(Misha) come what may

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{  come what may  }
crédit/ tumblr ♛  w/ @Juliet Sterling

Il se revoit encore, la veille, devant son téléphone, les mains tremblantes, et la gorge nouée. Le cœur qui se brise, dans sa poitrine. La respiration qui sature. Parce que Juliet, il a bien fallu lui expliquer la situation. Il ne voulait pas qu’elle ne l’apprenne de quelqu’un d’autre. Faut croire qu’il s’était imaginé qu’elle le prendrait beaucoup plus facilement. L’annonce de la grossesse de Darcy. Lui, il n’a toujours aimé que Juliet. Hier, avant-hier, aujourd’hui, ou demain. Il le sait, c’est sa malédiction. Dans sa tête, c’était clair : Juliet ne voulait plus de lui. Il s’était probablement fait une raison, s’imaginant qu’il passerait sa vie en passant de lit en lit, juste pour oublier, ou parce qu’il sait qu’il n’arrivera jamais à aimer comme il aime Juliet.

Lui, il sait qu’il n’est pas comme les autres. Qu’il a un problème. Non pas seulement parce qu’il est ingérable, autant pour ceux qui l’entourent, que pour lui-même. Il est capable de pire comme du meilleur, sans même s’en rendre compte. Mais s’il n’y avait que ça. Il y a aussi son cœur. Un cœur qui ne réagit pas comme les autres. Un cœur qui ne s’attache pas. Jamais. Sauf à Juliet. Il n’a jamais eu la sensation d’aimer quelqu’un. Pas même ses parents. Et ses amis, il est capable de les faire entrer comme de les sortir sans aucun remord. Il n’a personne Misha. Il est dans la solitude la plus immense. Sa famille le déteste, que ce soit Luke ou les parents. Il n’y a que Michael qui pense à lui, mais Michael, il n’a plus vraiment de temps à lui consacrer. Evidemment, il a Drew, Noah, Darcy, des gens avec qui il aime passer du temps, mais il le sait bien lui, qu’eux aussi, il les agace à longueur de temps. Et qu’ils finiront tous par passer leur chemin, par grandir, et se lasser de ses conneries. Puis Noah et Drew, ils finiront leurs vies ensemble, ils n’auront plus besoin de lui. Darcy... Darcy c’est tellement plus compliqué. Elle a percé quelque chose, c’est vrai. Elle s’est frayé un chemin dans sa vie, sans même qu’il ne s’en rende compte. Mais c’est pas elle qui fait battre son cœur à mille à l’heure. Darcy, il aime leur façon de s’engueuler, de se crier dessus, parce que même si c’est du grand n’importe quoi, ça l’amuse, et finalement, ils sont sur la même longueur d’onde. Darcy & Misha, ça pourra fonctionner, il le sait. Et il sera certainement bien avec elle. Il ne se posera pas trop de question, il a de l’affection pour elle. Mais il ne pourra jamais s’empêcher de penser à Juliet. Les remords seront toujours là. Les regrets aussi. L’incompréhension. Il n’analyse pas les choses comme le reste du commun des mortel Misha. L’absence de Juliet ces dix dernières années, elle lui semblait n’être qu’un break, un truc insignifiant. Il était en taule après tout. Il l’excusait sans même se poser plus de question. Mais elle, elle ne voit pas ça du même œil, elle l’a repoussé, elle le lui a fait comprendre, qu’entre eux, c’était impossible. Jusqu’à ses sms bizarres, hier soir. Le mettant lui, dans un état d’angoisse qu’il ne se pensait même pas possible. Elle avait envie de mourir... Jamais il ne l’avait entendu dire ça. Elle lui aurait peut-être dit oui, qu’elle avait ajouté. Il en avait le cœur qui manquait de déchirer sa poitrine. Il voulait aller la chercher, courir après elle, mais Darcy, elle avait aussi besoin de lui. Et il ne pouvait pas l’abandonner, pas dans son état. Elle porte son enfant, après tout. Aussi stupide et irresponsable qu’il soit, Misha, il l’aime déjà ce gosse. Même s’il ressemble qu’à un petit poids. Lui, il a souffert de parents absents, qui l’ont délaissés et cachés par ses soucis mentaux. Pour rien au monde, il ne ferait subir ça à sa progéniture. Alors il l’avait assuré à Juliet, qu’il viendrait le matin suivant, il ne pouvait pas attendre plus, pour lui parler. De vive voix. Alors Darcy parti au travail, il enfilait sa veste et s’empressait de prendre le chemin de la maison des Sterling.

Devant la porte de Juliet, il ne sait même pas ce qu’il va lui dire. Il reste là, immobile quelques secondes, à fixer la vieille porte en bois. Il va encore lui répéter les mêmes choses. Qu’il l’aime, qu’il l’aimera toujours. Qu’elle sera toujours son bébé. Et puis elle, elle va encore lui dire qu’elle ne peut pas, et ça tournera en boucle. En même temps, il peut pas lui en vouloir, il est marié à une autre, autre qui attend un bébé. Non il peut pas. Mais il va certainement en mourir de chagrin, si elle continue à le renier comme ça. Alors il inspire, nerveux. Il a pas l’habitude d’être mal dans ses baskets Misha. Il affronte toujours toutes les situations, sans se poser de questions. Mais Juliet, elle est son unique point faible. Rien n’atteint jamais le Misha. Sauf Juliet. Torturez-le, il ne répondra jamais à aucune question. Mais torturez Juliet sous ses yeux, et là il vendrait même son âme au diable. Il ne saura jamais expliquer pourquoi, son cœur si dur, est capable de battre autant pour cette femme. Qu’est-ce qu’elle a de plus que les autres ? Qu’est-ce qu’elle a bien pu lui faire ? Il pourrait perdre le monde entier sans s’en soucier. Mais pas Juliet.

Alors il toque à la porte, plusieurs fois. Pas de réponse. Il lui a pourtant dit qu’il pourrait la défoncer, sa porte. Il pose ses doigts autour de la poigné, puis se décide à tirer un peu dessus. Pour finalement appuyer son épaule contre la porte, et pousser. Oubliant certainement que la maison est vieille, ses boiseries aussi. Ou que lui il a légèrement abusé des entraînements ces derniers temps. Et après un simple petit coup d’épaule, la porte lâche, manquant de l’entraîner avec lui. Elle se défait, s’ouvre, penchée vers l’intérieur en grinçant. Ne tenant plus qu’a une attache. La poigné elle, reste dans les mains du taulard qui la regarde un peu perplexe. Il souffle, se demandant si peut-être, Juliet n’avait pas tort quand elle affirmait qu’il casse toujours tout chez elle. Ça n’arrive jamais chez Darcy ça. “ Putain, Misha.. Mais.. Mais.. Qu'est ce que t'a foutu ?! “ Il relève les yeux, et croise le regard de sa Juliet, là, au bas de l’escalier. Et ses yeux descendent d’un cran, parce que sa Juliet, elle est en simple serviette. Il ravale sa salive difficilement, alors qu’un sourire des plus stupides se dessine sur ses lèvres. Il en ferait bien qu’une bouchée de sa Juliet. Il finit pourtant par relever son attention, levant les deux mains innocemment. Même celle qui tient encore la pauvre poignée.

_ “ Bébé... Désolé, j’ai voulu frapper, et elle s’est dégondée ! “

Bon, frapper avec son épaule, c’était pas la meilleure des idées. Il relâche aussitôt la poignée qui tombe à ses pieds, s’imaginant que ça, elle l’avait peut-être pas remarquer. De toute façon, la porte, c’était bien le dernier de ses soucis. Il ne s’en préoccupe pas plus, s’avançant dans l’entrée, les yeux rivés sur la femme de sa vie. Son cœur n’a jamais été aussi vivant qu’aujourd’hui. Il n’a jamais pu prouver qu’il existe, à ce point. Il tambourine si fort dans sa poitrine. Il lui en manque le souffle. Il s’approche Misha, et il s’arrête à la hauteur de Juliet, qui encore perchée sur une marche, semble plus grande. Il n’y a que quelques centimètres entre eux, et lui, il s’enfonce dans les yeux de sa belle, alors qu’il reste un moment silencieux. Il ne sait pas par où commencer. Il n’a rien préparé. Et il a l’impression qu’il va mourir. Parce qu’il sait que quoi qu’il dise, elle aura mal. Quoi qu’il dise, elle va le repousser, encore et encore. Alors la respiration tremblante, il prend une légèrement inspiration, avant d’enfin fendre le silence.

_ “ Bébé... Je sais que je pourrais jamais rien dire, ni faire, qui changera les choses. J’suis un imbécile. Je l’ai toujours été. Et j’ai toujours tout gâché entre nous. Je sais pas faire... Bien, comme tu le voudrais ! “

Il écarte les bras avant de les laisser retomber le long de son corps. Les traits de son visage s’affaissent, tristement. Il est perdu Misha, et il a l’impression de sombrer, sachant que Juliet s’éloigne chaque jour un peu plus.

_ “ Je suis pas le gars parfait que tu vois à la télévision dans tes émissions. Je sais même pas placer New-York sur une carte ! Et dès que je touche à quelque chose, j’le casse ! “

Ses mains désignent la pauvre porte derrière lui, qui menace de s’écrouler d’une minute à l’autre, ne tenant qu’à peine debout.

_ “ Même toi je t’ai cassé ! “

Le son de sa voix se tord alors qu’elle peut aisément remarquer sur ses yeux rougissent. Il a envie de pleurer Misha. Il se retient, parce qu’il ne veut pas craquer. Qu’il est clean ce matin, ni alcool, ni drogue, il encore le contrôle de sa personne. Un minimum. Il renifle alors avant de continuer, l’humidité gagnant même le fond de ses narines.

_ “ Je sais pas ce que j’ai. Je fais toujours tout de travers. J’ai tout le temps envie de chercher... la merde, les conneries. Parce que quand je fais tout ça... J’arrive à arrêter ne serait-ce qu’une seconde, de penser à toi. Parce que tu sors jamais de ma tête Juliet ! “

Ses mains tremblantes cette fois, tapotent ses tempes alors qu’il donnerait l’impression de s’énerver. Pas contre elle non, contre lui. Il s’en veut, et là, il mesure l’ampleur de ses conneries. Ca va le tuer à petit feu. Il n’y a que Juliet, comme remède au Misha. Mais Juliet, elle en a marre de jouer.

_ “ Je t’aime. Je t’aime comme j’ai jamais aimé personne. Et comme j’aimerais jamais personne. Y'a qu'avec toi que j’ai passé des nuits entières à parler de tout et de rien. Ou que j’ai aimé cuisiner, bricoler, réparer les putains de volets pourris de cette barraque ! “

Ouai, ils en ont fait des choses ensemble. En fait, ils ne se séparaient jamais, sauf pour le travail. Lui, il n’allait jamais voir ailleurs. Il n’en n’avait pas besoin. Il était comblé. Il le réalise là, alors qu’il ferme ses lèvres tremblantes. Il cligne plusieurs fois des yeux, pour empêcher la moindre larme de s’échapper.

_ “ J’avais besoin de rien d’autre, ni personne d’autre avec toi Juliet... “

Il passe un revers de main sous son nez, reniflant encore. Ça sert à rien de se lamenter maintenant, il le sait bien. Peut-être qu’il veut juste que Juliet le sache, en face.

_ “ Je suis désolé, pour tout le mal que je t’ai fait, et que je te fais encore. Parce que... “

Il relève ses yeux, il cherche ses mots, il se perd dans ce qu’il dit, parce que finalement, il a trop de choses à dire.

_ “ Quand je m’imaginais dans quelques années, c’était avec toi que j’avais des gosses, ou avec toi que je marierais. Et... “

Il n’aura rien de tout ça, à cause de sa connerie. Tout ça parce qu’il a voulu se noyer dans de l’alcool après qu’elle l’ai repoussée.

_ “ J’ai merdé putain Juliet je suis désolé. “

Et il s’écroule presque. Il tombe accroupie devant Juliet, ses paumes de main se plaquant sur ses yeux. Il voudrait mourir lui aussi. Sans Juliet, il finira par se faner comme une fleur à l’arrivée de l’hiver. Il cache ses larmes derrière ses mains, la respiration haletante.

_ “ J'voulais pas ça. J'voulais pas te faire ça. “