All night long - topic libre

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{ All night long}
♛  w/ @Daryl Mahelona
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Accoudée au comptoir, elle soupir la brune.  Tandis que ses ongles fraichement manucurés d’un rose pale, tapotent le bois sous ses mains. Et de celle qu’elle a de libre, elle scroll une conversation sms qu’elle a eu un peu plus tôt avec une amie, qu’elle devrait retrouver ici, à 22h. Déjà qu’elle déteste cet endroit, parce que le patron n’est qu’un débauché. Voilà qu’on l’y abandonne, livrée à elle-même. Un lapin, sa pote lui colle un lapin. C’était encore pire que d’être lapiné par un rencard tinder. Lui il peut prendre peur à ta gueule réelle, parce qu’entre les photos et toi, des fois, y’a quand même un fossé. Mais une amie, c’est le couteau dans le dos. Elle hoche la tête, alors que ses yeux clairs passent et repassent la conversation. Y’a même pas un mot d’excuse. Elle relève son attention, vérifie que le patron est occupé à autre chose, puis elle se penche sur le comptoir. Elle attrape une petite bouteille de bière, discrètement, bien déterminée à ne pas la payer – c'est pour avoir dragué toutes les meufs sauf elle, Misha Kane ! Et elle l’ouvre tant bien que mal pour en siroter le contenue, entre deux scroll sur son écran.

Elle ne relève son attention, qu’en entendant la porte s’ouvrir. Maigre espoir que ce soit son amie, elle se retourne hâtivement, mais son sourire disparait aussitôt pour une moue des plus déçue. C’était pas Tania. Et c’était même pas Ryan Gosling non plus. Elle dévisage presque le nouvel arrivant, super grand, mal coiffé, sûrement trop barbu. Et en plus il porte des lunettes de soleil alors qu’il fait nuit. Elle en plisse un œil d’incompréhension, puis détourne son regard vers son téléphone, faute d’intérêt. Manque de chance, le géant s’assoit à ses côtés, et commence à siroter son martini comme du petit lait. Du coin de l’œil, elle le surveille, mal à l’aise aux côtés d’un inconnu. Elle l’étudie comme ça, très discrètement. Jusqu’à enfin le reconnaître. C’était Daryl Mahelona ? Elle n’est pas très calée en célébrité Shana. Mais elle a vu plus d’un film dans lequel il apparait, lui qu’est un peu partout dans les blockbusters. Et elle a aussi vu passer sur Facebook, plus d’une chronique défrayée par le grand ours. Mais pourquoi est-ce qu’il ici ?! Il a fui les paparazzis ? Ce serait stupide, parce que y’a pire ici, y’a Scandale. Le visage impassible, elle continue de le fixer comme ça, sans trop s’en rendre compte, juste se posant trente-mille questions en interne, sur ce que pouvait bien faire Aquaman dans l’Oregon. Mais soudainement, il se tourne vers elle. Elle se raidie un peu, ne s’étant guère préparé à lui parler, et surtout, très inquiète. Parce que ce genre d’individu n’est certainement pas pour son monde à elle. “ Bien le bonsoir, comment va ? “ qu’il lui sort d’un sourire presque niais, visiblement bien attaqué par de l’alcool. Du moins elle espérait que ce ne soit que ça. Yeux qui dévient vers l’arrière, pour vérifier qu’il s’adresse bien à elle. Puis elle cherche le barman des yeux, pour s’assurer que si elle a un problème, quelqu’un viendra à son secoure. Et enfin, elle reporte le bleu de ses jolies yeux, parés d’un smoky-eyes, vers le grand bonhomme.

_ “ On m’a posé un lapin, mais j’survis. “

Qu’elle rétorque, d’un léger sourire par simple politesse. Puis elle accoude un bras au comptoir, pour poser son menton sur sa main, et de l’autre, elle relève la bière.

_ “ Vous par contre, vous noyez quelque chose. “

Elle donne un léger signe de tête vers l’alcool qu’il s’enfile, puis elle relève sa bouteille jusqu’à ses lèvres ornées d’un rouge à lèvre rose. Elle avale une gorgée de bière, puis repose la bouteille.  

_ “ Ou vous avez un problème d’alcoolisme. “

Qu’elle ajoute, après avoir grimacé de la bière dont es bulles ont picoté le fond de sa gorge. Elle se redresse sur ses mots, croise ses bras sur le comptoir, puis penche la tête vers son épaule innocemment.

_ “ Vous n’êtes pas obligé de l’avouer, j’ferais comme si j’avais rien vu. “

Elle balaye légèrement devant elle avec ses doigts, pour confirmer ses dires. Puis elle croise finalement ses jambes dénudées sous le comptoir, pour se rassoir correctement face au bar. Elle ne va pas non plus lancer plus la conversation, n’étant pas certaine d’être intéressante pour une star d’Hollywood, et elle-même, pas très intéressée par un homme d’une telle envergure.  

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“ Qui a l’audace de vous planter ici un samedi soir ? C’est pas malin. “ Elle est clairement sur la défensive Shana. Parce que le ton employé par le grand dadet semble un peu enjôleur, comme s’il espérait la flatter. Et un grand gaillard solitaire, un samedi soir dans un bar, faut pas être trop stupide pour savoir ce qu’il chercher à trouver. Heureusement pour elle, elle n’est pas naïve. Elle l’aurait peut-être été plus facilement face à Ryan Gosling, mais le bougre s’est marié, et pas même avec elle. Ça, ce serait une bonne raison de se noyer dans de l’alcool.

_ “ Mon mari. “

Qu’elle réplique, en hochant la tête de haut en bas. Juste histoire de ne pas souligner le fait qu’elle n’attendait qu’une amie féminine, et qu’elle est donc cruellement célibataire. Bon ok, ça puait quand même le mari qui la délaisse, mais sur le coup, ça lui avait semblé plus malin.

_ “ Y’en a un qu’aura pas de gâterie ce soir ! “

Qu’elle ajoute en coinçant le goulot de sa bouteille de bière entre ses lèvres, pour siroter un peu de contenu. Fière de sa connerie en plus, persuadée qu’elle va tromper le brun avec son discourt de femme mariée, qui n’a même pas une alliance au doigt. A ça aussi elle aura la réponse à tout. Perdue malencontreusement à la plage du festival.

Il ricane facilement à tout ce qu’elle dit, et elle en reste un peu sceptique. Est-ce qu’il veut lui faire croire qu’elle est drôle ? Ou est-ce qu’il est complètement bourré ? Probablement un peu des deux. “ J'avouerais pas pour l'alcool “ Pourtant il devrait, qu’elle pense. Et alors qu’il se penche vers elle, elle a le réflexe de reculer légèrement de son buste, les mains restée sur le comptoir entre elle et Daryl. “ Pour la drogue par contre, je plaide coupable. “ Sourire forcé et gêné devant l’aveux. Il semblait fier de son problème ? C’était pourtant pas un truc dont il faut se vanter ça. Alors quand il se redresse, elle reprend correctement sa place, rattrapant sa bouteille qu’elle entoure de ses doigts fins. Les yeux rivés sur Daryl qu’elle suspecte dont ne sait trop quoi, trop de méfaits sûrement.

_ “ Vous devriez pas vous en vanter. “

Qu’elle rétorque finalement, ramenant la bouteille jusqu’à sa bouche. Elle joue légèrement de sa langue sur le goulot avant d’en avaler une énième gorgée. Elle prend son temps avec cette bière, elle ne veut pas finir ivre morte en cette compagnie si louche, dieu seul sait s’qu’il ferait d’elle. Entre son alcoolisme et sa drogue.

_ “ La drogue abime la peau. Et les dents. Vous allez paraître soixante-dix ans, avant d’en avoir cinquante. “

Qu’elle assure, reposant délicatement sa petite bouteille en verre sur le comptoir. Puis elle ramène ses mains sous son menton, joignant juste un peu ses doigts entre eux, pour prendre une pose mignonne ainsi devant lui.

_ “ Ce joli minois c’est grâce à une vie saine. Pas de clope, pas de drogue, et l’alcool au stricte minimum. “

Elle repose ses mains sur le comptoir, avant d’hocher la tête.

_ “ Vous devriez y réfléchir pour le bien de votre carrière. Parce que moi j’ai aucune raison d’entretenir cette peau de bébé, mais vous, vous allez finir au chômage. “

Elle, elle aurait dû finir actrice, c’est sûr. Mais elle vieillie avec des chats, comme toute vieille fille. Triste fin. Au moins elle est jolie, c’est un truc de positif. Puis le voilà qui fait des mimes avec le barman, comme s’il réclamait de l’intimité, du calme... Elle plisse les yeux en ramenant son attention sur lui. C’était certes impressionnant de pouvoir demander tout sur mesure comme ça, mais ça devenait encore plus louche pour celle qui se sentait légèrement prise au piège d’une compagnie trop grande pour elle. “ Voyez les choses du bon côté, au moins vous, vous connaissez quelqu’un dans cette ville. “ Elle connait plus qu’un quelqu’un d’ailleurs, mais elle ne relève pas, se contentant d’enfoncer son regard méfiant dans celui du brun, comme si elle espérait lire en lui, ou l’hypnotiser peut-être. Elle-même n’était guère sure, prise entre la curiosité et l’envie de s’en échapper. “ Moi j’suis planté là dans un bar à boire des martinis sans trop savoir comment je vais rentrer chez moi si j’continue comme ça. La presse s’en délectera au moins. Ou cette fichue Scandale, j’la connais pas des masses mais elle a l’air d’être friande de ragots. “

_ “ Les Uber c’est fait pour ça très cher. “

Qu’elle réplique en papillonnant des cils.

_ “ C’est à vous de voir s’que préférez. La gueule de bois et les ragots, ou un p’tit soda et la bienséance. “

En vrai c’était simple comme bonjour. Mais lui il a vraiment l’air déterminé à foutre le bordel dans sa propre vie. A s’autodétruire. Elle pourrait en avoir pitié, mais c’était pas son genre. Elle s’en amusait plutôt d’ailleurs. “ Puisqu’on est visiblement seuls tous les deux pour la soirée, vous accepteriez que l’on continue à papoter vous et moi ? J'apprécie votre honnêteté, au moins vous ne passez par quatre chemins quand vous avez quelque chose à dire. “ Elle n’était guère certaine que ce soit flatteur ça. Mais comme elle n’avait réellement rien de mieux à foutre, elle hausse les épaules, baissant les yeux vers sa bière.

_ “ J’dirais à mon mari que j’ai un amant. “

Qu’elle finit par siffler, en fixant sa bouteille, sourire malicieux en coin des lèvres, comme si elle avait réellement un mari à berner. Le coup de la femme indomptable, c’était son truc. “ Un coca s’il-vous-plait, je ne voudrais pas paraître saoul devant la dame. “ Elle relève le bleu de ses yeux vers lui, cette fois en haussant les sourcils. Surprise qu’il en arrive là, elle qui pensait qu’au contraire, il lui proposerait de payer des consommations pour la faire boire. C’est un peu comme ça qu’ils font en règle générale non ?

_ “ Je croyais que vous l’étiez déjà. “

Et en plus elle a l’air super sérieuse.

_ “ Moi qui pensait vous embarquer super facilement dans mon lit ce soir, pour me venger de mon mari. “

Qu’elle fait mine de soupirer, s’accoudant de nouveau au comptoir pour poser son visage sur sa main. Elle fixe un instant le mur d’en face, jusqu’à ce qu’il lui demande son “patronyme” sûrement parce que c’est plus “star” que de demander un prénom. Alors elle repose son attention sur lui, souriant bien plus franchement à présent. Il a peut-être une dégaine de sdf, mais au moins, il l’aura fait rire intérieurement ce soir lui.

_ “ Ca dépend, j’sais pas trop si j’vous donne mon vrai prénom, ou si j’me fait passer pour quelqu’un d’autre. “

Elle fait mine de réfléchir, levant les yeux eu plafond quelques secondes. Puis finalement, elle en revient à lui, la mine bien amusée par cette situation qui se dessinait devant elle.

_ “ Amanda, j’m’appelle Amanda. “

A lui de voir si c’était vrai ou pas. Elle se pince la lèvre inférieure pour contenir un sourire plus franc, alors qu’elle laisse ses yeux étudier le visage et la corpulence du bonhomme. Dans les films elle a toujours pensé que c’était photoshopé ça, mais ça semble être assez vrai finalement. Elle en revient au regard sombre de son interlocuteur pour reprendre :

_ “ Finalement j'en sais beaucoup sur vous, et vous rien sur moi, c’est à mon avantage. “

Qu’elle rajoute, penchant légèrement la tête bien malicieusement, enjôleuse peut-être même un peu. Parce que tout ça est amusant. Et qu’elle aime flirter, pour laisser en plan, mais ça, il le sait pas lui.

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“ Qui vous dit que j’avais envie d’une gâterie de vous ? Vous êtes bien présomptueuse, moi j’avais plutôt dans l’idée de m’faire le petit barman ! “ Alors qu’il lance un petit signe douteux à Kane de l’autre côté du bar – que ce con renvoie en plus -, elle, elle s’offusque pleinement, la bouche grande ouverte en un O qui pourrait pourtant donner l’envie d’une belle gâterie. Mais c’était clairement pas ce qu’elle avait en tête, pensant à son mari imaginaire au moment où ses mots ont dépassés ses lèvres. Donc, le plus présomptueux des deux, c’était clairement l’autre star qui pensait que toutes les femmes étaient capables de lui proposer une chupa-chups au premier rencard. Rencard qui n’en n’était même pas un d’ailleurs. Outrée, elle se redresse, attendant que leurs regards se recroisent pour froncer les sourcils. Puis finalement, grimacer comme si l’idée même de faire quoi que ce soit avec lui la dégoutait profondément. Dans un sens, c’était un peu ce qu’elle pensait jusqu’ici, parce que Daryl était loin, très loin, de son type d’homme, plus Ryan Gosling. Mais faut reconnaître qu’il parvenait à attiser son intérêt depuis le début, alors n’étant guère arrêté seulement sur le physique d’un homme, elle pourrait changer d’optique.

_ “ Ho merde, haut le cœur ! “

Qu’elle lance, la main sur la poitrine, comme si elle allait vomir à la simple idée de se mettre à genoux devant lui.

_ “ Fantasmez pas tout haut, j’pensais à mon mari. “

Qu’elle rétorque plus franchement, pointant finalement son index vers le grand bonhomme, un peu méfiante. C’était même pas son genre à elle, de coucher comme ça, pour un coup d’un soir ou le premier soir. C’est pas qu’elle soit coincée, loin de là. Mais elle aime bien se préserver. Elle a tendance à penser que les filles qui font ça se manquent de respect à elle-même. Pourtant ça ne lui ferait pas de mal, que diraient certains de ses amis. Puis on va pas se mentir. Elle était franchement vexée qu’il ose dire par-dessus sa connerie, qu’il préfère une gâterie de Kane, qu’une d’elle même. Elle qui d’après ses sources, serait portant particulièrement douée en la matière. Elle n’allait pas s’en vanter ceci dit, de peur qu’il prenne ça encore pour un sous-entendu. “ Bah, c’est pas comme si j’avais un casier judiciaire non plus. Je ne suis qu’un petit consommateur, dans le milieu je serais comme qui dirait un jeune padawan. “ Humour douteux, sérieusement. Elle le fixe en plissant un œil, peu convaincue. Elle finit même par relever un sourcil. Comment peut-on se vanter de toucher à de la drogue, dans un bar qui plus est. Certes, la plupart des flics sont interdits de poser un pied ici, mais il n’est pas sensé le savoir l’étranger. Reposant ses jolis doigts rosés sur le comptoir, elle se penche légèrement vers lui, très suspicieuse.

_ “ Vous serez jamais un maître Jedi sur cette voix-là. “

Un maître jedi ça se drogue pas, pour commencer. Et elle hoche la tête avant de se redresser, minois très sérieux. “ Je me payerais une bonne chirurgie, paraît qu’ils ont de bonnes cliniques à Seoul. “ Si encore y’avait que Seoul. Elle lève les yeux au plafond, tellement ça en devenait ridicule. Elle en vient à espérer qu’il soit un peu ivre pour être capable de sortir des âneries pareilles. Clairement, y’a un fossé entre sa vie de simple citoyenne, et celle d’une star Hollywoodienne. “ Et c’est tout à votre honneur. Personnellement je trouve ça terriblement chiant. “ Bah fuck, elle allait finir par se vexer très sérieusement. Non seulement il préfère se faire Kane à elle, mais en plus, il la trouve chiante ? Elle soupir lourdement, sans le cacher. Puis se tourne vers le comptoir, pour n’offrir à Daryl, qu’une vue sur son profil. Qu’elle a de bien joli, soit dit en passant.

_ “ Vous avez sûrement de l’argent, et de la poudre blanche à revendre. “

Qu’elle bougonne, avant d’attraper sa bouteille d’un geste agacé.

_ “ Mais pour ce qui est de la flatterie, vous repasserez. “

Et elle coince le goulot dans sa bouche, pour avaler bien plus qu’une gorge cette fois. Et il a beau continuer son blabla de super-star, et sa vision des chauffeurs de taxi, elle ne l’écoute plus que d’une oreille. Shana et son égo trop amoché pour la soirée. “ Votre mari imaginaire ? Je suis sûr qu’il sera attristé de savoir que vous l’avez trompé avec votre amant imaginaire. “ Elle manque de recracher la bière entrée dans sa bouche, dans la bouteille. Elle se rattrape, ravale ce qu’elle peut, puis repose la bière, tout en passant un revers de sa main devant sa bouche. Comment il avait pu comprendre ce con ? Elle recule sa main, qui est certes habillée de bagues en tout genre, mais pas d’alliance. Elle en peste intérieurement, et repose sur lui, un regard bien remonté.

_ “ Visiblement il en a rien à faire, il n’est pas venu me sauver de votre compagnie vaniteuse. “

Elle fixe le mur d’en face, comme si elle boudait. Chose qu’elle sait très bien faire en temps normal, mais elle ne peut s’empêcher de surveiller le bougre du coin de l’œil. S’attendant certainement à ce qu’il enchaîne encore les sorties puériles. “ Je ne suis pas un homme facile, je couche très rarement le premier soir. Encore moins avec une femme mariée à l’homme invisible. “ Bah tient, qu’il enfonce le couteau dans la plait, encore. Elle s’agace un peu plus, elle lève plusieurs fois les yeux, souffle à travers ses lèvres. Pour finalement s’inventer un nom en papillonnant ironiquement des cils. Amanda c’était un bon prénom de pétasse. “ Amanda ? Ça fait très nom d’actrice porno, quitte à me donner un faux prénom j’aime autant vous appeler Patrick. “ Actrice porno ?! Elle recule son buste, encore une fois. Et le dévisage, comme si Amanda avait été son vrai prénom. Ça l’était pour la soirée, alors ça la blessait profondément. Un peu. Un petit peu. Et la suite n’arrange rien aux affaires du brun, qui sous-entend qu’elle soit fane de lui. Parce qu'elle le connaissait, mais de là à dire qu’elle était fane, c’était autre chose. Elle ne savait même pas s’il était marié, ou s’il avait des enfants. Tout ce qu’elle sait, c’est qu’il défie la chronique assez souvent. Alors elle peste, puis elle frappe le sol de son talon en se relevant, quittant son tabouret. Elle est comme bien décidée à quitter cette compagnie qui ne la glorifie pas assez, surtout après cette soirée lapinée. Alle tourne le dos, puis s’apprête à partir. Mais finalement, elle se retourne, attrape le verre de soda du géant, puis lui balance le contenue au visage. Du moins s’qu’il en reste. Pas grand-chose, mais assez pour lui éclabousser la barbe.

_ “ Au nom de toutes les Amanda, dont Bynes, allez-vous faire foutre ! “

Est-ce qu’au moins elle avait un semblant d’actrice porno ? C’était dégradant ça. Ça lui rappelait l’un de ses clients qui l’avait cru presque dix ans de moins que son âge. Et que quand elle lui a expliqué avoir bien trente-cinq ans, il en est venu à lui répliquer que dans certains milieux, c’était très recherché ça, de paraître plus jeune. Connard des connards.

Et comme dans les films, en faisant voler ses cheveux dans les airs, elle fait volteface et s’en va vers la sortie, en dandinant des fesses, et des hanches, puisqu’il en était ainsi. Elle s’arrête une fois dehors, boutonnant sa veste noire. N’ayant qu’un très petit crop-top en dessous, c’était un peu limite avec la fraicheur de nuit. Sans compter le short court. Elle farfouille dans son sac, cherche son téléphone. Pas de téléphone. Fuck. Elle se penche vers la porte du Pikey pour regarder à travers la vitrine. L’iphone est sur le comptoir, sous les yeux du Daryl.

_ “ Fais chier. “

Elle se retourne, fais dos au bar, puis croise les bras sous sa poitrine. Pas question de retourner là dedans, c’était comme se mettre à genoux devant la starlette, qui l’a insulté, du moins dans sa tête. Alors elle attend, qu’il daigne s’en aller, pour aller chercher son téléphone.

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Du coin de l’œil, bras croisés devant la vitrine, elle remarque qu’il se lève enfin le grand ours. Elle va pouvoir récupérer son téléphone. Gardant ses airs boudeurs, trépignant de ses talons contre le bitume, elle détourne le bleu de ses yeux pour ne fixer que la route, et ignorer royalement la starlette. De toute façon, c’était pas avec un gars d’Hollywood qu’elle allait forger la plus grande amitié de tous les temps. Ni même une quelconque histoire digne d’un téléfilme Netflix. Si encore il était clean. Mais lui, il est non seulement plongé dans des trucs dangereux, mais en plus bien trop vaniteux. Mieux vaut ne pas s’enticher, et passer son chemin, laissant la place à de vraie groupies qui joueraient les aveugles sur ses frasques. Manque de chance, il n’a pas l’air du même avis. Parce qu’à peine la porte refermée, le voilà qui se dresse devant elle à nouveau. Suspicieuse et encore bien énervée, elle relève le nez pour le toiser froidement. Espérant sûrement que cela serait pris comme une invitation à faire demi-tour. Encore loupé. “ Bynes, ce n’est pas un bon exemple. Étudier un peu son parcours comme vous avez étudier le mien. “  Elle lève les yeux au ciel, échappant un soupir d’exaspération. Elle qui n’a jamais étudié quelconque profil de starlette, même la vie de Ryan Gosling ou Oscar Isaac elle ne les connait pas. Et dieu seul sait combien de temps elle perd chaque jour à les gogoliser pour les admirer. Shana est un peu barrée comme nana, on ne va pas le nier. Mais au moins elle a les pieds sur terre, et sait qu’une célébrité est intouchable. Alors à quoi bon scruter leurs vies privées ? Ca ne la regarde pas, tout comme finalement, les rumeurs que lance Scandale dans le fond, ne regardent normalement personne.  

_ “ J’ai d’autres centres d’intérêts voyez-vous. “

Qu’elle rétorque, posant ses deux mains sur ses hanches qu’elle penche, haussant ses sourcils avec assurance.

_ “ Et franchement, j’connais rien de vous. J’crois même pas en avoir envie. “

Fort probable pourtant, qu’une fois chez elle au lit, elle ira lire sa fiche Wikipedia pour savoir avec qui elle s’est pris la tête ce soir.  

_ “ Tout s’que je sais, c’est Aquaman ! “

Qu’elle ajoute, haussant la tête de haut en bas un coup, sans ciller, le regard affrontant le sien sans la moindre hésitation. Elle est plutôt bien menée par son petit agacement. Et la suite de son discours lui provoque une exaspération telle, qu’elle remonte ses mains jusqu’à l’arrête de son nez qu’elle pince, alors que son corps laisse échapper un spasme de crispation. Elle ne savait même plus si c’était le comportement de ce type, ou le fait qu’il ne la trouve pas même un brun sexy, qui lui hérisse autant le peu de poils qu’elle peut avoir sur le corps. On ne va pas se mentir, Shana elle est loin de collectionner les hommes comme ses copines. Même sur son tinder c’est le néant. Alors se prendre en plus des petites réflexions du genre, n’arrangeait en rien son sentiment de n’être... Pas très attirante.  

_ “ J’hallucine. “

Qu’elle marmonne pour elle-même, laissant sa main retomber le long de sa fine silhouette, et relevant le nez et les yeux vers le ciel bien noir de la nuit. Il était encore pire que ce qu’elle pensait ? Une franchise à toute épreuve a du bon, mais là, c’était surtout une profonde connerie. Comment pouvait-il être en haut d’Hollywood avec un tel parlé ?  

_ “ La vache, vous devez pas emballer bien souvent. “

Qu’elle râle en rapportant son attention sur lui, réalisant alors qu’il lui tend son téléphone. Téléphone qu’elle scrute un instant, avant d’en revenir au visage de la star. Puis le téléphone. Puis le Daryl. Jusqu’à finalement lui arracher l’appareil des doigts, pour venir le fourrer dans son petit sac à main de sortie.  

_ “ J’serais allé chercher moi-même, j’attendais qu’vous débarrassiez le plancher. “

Qu’elle lui lance, les yeux dans les siens comme si c’était un défi. Faut dire qu’elle n’a pas vraiment l’habitude de tenir tête aux gens, encore moins à une célébrité. Ça avait un petit côté excitant, malgré cette fine colère qui lui ronge les entrailles. Et alors qu’il parle de “baiser de réconciliation” elle ne peut contenir une légère grimace de dégout, incontrôlée.  

_ “ Merde, si j’avais un job comme ça, j’serais pas coincée dans un bled paumé comme celui-là ! “

Qu’elle le coupe presque alors qu’il sous-entend encore qu’elle est une actrice de films pour adulte. Ca c’est pas très glamour, et elle qui est plutôt dans le respect de sa personne, à ne coucher qu’avec des hommes qui entrent réellement dans sa vie, c’était vraiment pas beau à entendre. Elle tape légèrement d’un talon sur le sol.

_ “ J’aurais un putain de studio avec des baies vitrées sur tout Hollywood ! “

Et même pas besoin de joujous pour adulte non plus, pour combler ses soirées solitaires, mais ça, elle se tient bien de le dire. Déjà qu’il ne la trouve pas sexy, il l’enfoncerait sûrement encore plus s’il savait qu’elle ne s’envoie pas en l’air depuis des lustres. Vie de petites vieilles avec ses chats avant l’heure. Du coup, croisant à nouveau ses bras sous sa poitrine qui en remonte légèrement, elle détourne son regard pour chercher une quelconque limousine. Il doit bien se déplacer en limousine la starlette, non ? Elle plisse suspicieusement les yeux qu’elle finit par ramener sur lui.

_ “ Vous avez une limousine ? “

Elle qui est venue à pied, n’habitant qu’à deux rues, ne serait pas contre être redéposée devant sa porte dans une voiture de luxe. La dernière fois qu’elle a effleuré ça, c’était en pleine histoire romantique avec un homme de 30 ans son aîné. Et dont elle a compris assez vite n’être en fait que la maîtresse. Senan Kingsnorth... Ou celui dont elle ne veut plus prononcer le nom.

_ “ Ramenez moi, ça fera l’affaire. “

Qu’elle lance avant de tourner les talons, pour commencer à observer les voitures garées sur le trotoire, le long de la route, longeant le Pikey. Elle finit par en apercevoir une jolie, de grande marque, aux vitres teintées. Elle pointe aussitôt un doigt sur la voiture. Et repose l’océan de ses yeux sur Daryl.

_ “ Vous avez un truc comme ça ? “

Léger sourire en coin des lèvres, enfin, comme si une balade en jolie coureuse, pouvait annuler toutes les sottises qu’il a pu sortir. Non, rien ne pourrait remonter l’estime qu’elle a d’elle-même ce soir, mais au moins, elle pourra dire avoir voyagé dans une belle voiture, avec une starlette.  

_ “ J’habite pas loin, mais j’ai mal aux pieds. “

Qu’elle minaude, penchant son visage vers son épaule, dévoilant son joli cou, et avançant ses lèvres pour souligner sa bouderie. Elle n’a même pas réellement mal aux pieds, elle cherche juste à l’emmerder, pour venger son orgueil.  

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“ Je serais bien curieux de les connaître, peut-être en avons-nous en commun. “ Les bras croisés sous sa poitrine, elle ne peut contenir un léger rictus ironique. Ce serait grandement étonnant qu’ils aient des points communs tous les deux. C’était même plutôt l’inverse selon elle. Ils sont à mille lieues l’un de l’autre. Des fossés interstellaires les séparant. Lui star hollywoodienne, aux poches débordantes de billets verts. Elle d’en bas, dans un petit appart à gérer un bar dans lequel vivent 8 chats. Lui ayant probablement un harem surdimensionné de jolies filles aux fesses. Et elle, un néant sentimental plus grand que le désert du Sahara.  

_ “ J’en doute. “

Qu’elle le nargue alors, d’un léger sourire malicieux au coin de la bouche. Pourtant, y’avait bien un point en commun : Ils ne perdent pas de temps en paroles en l’air. Ni l’un, ni l’autre. Ils passent à l’acte, ils ne tournent pas autour du pot. Un caractère fort. Parfois rare chez les femmes de la trempe de Shana. Pas toujours un point fort d’ailleurs, parce qu’avoir trop de caractère fait souvent fuir les hommes, elle l’a appris à ses dépens. Mais elle a aussi appris à faire avec. Si personne n’est capable de la prendre comme elle est, autant finir seule et elle-même, qu’accompagné et dans un rôle qui n’est pas le sien. “ Ça me va. Ou plutôt je préfère ça. “ Le rôle de la groupie n’est pas vraiment pour elle, trop les yeux ouverts pour ça. Elle l’observe un peu plus sérieusement, comme si elle espérait lire en lui quelque chose de plus profond, derrière ses paroles. Il ne semble donc pas aussi stupide qu’il en a l’air. Comme probablement, toutes les starlettes qui aiment se donner un genre. “ J’espère qu’il vous a plu au moins ? C’est un rôle que j’affectionne beaucoup. “ La malice reprenant le contrôle de ses lèvres, elle hausse légèrement les épaules, plus joueuse cette fois. Ayant visiblement l’envie de le taquiner un peu, comme si enfin, elle ravalait l’agacement qu’il lui a provoqué jusqu’ici. Il semble après tout, avoir compris qu’il avait été trop loin avec cette Amanda.  

_ “ Disons qu’il était passable. “

En réalité il était plutôt bon, même si elle a toujours préféré l’univers Marvel au DC, Aquaman était le seul DC qu’elle approuvait. Sûrement un petit côté “la petite sirène”, qui est l’un de ses Disney favoris. “ Amanda vraiment, je vous adore ! Ne vous en faites pas pour ma vie sexuelle, j’emballe régulièrement. J’imagine que c’est aussi votre cas, avec une telle silhouette, votre mari ne doit vous laisser aucun répit. “ Elle pouffe de rire cette fois, relevant une main pour balayer l’air devant elle, comme si elle envoyait valser les mots avec ses doigts.  

_ “ Il est bien trop occupé avec sa maîtresse j’crois. “

Et la mine blasée qu’elle emploie peut laisser sous-entendre que c’est finalement très vraie toute cette histoire. Et qu’elle s’en serait fait une raison. Garder le suspens c’était mieux que d’avouer que le canal des plaisirs prend la poussière depuis des mois. Même une année entière. Peut-être qu’elle devrait faire comme Olivia et s’envoyer en l’air avec des inconnus sur Tinder. Mais Shana, elle a trop de respect pour elle-même. Se donner à n’importe qui, ça lui semblait stupide et moche. Et comme pour changer de sujet, et ne plus s’attarder ni sur sa vie sexuelle qu’est le néant, ni si Hollywood qu’elle ne rêve d’ailleurs pas de côtoyer, elle lui propose de la raccompagner pour se faire entièrement pardonner. Il accepte d’ailleurs, d’une tournure très gentlemen. Elle en sourit plus doucement, penchant légèrement la tête vers son épaule, pour saluer l’effort. Et sans un mot de plus, il part vers une ruelle derrière. Perplexe, elle fait un pas en avant, son talon résonnant contre le bitume. Elle se penche pour essayer d’y voir quelque chose, mais dans la pénombre, c’est un peu compliqué. Finalement, elle comprend en entendant le moteur de la moto ronronner.  

_ “ Ho merde. “

Qu’elle marmonne pour elle-même, en grimaçant, alors que la moto apparait au coin de la ruelle. La moto, elle déteste ça. Elle n’aime déjà pas beaucoup les voitures, ne sentant jamais en sécurité. Mais alors les motos... Et Daryl s’arrête à sa hauteur, lui tendant un casque. “ Vous m’excuserez, j’suis pas du genre à me déplacer dans plusieurs milliers de dollars. Dites-moi votre adresse avant de mettre votre casque, après j’vous entendrais plus.   “ Elle observe l’engin, un peu réticente. Tout en tendant le bras pour attraper le casque, dont elle vérifie le sens avant de l’enfiler sur sa tête. Y’a trente-six mille raisons qui la poussent à refuser ce voyage, et pourtant, par pur orgueil, elle n’en réfute rien.  

_ “ Y’a des motos qui valent plus cher qu’une limousine. “

Qu’elle assure, avant de fermer son casque, et de donner son adresse à l’acteur, qui l’enregistre sur son gps. Et elle, elle enjambe la moto, pour s’installer sur la selle juste derrière Daryl. Heureusement, il ne peut pas remarquer sous le casque, les traits de son visage incertains, et les grimaces qu’elle peut tirer, à la simple idée de grimper là-dessus. Heureusement, il n’y a pas beaucoup de route jusqu’à chez elle. Elle sursaute néanmoins alors qu’il empoigne ses mains pour les plaquer sur lui. Le rouge lui montant certainement aux joues, encore merci le casque. Machinalement, elle ferme ses doigts sur sa personne, se cramponne, peu rassurée. Et alors que la moto part en direction de chez elle, elle se hais de ne pas avoir été capable de passer au-dessus de sa fierté. Elle reste solidement cramponnée à Daryl, ne s’autorisant de respirer normalement qu’une fois la moto arrêtée devant son immeuble. Plus jamais ça. Bien qu’en manque de contact masculin, elle ne pouvait clairement pas en apprécier quoi que ce soit sur cet engin. Qui plus est, avec le casque, elle ne peut même pas renifler son parfum. Elle descend donc hâtivement de ce truc, retombant sur ses talons, puis elle ôte le casque, recoiffant ses cheveux comme elle le peut. Elle pose délicatement le casque sur la moto, soufflant entre ses lèvres entrouvertes, discrètement. Et elle part à la recherche de ses clés dans son petit sac. L’immeuble qui se dresse derrière eux, possède une vitrine au rez-de-chaussée. Son bar à chat. Puis les étages supérieurs sont occupés d’appartements, dont le sien au second, juste au-dessus du bar. Elle s’apprête à en prendre la direction, quand la voix de Daryl l’arrête. Immobile, elle pose l’azure de ses yeux sur lui, attentive. Surprise aussi, d’excuses qu’elle n’attendait pas spécialement. Qu’elle ne demandait pas non plus. Ils ne se connaissent pas assez pour qu’elle se le permette. Puis elle n’est pas dupe. Il est célèbre, demain, il l’aura oublié. Elle n’a pas besoin d’attendre grand-chose de lui. Pourtant, il lui arrache un petit sourire touché, alors que ses yeux deviennent plus fuyants. “ Et pour être tout à fait honnête, j’espère avoir raison. “ Elle le sait pourtant, qu’il ne doit être qu’un enjôleur, qui passe son temps dans les belles sérénades pour emballer des filles. Il l’a lui-même sous-entendu un peu plus tôt. Mais ce con, il est doué. Y’a son cœur qui rate un battement, alors qu’elle fixe de ses yeux, les clés entre ses doigts manucurés. Elle pince ses lèvres colorées l’une contre l’autre, puis serre un peu plus les clés nerveusement. Ce gars-là, peut-être qu’il aime jouer un rôle à la con, celui qu’il a enfilé tout ce début de soirée. Et que y’a finalement quelque chose de plus profond derrière tout ça. Alors elle finit par inspirer de ses narines, assez d’air pour relever le visage, croisant de nouveau les yeux du plus âgé. Elle a là un moment d’hésitation, les yeux parcourant ce visage qui semble avoir vécu déjà bien des choses à côté d’elle. Traits durcis par le temps, qui font bien contraste avec cet air encore un peu trop enfantin qu’elle se traine malgré ses trente-cinq ans.  

_ “ Pourquoi ? “

Qu’elle murmure après un léger silence. Non pas qu’elle soit crédule au point de ne pas avoir compris son sous-entendu, plutôt qu’elle espérait en juger la profondeur. Ou s’assurer de l’avoir bien compris. Elle qui s’était décidé à l’inviter chez elle, pour au moins le laisser siroter un verre, devenait plus hésitante. Si elle comprenait bien ce qu’il voulait dire par sa dernière réplique, elle prenait le risque de le laisser s’imaginer qu’elle l’invitait carrément dans son lit. Est-ce qu’elle pouvait avoir envie de ça ? Elle a à cette question intérieure, le réflexe de laisser ses yeux voyager sur la silhouette si carrée du bonhomme. A coup sûr, un type comme ça la casserait en deux s’il espérait la toucher. Elle chasse vite tout ça de sa tête, le balaye d’un mouvement du visage, puis elle se retourne pour se diriger vers la petite porte à côté du bar à chat, celle qui mène à l’escalier des appartements. Elle passe sa carte devant le lecteur pour la déverrouiller, puis la tenant ouverte en s’appuyant dessus de ses fesses, elle se retourne dans la direction de Daryl.

_ ” Vous venez ? “

En espérant qu’il ne prenne pas ça pour une invitation indécente. Ou si ? Elle sait plus bien, passant une main dans ses cheveux pour mesurer la chaleur de son front. C’était pas son genre d’inviter un inconnu chez elle, vraiment pas. Elle souffle encore une fois, légèrement, discrètement entre ses lèvres, puis alors que Daryl lui emboite le pas, elle s’avance dans l’escalier. Elle vérifie quand même sur une porte vitrée, donnant sur le bar, que tout va bien à l’intérieur, et que les chats dorment tranquillement. Puis elle grimpe au palier du dessus, pour déverrouiller la porte de son propre appartement. Elle entre, se déchaussant aussitôt pour abandonner ses talons aiguilles dans l’entrée, rapetissant de quelques centimètres. Ses pieds en sont soulagés. Puis elle ôte sa veste, dévoilant son petit haut très croc-top à fines bretelles. La veste se pose sur le dossier du canapé, le salon étant à traverser pour atteindre la cuisine ouverte, derrière. Elle s’empresse de sortir deux verres, puis ouvre son placard à boissons. Y’a pas grands alcools chez elle, elle ne boit presque jamais. Mais y’a quand même un Whisky pour les amis. Elle attrape la bouteille, et la pose sur le bar entre la pièce et le salon. Ses yeux se relèvent alors vers Daryl.  

_ “ J’espère que vous aimez le whisky, sinon ce sera du sans alcool. “

Elle marque une légère pose, la main sur la bouteille. Plisse légèrement des yeux, observant le géant avant de finalement déboucher l’alcool.

_ “ J’vais pas me poser longtemps la question. “

Et elle lui sert un font de whisky, mais elle se contente de vider la bouteille de vin rouge déjà entamée sur son îlot, dans son propre verre. Puis les deux en mains, elle revient vers Daryl dans le salon, et une fois face à lui, séparé de peu de distance, elle lui tend le verre au liquide cognac. Se gardant le Bordeau. Elle se pince légèrement la lèvre, le verre ramené contre le haut de sa poitrine décolleté, tandis qu’elle observe encore un peu le grand brun.

_ “ Bon c’est pas Hollywood. Y’a pas de grandes baies vitrées. Mais j’m’en contente. “

Qu’elle murmure ayant visiblement perdue toute son assurance. Et elle baisse la tête pour aller siroter une ou deux gorgées de vin, espérant retrouver son fort caractère au fond de son verre. Le liquide traversant le fond de sa gorge, elle relève les yeux, passant sa langue sur ses lèvres avant de reprendre :

_ “ J’fais appartement à part avec mon mari, à cause de l’autre... Fille. “

Qu’elle ajoute, hochant la tête de haut en bas, croisant une jambe devant l’autre, entre eux, et s’appuyant sur le dossier du canapé.   

♛ ♛ ♛
{ All night long}
♛  w/ @Daryl Mahelona
tw : alcool.
outfit

Curieuse ? Non, surtout perplexe. Un peu paumée aussi. Parce qu’elle ne s’attendait pas à ce revirement de situation, pensant qu’il continuerait à se montrer particulièrement hautain et insupportable. Mais tout à coup, Daryl semblait avoir changé d’attitude. Comme s’il était devenu un autre homme. Et ça, ça la perdait quelque peu, ne sachant plus trop où se positionner. D’un côté flattée, et de l’autre, sur la défensive. “ Je vais être honnête avec vous. Parce que je vous trouve charmante et drôle. Ça peut vous sembler surprenant mais j’me suis jamais senti aussi seul que depuis que j’ai déménagé ici. Alors pouvoir passer une soirée en agréable compagnie, ça fait du bien. “ Elle, la fille aux chats, elle le faisait se sentir moins seul ? C’était quand même assez drôle à bien y réfléchir. Parce que l’âme solitaire de Klamath Falls, qui en serait une bonne compagnie ? Elle se demande l’espace d’un instant, s’il ne se moque pas d’elle. Le doute est tel, qu’elle le fixe un instant, suspicieuse et pourtant, les joues rougies. Et elle tourne les talons, sans un mot. Non pas qu’elle soit fauchée dans son égaux, plutôt indécise. Elle ne cerne plus le personnage, et se donne un temps de réflexion, pour savoir dans quelle case le ranger. Alors elle se contente de lui faire comprendre qu’il peut la suivre, tandis qu’elle déverrouille l’accès à son immeuble.

Une fois chez elle, on ne va pas se mentir, elle n’ôte pas sa veste pour simplement se mettre à l’aise. Elle teste aussi le grand gaillard, cherchant toujours à percer ses intentions. Mais entre le servir, et l’espionner, elle ne peut avoir les yeux partout, et manque certainement le meilleur. “ J’suis pas difficile de toutes manières, vous m’auriez ramené du champomy qu'ça m'aurait pas dérangé. “ Vraiment ? Rebouchonnant son Whisky, elle lève les yeux vers lui, quelque peu surprise par son aveu.  

_ “ J’vous imagine pas au Champomy. “

Qu’elle grimace presque, en hochant négativement la tête. Puis abandonnant la bouteille sur le bar, elle s’avance vers Daryl, lui tendant une fois en face de lui, le verre d’alcool ambré. Et son regard bleuté se range dans le sien, presque insistant, tant elle espère y déceler quelque chose. Lire à travers le brun, qui après s’être montré clairement diva toute la soirée, n’était plus du tout le même.  

_ “ Tuez pas le mythe. “

Qu’elle ajoute d’un ton joueur, mais sérieux, et retirant sa main à présent libre. Elle avale rapidement une gorgée de son vin, puis se retourne, lui tourne le dos pour aller contourner le canapé et s’y installer. Elle ignore s’il en profite, pour la scruter, mais au fond, bien qu’il l’effraie un peu le géant, elle a bien besoin d’être flattée.  De se sentir désirée, ne serait-ce qu’un peu. Alors peut-être qu’involontairement, elle joue de ses hanches, avant de les assoir dans le sofa. Lui encore derrière, complimente son intérieur. Elle en sourit quelque peu, avant de remonter son verre jusqu’à ses lèvres rosées. Elle en sirote une nouvelle gorgée, avant de se pencher pour déposer son verre sur la table basse. Et lui, vient s’installer à ses côtés. La raidissant légèrement d’ailleurs. La proximité entre eux la flattant certes, mais la rendant quelque peu nerveuse. Elle ne peut chasser de ses idées que ce gars-là fait bien dix têtes de plus, et qu’il pourrait la casser en deux non ? Tuant le silence, elle en revient à son mari imaginaire, qui visiblement, dans la tête de l’acteur, devient de plus en plus réel. Un point pour elle, peut-être. Pourtant ça se voit qu’elle n’éprouve plus un grand intérêt pour son “mari”. Faut croire qu’elle est réellement bonne actrice. Femme résinée, qui n’attend plus rien de son mariage déchu. “ Et vous n’avez jamais pensé à faire la même chose que lui ? Je veux dire, ce serait de bonne guerre. “ Le regard qu’a sur elle Daryl la décompose un peu plus. Lui qui ne faisait que moquerie au bar, semblait tout à coup la trouver comme... La plus désirables des femmes ? Alors oui, c’était plus que flatteur, mais déconcertant pour la pauvre rousse, qui ne savait guère plus où se positionner. Et entre ses mots et ses yeux, elle en a le souffle coupé, irritée par une certaine panique intérieure. Elle qui n’a guère l’habitude de ce genre de chose : les rendez-vous d’un soir, les aventures éphémères. Elle aime trop l’amour au sens propre du terme Shana. Quitte à paraître pour coincée aux yeux de certains. Elle hoche la tête, trop crispée pour répondre de vive voix. Hochement négatif évidemment. Et puis sans la moindre gêne, comme si une telle proposition était courante et normale, il se propose pour cette infidélité. Elle manque de s’étouffer avec sa salive la jolie, alors que lui, il joue de ses doigts comme très certainement, il en a l’art et le savoir-faire. Il est définitivement très doué. Les mots continuent de sortir de la bouche de l’Hawaïen, ne faisant qu’accentuer cette espère de panique intérieure chez la jeune femme. Panique mêlée à cette étrange chaleur envahissante, rien qu’à l’idée qu’il soit réellement attiré par sa personne. Du moins, son apparence. Et aussi triste que ce soit dans un sens, que ce ne soit que la couverture qui soit aussi désirée, ça lui faisait un drôle d’effet. Elle qui n’a pas été ni touchée, ni regardé depuis bien des mois. Le plus dur pour elle, c’est peut-être même pas ça pourtant, mais bien de perdre la main. D’être déstabilisée. C’était elle qui menait la danse avant de quitter ce fichu bar. Et la nouvelle tournure ne lui plaisait guère. Alors elle se ressaisie, comme elle peut. La chaleur aux joues, mais le regard qui change. Plus assurée, faussement, mais l’air est là. Elle fixe l’homme en face d’elle, fronçant même légèrement les sourcils. Comme si elle le défiait.

_ “ J’voudrais pas être déçu... “

Qu’elle murmure, croisant ses jambes à nouveau, puis ses coudes sur ses genoux, un peu plus penchée encore, vers cet homme ton le parfum vient finalement titiller ses narines. Il sent bon, sous ses airs de laissé aller. Surprenant, mais apprécié.  

_ “ Il est du genre dominant, il assure. “

Elle hausse innocemment une épaule.

_ “ Ca me retient. “

Et y’a son petit sourire, juste en coin de ses lèvres, qui s’étire, alors qu’elle se tient penchée vers lui, le décolleté plongeant sous les yeux du mesquin. La position de ses bras rendant la vue certainement plus intéressante. C’était pas vraiment son attention, de lui dire oui. Plutôt de le tester, de savoir jusqu’où il pouvait aller, pour l’avoir elle.  

_ “ Il sait ce qu’il veut, et il le prend. “

Qu’elle ajoute, relevant une main, le coude contre sa cuisse dénudée. Main sur laquelle elle pose son menton, avant de pencher légèrement son visage d’un côté. Révélant mieux son joli cou, tout en laissant ses yeux bleus divaguer sur le visage ébréché de la star. Petit jeu excitant, malgré qu’il soit dangereux. Faut croire que quand son orgueil est en jeu, elle est prête à y jouer, avec le feu.