui, préparer un petit déjeuner ? Il hoche la tête, rapidement, fronçant les sourcils, avant de poser une main sur l’épaule de Darcy, d’une mine plus compatissante.

_ “ D’accord... Je te réserve une chambre à l’hôtel pour le reste de ta grossesse. “

Il tapote l’épaule de Darcy avant de la contourner et de poser son index sur son menton, cherchant son chemin. Il n’a aucun sens de l’orientation Misha. Pendant qu’elle, elle lui fait la morale des couvades, qu’il balaye d’un geste de la main.

_ “ Aucun risque, j’ai pris trois abonnements à la salle de sport ! “

Plutôt que de lui faire passer des tests psychologiques, sa mère auraient certainement dû se pencher sur son QI. Finalement, Darcy lui attrape la main pour le mener vers la sortie, s’arrêtant juste devant un autre couloir, qu’elle appelle le couloir de la mort. Il s’arrêtant, retenant Darcy qui essaie de le tirer.

_ “ Parce que c’est un couloir dangereux ?! J’ai envie de voir ! “

Il aurait presque les petites étoiles de l’adrénaline dans les yeux, cet idiot.

_ " Ya des zombies ? "

Encore une fois, trop de télévision. Et Darcy, elle parvient à le traîner dehors, et lui, rangeant ses mains dans ses poches, il bougonne parce qu'elle l'empêche de faire un tour de train fantôme, en gros. Ils rejoignent sa voiture, qu'il déverrouille, et il s'installe côté conducteur. A l'arrière, il a déjà installé une coque pour bébé...

_ " Pourquoi, à la maison ? Je t'ai dis qu'on allait au McDo ! "  

Pendant un moment, Darcy reste là à le fixer tout en l’écoutant parler. Misha, il avait ce don sorti de nulle part avec elle, lui donner envie de rire au moment où elle a besoin d’être sérieuse. Si le futur bébé a le même caractère que son père, ça promet quand elle devra servir après une bêtise. Au moins, elle pourra travailler dessus avant la naissance et qu’il ou elle ne grandisse. Tu te fous de moi ?. Difficile de savoir avec lui sur quel pied danser. On est pas dans une série, c’est le monde réel ici. Et si je te surprends à draguer une infirmière, tu risques de finir dans un tiroir aussi. Un petit avertissement, l’air de rien. Il y a même ce sourire qui vient se loger aux coins de ses lèvres rosées. Si on fait fasse à une canicule, au moins, t’auras pas trop chaud. Elle est loin de vouloir se débarrasser de lui, justement, Darcy —au fond d’elle— a cette foutue hantise de le voir prendre ses jambes à son cou si les choses se compliquent. Bien sûr, fière comme elle est, elle n’ose pas lui dire clairement ce qu’elle ressent, mais lui fait quelques crises de jalousie à l’occasion. Elle sent que ça commence à l’énerver, mais c’est assez compliqué de s’en empêcher.

Voilà qu’elle se lance dans un autre jeu qui tends plutôt vers la taquinerie que des reproches. C’est sûr qu’avec Misha, Darcy est loin de s’ennuyer sexuellement parlant. Au moins quand ils sont en train de batifoler à deux, ils ne s’engueulent pas. Généralement, ce plaisir met fin à une dispute. C’est un peu comme leur quotidien. Je vais pas flatter ton égo, ou sinon, j’ai pas finit d’en entendre parler, mais oui, ça je m’en plains pas. Quoi que, on dirait que t’as un peu peur en ce moment on dirait. Ces hommes et les idées reçues sur le sexe et la grossesse, elle en pouvait plus. Elle n’était pas malade après tout. Ce qu’elle avait envie d’un bon repas là, pas quelque chose pris sur le pouce. Par moment, ça lui arrivait d’avoir des petites envies bizarres typiques des femmes enceinte, mais elle le regrettait amèrement après. Les nausées, qu’est-ce qu’elle a hâte qu’elles foutent le camp. On a beau lui dire que les mois suivants seront beaucoup plus faciles à supporter, mais Darcy attend de voir avant de donner son avis. Ouais pourquoi pas, surtout si c’est pour bien manger. Toi, t’aurais envie ton enfant mange de la junk food à gogo? dit-elle en lui sortant son plus beau regard de chien battu. Quand Misha lui indique qu’il a l’intention de réserver une chambre d’hotel jusqu’à janvier, Darcy voit rouge et claque des doigts pour attirer son attention sur elle. Toi! T’as pas intérêt à faire ça. Tu ne te débarrasses pas de moi comme ça. S’il le faut, je vais m’accrocher à toi comme un koala. Il vaut mieux pour lui d’avoir les nerfs bien accrochés. Si cela n’est pas déjà fait. Je peux t’accompagner aussi ?, pas forcément pour pratiquer, mais plutôt pour regarder le spectacle et y prendre quelques photos souvenirs. Aussi rire de lui s’il est un peu dans la galère. Promis je verrais que toi.

Encore une fois, Darcy se doit de le mettre sur le bon chemin et l’empêcher de d’aller plus loin. Je crois pas que tu aies réellement envie d’y aller, c’est morbide, et personne ne te réponds si tu parles. Et non, il y a pas de zombies, on est pas encore dans Walking Dead. Enfin, ils respirent l’air frais et pas l’ambiance aseptisée de l’hôpital. C’est en posant une main sur son ventre qu’elle rentre dans le véhicule. Ça va finir par devenir réellement un reflexe pour elle. Le fait de voir déjà des affaires pour le bébé dans sa voiture, ça la fait sourire, et la touchait. T’as réussit à l’installer tout seul ? dit-elle en posant son sac à terre. Mais oui, on va au McDo, on verra après. Je préfère qu’on soit tout seul, que ça soit personnel. Et conduit pas trop vite, ça risque de casser ou sinon.

Remué à l’idée que son enfant ne mange que de la junkfood ? Pas vraiment. Faut dire que Misha il n’a pas été élevé dans la pauvreté, donc, il avait rarement droit à un MacDo. Ce à quoi il s’est bien rattrapé en quittant le nid familial. Après avoir claqué la porte de ses parents, et manquant de ressource, il n’avait que les fastfoods pour se nourrir à moindre coup. Ce dont il n’a pas vraiment souffert, ayant toujours été très sportif. Alors, si à la télévision, tout le monde se désole de cette génération fast-food, lui, il ne trouve pas grand intérêt à se pencher sur la question.  

_ “ Je pense surtout qu’il aimera pas les légumes verts, alors probablement qu’il réclamera des frites. “

Comme son père. Fallait pas que Darcy s’imagine que le Misha allait cuisiner quelque chose, même pour sa progéniture. Il était prêt à faire des efforts, mais fallait pas pousser le bouchon trop loin non plus.  

_ “ Les petit pots ça n’a jamais tué un gamin, moins que les couches pleines de trucs pas bio du tout ! “

Et Pampers en première ligne. Enfin, c’était un truc qu’il avait lu sur le net, et il en avait déduit que les couches, c’était comme les pommes. Pleines de pesticides. Fallait prendre du bio, ou les voler dans le jardin du voisin, pour ne pas crever d’un cancer. Tout ça pour suivre à la lettre le “manger cinq fruits et légumes par jour”. Les cancérologues vous en remercieront.  

Finalement, après quelques conneries imaginaires du Misha, ils gagnent la voiture, puis le MacDo. Pendant tout le trajet, et le repas (à base de frites, ketchup et de Burger aussi plat que Darcy) il n’a de cesse que de la questionner sur son cadeau. Est-ce que ça se boit ? Est-ce que ça se fume ? Est-ce que ça se renifle ? Les réponses de Darcy ne sont jamais très intéressantes, alors il finit par oublier le cadeau, pour en revenir aux pesticides de couches Pampers. Et il va jusqu’à proposer à Darcy d’aller chercher des couches chez l’agriculteur du coin. Ou qu’elle se démerde avec des couches réutilisables, mais ce sera pas à lui de faire la lessive. Pas question qu’il mette le nez dans le caca de morveux.  

Ils rentrent à l’appartement de Darcy – et peut-être le sien à force – sur les coups de 21h. Ayant déjà oublié ce fameux cadeau visiblement inintéressant, Misha part s’avachir dans le canapé, pieds sur la table basse, et une main sur son ventre bien trop repu. Il n’aurait peut-être pas dû avaler deux menus Maxi Best Of. Ça allait lui rester sur le ventre. Pendant au moins deux heures, avant d’en avoir envie d’un troisième.  

_ “ Bon, faut qu’on aille faire du sport, trop de BigMac à éliminer ! “

Le MacDo, c’est vraiment le truc dont t’as super envie, t’as hâte de recevoir ton plateau, mais pendant que tu le mange, t’as la déception qui monte, tu sens que c’est pas si terrible que ça finalement. Mais tu l’as tellement attendu, que tu t’en gave, et tu le regrette. C’est comme la gueule de bois. Et dans deux jours, tu recommence, comme si t’avais pas assez souffert. Misha, c'est un grand adepte du self-malaise. Si c'est pas la junk-food, c'est l'alcool, et si c'est pas l'alcool, c'est la drogue. Parfois un beau mélange de deux d'entre eux, voir des trois. Surtout ces derniers temps. Depuis qu'il ne voit plus Juliet.

Le dos enfoncé dans le fond du sofa, il se retourne vers Darcy, levant ses bras en l’air pour lui faire signe d’avancer vers lui.  

_ “ Cochonneries sur le canapé, tout de suite ! Faut éliminer ! “  

Raisonnant en terme pratique, ils étaient loin d’être prêt à accueillir ce bébé. Heureusement qu’ils leur restent encore quelques mots pour tout organiser. Même si Darcy ne lui avait pas encore fait part clairement de son choix, elle s’y voyait déjà. Soyons honnête, son colocataire n’allait plus revenir, elle s’était faite à l’idée. Peut-être qu’il était mieux à l’autre bout du monde, à voir de beaux paysages, boire des cocktails sur la plage. Darcy, sa vie, elle était bien ancrée à Klamath Falls. Jamais elle ne songerait à partir seule, plus maintenant. Son ancienne chambre pourrait très bien servir pour le bébé, avec tous les meubles et objets nécessaires pour s’en occuper. Elle acquiesce en levant légèrement les épaules. Alors du coup, tu fais du racisme sur les légumes maintenant? On ne peut pas changer la couleur des concombres ou des cornichons. Et pourtant c’est délicieux. Une petite salade pour la rafraîchir, ça lui ferait tellement de bien jusqu’à lui mettre l’eau à la bouche. Je crois que sur ce point de vue-là, on peut débattre pendant des heures, voir des jours dit-elle en ayant tendance à exagérer. Bien sûr qu’elle ne tiendrait pas jusqu’à là, soit c’est le sommeil qui aurait raison d’elle, soit Misha aura trouvé les mots ou simplement le moyen pour qu’elle se taise. Et, lui, il savait y faire. Va falloir qu’on se repartisse les tâches équitablement. En bonne organisatrice, Darcy serait amplement capable de faire un tableau, pour savoir à qui fait le plus souvent une certaine tâche et qui a tendance à se défiler pour d’autres. Je veux qu’on se lève à tours de rôles. Même s’il ou elle dit ‘maman’, ça veut dire aussi ‘papa’ également. Enfin, si jamais.. Enfin bref. Voilà qu’elle l’assomme avec des dires complètement absurdes et le laisse un peu mariner encore.

Sur la route, la jeune femme ne gêne pas pour commenter la conduite de son mari. Toujours là à lui rappeler le code de la route, ayant peur qu’un accident se produise. On compte plus les idiots qui se torchent avec ce papier leur laisser légalement le droit de naviguer sur les routes. Au fastfood, il y avait beaucoup d’odeurs qui se mélangeaient et qui lui chamboulaient l’estomac. Ce n’est pas faute de lui demande s’ils pouvaient partir, aller ailleurs, mais lui, campaient sur ses positions. Si le bébé à naître hérite de son obstination, les jeunes parents auraient des cheveux blancs avant l’heure. Finalement, ça passe et Darcy peut commander. Même si l’établissement propose tout une sorte de menus et de plats à emporter, elle savait que commander une salade n’était pas trop bien vu par les fans de l’enseigne. Certains s’amusaient même à dire que c’était comparable d’aller faire un câlin à une prostituée. Son choix s’arrête sur un simple wrap qui, étonnement, passe plutôt bien. Mais comment t’arrives à manger tout ça? Tu caches où toute la nourriture?, bonne question. Question qui demande réflexion. Ils attendent un peu avant de se décider à partir. Je dois aller faire pipi et on peut y aller. Normalement, cette technique était utilisée par ceux qui ne veulent pas payer. Là, elle s’en fichait pas mal, tout ce qu’elle voulait c’est se vider la vessie pour pas taper une crise dans la voiture s’ils tombent dans les bouchons. Elle revient quelques minutes plus tard et ils prennent la route.

Il a beau lui demander des indices sur le cadeau qu’elle allait lui offrir, essayer plusieurs fois d’affilé —un peu comme un enfant—, Darcy reste stoïque, muette comme une tombe. Deja de hacer preguntas, no diré nada¹. Voilà que de l’espagnol, une de ses maternelles, sort de nulle part. Ça faisait un moment qu’elle ne l’avait parlé, des petites brides sortaient souvent quand elle s’engueulait avec sa mère au téléphone ou avec son père pour détourner son attention. Pardon, c’est sorti tout seul qu’elle s’excuse C’est le côté espagnol du bébé qui se réveille, ou pas. Elle fait semblant dormir pour ne pas à avoir à répondre à ses questions.

La belle avait tellement pas de courage de marcher jusqu’à l’appartement qu’elle aurait bien demander à Misha de la porter sur son dos. Autant en profiter tant qu’elle est encore proche de son poids plume. Malheureusement, il était dans le même état. C’est comme deux zombies qu’ils pénètrent dans le logement. Je t’ai dit, je veux venir te voir, mais j’ai la flemme d’en faire. Elle dépose son sac sur une des chaises de la table de la salle à manger. Petite mais fonctionnelle. Puis, sa veste échoue sur le porte manteau. Elle retourne vers la table pour vider son sac, littéralement. Elle soupire de soulagement, le mug est pas cassé. Son attention est gagnée dès qu’elle entend le mot ‘cochonneries’, qui a pour don de la faire sourire. Ça, j’ai pas du tout la flemme. Elle pose la boite sur la table juste après avoir balayer les pieds de Misha qui y traînaient. Bouge tes pieds, s’il te plait. Ensuite, elle vient se coller à lui avec un manque de délicatesse évident, même elle manque de l’écraser. T’es sûr que tu veux pas ton cadeau avant? dit-elle au creux de son oreille. Je dis ça, je dis rien. Je pensais que t’avais peur de toucher le bébé. T’as changé d’avis?, voilà que les hostilités étaient lancé. Ce qu’elle aimait le taquiner à chaque fois, une sorte de tradition initié lors de leur nuit de noce.

“ Alors du coup, tu fais du racisme sur les légumes maintenant ? On ne peut pas changer la couleur des concombres ou des cornichons. Et pourtant c’est délicieux. “ A d’autres. Il n’avait pas la tête du lapin, mangeur de salade à tous les repas. Loin de là même. S’il se tue à la tâche, au sport, presque toute la journée, c’est bien pour justement bruler les calories d’une alimentation malsaine, grasse, et trop salée. De la viande, des burgers, tout ce qui donne le sourire aux lèvres, et bouche les artères. Entre ce qu’il bouffe, ce qu’il boit, ce qu’il fume ou qu’il inhale, Misha ne vivrait certainement pas bien vieux. Mais comme il aime le dire, au moins, il aura vraiment vécu. “ Je crois que sur ce point de vue-là, on peut débattre pendant des heures, voir des jours. “ Tellement, qu’il l’ignore royalement. Misha n’est pas connu pour ses sujets de discussions très intéressants, très philosophiques, et encore moins quand ils demandent de réfléchir un peu trop.  

“ Va falloir qu’on se repartisse les tâches équitablement. “ Si par équitablement, elle entend qu’elle endossera toute la charge familiale sur ses épaules, ils sont déjà bien d’accord. “ Je veux qu’on se lève à tours de rôles. Même s’il ou elle dit ‘maman’, ça veut dire aussi ‘papa’ également. Enfin, si jamais.. Enfin bref. “ Il marmonne, alors qu’il s’arrête à un feu rouge. Le temps pour lui de toiser la jeune femme, l’air blasé.  

_ “ Qu’on se lève ? Ce gosse sera élevé à la dure ! S’il chouine la nuit, papa n’entendra rien du tout ! Papa dors la nuit. “

Il marque une légère pause avant d’ajouter, très sur de lui :

_ “ Comment papa sera capable de faire un autre gosse à maman s’il est crevé ?! Equation logique. Sois-tu t’en charge, soit il arrêtera de chialer à un moment. Il en aura marre avant nous, avec des bouchons d’oreille. “

Et c’est le plus sérieusement du monde, qu’il démarre au feu vert. Un gosse, c’est comme un chien ou un chat, ça s’éduque à la dure. Faut dire qu’il n’a pas eu les meilleurs modèles parentaux lui aussi. Il était refourgué aux professionnelles de l’enfance quand il avait le moindre souci. Des parents aimants et attentionnés, il ignore ce que c’est. Puis soit dit en passant, l’amour et l’attention, ne sont pas ses plus grands atouts. La discussion n’ira pas plus loin, parce qu’ils finissent par s’engueuler. Elle critique sa façon de conduire, et lui, ça l’agace. Pas qu’un peu. Il finit par lui crier à la figure à quel point elle est chiante, et il s’arrête même en plein milieu de la route pour lui signaler qu’elle peut très bien se trouver un autre chauffeur. Il fait chier toute la circulation autour, mais il n’en n’a rien à battre. Elle l’a trop énervé.  

Finalement, arrivés au fast-food, il ne lui parle plus, il boude, il engouffre ses burgers, et ignore chacune des paroles de Darcy. Quand elle lui demande ce qu’il peut bien faire de tout ça, il part recommander un autre burger. Sa frustration passe dans la bouffe. Et ce soir, il ira perdre son temps à la salle de sport, pendant ce temps, il n’aura pas à supporter sa femme. Sur la route, il est un peu de meilleur humeur, bien rassasié. Mais elle l’énerve à nouveau en parlant en espagnol. Ça lui rappelle Gimenez. Il en devient aussi grincheux que le flic. Ils terminent par parler de sport, alors qu’ils se traînent vers l’appartement. Sport qu’il n’a finalement plus la force de faire, alors qu’il s’étale dans le canapé. “ Je t’ai dit, je veux venir te voir, mais j’ai la flemme d’en faire. “

_ “ J’ai pas besoin d’un fanclub. “

Sauf si Megan Fox et Margot Robbie en font parties. Ce serait discutable. Elle vide son sac pendant qu’il zappe la télévision avec la télécommande. Et que son mot préféré sort de sa bouche, histoire d’évacuer toute cette frustration qu’elle lui a causé aujourd’hui. “ Ça, j’ai pas du tout la flemme. “ Ha, peut-être que finalement, il pourrait jouer là-dessus...

_ “ Peut-être que moi si finalement... “

Il lève ses yeux vers le plafond, faisant mine de réfléchir. Misha Kane n’est jamais trop usé pour s’envoyer en l’air, mais assez pour faire chier Darcy Kane. Elle s’approche d’ailleurs, posant une petite boite carrée sur la table, tout en virant les pieds de son mari. “ Bouge tes pieds, s’il te plait. “ Il roule des yeux, le temps qu’elle s’installe, et aussitôt fait, il repose à nouveau ses pieds sur la table. “ T’es sûr que tu veux pas ton cadeau avant ? “ Elle s’écrase contre lui, sans une once d’élégance. Il pose un bras sur le dossier du canapé, derrière elle, ne détachant pas ses yeux de la télévision, juste pour l’emmerder.  

_ “ J’en ai plus envie, y’a du foot. “

La bouche entrouverte, il fixe son écran sur lequel se déroule un match de football. Il n’est pas fan de ce sport Misha, il en ignore même les règles. Mais emmerder Darcy, c’est un domaine qu’il maîtrise sur le bout des doigts. “ Je dis ça, je dis rien. Je pensais que t’avais peur de toucher le bébé. T’as changé d’avis ? “ Il n’allait pas avouer qu’il s’était renseigné sur le net entre temps. Ceci-dit ça restait un peu flou dans sa tête. Parce que pour faire accoucher une femme, il faut faire des câlins. Donc... Quand-est-ce que ça devient réellement dangereux de jouer au docteur, et que madame est enceinte ?!  

_ “ Tais-toi, je regarde le foot. “

Au moins, y’a Chicago qui joue. C’est ce qu’il a compris. Il détournerait bien son regard vers le décolleté plutôt bien dessiné de Darcy, surtout depuis qu’elle est enceinte. Mais il préfère résister à ses propres pulsions, après ce qu’elle lui a fait endurer sur la route. Critiquer sa conduite alors qu’il est voiturier. Sérieusement ? Y’a que les femmes pour ça. Il s’enfonce un peu plus dans le canapé, concentré sur la télévision.  

_ “ Vas me chercher une bière tiens, tu seras gentille. “

Y’avait pas la place pour une bière après un tel McDo, mais l’alcoolique en lui ne pourrait pas se coucher sans sa dose d’alcool. Du coup faudra bien en faire de la place. Et si en plus, ça peut agacer Darcy un peu plus. Il sait que de toute façon, bien énervée, elle craquera, et arrachera ses vêtements avant que lui n’abandonne. Dès qu’elle s’énerve contre lui, elle le trouve encore plus à son gout. C’est comme ça qu’ils fonctionnent tous les deux. Et ça semble bien marcher, parce qu'aucun des deux n’a encore engager d’avocat.  

Neurones, composants propres au tissu nerveux, qui commencent à s’échauffer. Le regard qui ne quitte pas son mari et les conduits auditifs qui tentent de capter la conversation. Elle cligne des yeux, encore trop fatiguée par le manque de nourriture, pour lui prouver qu’elle était encore parmi eux et qu’elle n’allait pas refaire un malaise de suite. J’espère qu’il sera indépendant dès qu’il viendra au monde alors. Comme ça, on n’aura pas à lui préparer ses biberons quand il aura faim ou je n’aurais même pas à l’allaiter. Elle se surprends à surfer sur ses conneries et cette fois ci de bon cœur, T’imagines, tu pourrais ne plus être le seul à profiter de mes nénés. Qu’elle s’enfonce la britannique. Elle hausse un sourcil quand il parle de leur avenir à deux, enfin, à avoir d’autres gamins. Est-ce qu’elle avait affaire au Misha sérieux ou celui qui passait son temps à faire des blagues. Attends, j’ai bien entendu? T’en veux vraiment d’autres? Ou tu veux essayer de m’en faire un jusqu’à ce qu’on ait une paie de jumeaux? Dans les sims, ça arrive souvent. Ce qu’elle aimait bien jouer dans son coin pour se détendre, essayer de se reproduire à l’exactitude, voir la vie qu’on pourrait avoir. Ou sinon, on a une autre option : on peut engager une nounou, ou même un gars. Elle se rapproche doucement de lui et le pointe du doigt, Mais je te préviens si c’est une femme, je la choisis. Tu pourras en faire de même pour le gars. Elle commence à le connaître, et Darcy ne prendrait pas le risque d’engager une nounou sexy à souhait pour qu’elle essaye de le séduire. Elle n’avait pas envie de rentrer à la maison et de tomber sur une scène qui lui briserait le cœur.

Elle lui dit gentiment d’aller de se faire voir quand il lui indique qu’elle peut se trouver un autre chauffeur. Bien sûr, elle ne bouge pas d’un poil et le laisse continuer. Même que pour essayer de détendre l’atmosphère, elle lui dit que tous les chauffeurs ne sont pas aussi beau que lui. Flatter son égo, peut être que ça allait le calmer et le faire descendre en pression. Si seulement, il savait ce qu’elle transportait, il comprendrait sûrement. Alors qu’elle s’apprêtait à prendre une nouvelle bouchée, il continue à faire son grincheux, qu’il pète un coup, ça va le détendre. Je m’en fous de ton fanclub, il existe pas pour moi. Je suis au-dessus des autres, maintenant. Si j’ai envie de mater, je mate et puis c’est tout, point barre. Voilà qu’elle ose affirmer ses envies et saisit l’occasion de lui rappeler la promesse qui les unissait ensemble.

Ah parce que tu veux jouer ?. Darcy espère que son cher mari est prêt à perdre. Elle se permets même de lui tendre une boite de mouchoir qui traîner sur le coin de la table basse et lui dire avec le sourire aux lèvres : «Tiens quand tu vas pleurer quand tu auras perdu». Il prend ses aises, en même temps, maintenant, il était chez lui comme elle lui avait déjà dit. Si t’arrêtes pas la télé maintenant, je vais aller couper le courant dans l’appartement. Tu pourras même plus de réchauffer quelque chose au microondes. Elle se lève, commence à marcher à reculons vers le tableau électrique. Me taire ? Très bien, sors les bougies, on en aura besoin pour s’éclairer. Au moins, on aura une ambiance romantique. Clairement il y avait mieux comme ambiance, monsieur qui réclame sa bière pour mieux regarder le foot et madame qui prends la mouche. Darcy déboule en trombe pour prendre la boite qu’elle avait déposé quelques minutes plus tôt. Tu fais réellement chier, Misha dit-elle blessée dans son estime, la surprise qui tombe à l’eau, l’occasion de lui annoncer sa décision d’une manière particulière qui fout le camp. Elle se précipite dans la cuisine, ouvre le frigo d’un geste brusque et se baisse légèrement pour attraper une canette de bière. Elle ouvre la boite et la bouteille dans la foulée, sort le mug de là et lui sert la bière dedans. Il a pas intérêt à râler d’avantage ou sinon il n’aura qu’à lêcher le tapis pour avoir un peu de liquide. Tiens voilà, et maintenant m’emmerde pas, elle repose le mug face à lui sur la table, le message bien en évidence. Elle n’a pas vraiment envie de rester dans la même pièce que lui sur le coup. C’est pour cette raison qu’elle file dans la cuisine ouverte sur le salon, tout en lui tournant le dos pour regagner ses esprits. A ce moment-là, tout ce qu’elle trouve à faire c’est d’ouvrir tout les tiroirs et de grogner punaise, c’est pas ranger ici tout en tapant du pieds.

“ Ah parce que tu veux jouer ? “ Il l’ignore royalement, comme absorbé faussement par ce match de foot sans grand intérêt. Tout est juste bon à la faire chier. Comme s’il était chez lui. Quoi qu’il l’est probablement un petit peu, lui qui ne se montre plus du tout chez Luke depuis bien longtemps. Ses affaires n’y sont même plus dans la chambre qu’il s’était octroyé de force, au grand damne de son jumeau. Idem pour Alexie, qu’il a laissé tranquille, ou pour qui il n’a plus autant de temps qu’avant. Il est pas mal surmené par une femme particulièrement encombrante. Et ce sera sûrement le cas de le dire dans quelques mois, avec dix ou vingt kilos de plus. Même Drew le voit moins. Bien que pour elle, la raison soit tout autre. Elle flirte avec Noah, et Noah, c’est le meilleur ami de Misha. Ou quelque chose qui y ressemble, parce que les sentiments semblent parfois un peu plus démonstratifs chez le blondinet. Il ne peut pas en vouloir au brun, qui est bien incapable de se laisser submerger ou influencé par des sentiments. “ Tiens quand tu vas pleurer quand tu auras perdu “ Qu’elle ajoute en lui tendant une boite de mouchoir. Ses yeux quittant l’écran, et se posant sur ça, il se met à sourire en coin des lèvres, bien trop malicieusement.  

_ “ C’est plutôt pour mes jeux solitaires. “

Il tire la boite qu’il pose sur ses genoux, puis s’en remet au football, comme s’il ne s’intéressait qu’à ça aujourd’hui. “ Si t’arrêtes pas la télé maintenant, je vais aller couper le courant dans l’appartement. Tu pourras même plus de réchauffer quelque chose au microondes. “ Il a pas faim après ce mcdo de tous les diables, alors il ricane dans sa barbe.

_ “ Je boufferais des chips, bébé. “

Ou rien du tout, parce qu’il a le ventre d’une femme plus enceinte que sa Darcy ce soir. Tout ça à cause d’un big Mac de trop. “ Me taire ? Très bien, sors les bougies, on en aura besoin pour s’éclairer. Au moins, on aura une ambiance romantique “ C’est pas lui qui vit ici depuis des lustres, il sait pas où sont les bougies. Il lève les yeux au ciel, se demandant de toute façon, si Darcy savait au moins comment couper l’électricité. De toute façon il a son briquet dans sa poche, juste au cas-où. Et c’était peut-être mal venu de réclamer du romantisme après un mariage alcoolisé, non ?  

_ ” Fallait te douter qu’en m’épousant devant Elvis, t’aurais pas du romantisme à en vomir. “

Est-ce qu’au moins c’était vraiment Elvis ? Ils étaient si ivres qu’aucun des deux ne pourraient le confirmer. “ Tu fais réellement chier, Misha “ Et ça étire un peu plus son sourire de mauvais garçon. Plus il la fait râler, et plus il a gain de cause. “ Tiens voilà, et maintenant m’emmerde pas “ Elle s’éloigne après avoir déposé une tasse devant lui. Intrigué, il baisse les yeux, et remarque que la bière est servit dans la tasse.  

_ “ Ca se sert pas là dedans putain. Psychologiquement, la bière au café séri... “

Il lève le mug et remarque l’inscription dessus. “ Keep calm, i’m going to be a father “ Son sourire s’adoucit, et étrangement, il ne dit plus rien, sirotant sa bière en silence. Tandis qu’elle, elle pourra revenir se blottir contre lui, après avoir grogné. Il détournera enfin ses yeux de son écran...